Progrès dans la grâce.22

Progrès dans la grâce.22

Le terme « grâce » est employé dans la Bible en sens divers. Appliqué à Dieu, il n’a pas la même signification que lorsqu’il s’applique à l’homme.

« Croissez dans la grâce (2 Pierre 3 v. 18) ». Je vais conclure ce soir tout ce que j’ai à dire touchant les réveils par un discours sur « les progrès dans la grâce ». La grâce en Dieu est synonyme de bénéficence ; c’est une faveur imméritée. Tel est alors le sens que lui donnent les théologiens. Dans les hommes, la grâce désigne la sainteté. Tel est le sens de ce mot dans notre texte. Croître dans la grâce est la même chose que croître en sainteté, ou se conformer de plus en plus à Dieu. En traitant ce sujet, je me propose de suivre l’ordre suivant :

I. Montrer ce que c’est que croître dans la grâce.

II. Indiquer plusieurs choses qui ne sont pas des preuves évidentes de progrès dans la grâce.

III. Quelques-unes des vraies preuves des progrès dans la grâce.

IV. Montrer comment on peut croître dans la grâce.

V. Mentionner quelques marques du déclin dans la piété ou dans la grâce.

VI. Comment on peut se garder ou sortir de ce déclin dans la piété.

I. Qu’est-ce que croître dans la grâce ?

Croître dans la grâce, c’est croître en un esprit de conformité à la volonté de Dieu, et régler sa conduite de plus en plus d’après les principes que suit Dieu lui-même. Dieu a un but dominant qui détermine tous ses actes : c’est d’exalter sa gloire, en cherchant à combler l’univers de sainteté et de bonheur ; et il le fait en manifestant son propre caractère. Notre objet doit être le même.

Manifester de plus en plus le caractère de Dieu, réfléchir le plus de rayons possible de son image, tendre constamment à lui devenir de plus en plus semblable. En d’autres termes, obéir toujours plus parfaitement à la loi de Dieu, c’est croître dans la grâce.

II. Plusieurs choses qui ne sont pas des preuves évidentes de progrès dans la grâce.

Je vais mentionner plusieurs choses que l’on donne quelquefois comme des preuves certaines de progrès dans la grâce, et qui n’en sont pas.

1. Ce n’est pas une preuve certaine qu’un homme croît dans la grâce parce qu’il croît en talents.

Un chrétien peut croître en talents. Il peut devenir plus abondant dans la prière, plus éloquent dans la prédication, plus pathétique dans l’exhortation, sans en être plus saint. Nous faisons naturellement des progrès dans les choses où nous nous exerçons. Une personne qui s’exerce souvent à l’exhortation, si elle y donne ses efforts et ses soins, acquerra naturellement plus de facilité et de puissance. Mais on peut tout cela sans avoir aucunement la grâce : On peut prier même d’une manière intéressante, parler avec plus d’abondance, de pathétique apparent, sans avoir la grâce. Il n’est pas rare de voir des gens qui n’ont point la grâce et qui le font. Il est bien vrai qu’une personne qui a la grâce et qui s’exerce à l’exhortation ou à la prière croîtra dans ces différents dons en même temps que dans la grâce. Ne pas faire des progrès dans ces dons, c’est un signe certain qu’on n’en fait pas non plus dans la grâce. Mais le contraire n’a pas également lieu. Il n’est pas certain qu’on croît dans la grâce parce qu’on fait des progrès dans certains exercices. On peut y devenir habile tout en demeurant pécheur et hypocrite.

2. Les progrès dans la connaissance ne sont pas des progrès dans la grâce.

La connaissance est indispensable à la grâce : Le progrès dans la connaissance est essentiel au progrès dans la grâce. Mais connaissance n’est pas grâce : L’une ne constitue pas et ne préjuge pas l’autre.

Dans l’enfer aussi on croîtra dans la connaissance mais jamais dans la grâce. Le progrès même dans la connaissance constitue l’enfer. Les damnés connaissent de plus en plus Dieu, sa loi, leur culpabilité : Plus ils connaissent, plus ils sont misérables ; car ils font de plus en plus l’expérience de la colère de Dieu ; mais ils n’en sont pas plus pieux pour cela.

3. Il n’est pas évident qu’une personne croît dans la grâce parce qu’elle le pense.

Une personne peut se réjouir de ses progrès dans la piété, tandis qu’il est évident aux yeux des autres que, non-seulement elle n’avance pas, mais qu’elle recule. Un homme qui va en empirant, ordinairement ne s’en aperçoit pas. C’est une illusion commune à la fois aux pécheurs impénitents et aux personnes pieuses de penser qu’ils font des progrès, tandis qu’ils n’en font point.

C’est un phénomène intérieur que tout observateur attentif peut remarquer. Quand un homme décline, sa conscience se cautérise : Le cœur se couvre de ténèbres à mesure qu’il fait taire sa conscience et résiste à sa lumière. Il peut croire qu’il avance précisément parce qu’il a de moins en moins le sentiment du péché. Tant que sa conscience continue à sommeiller, il demeure sous cette fatale illusion.

Un chrétien qui s’imagine avancer rapidement dans la grâce, doit paraître suspect, et voici pourquoi : avancer implique une connaissance plus claire et plus profonde de la loi de Dieu, et un sens mieux exercé à discerner le péché. Mais, plus un homme se fait une idée claire de ce qu’il doit être, moins il s’estime à ses propres yeux. Car il voit toute la distance qui le sépare encore de ce pur et parfait modèle que Dieu propose à son imitation.

S’il se fait un idéal de perfection peu relevé, il pourra croire qu’il agit très bien. De là, la diversité des jugements que les hommes portent sur eux-mêmes ou sur l’Église. L’un se plaindra de la froideur de ses frères ; l’autre traitera de censeur celui qui ose tant blâmer une église, à ses yeux florissante. C’est une affaire de points de vue. L’on ne pense pas que l’église soit, froide, parce qu’il est froid lui-même ; il ne sent pas son propre état, parce qu’il ne le compare pas au vrai modèle, et n’examine pas sa vie à la lumière de la sainte loi de Dieu.

Un homme qui ferme les yeux ne voit pas la souillure de ses vêtements et il se croit très propre, tandis qu’il est dégoûtant aux yeux de ceux qui l’entourent. J’ai toujours remarqué que les personnes qui font réellement les progrès les plus rapides dans la sainteté, se font d’elles-mêmes les idées les plus basses et les plus humbles. Sans doute, un peu de discernement, l’intelligence des vrais signes de l’accroissement dans la grâce, la réflexion, la comparaison de leurs idées, leurs sentiments, leur conduite actuelle, avec ce qu’ils étaient auparavant, leur prouvera qu’ils font des progrès. Mais s’ils ne font que comparer leur état présent avec les exigences de la loi ; s’ils ne raisonnent pas, ils trouveront qu’ils vont déclinant. C’est qu’ils voient de mieux en mieux le modèle auquel ils se comparent ; mais, je le répète, la réflexion leur prouve le contraire.

Ils font des progrès réels dans la grâce, quoiqu’ils se sentent de plus en plus humiliés sous le poids de leurs péchés.

III. Les marques certaines d’un accroissement dans la grâce.

1. Une plus grande simplicité de cœur, une plus grande pureté de motifs dans la conduite, est une preuve qu’on croît dans la grâce.

