L'humilité 2. Le secret de la rédemption

L'humilité 2. Le secret de la rédemption

Aucun arbre ne peut croître que par les racines qui lui ont donné naissance. A travers toute son existence, il ne peut vivre qu'avec la vie qui était renfermée dans la semence d'où il est sorti.

« Ayez-en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé cette égalité avec Dieu comme une richesse à garder pour lui, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes, et en se montrant comme un simple homme ; il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé » (Philippiens 2 v. 5 à 9).

Aucun arbre ne peut croître que par les racines qui lui ont donné naissance. À travers toute son existence, il ne peut vivre qu’avec la vie qui était renfermée dans la semence d’où il est sorti. La pleine intelligence de cette vérité dans son application au premier et au dernier Adam, nous aidera fortement à comprendre le besoin et la nature de rédemption que nous avons en Jésus.

Quand le serpent ancien, qui avait été chassé du ciel à cause de son orgueil, parla à Eve dans le jardin d’Éden, ses paroles renfermaient le poison même de l’enfer. Et quand notre malheureuse mère prêta une oreille complaisante à la voix de Satan lui disant qu’elle serait comme Dieu, qu’elle connaîtrait le bien et le mal, le poison entra dans son âme, dans son sang, dans sa vie, détruisant pour toujours cette humilité bénie et cette dépendance de Dieu qui devaient être notre bonheur éternel. Désormais la vie d’Eve et celle de sa postérité étaient corrompues à leur racine même par le plus terrible de tous les péchés et de tous les fléaux : le poison de Satan.

Toutes les détresses humaines ont là leur unique source : fleuves de larmes et de sang, guerres entre peuples, égoïsme, iniquités, souffrances corporelles et morales, ambitions, jalousies, cœurs brisés, vies pleines d’amertume et de désespoir, esclavage, alcoolisme, impureté, créatures écrasées par leurs semblables, tout sort de l’orgueil. C’est l’orgueil qui a rendu nécessaire la rédemption ; c’est de notre orgueil que nous avons besoin par-dessus tout d’être délivrés. La connaissance du besoin que nous avons de la rédemption dépendra dans une grande mesure de notre connaissance de la nature terrible de cette puissance infernale qui a pénétré notre être tout entier.

Aucun arbre ne peut croître que par les racines qui lui ont donné naissance. La puissance maudite que Satan apporta de l’enfer et jeta dans la vie humaine travaille sans cesse avec une force extraordinaire dans le monde. Les hommes en souffrent ; ils la craignent, ils la combattent et la fuient ; mais ils ne savent d’où elle vient, ni d’où elle reçoit sa terrible suprématie. Il n’est donc pas étonnant qu’ils ne sachent si elle peut être vaincue et de quelle manière. L’orgueil a sa racine et sa force dans une terrible puissance spirituelle, qui existe en nous aussi bien qu’en dehors de nous. C’est pourquoi il est aussi nécessaire de le confesser et de nous en humilier, que de le connaître dans son origine satanique.

Alors seulement nous serons amenés à désespérer complètement de pouvoir le vaincre et le chasser ; et cette constatation de notre impuissance nous poussera promptement vers cette puissance surnaturelle dans laquelle seule se trouve notre délivrance : la rédemption de l’Agneau de Dieu. La lutte désespérée contre les œuvres du moi et de l’orgueil au-dedans de nous peut réellement devenir encore plus désespérée quand nous pensons à la puissance de ténèbres qui nous enveloppe. Puisque l’ennemi n’est pas seulement en nous, mais hors de nous, qu’il rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il pourra dévorer, c’est en réalisant notre impuissance à le vaincre que nous serons amenés à accepter avec foi une puissance et une vie qui se trouvent aussi en dehors de nous : cette humilité céleste que l’Agneau de Dieu nous a apportée pour qu’elle prenne en nous la place de Satan et de son orgueil.

Aucun arbre ne peut croître que par les racines qui lui ont donné naissance. Pareillement, nous avons besoin de regarder au premier Adam et à sa chute pour connaître le dernier Adam et sa puissance, afin de lui demander avec foi de mettre en nous une vie d’humilité aussi réelle et aussi puissante qu’a été celle de l’orgueil. Nous recevons notre vie de Jésus-Christ aussi réellement, même plus réellement, que d’Adam, et de même que nous vivons en Adam dans notre état naturel, nous pouvons tout aussi véritablement vivre en Christ, demeurer en Christ, par le Saint-Esprit.

Nous pouvons marcher « enracinés en Lui » (Colossiens 2 v. 7), « en nous attachant au chef, dont tout le corps tire l’accroissement que Dieu donne » (Colossiens 2 v. 19). La vie de Dieu qui entra par l’incarnation dans la nature humaine est la racine d’où nous tirons notre vie spirituelle et notre croissance journalière. Notre unique besoin c’est d’apprendre à connaître et à croire que la vie qui nous a été révélée en Christ est à nous maintenant, et qu’elle attend tout simplement notre consentement pour prendre possession de nous et remplir tout notre être.

