Élihu.4

Élihu.4

Élihu, avec une vigueur extraordinaire, saisit les choses par leur racine, en les envisageant chacune à sa place. Il résume, dans deux courtes sentences, tout le long entretien qui vient de remplir vingt-neuf chapitres.

Job se justifiait lui-même au lieu de se juger et de justifier Dieu ; les amis Job le condamnaient au lieu de l’attirer. C’est une vérité bonne à retenir que dès que nous nous justifions, nous condamnons Dieu, tandis que nous le justifions, lorsque nous nous jugeons.

Le tort de Job : se justifier devant Dieu.

« La sagesse a été justifiée par tous ses enfants ». Le cœur réellement brisé justifiera Dieu à tout prix. « Mais que Dieu soit vrai et tout homme menteur, selon ce qui est écrit : En sorte que tu sois justifié dans tes paroles, et que tu aies gain de cause quand tu es jugé » (Romains 3 v. 4). Dieu doit avoir finalement le dessus ; le lui accorder au plus tôt est le chemin de la vraie sagesse. Au moment où l’âme est humiliée et brisée en se jugeant avec droiture, Dieu se présente à elle avec toute la majesté de sa grâce comme Celui qui justifie. Mais aussi longtemps que nous sommes disposés à nous élever, nous sommes privés du bonheur de l’homme à qui Dieu compte la justice sans œuvres. La plus grande faute que l’homme puisse commettre est de se justifier devant un Dieu qui doit imputer le péché.

Or Job ne savait pas encore prendre cette voie bénie. Sans cesse il édifiait sur sa propre excellence ; sans cesse il se revêtait de sa propre justice ; sans cesse il se complaisait en lui-même, C’est pourquoi la colère d’Élihu s’embrasa contre lui. La colère se montre toujours contre la propre justice (Marc 3 v. 5). Le seul terrain convenable pour un pécheur, comme tel, est celui d’une sincère repentance. Là il ne rencontre que la pure et précieuse grâce qui règne « par la justice, par Jésus Christ, notre Seigneur ». La propre justice n’a rien à attendre que la colère ; le jugement de soi-même rien que la grâce. Vérité remarquable !

Sur quel terrain es-tu, mon cher lecteur ? T’es-tu incliné devant Dieu avec un vrai repentir ? T’es-tu jamais mesuré en sa sainte présence ? Ou te tiens-tu sur le terrain de la propre justice et de l’estime de toi-même ? Nous te prions instamment de prendre au sérieux cette question. Place-toi devant Dieu. Il veut nous avoir devant lui dans notre état réel. Il est parfaitement inutile de nous appuyer sur notre propre opinion, car il nous faudra, pour sûr, l’abandonner une fois. Le jour du Seigneur abaissera toute hauteur ; il élèvera tout ce qui est abaissé ; c’est pourquoi nous sommes sages en prenant, dès à présent, une position d’abaissement et de contrition ; nulle part ailleurs l’œil ne voit aussi nettement le Seigneur et son salut. Souvenons-nous donc tous que Dieu se plaît à considérer celui qui a le cœur brisé et à demeurer avec lui, tandis qu’il résiste aux orgueilleux.

Élihu voit clair devant les deux partis.

Nous allons voir clairement pourquoi la colère d’Élihu s’enflamme contre Job. Il se tenait du côté de Dieu ; Job ne s’y trouvait pas. Ce n’est qu’au chapitre 32 que nous entendons parler d’Élihu, bien qu’il eût été vraisemblablement un auditeur attentif de tout l’entretien. Ayant patiemment prêté l’oreille aux deux parties, il avait trouvé que toutes deux avaient tort. Job faisait mal de se défendre ; ses amis faisaient mal de chercher à le condamner.

Combien de fois cela nous arrive dans nos entretiens et nos controverses ! Quelles tristes manifestations ! Dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent, se montre le même résultat que pour Job et ses amis. Un peu de contrition d’un côté, ou un peu de douceur de l’autre, aurait peut-être tranché la question. Nous ne parlons pas, cela se comprend, des cas où il s’agit de la vérité de Dieu.

Il ne s’agit pas de faire des compromis sur la vérité.

À cet égard on a besoin d’être décidé et inflexible, Une concession à l’égard de la vérité de Dieu ou de la gloire de Christ serait une infidélité envers Celui à qui nous sommes redevables de tout.
Certes, il nous convient d’être décidés et fermes, dès qu’il s’agit des droits de Celui qui, pour assurer nos intérêts, sacrifia tout, même sa vie. Que Dieu nous garde de dire une parole ou d’écrire une ligne, qui tende à affaiblir l’intelligence au sujet de la vérité, ou à diminuer le zèle dans le combat pour la sainte foi qui nous a été une fois enseignée. Aujourd’hui n’est pas le moment de délier la ceinture de nos reins, de déposer le harnais et d’abaisser l’étendard. En aucun temps, il ne fut aussi nécessaire qu’à présent d’avoir les reins ceints de la vérité, les pieds chaussés, et de déployer dans sa grandeur la bannière des principes divins.