Je vais m’expliquer. Même les hommes pieux sont influencés dans leur conduite par une variété de motifs, dont quelques-uns peuvent être purement égoïstes. Ces motifs réunis forment un tout complexe qui pousse l’homme à agir.

Par exemple, supposons un homme à qui l’on demande de l’argent pour bâtir un temple en un certain lieu. Il peut avoir beaucoup de raisons pour donner ; le désir de voir là une maison plus respectable à quelques égards ; la position de cette construction nouvelle, donnant plus de valeur à sa propriété ; l’ambition de passer pour libéral ; la perspective de gagner par-là la faveur de l’église et du monde. Voilà des motifs qui, pris séparément ou réunis, peuvent influencer son esprit.

Et cependant, au-dessus de tous ces motifs, il peut avoir le désir de sauver les âmes, et de travailler au règne de Dieu. Or, il est aisé de voir ici que quelques-unes des considérations qui composent ce tout complexe sont égoïstes, et par conséquent mauvaises. Les inconvertis sont égoïstes dans tout ce qu’ils font ; le but dominant des convertis est au contraire de glorifier Dieu et de sauver les âmes.

Mais quand ils sont encore nouveaux dans la vie chrétienne, faibles dans la piété, l’ignorance ou la force de l’habitude les tient encore plus ou moins sous l’empire de l’égoïsme ; et ils sont bien exposés à accomplir les meilleures choses par de mauvais motifs. Croître dans la grâce, c’est croître en pureté de motifs, éloigner de plus en plus les raisons égoïstes, et agir plus complètement en vue de la gloire de Dieu.

Vous qui êtes ici, vous pouvez dire si, d’année en année, vos motifs sont plus purs, moins entachés d’égoïsme. Comment êtes-vous ? Vous affranchissez-vous de plus en plus de l’égoïsme ? Agissez-vous toujours plus en vue de la gloire de Dieu ?

2. Une autre marque des progrès dans la grâce, c’est qu’on agit plus par principe et moins par émotion ou sentiment.

Je ne veux pas dire qu’on ait moins de sentiment, mais on agit moins sous l’influence des impressions ; on obéit moins à ce que l’on sent qu’à ce qui est juste. Un principe n’est pas une semence, une racine, quelque chose d’écrit dans l’âme. C’est un non-sens que ce langage appliqué à la sainteté ou aux principes. Un principe, par opposition à un sentiment ou une émotion, c’est une résolution ferme de l’esprit de faire ce qui est juste.

Les nouveaux convertis sont d’abord moins souvent mus par des principes, que poussés par le flot de leurs sentiments ; et s’ils ne sont pas vivement impressionnés il est parfois difficile de leur faire faire ce qu’ils doivent. Mais en croissant dans la grâce ils apprennent à aller en avant et à obéir aux commandements de Dieu, quelles que soient leurs impressions. Les nouveaux convertis sont portés à penser que toute la piété consiste en sentiment ou en émotion ; quel que soit le respect qu’un homme ait pour l’autorité de Dieu, l’estime qu’il ait pour le bien, ils n’approuveront sa conduite qu’autant qu’il agira sous l’influence d’une vive émotion.

Souvent ils attendront que ces émotions existent dans leur cœur pour se mettre à faire leur devoir ; mais un chrétien plus avancé sait que le moyen de faire naître l’émotion ou le sentiment, c’est de commencer, par principe, à faire son devoir, et qu’un homme qui se met à accomplir son devoir, par respect pour l’autorité de Dieu, peut espérer, par cette voie, le retour de ces sentiments, que les nouveaux convertis sont disposés à attendre sans rien faire. Un respect croissant pour l’autorité de Dieu, une résolution ferme de lui obéir, un attachement constant et inébranlable à ce qui est bien, et à ce que Dieu réclame comme bien, constitue et indique clairement un accroissement dans la grâce.

3. Une autre marque importante des progrès dans la grâce, c’est un plus grand amour pour Dieu.

Ce n’est pas à dire par là que, dans tous les cas, on se sentira plus d’émotions d’amour pour Dieu, mais il y aura un attachement plus ferme et plus réel au caractère et au gouvernement de Dieu. On peut éclaircir ce fait par la comparaison de l’attachement croissant que nous avons pour notre pays ou notre famille. Les jeunes gens ne sont pas susceptibles d’avoir beaucoup d’amour pour leur pays ; mais à mesure qu’ils avancent en âge et en expérience, si leur gouvernement est bon, ils s’y attachent tellement, que vous voyez de vieux patriotes, une béquille sous un bras et un fusil sous l’autre, se rendre en boitant au champ de bataille pour repousser les perturbateurs de l’ordre public.

Je ne veux pas dire que cet amour de Dieu, en croissant, nous fera prendre des armes charnelles pour fonder ou défendre son gouvernement ; mais ceux qui aiment véritablement Dieu, à mesure qu’ils vivront sous son gouvernement, auront plus de confiance en Lui et plus d’attachement ; et cet attachement croissant produira un redoublement de vénération pour toutes les institutions religieuses, pour le sabbat et pour tous les commandements de Dieu.

Il est vrai que là où il y a progrès dans les principes, il y a aussi généralement un progrès proportionnel dans le sentiment. Mais il n’en est pas toujours ainsi. Diverses causes peuvent rendre l’esprit moins impressionnable, tandis qu’il se fortifie dans de saints principes. Mais qu’on ne s’y méprenne pas. J’ai déjà dit que par principe j’entends un respect pour ce qui est bien, une ferme résolution d’accomplir ce qui est devoir. Que personne ne dise donc, quand il néglige son devoir et que son cœur est froid, qu’il fait des progrès dans les principes, quoiqu’il ait moins de sentiment que d’autres. Croître dans les principes, c’est croître dans l’obéissance, et c’est une vanité à l’homme, qui néglige son devoir, de professer qu’il croît dans la grâce.

4. Une autre preuve des progrès dans la grâce, c’est l’accroissement dans la charité.

Un chrétien qui avance, montre par sa vie qu’il est toujours plus disposé à faire du bien aux hommes ; son cœur s’élargit en bienveillance pour tous les hommes. Les nouveaux convertis sont portés aux affections particulières pour leurs amis, leurs premiers compagnons, leurs proches. Mais, en avançant dans la grâce, ces différences d’affections diminuent, ils distinguent moins entre leurs amis et les autres ; leur cœur grandit, ils ont plus d’amour pour les païens et pour tous les hommes, ils désirent davantage de les voir tous se convertir à Dieu ; ils se sentent le cœur brisé à la vue de l’affreux état de péché où est plongée l’humanité ; leurs idées et leurs affections s’élèvent et s’élargissent jusqu’à ce que, comme Dieu, ils aient des entrailles de miséricorde pour tous ceux qui peuvent se repentir et être sauvés.

Bien-aimés, est-ce là la disposition de votre cœur ? Êtes-vous de plus en plus accablés par l’idée que les hommes sont dans le chemin de l’enfer ? Avez-vous un désir de plus en plus ardent de voir le monde converti à Dieu ?

5. Ceux qui croissent dans la grâce vont toujours se méprisant eux-mêmes davantage, ils se sentent beaucoup plus petits et plus abjects.

Le chrétien en progrès doit se haïr de plus en plus lui-même et s’étonner que Dieu ait pu pardonner tant de misères. Voyez Job, tant qu’il est dans les ténèbres, il se justifie, il déclare que sa prière est pure, qu’il ne mérite pas ses calamités. Dieu avait dit sans doute que Job était un homme intègre et droit, mais il ne voulait pas dire que Job était parfaitement innocent.

