La bénédiction  de la Pentecôte.4

La bénédiction de la Pentecôte.4

Mais où sont-elles, ces Eglises ? Où n'entend-on pas des plaintes et des lamentations ? Presque uniquement là où, par indifférence ou insouciance, on a pris son parti de végéter.

Combien peu jouissent de cette plénitude.

 « Ma parole et ma prédication n'ont pas consisté dans les discours persuasifs de la sagesse, mais dans une démonstration d'Esprit et de puissance : afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 4 et 5). Ainsi il y a deux sortes de prédications, produisant chacune une foi distincte. Tel est l'esprit du prédicateur, telle la foi de l'assemblée. Il faut la « démonstration d'Esprit et de puissance » pour que la prédication produise une foi vraiment solide. C'est donc à la prédication et à la foi qui en est le fruit que l'on peut reconnaître dans quelle mesure une Eglise a reçu la plénitude de la bénédiction de la Pentecôte.

 Mais où sont-elles, ces Eglises ? Où n'entend-on pas des plaintes et des lamentations ? Presque uniquement là où, par indifférence ou insouciance, on a pris son parti de végéter. Allons au fond des choses, et nous ne pourrons échapper à la conviction que l'Eglise dans son ensemble souffre d'impuissance, et que l'unique remède est un retour à la plénitude de la bénédiction de la Pentecôte. Plus nous souffrirons de nos déficits, plus nous serons pressés de recourir au remède. Ainsi une petite enquête ne manquera pas de nous être utile.

1. Remarquons, par exemple, combien peu d'enfants de Dieu sont habituellement vainqueurs du péché.

  L'Esprit de la Pentecôte, le Saint-Esprit, ne peut être qu'un Esprit de divine sainteté. Aussi quelle transformation chez les disciples ! Au lieu des pensées charnels, la pénétration spirituelle ; au lieu de l'orgueil, l'humilité ; au lieu de l'égoïsme, l'amour ; au lieu de la crainte des hommes, le courage et la fidélité. La vie de Jésus et du ciel répandue dans leurs cœurs en avait chassé le péché.

  La vie chrétienne normale est une vie de victoire ; mais elle n'est pas exempte de tentations extérieures ou mêmes intérieures. L'inclination au mal n'est pas nécessairement déracinée absolument. Mais il y a victoire dans ce sens que la présence du Sauveur demeurant en nous par l'Esprit maintient le péché assujetti, comme la lumière tient à distance les ténèbres.

  Qu'en est-il à ce point de vue dans l'Eglise de Christ ? Ne constate-t-on pas trop souvent, même parmi les chrétiens vivants, des lacunes en fait de véracité, ou d'humilité, ou d'amour ? Retrouve-t-on fréquemment les traits caractéristiques de la physionomie de Jésus : l'obéissance, la douceur, l'amour, l'entière consécration à la volonté de Dieu ? On s'est si bien habitué à se reconnaître enclin au péché et incapable de faire le bien, qu'on n'en éprouve plus même de la honte. Ah ! mes frères, « sentez votre misère, soyez dans le deuil et dans les larmes ! » (Jacques 4 v. 9). Que tous nos manquements, les nôtres et ceux des autres, ne servent qu'à nous pousser à réclamer plus instamment, pour toute l'Eglise de Christ, la plénitude de l'Esprit !

2. Et combien la séparation entre les chrétiens et le monde est rare et incomplète !

  En parlant du consolateur, Jésus disait : « Lui que le monde ne peut recevoir » (Jean 14 v. 17). L'esprit de ce monde, attaché au visible, ne pourra jamais se concilier avec l'Esprit de Jésus, qui est du ciel, où règne la volonté de Dieu. Le monde a rejeté le Seigneur Jésus, et il est resté le même, en dépit du nom de chrétien dont il s'affuble. Aussi Jésus disait-il : « Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde » (Jean 17 v. 16). Et Paul : « Nous n'avons pas reçu l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu » (1 Corinthiens 2 v. 12). Il y a lutte à mort entre ces deux esprits.

     De là vient que Dieu appelle constamment les siens à se séparer du monde et à vivre ici-bas en pèlerins dont le trésor et le cœur sont au ciel. Mais en est-il vraiment ainsi parmi les chrétiens ? Qui oserait l'affirmer ? Bien des chrétiens croient pouvoir jouir du monde comme tout le monde, pourvu que leur conduite soit suffisamment irrépréhensible et qu'ils aient l'assurance du salut. Leur conversation et leur manière de se comporter ne se distinguent guère de celles du monde.

  Ce qui leur manque, c'est cette plénitude de l'Esprit qui peut seule chasser l'esprit mondain, comme la lumière chasse les ténèbres. Celui qui ne se laisse pas remplir tout entier de l'Esprit d'en haut retombe nécessairement sous le pouvoir de l'esprit du monde. N'entendez-vous pas le cri suppliant de l'Eglise de Christ ; « Qui nous délivrera de cette tyrannie ? » Rien ni personne que l'Esprit de Dieu. Il faut que je sois rempli de l'Esprit.

