La bénédiction  de la Pentecôte.5

La bénédiction de la Pentecôte.5

Il en est cependant qui depuis longtemps cherchent sincèrement la bénédiction promise sans l'obtenir. Comment cela se fait-il ?

Où est l'obstacle ?

« Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16 v. 24 et 25). Il en est cependant qui depuis longtemps cherchent sincèrement la bénédiction promise sans l'obtenir. Comment cela se fait-il ? On pourrait donner plusieurs réponses, mettre peut-être le doigt sur tel ou tel péché encore toléré : mondanité, manque d'amour ou d'humilité, ignorance de ce qu'est la vie victorieuse, et autre chose encore. Il peut arriver cependant qu'on ait vainement confessé et délaissé ces manquements.

C'est qu'alors il reste encore le principal obstacle, celui qui est la racine de tous les autres, le « moi », la vitalité cachée du « moi », se manifestant sous des formes diverses : recherche de soi, confiance en soi-même, amour des aises, bonne opinion de soi, servir Dieu par soi-même. Qu'on cherche sincèrement obtenir la grande bénédiction, et l'on finira bien par découvrir que c'est là le grand obstacle, que l'on n'a pas de pire ennemi que soi, et qu'il s'agit d'en finir avec la vie propre pour pouvoir être rempli de la vie divine.

  C'est ce que Jésus donne à entendre à Pierre, après sa belle confession de foi, lorsqu'il se regimbe contre la perspective de la croix. Non seulement le maître doit passer par la mort, mais chacun des disciples est appelé aussi à se charger de sa croix et à faire le sacrifice de sa vie.

  Ainsi Pierre, qui avait appris du Père à reconnaître en Jésus le Christ, le Fils de Dieu, avait encore à apprendre à le connaître comme le crucifié. Il ne savait rien encore de la nécessité absolue de la croix. Il en est parfois ainsi de tel chrétien, qui connaît le Seigneur Jésus comme son Sauveur et désire le connaître de mieux en mieux, mais qui ne comprend pas qu'il lui faut mourir à lui-même, haïr sa vie propre, consentir à la crucifixion de son « moi », avant de pouvoir être rempli de la vie divine.

  Pourquoi cette redoutable exigence ? Tout simplement parce que notre vie propre est si complètement sous le pouvoir du péché et de la mort qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'à la renier et à la sacrifier entièrement, afin de faire place à la vie de Dieu.

  N'est-il pas évident que deux choses opposées ne sauraient occuper en même temps la même place ? Notre cœur ne saurait être rempli à la fois de la vie divine et de la nôtre : celle-ci fait obstacle à celle de Dieu, Jésus ne sera tout pour moi que lorsque j'aurai cessé d'être moi-même quelque chose. Que ma vie propre prenne fin, et l'Esprit de Jésus m'inondera.

  Ce point est si important qu'il vaut la peine d'étudier de plus près les principales leçons renfermées dans les paroles du Seigneur sur ce sujet.

1. Notre vie naturelle, notre personnalité, est entièrement au pouvoir du péché.

  En créant les anges et l'homme, Dieu leur a donné à chacun une personnalité capable de disposer d'elle-même afin qu'elle pût s'offrir librement à Lui, pour qu'à son tour il pût la remplir de sa vie et de sa gloire, ce qui eût été, pour la créature libre, le bonheur suprême : être remplie de la vie et de la perfection de Dieu. Pour les anges comme pour les hommes, la chute ne fut qu'une perversion de leur volonté, de leur vie, de leur personnalité, détournée de Dieu, parce qu'ils ont voulu se complaire à eux-mêmes.

  Cette exaltation de leur « moi » a fait que des anges sont devenus des démons, chassés du ciel et jetés en enfer. Ce même orgueil fut aussi l'infernal venin instillé par le serpent dans le cœur d'Eve. L'homme s'est détourné de Dieu pour trouver son plaisir en lui-même et dans le monde. Sa vie même a été dès lors de se chercher lui-même. Voilà pourquoi il lui faut maintenant haïr sa vie, la renier jusqu'en ses moindres détails, pour que la vie vraie, la vie divine, puisse devenir son partage, pénétrer sa personnalité tout entière.

  Ce qui manque à bien des chrétiens, c'est cette conviction profonde de la corruption si totale de notre nature, que, sans nous en douter, tout en étant des croyants, nous nous cherchons encore nous-mêmes. Ces chrétiens-là trouvent que nous exagérons quand nous affirmons que l'esprit de renoncement doit s'étendre à tous les domaines de la vie et que le Saint-Esprit doit pouvoir régler tous les mouvements de nos cœurs. Jamais cependant, le Seigneur n'a retiré cette parole : « Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple » (Luc 14 v. 33) ; « il ne peut me suivre et me ressembler ».

2. Notre vie propre doit être entièrement mise de côté pour faire place à la vie de Dieu.

  C'est ce qu'on ne comprend guère au moment de la conversion. La semence de la vie nouvelle germe dans le cœur tout débordant de vie naturelle. Nous l'avons vu à propos de Pierre, disciple sincère, certes, mais combien novice et inachevé ! Quand son maître va à la mort, il le renie, au lieu de se renier lui-même. Mais ce fut cette douloureuse chute qui l'amena enfin à désespérer de lui-même, et qui le prépara ainsi, par ses larmes amères, à lâcher entièrement sa vie propre, pour être tout rempli de la vie de Jésus.