Il n’était pas parfait dans ce sens ; Dieu voulait dire simplement qu’il était sincère ; c’est l’ordinaire signification de ce mot dans la Bible. Eh bien, tant qu’il resta dans les ténèbres, Job continuait à se justifier lui-même ; mais quand peu à peu il eut des idées plus claires de Dieu, toute sa propre justice s’évanouit et il s’écria : « J’avais ouï parler de toi de mes oreilles, mais maintenant mon œil t’a vu ; c’est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poudre et sur la cendre (Job 42 v. 5 et 6) ». Cette humiliation profonde était le résultat naturel d’une vue claire de Dieu.

Nous trouvons les mêmes sentiments chez Ésaïe. J’ai été confondu d’entendre quelques personnes parler hâtivement de leur pureté, de leur entier affranchissement du péché, de leur sanctification parfaite. Elles pensaient bien autrement d’elles-mêmes que Job et Ésaïe. Que vit Ésaïe ? il dit : « Je vis le Seigneur séant sur un trône, haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple ; les séraphins se tenaient au-dessus de lui, et chacun d’eux avait six ailes : De deux ils couvraient leur face, et de deux ils couvraient leurs pieds, et de deux ils volaient, et ils se criaient l’un à l’autre et disaient : Saint, Saint, Saint est l’Éternel des armées, tout ce qui est dans toute la terre est sa gloire (Ésaïe 6 v. 1 à 3) ».

Et quel fut l’effet de cette vision de Dieu sur son esprit ? Malheur à moi, dit Ésaïe, malheur à moi ! Je suis perdu parce que je suis un homme souillé de lèvres, et que je demeure parmi un peuple qui est aussi souillé de lèvres, et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur des armées. Écoutez maintenant cet homme, disant je suis parfait. L’est-il ? Je le demande ; l’est-il ? J’ai des doutes sur un tel homme ; surtout quand je vois Ésaïe tellement accablé par une simple apparition de Dieu et de la sainteté des cieux, qu’il ne pouvait en supporter l’éclat ; et son humiliation était si profonde, que jusqu’au moment où un ange eut pris un charbon vif de l’autel, en eut touché ses lèvres et lui eut assuré que ses péchés étaient pardonnés, il était au désespoir.

Mais après cette purification, aurait-il eu tort, de rendre témoignage à la miséricorde de Dieu, en disant : Dieu m’a purifié ? C’est ainsi qu’une vue claire de Dieu oblige un homme à se courber plus bas, plus bas, et toujours plus bas, tellement qu’en arrivant en la présence de Dieu, il a besoin de trouver une place si infime devant lui, que les paroles ne peuvent l’exprimer.

Bien-aimés, avez-vous éprouvé quelque chose de ce sentiment ? Croissez-vous en grâce à cet égard ? Sentez-vous, jour par jour, que vous avez besoin de vous courber de plus en plus dans la poussière devant Dieu ? Avez-vous jamais pu dire en vérité comme le président Edwards : « Oh ! Que ne puis-je devenir infiniment petit devant Dieu ? »

6. Une horreur croissante pour le péché est encore une marque de l’accroissement dans la grâce.

Quand une personne se sent de jour en jour moins disposée à souffrir le péché, ou un péché en soi-même ou en autrui, c’est un signe qu’elle fait des progrès dans la grâce. En est-il ainsi de vous, chers frères ? Avez-vous chaque jour moins d’affinité pour le péché, quel qu’il soit, en vous-mêmes, ou dans les autres ? Sentez-vous de plus en plus comme Dieu à l’égard du péché ?

7. Celui qui croît dans la grâce, a moins de goût pour le monde.

Il désire moins ses richesses, ses honneurs, ses plaisirs. Ces objets agissent avec moins d’empire sur son esprit. Il ne les cherche que comme des moyens de glorifier Dieu et de faire du bien aux hommes.

Il aime de moins en moins la société et la conversation du monde, et la lecture des livres et des journaux du monde. Engagé dans la voie de la sainteté, il se soucie fort peu de connaître ce qui n’a point de rapport quelconque avec le royaume de Dieu : vous le verrez plutôt rechercher les choses les plus spirituelles dont il peut jouir, s’emparer des livres les plus spirituels qu’il puisse lire. Il aimera la société et la conversation des chrétiens les plus spirituels. Il jouira de pouvoir suivre la prédication spirituelle la plus sévère et la plus pénétrante.

8. Trouver toujours plus de délices dans la communion des saints est une autre preuve des progrès dans la grâce.

Le chrétien qui avance aime à s’unir aux autres dans les exercices de piété, il aime à jouir des entretiens religieux. Comprenez-vous cela, chers frères ? Faites-vous en cela des progrès ?

9. Celui qui croît dans la grâce, trouve qu’il est de plus en plus facile d’exercer l’esprit de pardon et de prier pour ses ennemis.

Rien dans l’homme naturel ne le rapproche plus du démon que sa rancune et ses ressentiments contre ceux qui l’ont offensé. Un nouveau converti trouve pénible de pardonner. Quand il se sent offensé, il a souvent beaucoup de peine à prier. S’il renferme sa colère dans son sein, au point de devenir sombre, selon toute probabilité, il se relâchera. Il n’a pas l’intention de se fâcher ; mais s’il ne pardonne pas de tout son cœur à celui qui lui a fait tort, les ténèbres finiront par remplir son âme, et ses sentiments de vengeance ruineront sa piété. Mais une personne qui croît dans la grâce trouvera moins dur de pardonner. Elle se trouvera moins disposée à en vouloir à quelqu’un, il lui en coûtera moins de passer sur des injures supposées ; elle sera encore capable de prier.

En est-il ainsi pour vous, qui m’écoutez aujourd’hui ? Vous est-il facile de pardonner ? Pouvez-vous tellement oublier les plus grandes offenses que rien dans vos prières ne vienne s’interposer entre vous et votre Dieu ?

10. Croître en charité est une preuve de l’accroissement dans la grâce.

L’homme charitable, ce n’est pas celui qui est prêt à reconnaître comme chrétien quiconque professe de l’être ; mais celui qui est disposé à attribuer la conduite en apparence mauvaise d’une personne à une erreur, à une méprise ou à telle autre cause, plutôt qu’à une mauvaise intention formelle.

Rien n’indique plus sûrement le chrétien. Si vous voyez quelqu’un disposé à donner la meilleure explication aux actions qui peuvent s’interpréter de deux manières, si, par exemple, pouvant expliquer un fait par la mauvaise volonté ou par la négligence, il aime mieux l’attribuer à une méprise qu’à une mauvaise intention, c’est une preuve évidente qu’il croît dans la grâce.

11. Avoir toujours moins de soucis pour les affaires du monde est aussi un signe d’accroissement dans la grâce.

Un chrétien en progrès accomplira chaque jour mieux ce commandement : « Ne vous inquiétez de rien, mais exposez vos besoins à Dieu en toute occasion par des prières et des supplications, avec des actions de grâces (Philippiens 4 v. 6) ». Toute inquiétude touchant les affaires du monde est mauvaise. Ceux qui croissent dans la grâce ont toujours plus de confiance en Dieu, moins d’attachement pour le monde, et sont, par conséquent, moins susceptibles des iniquités des affaires du monde.

