Une cause de conversions superficielles.3

Une cause de conversions superficielles.3

J’ai déjà souligné que nous n’avions pas fait assez d’efforts pour mettre à jour et exposer soigneusement sa nature dépravée, afin de lui faire sentir qu’il a besoin du remède de l’Evangile.

Si je ne me trompe, on a souvent commis l’erreur de pousser les pécheurs à se soumettre à Christ, avant même qu’ils aient compris ce que signifie une véritable soumission. On les a poussés à se repentir, avant qu’ils aient réellement compris la nature affreuse du péché. On les a incités à croire, avant qu’ils aient compris leur besoin de recevoir Christ.

On leur a demandé de se décider à servir Dieu, sans qu’ils aient compris quoi que ce soit au service de Dieu.

On les a pressés de se décider à entrer immédiatement au service de Dieu. Mais on s’est contenté de leur enseigner qu’ils avaient seulement besoin de se décider à obéir au Seigneur. C’est pourquoi leur vie spirituelle n’a été qu’une religion de résolutions. Elle n’a finalement manifesté aucune foi, aucun amour, ni aucun brisement de cœur. Bref, il me semble que l’on n’a pas, bien souvent, présenté à l’intelligence des pécheurs la véritable nature de la religion.

Voilà pourquoi le nombre des conversions superficielles est devenu désespérément élevé. Année après année, j’ai été de plus en plus surpris de constater le grand nombre de ceux qui s’engagent dans la foi, sans avoir manifestement la moindre idée de ce qu’est l’idéal véritable d’une foi pure. On oublie presque complètement, sinon totalement, l’idée que l’amour est l’essence et le cœur de la foi chrétienne.

Il y a deux extrêmes vers lesquels plusieurs groupes de personnes sont continuellement attirés. Le premier extrême est le perfectionnisme, l’autre est le légalisme. Ils sont manifestement aussi éloignés l’un que l’autre de la foi véritable.

La religion du légaliste est une religion de résolutions.

Il prend la résolution de servir le Seigneur. Il prend « sa décision », comme il le dit lui-même. Il croit que servir le Seigneur, c’est accomplir des œuvres. Il prie en famille. Il assiste aux réunions. Il fait des visites, il parle, il s’agite beaucoup. Pour lui, c’est cela « faire l’œuvre du Seigneur ». Mais il l’accomplit dans un esprit parfaitement légaliste, sans rien manifester de l’amour, de la bienveillance, de la douceur, de la patience et de tous les fruits de l’Esprit qui caractérisent le véritable christianisme.

Il peut facilement se lancer dans une grande agitation. Mais il ne possède pas en lui les racines mêmes de la foi. Il ne parvient à accomplir l’œuvre de Dieu, comme il le dit, que pendant la durée d’une série de réunions. La limite extrême de sa piété ne dépasse probablement pas trois mois par an. Dans la plupart des cas, cependant, elle ne représente pas la moitié de ce temps.

La difficulté, pour une telle personne, réside dans le fait qu’elle n’a pas en elle-même les racines de la foi. La fontaine profonde de l’égoïsme n’a pas été tarie en elle. Elle n’a jamais été profondément convaincue de péché par le Saint-Esprit. Ses convictions de péché se sont limitées à ce que son intelligence a pu lui montrer, d’une manière naturelle et évidente, lorsqu’un prédicateur a clairement exposé la vérité. Mais il n’a jamais reçu de révélation surnaturelle apportée par l’Esprit de Dieu. Une telle personne n’a donc jamais eu que de très faibles lumières sur Dieu, sur le péché, sur sa propre culpabilité, sur la punition qu’elle mérite, sur son besoin d’un Sauveur, sur la nécessité d’être sauvée de ses péchés, bref, sur toutes les doctrines fondamentales de la foi chrétienne. Son intelligence est enténébrée et son cœur endurci.

Un tel converti n’a jamais été délivré de son entêtement et de sa propre justice. Il n’a donc jamais connu Christ : « la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances (Philippiens 3 v. 10) ». Il n’a jamais été rendu conforme à Sa mort. Il n’a même aucune idée de ce que ces choses signifient. Il connaît peu de choses de Christ, à part Son nom. Il n’a qu’une idée obscure de Son œuvre médiatrice. Il n’a jamais été mis à mort par la loi et ne s’est jamais vu dans la situation d’un pécheur mort, condamné et perdu, incapable de toute attirance pour Dieu.