    C'est là qu'il nous faut tous en venir. Tant qu'on s'imagine avoir le droit de suivre ses propres impulsions à propos de ceci ou de cela, du manger ou du boire, par exemple, de l'emploi du temps ou de l'argent, de la façon de penser ou de parler des autres gens ; le droit de vivre pour soi-même, et de garder sa vie propre, on ne saurait prétendre à la plénitude de la bénédiction de la Pentecôte.

  Mes bien-aimés, quelle chose inexprimablement sainte et glorieuse qu'un homme puisse être rempli de l'Esprit de Dieu. Il est évident que ce n'est possible que si le premier occupant du cœur, son maître actuel, le « moi », en est expulsé, et que si absolument tout ce qui s'y trouve est livré entre les mains de l'hôte nouveau. Mais, cette condition primordiale une fois remplie, l'hôte nouveau reconnu comme notre vie et comme notre maître, la joie et la capacité d’être inondé de l'Esprit viendront aussitôt comme d’elles-mêmes.

3. Il est absolument impossible au chrétien d'opérer lui-même cette transformation de son être.

  C'est là surtout qu'apparaît dans toute sa malignité le pouvoir trompeur et décevant de notre vie propre. Aussi nombreux sont-ils ceux qui s'efforcent, par toutes sortes de moyens, d'obtenir la bénédiction de la Pentecôte, sans pouvoir découvrir la raison de leur insuccès. Ils oublient que le « moi » ne saurait chasser le « moi », mortifier la vie propre. Heureux l'homme qui en vient à reconnaître son impuissance absolue ! qui, sans plus rien espérer de ses propres efforts, se jette aux pieds de son Sauveur, brisé et comme mort, pour recevoir de Lui la bénédiction promise !

  Ce n'est pas Pierre qui avait su se préparer en vue de la Pentecôte ; ce n'est pas lui non plus qui fit descendre le feu du ciel ; le Seigneur seul a tout fait. Il n'avait eu, lui, qu'à désespérer de lui-même et à permettre à son maître d'agir. Ainsi votre affaire, à vous, croyant, est de renoncer à vous-même et à votre vie propre, vous prosternant devant le Seigneur dans le sentiment de votre néant. Prenez l'habitude de lui ouvrir votre cœur humblement, dans une attente silencieuse et une enfantine soumission. L'humilité qui vous dispose à n'être rien, la patience qui consent à attendre son heure, la soumission qui s'abandonne entièrement à sa volonté, voilà tout ce que vous pouvez faire pour montrer que vous êtes prêt à perdre votre vie.

  Ayant fait lui-même le sacrifice de sa volonté et de sa vie entre les mains de son Père, étant descendu dans la tombe jusqu'à ce que Dieu lui rendît la vie. Jésus vous demande maintenant de le suivre. Soyez donc prêt aussi à vous livrer dans votre faiblesse à la mort à vous-même, dans l'assurance que Dieu vous ressuscitera dans la puissance de l'Esprit. Finissez-en avec tous vos efforts propres ; lâchez les rênes de votre vie : « Ce n'est point par la puissance ou par la force, mais c'est par mon Esprit a dit l'Eternel des armées » (Zacharie 4 v. 6).

4. C'est l'abandon à Jésus, abandon fait par la foi, dans la communion de son abaissement et de sa mort, qui fraye la voie à la parfaite bénédiction de la Pentecôte.

  « Qui est suffisant pour ces choses ? » direz-vous sans doute. « Qui est capable de tout sacrifier et de donner sa vie comme Jésus ? » En effet, « quant aux hommes, c'est impossible mais avec Dieu toutes choses sont possibles » (Matthieu 19 v. 26). Vous ne pouvez, à la lettre, suivre Jésus jusque dans le tombeau. Mais en lui vous êtes passé par la mort et vous avez été enseveli par la puissance de son sacrifice volontaire qui opère en vous. Sans même comprendre comment elle opère, croyez-le, et livrez-vous par la foi, en consentant à perdre votre vie.

  Qu'il soit d'abord bien entendu que l'œuvre la plus urgente de chacune de vos journées, c'est le renoncement à vous-même. Croyez-m’en, c'est certainement la vie propre qui est le grand obstacle à la vie de la Pentecôte. Il faut la regarder comme coupable et haïssable, tout simplement parce qu'elle met le « moi » à la place de Dieu, l'honorant plus que Dieu.

  D'accord avec les recommandations de Jésus, haïssez votre vie propre comme votre pire ennemi et comme l'ennemi de Dieu. Apprenez à considérer la vie de Jésus, Sa présence en vous, comme la parfaite bénédiction qu'Il vous a acquise et accordée à la Pentecôte. Que ne donnerez-vous pas pour obtenir cette perle de grand prix !

« Mon frère, désirez-vous sincèrement être rempli du Saint-Esprit et savoir ce qui vous empêche de l'être ? Ecoutez de tout votre cœur la Parole du Seigneur. Apprenez à penser exactement comme lui en tout et à vouloir comme lui. C'est lui qui baptise du Saint-Esprit. Sacrifiez-lui tout ce qui en vous tient, du « moi », regardez-le comme une perte, rejetez-le pour que Jésus ait toute la place. Ayez seulement pleine confiance en lui, votre Sauveur, et laissez-lui prendre en vous la place centrale occupée jusqu'ici par votre « moi », et les fleuves d'eau vive jailliront ».

 

Un message de Andrew Murray
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