12. Être plus disposé à faire part de ses biens est un autre signe de progrès.

Une personne qui croît dans la grâce sera de plus en plus disposée à donner et voudra donner tout ce qu’elle peut. Elle se réjouira d’y être appelée ; elle donnera davantage chaque année ; si elle donne pour de bons motifs, elle se réjouira de l’avoir fait ; plus elle donne, plus elle aime à donner.

Cette disposition à donner fera partie de sa piété, elle y fera des progrès comme dans la prière. Or, vous savez que, plus une personne prie, plus elle aime à prier. Trouvez-vous en vous-mêmes cette preuve de progrès dans la grâce ? Est-ce un plaisir toujours plus grand pour vous de donner selon vos moyens, pour toutes les bonnes œuvres, quand vous en avez l’occasion ? Donnez-vous selon vos moyens ou donnez-vous seulement juste assez pour sauver les apparences ?

13. Le chrétien sent toujours plus qu’il ne possède rien proprement.

C’est un grand point par rapport au progrès dans la grâce, de sentir que tout ce que vous avez est à Christ, et que vous n’avez absolument rien qui soit proprement à vous, dans la vie ou dans le néant, dans vos biens, dans vos enfants, dans votre volonté : « Soit que nous vivions, nous vivons pour le Seigneur ; soit que nous mourions, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur (Romains 14 v. 8) ». C’est là une grande et solennelle leçon à apprendre. Ceux qui croissent dans la grâce, sentent’ que leur temps, leurs talents, leurs biens, leur vie même n’a de valeur qu’autant qu’elle se rapporte à l’œuvre de Christ.

14. C’est une preuve de progrès quand on est plus disposé à confesser ses fautes aux hommes.

Ce point est difficile à apprendre. On consent bien encore à se confesser à Dieu parce qu’on n’a pas à s’humilier autant pour le faire. Mais se confesser entièrement et franchement aux hommes est une grande humiliation pour un cœur orgueilleux. Parmi ceux qui connaissent les cœurs, il n’en est point qui ne trouvent qu’il faut un grand effort pour se résigner à se confesser aux autres.

On peut se confesser à Dieu, mais beaucoup ne peuvent, sans se faire violence, se confesser à un ami, à un serviteur ou à un ennemi. Mais à mesure que le chrétien croît dans la grâce, il devient plus disposé à se confesser à celui qu’il a offensé et même à l’univers entier. Oui s’il est parfaitement humble, il se confessera quand même tout l’univers l’entendrait. Si vous ne pouvez faire cela, soyez sûr que vous ne croissez pas dans la grâce, si même vous êtes dans la grâce.

15. L’accroissement dans la grâce élève de plus en plus le chrétien au-dessus du monde.

Il est de moins en moins sensible à la bonne ou à la mauvaise réputation ; il n’y tient qu’autant qu’elle peut aider ou nuire à son influence. Je suis loin de dire qu’il aura un superbe dédain pour les opinions de ses semblables. Sentir et manifester ce dédain, au lieu d’être une preuve de son renoncement au monde, serait une preuve d’un orgueil consommé.

Mais un chrétien en progrès ne verra que ses devoirs, et l’opinion publique, soulevée contre lui, ne l’en détournera pas. Il agira ou s’abstiendra, en ne regardant qu’à la gloire de Dieu. Il ne tiendra pas compte des dédains ou des flatteries du monde, quand il verra ses devoirs. Hélas ! Combien de fois ce qui semble de la religion, n’est, tout considéré, qu’une lâche condescendance à l’opinion publique, et non une vraie obéissance à Dieu. L’opinion publique demande que ceux qui font profession de piété agissent de telle et telle manière, et voilà souvent le vrai motif de leur conduite.

IV. Comment on croît dans la grâce.

Il est de la plus haute importance pour les nouveaux convertis de le savoir.

1. Ils doivent veiller. Ils doivent veiller contre leurs péchés dominants.

A. La légèreté. Je me contente de dire que c’est le péché dominant d’un grand nombre, et qu’à moins de mettre une garde à la porte de leurs lèvres, ils ne croîtront jamais dans la grâce.

Céder une seule fois à la légèreté, c’est attrister l’Esprit et éteindre votre lumière pour un jour. Un acte de légèreté en prépare un second, et si vous ne commencez avec résolution et continuez avec persévérance et vigilance à étouffer l’esprit de légèreté, vous êtes perdu.

B. L’esprit de critique. C’est un écueil particulier pour les nouveaux convertis. Ils entrent dans la vie religieuse pleins d’ardeur, et sont bientôt étonnés de la froideur et de l’apathie des vieux chrétiens. Les cieux et la terre s’étonnent comment les vieux chrétiens sont en scandale aux nouveaux convertis. Et il n’est pas étonnant que ceux-ci, en voyant cela, ne s’imaginent, dans l’ardeur de leur zèle, que de tels chrétiens n’ont point de piété, et ils sont tentés de prononcer des choses dures| et sévères.

Mais ils doivent apprendre à distinguer avec soin la fermeté de principes des chrétiens avancés, et la vivacité de sentiments des nouveaux convertis : cette distinction les rendra moins prompts à juger défavorablement. Quelque modéré que soit leur jugement sur l’état spirituel des autres, les nouveaux convertis doivent bien prendre garde à ce qu’ils disent d’eux. Ne parlez pas des fautes d’autrui, ne critiquez personne. En le faisant vous contrister l’Esprit, et vous cessez de croître dans la grâce.

C. La colère. Les chrétiens nuisent à leur piété en se laissant aller à la colère. Une femme se fâche contre ses domestiques, un homme contre ses commis ou ses employés ; ou bien on s’irrite contre le gouvernement ou contre ses voisins. On va trouvant à redire à tout d’une façon ou d’une autre, ce qui montre qu’on ne sait pas veiller sur son humeur. Comment ces personnes pourraient-elles croître dans la grâce.

D. L’orgueil. Gardez-vous contre l’orgueil et la vanité sous toutes leurs formes. Prenez garde de jamais acheter un vêtement ou une parure qui aurait pour but de nourrir la vanité dans votre cœur.

Ô femme ! Vous allez acheter un chapeau, ayez soin de ne pas en acheter un auquel vous puissiez penser en le portant. Hélas ! Combien de peine on se donne quelquefois pour nourrir ses mauvais penchants. Le diable peut aller dormir, pour certains chrétiens. Il n’a pas besoin de les guetter pour les tenter, ils se tentent assez eux-mêmes. Ils font tout ce qui est propre à les gonfler de vanité.

Une telle folie les expose à la risée de Satan. Jeunes personnes, jeunes gens, prenez-y garde : Soyez vigilants. En combien de lieux on a vu renouveler cette histoire ! Pendant l’hiver, il y a eu un réveil, plusieurs ont été convertis, tous ébranlés. Le printemps arrive, la nouvelle mode plaît, et alors où sont vos réunions de prière ? Les nouveaux convertis sont pris dans ce piège, et tous sont allés se prosterner devant la divinité de la mode. Je dois dire que c’est par degrés que les jeunes dames et les autres sont arrachées aux conversations et aux pensées sérieuses pour parler et s’occuper de ce qu’il y a de nouveau dans les costumes, les équipages et toutes ces frivolités qui ruinent leur spiritualité et les laissent dans de grandes ténèbres.