3. Combien rares sont les croyants qui vont de progrès en progrès !

  Combien souvent, au contraire, on entend déplorer l'inconstance ou le recul de ceux mêmes sur qui l'on avait cru pouvoir compter ! Il a suffi de quelque influence réfrigérante, ou de la prospérité, ou de quelque autre tentation pour arrêter leur élan, qui a fini par se transformer en relâchement. Et d'où cela provient-il ? Peut-être simplement de ce que la prédication consiste plutôt dans « les discours persuasifs de la sagesse » que dans « la démonstration d'Esprit et de puissance », de sorte que leur foi est « fondée sur la sagesse des hommes » plutôt que « sur la puissance de Dieu ».

  On se maintient tant qu'on bénéficie d'une prédication zélée et instructive ; mais pour reculer dès qu'on en est privé. C'est le contact avec le Dieu vivant qui a manqué. Au lieu de pousser les âmes vers Dieu, la Bible elle-même, étudiée intellectuellement, les en éloigne en trompant leur soif de Dieu lui-même. Il en est de même de tous les moyens de grâce non pénétrés de l'action puissante de l'Esprit qui vivifie ; ils ne tardent pas à perdre leur fraîcheur et leur force.

  Que cette constatation ne nous laisse pas indifférents, mais éveille en nos cœurs le soupir vibrant : « Esprit de Dieu, viens, souffle des quatre vents, souffle sur ces cadavres, afin qu'ils revivent ! » (Ezéchiel 37 v. 9).

4. Combien peu fructueuse est l'évangélisation !

  Quel immense effort pour évangéliser nos pays chrétiens ! Que d'ouvriers divers ! Quelle variété dans les moyens employés ! Mais quels maigres résultats ! Quelles multitudes échappent à tous les filets des pécheurs d'hommes ! Et combien qui, sans être précisément indifférents, restent sur les confins du royaume des cieux, sans jamais se décider à faire le pas compromettant qui les séparerait du monde. N'est-ce pas la preuve que la prédication manque de la puissance de l'Esprit ?

  Est-ce la faute des prédicateurs ou celle des congrégations ? Des uns et des autres, à mon avis. Issus des congrégations, les prédicateurs ne peuvent que leur ressembler. En se montrant satisfaite de la prédication d'un jeune ministre, parce qu'elle est suffisamment intéressante et instructive, l'Eglise l'encourage à s'en contenter aussi, tandis que les membres plus expérimentés et plus spirituels de l'Eglise devraient l'aider à chercher de tout son cœur à obtenir la « démonstration d'Esprit et de puissance ».

  Le pasteur qui ne met pas à profit toutes les occasions pour amener son Eglise à tout attendre de l'Esprit de Dieu s'expose à la tentation subtile de se confier dans la sagesse humaine ou dans l'effort humain, et d'entraîner son Eglise dans la même erreur. Au lieu de nous lamenter sur la mondanisation de l'Eglise, pénétrons-nous de cette certitude, que le grand remède à tous les déficits de l'Eglise est le don du Saint-Esprit puis sa plénitude.

5. Combien rare aussi l'esprit de sacrifice en faveur de l’extension du royaume de Dieu.

  En quittant ses disciples, Jésus leur promit le Saint-Esprit comme la puissance qui devait les rendre capables de travailler pour Lui : « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins » (Actes 1 v. 8). La Pentecôte n'était destinée qu'à compléter leur équipement d'ouvriers du Seigneur. Aussitôt que l'Esprit fut descendu sur eux, ils se mirent à rendre témoignage à leur Roi, remplis d'un amour ardent et d'une sainte hardiesse, prêts à braver tous les mépris et tous les dangers pour faire connaître leur divin Sauveur. L'Esprit de la Pentecôte est donc le véritable esprit missionnaire, désireux de gagner à Jésus-Christ le monde entier.

  On entend dire que l'esprit missionnaire va progressant de nos jours. Combien peu cependant nous dépensons en faveur des missions en regard de ce que nous prodiguons pour nos intérêts personnels. Nous demandons-nous sérieusement quel sacrifice nous pourrions faire encore pour celui qui nous a aimés et qui s'est offert lui-même en sacrifice pour nous ? Serait-ce trop de nous offrir aussi nous-mêmes, sans réserve, pour lui et pour son œuvre ?

  Il mesure la valeur de nos dons, on l'a dit avec raison, non à ce que nous donnons, mais à ce que nous gardons. Debout près du trésor, il en voit qui donne tout, comme la veuve. Mais combien qui, tout en donnant leurs écus ou leurs billets de cinquante ou de cent, ne se débarrassent que de leur superflu. Ah ! comme l'Esprit de la Pentecôte embraserait les cœurs d'une flamme tout autre, et avec quelle joie on donnerait tout pour proclamer l'amour infini du Sauveur.

 A voir l'état spirituel de l'Eglise en général et peut-être de votre cœur, mon frère, n'est-il pas exact de dire que la bénédiction de la Pentecôte est trop peu connue ? et que c'est là précisément le mal dont tout le monde souffre ?

  Pensons-y constamment, parlons-en, faisons-en le sujet de nos ardentes prières, jusqu'à ce que cela devienne pour nous vraiment « la seule chose nécessaire », celle qui remplira nos cœurs. Si la réponse tarde, ne nous décourageons pas : il fallut plusieurs années à Jésus pour préparer ses disciples à la Pentecôte. Continuons seulement à prier avec foi, nous rappelant que cette bénédiction nous appartient, de droit. Nous ne serons pas déçus, si seulement nous persévérons à demander et à attendre avec foi les fleuves d'eau vive promis. 

 

Un message de Andrew Murray
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