Nous disons cela à cause des efforts de l’adversaire qui, en nous signalant les fautes de ceux qui ont manqué sous le rapport de la moralité, travaille à déplacer, à bouleverser autour de nous le terrain de la vérité. Sans doute, il y a des imperfections et des fautes, et même de très humiliantes. Qui pourrait le nier ? L’homme manque toujours et partout. Son histoire, depuis Éden jusqu’à ce jour, présente une multitude indescriptible de péchés et d’infidélités. Mais le solide fondement de Dieu demeure et ne peut pas, son Nom en soit béni, être ébranlé par les fautes de l’homme. Dieu est fidèle. Il connaît les siens, et il agit pour que celui qui invoque le nom du Seigneur se retire de l’iniquité. Humilions-nous à la vue de nos fautes ; mais n’abandonnons jamais la vérité de Dieu. Maintenant revenons notre sujet.

Élihu introduit Dieu sur la scène.

Le ministère d’Élihu renferme quelque chose de très remarquable en soi. Il présente un contraste évident avec les efforts des trois amis de Job. Son nom désigne sa relation avec Dieu. Nous pouvons, en tout cas, considérer Élihu comme un type de notre Seigneur Jésus Christ. Il introduit Dieu sur la scène, mettant ainsi fin au violent débat entre Job et ses amis. Il ne leur fait pas la leçon en se fondant sur ses expériences ; il n’en appelle pas aux anciennes traditions ; il n’emploie point le langage du légalisme. Élihu introduit Dieu. C’est le seul moyen de mettre fin à toutes les controverses et de terminer la lutte. Écoutons les paroles de cet homme remarquable.

Inutilité de l’expérience, de la tradition et du légalisme pour répondre à la propre justice.

« Et Élihu avait attendu que Job eût cessé de parler, parce qu’ils étaient plus avancés en jours que lui. Et Élihu vit qu’il n’y avait point de réponse dans la bouche des trois hommes, et sa colère s’enflamma » (32 v. 4 et 5). Il n’y avait point de réponse. Dans tous leurs arguments, dans tout ce que leur fournissaient l’expérience, la tradition et le légalisme, il n’y avait aucune réponse. Les amis de Job avaient, pour ainsi dire, parcouru un vaste champ ; ils avaient dit beaucoup de choses vraies et soulevé beaucoup d’objections ; mais il nous est dit expressément qu’ils n’avaient trouvé aucune réponse. Dans le règne de la nature, c’est-à-dire en ne s’élevant pas plus haut que la terre, impossible de trouver une réponse pour un cœur à propre justice. Dieu seul peut donner la juste réponse, comme nous allons le voir. Vis-à-vis de tout autre, le cœur non brisé possède une réplique toujours prête. Les amis de Job ne trouvèrent aucune réponse.

Le ministère de l’Esprit de Dieu.

« Et Élihu, fils de Barakeël, le Buzite, répondit et dit : Moi, je suis jeune, et vous êtes des vieillards ; c’est pourquoi je redoutais et je craignais de vous faire connaître ce que je sais. Je disais : Les jours parleront, et le grand nombre des années donnera à connaître la sagesse. Toutefois il y a un esprit qui est dans les hommes, et le souffle du Tout-Puissant leur donne de l’intelligence » (v. 6 à 8). Ici la lumière divine, la lumière de l’inspiration commence à se répandre à flots sur cette scène, et à dissiper les nuages de poussière soulevés par une dispute de mots. Nous sentons que, dès ce moment, un serviteur béni du Seigneur commence à parler comme ayant de la force et du poids. Il est clair que nous sommes en présence d’un homme qui parle comme oracle de Dieu ; d’un homme, qui se trouve visiblement en la présence de Dieu. Il ne tire pas ses arguments de la misérable provision de son expérience bornée ; il n’en appelle point aux temps les plus reculés, ni à une tradition trompeuse, ou aux avis contradictoires des Pères. Nous avons devant nous un homme, qui nous place tout d’un coup sous l’influence du « souffle du Tout-Puissant ».

Voilà la seule autorité sûre, la seule bannière qui ne trompe jamais. « Ce ne sont pas les grands qui sont sages, ni les anciens qui discernent ce qui est juste. C’est pourquoi je dis : Écoute-moi ; moi aussi je ferai connaître ce que je sais. Voici, j’ai attendu vos paroles, j’ai écouté vos raisonnements, jusqu’à ce que vous eussiez examiné le sujet ; je vous ai donné toute mon attention : et voici il n’y a eu personne d’entre vous qui convainquît Job, qui répondît à ses paroles, afin que vous ne disiez pas : Nous avons trouvé la sagesse. Dieu le fera céder, et non pas l’homme. Or il ne m’a pas adressé de discours, et je ne lui répondrai pas avec vos paroles » (v. 9 à 14).

L’expérience, la tradition, le légalisme, en un mot, tout est mis de côté, pour faire place au « souffle du Tout-Puissant » : au ministère puissant et immédiat de l’Esprit de Dieu.

 

Arthur KatzUn message de Charles H.Mackintosh
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