E. L’égoïsme dans toutes ses formes. C’est ici la grande racine de toutes les difficultés. C’est le principe, la source, l’essence, le contenu de toute l’iniquité qui est sous le ciel. Veillez-y. Ayez les yeux constamment ouverts. Voyez où l’égoïsme se montre dans votre conduite. Si vous faites un marché, prenez garde d’agir par des motifs personnels. Traitez comme si vous étiez sur le point de mourir.

Faites comme vous voulez qu’on vous fasse. Si vous êtes tentés d’agir avec égoïsme, fermez votre porte et arrêtez-vous. Si vous trouvez que vous êtes disposés à traiter autrement que si Dieu se tenait visiblement devant vous, arrêtez ! Le diable se mêle de ce marché. Vous n’avancerez pas dans la grâce. Si vous ne veillez pas avec la plus scrupuleuse attention sur vous-mêmes, dans vos affaires de commerce ; si le puissant moi vient s’en mêler, dites-lui : « Arrière ; tu n’as point la parole ici : Je fais les affaires de Dieu ». Vous ne pouvez croître en grâce qu’en fermant la bouche à ce moi.

F. La paresse. C’est un mal qui peut perdre le monde. Combien de convertis s’arrêtent et rétrogradent par indolence ! En termes clairs, ils deviennent fainéants. Comme de lâches serviteurs, ils flânent comme s’ils n’avaient rien à faire. Ils ne veulent pas se mettre à l’œuvre. Ce sont des serviteurs sans bras utiles. C’est une lèpre dans l’Église.

G. L’envie. Si vous voyez les autres vous surpasser en prospérité, en influence, en talents, examinez si vous en êtes contents. Et si leur supériorité vous afflige, prenez garde.

H. L’ambition. Ce péché a fait tomber les anges, et il est impossible de croître dans la grâce sans le réprimer.

I. Les pensées impures. Nous sommes tellement sous l’influence des objets sensibles, qu’à moins d’une vigilance continuelle, nous serons gagnés par des pensées impures avant de nous en douter. Il est nécessaire de faire un accord avec nos yeux, nos oreilles et tous nos sens, ou bien ils nous induiront dans la tentation et dans le péché. Au premier soupçon du danger, détournez subitement vos pensées. Si vous laissez aller votre cœur, il vous sera impossible d’éviter les pensées impures.

Vous en êtes responsables, car la volonté peut les régler, vous pouvez penser à une chose ou à une autre, à votre gré, et, par conséquent, régler vos émotions. Vous aurez donc à en répondre. Qu’un individu laisse ses pensées se fixer sur un objet, il en sera nécessairement impressionné. Et il est responsable de cet effet, parce qu’il pouvait gouverner ses pensées. Dans tous ces cas, je vous dis : Retirez-vous, détournez votre esprit, ou des pensées impures viendront s’établir dans votre âme et la ronger comme la gangrène.

2. Une autre direction pour croître dans la grâce, c’est de veiller au développement de toutes les vertus chrétiennes.

Un petit enfant qui n’exerce pas ses facultés ne sera jamais qu’un enfant. Balancez-le dans son berceau jusqu’à ce qu’il ait la taille d’un homme, il reste toujours dans un état d’enfance. Il est également impossible que les vertus du chrétien croissent et se fortifient, si elles ne sont pas convenablement exercées. Je désire ici vous communiquer une pensée digne de votre attention : L’âme pense au moyen du cerveau, comme elle voit au moyen des yeux ou entend au moyen des oreilles. Et le cerveau a besoin d’exercice pour acquérir de la force, autant que toute autre partie du corps.

Qu’est-ce qui donne de la force à l’esprit qui étudie ? L’exercice du cerveau, toutes les facultés de l’âme, intellectuelles ou morales, croissent par l’exercice. Vous savez que plus vous faites agir votre bras, plus il acquiert de force et de souplesse. Voyez comme ce musicien fait mouvoir ses doigts sur son instrument ! Quelle précision ! C’est presque la rapidité de la pensée. C’est ainsi que l’âme emploie le cerveau.

Par l’exercice elle en devient tellement maîtresse, qu’elle peut se livrer à tel acte, telle opération sans jamais être en défaut, ou prise au dépourvu. Eh bien ! Il en est de même des vertus chrétiennes, c’est par l’exercice qu’il faut les cultiver et les faire croître. Il est aussi absurde d’attendre que l’âme sans la pratique pourra les exercer avec facilité et puissance, que d’attendre qu’elle s’occupera avec facilité et puissance d’une opération intellectuelle sans y être préparée par la pratique.

Exercez-vous surtout à soigner en vous les parties les plus faibles, dont la faiblesse peut venir de vos habitudes préalables, de votre constitution ou des circonstances de votre vie ? Si vous êtes exposé à un péché particulier, veillez-y. Si vous manquez d’une vertu particulière, exercez-vous à cette vertu-là.

A. Supposez que votre disposition naturelle soit de vous attacher aux biens du monde. Fermez cette porte, et prenez la résolution de ne plus accroître votre fortune, ou d’ajouter campagne à campagne, et agissez en conséquence.

Que penseriez-vous d’un homme qui, pour corriger un ivrogne, remplirait sa cave de vin et de toutes sortes de liqueurs ? Vous le jugeriez insensé. Eh bien ! Ce chrétien ne l’est pas moins qui, connaissant son penchant à aimer le monde, cherche encore à augmenter ses richesses. Il n’est pas besoin pour lui du diable, il se tente lui-même ; il prend le moyen le plus efficace de se perdre.

Si vous vous sentez quelque propension à l’avarice, répandez vos dons avec largesse ; donnez souvent, donnez libéralement, donnez cordialement, avec bienveillance, multipliez vos dons. Donnez pour tout, donnez tout ce que vous avez sur la terre, si cela est nécessaire, pour frapper à mort cet odieux penchant. Arrachez-vous à la tentation de vous amasser des trésors sur la terre. Dépensez-les, et vous trouverez que plus vous donnerez, plus vous aurez de profit et votre âme croîtra dans la grâce.

B. Supposons que vous soyez exposé au danger d’être flatté et exalté ; comme être raisonnable, votre obligation est de le savoir et de vous mettre sur vos gardes. Voici une femme que son mari idolâtre. Il veut l’orner comme une image taillée et se prosterner devant elle. Soyez ferme et dites : « Je ne dois pas être adorée. J’adore Dieu moi-même, et je ne veux pas être l’idole d’un homme ».

J’ai connu des femmes chrétiennes qui, interrogées sur la magnificence de leur toilette, disaient : « Oh ! C’est pour faire plaisir à mon mari. C’est un mondain, il aime à me voir ainsi parée. Il peut y pourvoir, et ainsi je ne veux pas lui déplaire ». Supposons maintenant qu’il bâtisse un temple, y dresse un autel, qu’il désire que vous vous teniez debout dessus, que vous soyez sa divinité et qu’il vous encense. Qu’est-ce que cela, dirait quelqu’un ? Je pense que vous faites profession d’adorer l’Éternel, et vous vous tenez là pour être vous-même un objet d’adoration ? Vous pourriez répondre aussi : « Oh ! Je le fais pour plaire à mon mari. C’est un impie ; il désire que je fasse cela, et j’aime à lui plaire. J’espère par ce moyen le retenir, conserver de l’influence sur son esprit, pour le rendre chrétien, quand l’heure marquée par Dieu sera venue ».