Il n’a aucune conscience profonde d’être dans la situation d’un hors-la-loi et d’un criminel condamné, vis-à-vis du gouvernement de Dieu. Il n’a pas encore perdu tout espoir en lui-même ou en quelque autre créature. Bref, il n’a aucune conscience de ses besoins et de sa véritable nature. Il a de toutes ces choses une compréhension tellement superficielle qu’il n’a pas compris la nécessité et la nature du salut apporté par l’Evangile. Il continue à faire des œuvres pour Dieu, comme s’il servait un maître pour un salaire. Sa religion n’est pas celle d’un amour désintéressé et universel.

Il a décidé de servir Dieu, comme il aurait décidé de faire tout autre chose, ou de rendre un service à quelqu’un, pour l’avantage qu’il en reçoit, ou qu’il attend d’en recevoir. Un tel converti se reconnaît par les principales caractéristiques suivantes :

1. Sa vie chrétienne manque manifestement de douceur, d’humilité et de modestie. En réalité, il n’a jamais été humilié et brisé. Il ne peut donc pas manifester l’état d’esprit correspondant. Son comportement, sa conversation, son allure générale, ses prières et ses exhortations, sont entièrement imprégnés d’un esprit de propre justice.

2. Sa vie chrétienne manque manifestement d’amour. En d’autres termes, sa religion ne consiste pas à aimer. La manière dont il parle des anciens convertis, des chrétiens, des serviteurs de Dieu, et de tout le monde en réalité, démontre que la loi d’amour et d’amabilité n’est pas dans son cœur ni, par conséquent, sur ses lèvres. Il n’est pas tendre pour la réputation des autres, respectueux de leurs sentiments, sensible à leurs intérêts, aimable et courtois, comme le sont ceux qui sont motivés par l’amour.

Observez-le, et vous verrez que sa vie chrétienne ne manifeste pas les attributs décrits par Paul dans 1 Corinthiens 13. Il ne possède pas cet amour patient, plein de bonté, qui n’est pas envieux, qui ne se vante point, qui ne s’enfle point d’orgueil, qui ne fait rien de malhonnête, qui ne soupçonne point le mal, qui ne se réjouit point de l’injustice, mais qui se réjouit de la vérité. Vous ne trouverez pas en lui cet amour qui excuse tout, croit tout, espère tout et supporte tout.

3. Une autre caractéristique évidente de ce converti est qu’il n’a que très peu de Christ dans sa vie chrétienne. Dans sa conversation, dans ses prières ou dans beaucoup d’autres domaines, il manifeste qu’il n’a pas été vidé de lui-même et rempli de Christ.

4. Une autre caractéristique de ce converti est qu’il n’étudie pas la Bible. Somme toute, la Bible n’a pour lui aucune saveur. Ils ne la sonde pas profondément. En réalité, il la comprend, mais très superficiellement. Il ne n’est pas soumis à son autorité, au point que la langue des auteurs inspirés devienne le langage naturel de sa propre expérience. C’est la raison secrète de son manque d’amour et de compréhension de la Parole de Dieu. C’est pourquoi il ne la sonde pas.

Personne ne peut réellement comprendre et aimer sa Bible, tant que son expérience personnelle ne s’accorde pas avec le langage de la Bible. Ce n’est que lorsque notre expérience s’accorde avec l’Ecriture inspirée, que la Bible nous devient intelligible et profondément intéressante.

J’ai remarqué qu’un grand nombre de ceux qui se disent chrétiens ne connaissent pas grand-chose de leur Bible, et ne s’en soucient pas beaucoup. Il y a même certains jeunes prédicateurs, ou supposés prédicateurs, qui ne connaissent presque rien de leur Bible, et qui, en réalité, passent dix fois plus de temps à lire autre chose que le Livre de Dieu.

Une foule de prétendus convertis savent fort bien qu’ils n’ont qu’un intérêt très limité pour leur Bible. Ceux qui les connaissent bien peuvent le confirmer. Tout-ceci nous permet de conclure que la religion d’un tel converti n’est pas la religion de la Bible. Il n’est pas établi sur le fondement des apôtres et des prophètes, et Jésus-Christ Lui-même n’est pas sa « pierre angulaire ».

« Maintenant donc, ces trois choses demeurent: la foi, l’espérance, et la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la charité (1Corinthiens 13 v. 13) ».

 

Arthur KatzUn message de Charles Finney
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