Sous ce rapport, il est d’une suprême importance que nous ayons des pensées tout à fait justes sur ce que Christ est, ce qui fait de lui réellement le Christ, et spécialement ce qui doit être regardé comme le trait principal, la racine et l’essence de tout son caractère de Rédempteur. À cela, il ne peut y avoir qu’une réponse : c’est son humilité. Qu’est-ce que l’incarnation, si ce n’est son humilité céleste qui le fait s’anéantir pour devenir homme ? Sa vie sur la terre n’est-elle pas une vie d’humilité ? « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert », dit-il à ses disciples (Luc 22 v. 27 ; Jean 13 v. 14 et 15). Sa mort sur la croix n’est-elle pas la suprême manifestation de Son humilité ? « Il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort » (Philippiens 2 v. 8).

Qu’est-ce que son ascension glorieuse, si ce n’est son humilité exaltée jusqu’au trône de Dieu et couronnée de gloire ? « Il s’est humilié lui-même, c’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé » (Philippiens 2 v. 9). Dans les cieux où Il vivait avec son Père, dans sa naissance à Bethléem, dans sa vie, dans sa mort, dans sa présence sur le trône de Dieu, nous contemplons toujours et partout son humilité. Il est l’humilité divine incarnée dans la nature humaine ; il est l’amour éternel s’humiliant, s’enveloppant du vêtement de la douceur et de la bonté pour gagner nos cœurs, nous servir et nous sauver. Il était ici-bas l’humilité incarnée et Il est encore au milieu du trône l’Agneau de Dieu, doux et humble de cœur.

Si l’humilité est la racine de l’arbre, sa nature sera nécessairement vue dans chaque branche, dans chaque feuille et dans chaque fruit. Si l’humilité est la grâce suprême de la vie de Jésus qui renferme toutes les autres grâces, si l’humilité est le secret de son œuvre expiatoire, alors la santé et la force de notre vie spirituelle dépendront complètement de la mesure dans laquelle nous posséderons cette grâce. Il faut que l’humilité ait à nos yeux une telle importance que ce soit la chose essentielle que nous admirions en Jésus, la grâce suprême que nous lui demandions de nous accorder et pour laquelle nous soyons prêts à tous les sacrifices.

Est-il étonnant que la vie chrétienne soit si souvent faible et stérile, quand la racine même de la vie de Christ est négligée et inconnue ? Peut-on s’étonner que la joie du salut soit si peu connue et sentie, quand la grâce, dans laquelle Christ l’a trouvée et nous l’a apportée, est si peu cherchée ? Jusqu’à ce qu’une humilité qui reposera uniquement sur la fin et la mort du moi ; qui abandonnera toute gloire humaine, comme fit Jésus, pour ne chercher que la gloire qui vient de Dieu ; qui renoncera à elle-même en « regardant toutes choses comme une perte, comme de la boue » (Philippiens 3 v. 7 à 10), afin que Dieu soit tout et que Christ seul soit exalté, jusqu’à ce qu’une semblable humilité devienne le désir suprême de nos cœurs, jusqu’à ce que ce soit là ce que nous cherchions en Christ par-dessus tout comme notre principale joie, jusqu’à ce que nous soyons décidés à obtenir cette grâce à tout prix, nous ne pourrons être réellement vainqueurs du monde.

Je ne puis insister trop sérieusement auprès de mes lecteurs pour les rendre attentifs au besoin qu’ils ont de rechercher l’humilité de Jésus. Arrêtez-vous, réfléchissez et demandez-vous s’il y a abondamment en vous et autour de vous, dans ceux qui se disent chrétiens, l’Esprit de l’Agneau de Dieu, doux et humble de cœur. Considérez que tout manque d’amour, toute indifférence aux besoins, aux sentiments, aux faiblesses des autres, tout jugement téméraire et tranchant, toute parole dure, dont on s’excuse si souvent sous prétexte qu’on est franc et honnête, toute manifestation de mauvaise humeur et d’irritation, tout sentiment d’amertume, ont leurs racines uniquement dans l’orgueil et vos yeux seront ouverts pour voir combien l’orgueil rampe presque partout, même dans les assemblées chrétiennes.

Commencez à vous demander ce qui se produirait si les croyants étaient, dans tous leurs rapports avec leurs semblables, réellement et d’une manière permanente, guidés par l’humilité de Jésus ; et dites si le cri de votre cœur tout entier, nuit et jour, ne devrait pas être : Oh ! Seigneur Jésus, revêts-moi de ton humilité et revêts-en ceux qui m’entourent ! Que votre cœur réfléchisse à tout ce qui vous manque pour que votre vie ressemble à celle du Sauveur, et vous commencerez à sentir que vous n’avez encore jamais réellement connu tout ce que Christ veut être pour vous.

Croyant, étudie l’humilité de Jésus. C’est le secret et la racine cachée de ta rédemption. Humilie-toi chaque jour plus profondément. Crois de tout ton cœur que Christ entrera en toi pour y habiter, y travailler et te rendre tel que le Père veut que tu sois ; Dieu te l’a donné afin que sa divine humilité accomplisse l’œuvre de ton salut.

 

Arthur KatzUn message de Andrew Murray
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