Eh bien ! Il n’y a pas plus d’inconvenance à tenir ce langage qu’à se couvrir de tout ce luxe de la mode, et à devenir une idole comme vous l’êtes. Souvenez-vous que vous êtes une servante de Jésus-Christ, et que vous n’avez pas le droit de prendre sur aucun mortel l’autorité qui n’appartient qu’à lui. Et d’ailleurs ce prétexte de faire cela pour plaire à son mari, neuf fois sur dix est complètement faux. Vous le faites, pour vous plaire à vous-même. Si vous avez de l’inclination à l’orgueil, gardez-vous-en comme des portes de la mort.

C. Si vous trouvez que vous avez de la répugnance à confesser vos fautes, brisez là-dessus, et confessez-vous à tous ceux que vous avez offensés. Faites-le dans toutes les occasions, jusqu’à ce que vous ayez remporté la victoire. La victoire ne vous manquera pas, si vous êtes fidèle. Mais il n’y a pas d’autre moyen d’avoir le dessus sur vos mauvais penchants. La moindre indulgence à cet égard vous perdra, aussi certainement que l’homme qui aime les liqueurs, deviendra ivrogne en continuant à boire. S’il ne se refuse rien de tout ce qui peut exciter sa soif, il est perdu. Et de même si vous ne résistez pas aux tentations qui vous menacent, aussi vrai qu’il y a un enfer, vous irez en enfer.

3. Exercez-vous à la fermeté de caractère.

En rien la fermeté de caractère n’est plus nécessaire que dans la piété. Nulle part un homme ne subit autant d’influences contraires, et il n’y a autant de choses qui concourent à le détourner de son dessein. Pour marcher avec Dieu, il doit nager contre le courant de ce monde. Il doit faire face au sentiment public, et très souvent heurter de front les opinions de tout le monde, et de presque toute l’Église.

Tantôt effrayé par l’opposition, tantôt courtisé par les sourires et les flatteries, comment pourra-t-il résister et lutter contre le torrent qui l’entraîne loin de Dieu ? Bien peu de personnes exercent assez leur fermeté pour persévérer dans la prière. On ne peut avoir l’esprit de prière sans conserver une conscience pure devant Dieu et devant les hommes. Il faut être désireux de connaître et de faire tout son devoir. Celui qui refuse de le faire, ou qui ne se met pas en peine de le connaître, ne peut jouir de l’esprit de prière.

Mais la plupart des hommes sont tellement esclaves de l’opinion, si facilement effrayés par leurs ennemis, ou éloignés de leur devoir par les flatteries et les insinuations de leurs amis, qu’ils contristent l’Esprit de Dieu, et tombent dans cet esprit d’irrésolution qui veut plaire au monde, et craint le monde, qui déshonore Dieu et glace l’âme. Il faut donc une grande fermeté, une grande force de caractère pour rester inébranlable dans l’accomplissement des devoirs secrets. Les hommes sont si portés à négliger la prière secrète et les devoirs privés quand ils ne s’y sentent pas bien disposés, qu’à moins d’une énergie de caractère peu commune, ils manqueront plus ou moins de ponctualité même dans la forme de ces devoirs.

4. Pour croître dans la grâce, il faut posséder une grande douceur ; être doux, c’est supporter patiemment les injures.

Un homme que l’opposition dépite, que les obstacles font mettre en colère, peut être sûr que Satan tâchera de le tenir dans cette disposition d’esprit, et qu’il l’empêchera de faire aucun progrès dans la grâce. Le manque de douceur est un triste défaut dans le chrétien. La susceptibilité est bien peu aimable et indigne du disciple de Christ. Et peut-être n’y a-t-il rien pour le désarmer, et rendre molle son influence, comme cette disposition à se dépiter. Un chrétien qui veut faire son devoir, doit compter certainement sur l’opposition.

Et aussi longtemps que l’Église sera dans l’état où elle se trouve maintenant, il doit s’attendre à trouver souvent l’opposition la plus déclarée chez ceux-là même dont il pourrait espérer de bien meilleures choses. Dans ces cas, le chrétien doit apprendre à posséder son âme par la patience, et il faut que l’œuvre de la patience soit parfaite ; il doit apprendre à ne pas répondre à l’outrage par l’outrage, ni à la persécution par la menace.

Beaucoup de chrétiens semblent attacher une grande importance à leur propre réputation, et supposent qu’ils sont obligés de défendre leur caractère pour l’honneur de la religion. J’ai peur de cet esprit : il me semble si différent de l’esprit de Christ, qui ne fit aucun cas de sa réputation. On l’injuria, on le calomnia, on dit contre lui toute sorte de mal, et cependant nous ne le voyons pas employer son temps à poursuivre les auteurs de ces outrages. Il n’agit jamais comme supposant que son honneur ou le succès de l’Évangile réclamaient cela. Pourquoi le serviteur s’estimerait-il plus que son maître ?

V. Les marques du déclin dans la foi.

Passons maintenant aux marques du déclin dans la foi. Dans le discours précédent, j’en ai déjà signalé quelques-unes. Je vais en indiquer d’autres qui méritent aussi de fixer l’attention.

1. Une personne qui commence à se fatiguer de ce qu’on lui demande toujours de l’argent pour l’avancement du règne de Christ, décline évidemment dans la foi.

Elle dit : « Maintenant j’ai donné presque assez ; il semble qu’il n’y a pas de fin ; je veux m’arrêter ici. Il y a tant de gens qui demandent toujours, il est temps d’en finir ». Un homme qui tient ce langage est un hypocrite qui n’a jamais donné pour de bons motifs, ou bien c’est un chrétien qui se relâche et dont la piété décroît rapidement. Il est évident qu’un homme qui donne pour de bons motifs aime toujours plus à donner. Cela est aussi vrai pour les dons que pour la prière. Si vous trouvez un homme fatigué de donner pour l’avancement du règne de Dieu, l’appellerez-vous un homme pieux ? Supposez qu’il se lasse de prier et qu’il dise : « Il n’y a pas de fin, toujours prier, il faut que je m’arrête, car si je continue, je prierai jusqu’à la fin de ma vie ». Y a-t-il quelqu’un qui oserait lui donner le nom d’homme pieux ?

2. Ne converser qu’avec répugnance sur les sujets religieux, et particulièrement sur les points d’expérience chrétienne, est une preuve de déclin.

Les nouveaux convertis, dans l’ardeur du premier amour, aiment à répandre leur cœur dans des conversations spirituelles. Ils aiment à parler des choses du royaume de Dieu, et, quand ils y trouvent moins d’intérêt, soyez sûrs que leur piété décline.

3. Trouver moins de goût dans l’accomplissement de ses devoirs de piété, publics, domestiques ou particuliers, c’est un signe de déclin. Si l’on n’aime plus autant à prier, à lire sa Bible, à s’approcher de Dieu, il doit y avoir du relâchement dans la piété.

4. Prendre plus de plaisir aux assemblées publiques qu’aux devoirs privés et à la communion secrète avec Dieu, est une autre preuve de relâchement.

Ceux qui jouissent de la piété, n’en jouissent nulle part autant que dans le secret. S’il faut l’excitation d’une assemblée pour réveiller nos sentiments ou intéresser notre esprit à la piété, c’est une marque certaine de déclin.

5. S’intéresser moins vivement aux réveils religieux, est aussi un triste symptôme.

Le nouveau converti aime les réveils. Comme il lit avec empressement les journaux qui en parlent ! Comme il s’arrête sur ces effusions bénies de l’Esprit ! Mais quand il décline, il devient moins empressé à s’informer des réveils. Une nouvelle de ce genre n’excite plus ses joies, ne fait plus tressaillir son cœur, comme auparavant. Si vous voyez un chrétien apprendre sans intérêt la conversion des pécheurs, soyez sûrs qu’il y a déclin dans sa foi.

6. Les scrupules qu’on se fait sur l’emploi de certaines mesures que les gens pieux appliquent, que Dieu autorise et bénit, pour produire les réveils, sont une preuve nouvelle de déclin.

Si votre cœur désirait le réveil, en voyant le but atteint, les pécheurs convertis, vous ne vous préoccuperiez pas tant des moyens employés. Et à moins qu’ils ne fussent manifestement mauvais, vous ne seriez pas si prompts à les déclarer mauvais et antiscripturaires. Mais quand vous voyez des personnes, n’importe lesquelles, devenir difficiles, soupçonneuses, inquiètes sur l’emploi des moyens qui produisent les réveils, leur cœur est dans une fâcheuse disposition. Je ne voudrais pas en parler d’une manière défavorable et irrespectueuse, je dis simplement ce qu’il en est.

Jamais on ne verra une telle disposition chez les personnes qui désirent vivement le succès d’une œuvre quelconque ; elles n’emploieront jamais toutes leurs forces pour trouver quelque chose à redire sur les mesures employées. Voyez cet homme préoccupé des élections. Est-il si scrupuleux sur les moyens ? Que demande-t-il ? « Votre candidat est-il élu, ou non ? Le vote s’est-il fait d’après l’ancien ou le nouveau mode ? » Vous ririez si un homme, prétendu intéressé au succès d’une cause, commençait par s’informer des moyens, comme si le succès n’importait qu’autant qu’il a été obtenu par un nouveau ou un ancien procédé. Sans doute le diable rit, si on rit en enfer, d’entendre ces prétendus zélateurs, ces partisans des réveils, dans une peur continuelle de quelque innovation. Une telle conduite : n’est pas naturelle, et l’on ne croit pas au zèle de pareils chrétiens pour les réveils.

VI. Comment sortir de cet état de relâchement.

Pour sortir de cet état de relâchement, il faut :

1. Se bien pénétrer de la pensée qu’on est déchu.

Une des plus grandes difficultés qu’on rencontre avec les chrétiens relâchés, c’est de leur faire sentir qu’ils le sont. Ils feront de continuelles excuses, ils n’admettront pas qu’ils sont dans ce triste état ; même la description la plus précise d’un chrétien déchu ne les frappera pas ; ils répugneront expressément à s’en faire l’application, et cependant jusque-là il n’y a point de remède.

2. Il faut s’appliquer à soi-même ce que Dieu dit des chrétiens déchus, comme si l’on était le seul homme du monde qui soit dans cette condition.

3. Il faut trouver le point où l’on a commencé à décliner.

Cherchez quelle a été la première cause de votre relâchement, et notez-la ; vous la trouverez souvent là où vous ne vous attendez pas, dans une chose de peu d’importance que vous ne vouliez même pas appeler péché. Une foule de personnes ont été ainsi séduites, et peut-être croyaient travailler à leur sanctification, tandis qu’elles s’attachaient à quelque chère idole, ou se laissaient aller à quelque sensualité. J’ai connu un homme qui voulut continuer, malgré la défense, l’usage du tabac, jusqu’à ce que se fut chez lui une passion qui éteignit l’esprit de prière.

Employez de douces expressions, appelez la chose un confort ou un remède, baptisez-la d’un nom plus chrétien, nommez-la une bénédiction de la Providence, cela n’y fera rien ; Dieu l’appelle d’un autre nom. Combien de chrétiens se trouvent ainsi déchus, qui prétendent ne pas savoir pourquoi ! Oh ! Non, je ne pourrais dire pourquoi je suis depuis si longtemps dans les ténèbres.

Et ils osent dire cela quand ils emploient l’argent de Dieu à satisfaire leur appétit ou leur orgueil. Dieu les repoussera toujours de sa main, et ne prêtera point l’oreille à leurs prières, à moins qu’ils ne cherchent et n’éloignent la cause de leur relâchement.

4. Éloignez vos idoles, quel que soit l’objet de vos pensées qui vous détourne du service de Dieu, écartez-le si vous pouvez ; si c’est une propriété, débarrassez-vous-en, donnez-la, vendez-la, brûlez-la, jetez-la plutôt que de la tenir placée entre Dieu et vous.

5. Ayez soin de vous approcher de nouveau du Seigneur Jésus-Christ par votre pardon et votre paix avec Dieu.

Allez à Lui comme vous l’avez fait pour la première fois, comme un pécheur coupable, condamné, plus digne de l’enfer que jamais ; allez à cette fontaine qui est toujours ouverte dans la maison de David pour le péché et pour la souillure ; confessez vos péchés entièrement, abandonnez-les ; retournez à Dieu, et il aura compassion de vous, il guérira vos langueurs et ne se souviendra plus de vos iniquités.

Remarques additionnelles.

1° La piété n’est pas stationnaire.

On parle de la piété comme de quelque chose que l’on peut couvrir et garder, tout comme on couvre le feu pour le garder quand on va dormir, puis, quand on s’éveille, le matin, on trouve une belle couche de charbons prêts à s’enflammer de nouveau. C’est une idée tout à fait fausse ; la piété n’est point ce qu’on suppose, elle consiste dans l’obéissance à Dieu. Un homme qui n’obéit point n’a point de piété.

2° L’idée qu’on croît dans la grâce aux époques de refroidissement est abominable.

J’ai entendu souvent des personnes dire qu’il était nécessaire que le réveil cessât pour donner à la piété le temps de prendre de profondes racines. Rien n’est plus ridicule que de supposer qu’une personne avance dans la piété quand elle décline ; les progrès sont en sens inverse.

3° Il y a peu de personnes qui croissent dans la grâce.

Il est étonnant de voir combien peu la plupart de ceux qui font profession de piété croissent dans la grâce. Je ne doute point que, s’ils faisaient ce qu’ils peuvent, s’ils donnaient leur attention à ce qu’ils doivent faire, la plupart des chrétiens feraient plus de progrès en six mois qu’ils n’en font dans toute leur vie. Ils pourraient faire plus pour combattre et repousser tout ce qui est mal et cultiver tout ce qui est bien.

Et la principale raison du peu de progrès dans la grâce, c’est l’idée fausse qu’on se fait de la piété elle-même. On l’a trop considérée comme distincte de l’obéissance à Dieu ; de là cette inaction, cette attente passive que Dieu travaillera en nous, au lieu de nous mettre nous-mêmes à l’œuvre pour obéir à Dieu. Cette idée de la dépravation physique, de la régénération physique, de la sanctification physique, est la grande malédiction de l’Église. Combien de gens, au lieu de se mettre résolument à obéir à Dieu, de résister comme une muraille aux attaques du péché, avec la détermination de rompre avec toutes les mauvaises habitudes et les mauvaises compagnies, se laissent aller tranquillement au courant et s’attendent d’être portés à la gloire de cette manière nonchalante, sans trouble et sans combat.

4° Voyez ici la grande faute des ministres.

Combien ils sont blâmables, combien peu de peine ils se donnent pour former les nouveaux convertis. Transportez-vous sur les lieux où se sont opérés les plus grands réveils, et que verrez-vous ? Au lieu de voir les nouveaux convertis édifiés sur leur très sainte foi, croissant dans la grâce, rendant hommage à la doctrine de notre Dieu Sauveur, vous les entendez tous, jeunes et vieux, se plaindre de leur froideur. « Oh ! C’est un temps de langueur générale, notre église semble plongée dans un profond silence, je ne sais ce que nous devenons ».

Ah ! Si les ministres s’étaient seulement mis à l’œuvre au moment du réveil, s’ils avaient excité les nouveaux convertis à travailler, s’ils leur avaient appris comment on croît dans la grâce, signalé les dangers qui les menacent, repris leurs péchés à propos et avec charité, ils auraient pu en faire des chrétiens avancés, l’honneur de Christ, l’appui de la cause, le réveil se serait prolongé, les âmes converties jusqu’à ce jour. Maintenant où est leur sang ? Et à qui sera-t-il redemandé ?

Le grand motif par lequel les ministres font faire si peu de progrès dans la grâce aux nouveaux convertis, c’est qu’ils en font si peu eux-mêmes. Je le dis sans aigreur, mais mon devoir demande que je le dise ouvertement à mes frères : Les études sont intellectuelles, il en résulte que leurs progrès sont intellectuels, et que souvent ils ne croissent pas assez dans la grâce pour être capables de pousser l’église bien avant dans l’expérience chrétienne.

5° Si les pasteurs ne croissent pas dans la grâce, il est impossible que l’Église y croisse.

Les ministres peuvent prêcher la vérité, ils n’entreront pas assez dans le champ de l’expérience pour reconnaître les besoins des chrétiens, leur dire ce qu’ils ont à faire selon les diverses circonstances, les avertir des dangers, leur indiquer les moyens de les éviter. Sans expérience, le pasteur sera un aveugle conducteur d’aveugles. « Tel pasteur, tel troupeau » : C’est une maxime fondée sur les principes d’une vraie philosophie.

6° Les jeunes ministres devraient se donner beaucoup de peine pour croître dans la grâce.

J’ai trouvé beaucoup de jeunes gens détournés des études qui préparent au ministère, en voyant ce qui se passait chez les autres à cet égard ; d’autres, amenés à la conviction qu’il leur fallait cesser leurs études ou perdre leur piété. Ce ne serait pas une nécessité pour eux s’ils débutaient bien. Je voudrais faire comprendre cela aux jeunes gens. Non, la préparation au ministère n’a point pour résultat nécessaire le déclin dans la foi ; et cependant, combien n’en voyons-nous pas qui sortent des facultés avec des cœurs aussi durs que les murs de leur auditoire, et pendant le temps qu’ils y sont restés leur piété s’est presque évanouie ; ils peuvent garder certaines apparences parce qu’ils sont ministres, mais il est manifeste pour tous que leur piété est presque éteinte.

C’est une chose triste, mais qu’on doit dire. Si je pouvais me mettre en rapport avec les jeunes gens qui se préparent au ministère, je conseillerais de toutes les manières à ceux qui ne font point de progrès dans la grâce de discontinuer leurs études, et, à moins d’un retour à la piété, de renoncer au ministère. Car, alors, ils ne feront que du mal, ils seront plus qu’inutiles ; au lieu de faire avancer l’église, ils la feront reculer. L’église suit les traces du pasteur, et si le pasteur la détourne de Dieu, mieux vaut pour elle de n’en point avoir. Les églises doivent bien se garder contre ce mal. Je voudrais dire avec fermeté, mais avec douceur, aux jeunes gens de ne point entrer dans le ministère, s’ils ne croissent point dans la grâce.

Tant qu’on ne cherchera qu’à développer l’intelligence des jeunes gens, en laissant presque entièrement de côté la culture morale, jamais l’Église ne pourra convertir le monde. J’en appelle à tous les jeunes étudiants qui sont ici ; est-ce que dans nos facultés on s’occupe beaucoup de leurs dispositions morales ? N’est-ce pas exclusivement à leur intelligence qu’on s’adresse ?

N’est-ce pas à la science qu’on les pousse et qu’on les excite ? Le jeune étudiant, à peine immatriculé dans les registres de la faculté, perd le ton ferme de la spiritualité ; et malheur à lui s’il ne prend l’alarme à temps et ne rompt avec les mauvaises habitudes. Son intelligence se remplit, mais son cœur reste vide ; il est évident qu’il ne sent plus, et il peut se dire : « Quand je suis entré en théologie, j’étais réveillé et tout zèle ! » Mais, hélas ! En envisageant la théologie dans sa forme abstraite, il n’y trouve pas plus d’aliment pour sa piété que dans la géométrie d’Euclide ; il avance, il apprend à écrire un joli sermon, à prêcher avec le ton et les gestes académiques, son discours froid, maniéré, et dans lequel il semble n’être pas question de Dieu. Que voulez-vous ? il n’a pas l’Esprit de Dieu ; Dieu n’est point avec lui, et il n’y sera pas tant qu’il aura plus de cervelle que de cœur. Comment un tel ministère pourra-t-il convertir le monde.

7° Pour exciter un réveil, il est aussi indispensable de prêcher aux chrétiens de croître dans la grâce, que de prêcher aux pécheurs de se convertir.

Quelques-uns semblent penser qu’il suffit de convertir ; que, cela fait, on croît dans la grâce naturellement, sans direction et sans aide. Mais le fait est que, sans exhortations spéciales, les nouveaux convertis ne croîtront pas plus dans la grâce, que les pécheurs ne se tourneront vers Dieu sans y être exhortés. La vérité, dans les mains du Saint Esprit, est aussi nécessaire aux uns qu’aux autres. Il convertit les pécheurs en leur faisant prêcher certaines vérités ; il fait avancer les convertis dans la grâce, en leur faisant prêcher d’autres vérités.

La persévérance des saints dépend, autant que la conversion des pécheurs, d’une prédication appropriée à leur état spirituel.

8° Voyez comment cessent les réveils.

Quand les chrétiens sont réveillés, ils s’avancent jusqu’à un certain point ; arrivés là, s’ils s’arrêtent, le réveil cesse ; pour que le réveil continue, il faut que l’église soit tenue en progrès. Les instructions données, les mesures poursuivies, gardent l’église en éveil, les nouveaux convertis en progrès, et le réveil dure. Que le pasteur leur distribue la vérité avec discernement ; qu’il s’informe exactement, de temps en temps, de l’état de l’église, qu’il interroge les besoins, qu’il les traite à fond ; qu’il ne les laisse pas s’arrêter, par sa négligence, à les sonder, à les connaître et à les presser dans leur marche, et le réveil gagnera tous les jours en force et en étendue. Si les moyens pouvaient agir sur l’église et sur les nouveaux convertis, de manière à le » préserver de la voie des pécheurs et à les tenir constamment dans celle de la perfection, le réveil ne cesserait jamais.

Ô mes frères ! Je désirerais que vous eussiez la patience, et moi assez de force pour continuer. Il y a plusieurs points sur lesquels j’aurais désiré m’arrêter avant d’en finir avec cet important sujet. Mais, si le Seigneur me donne des jours, j’espère que j’aurai une autre occasion de les porter devant vous, si quelque circonstance me ramène dans votre ville.

 

Arthur KatzUn message de Charles Finney
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