Comme aux jours de Noé

Comme aux jours de Noé

À cause du fort esprit de séduction qui s’attaquera à l’église dans les jours de la venue du Fils de l’Homme, il est vital que nous retournions à l’Écriture, à la simplicité à l’égard de Christ, et que nous redonnions à la Croix la place centrale.

Car sans de solides fondations, notre maison chrétienne ne va pas tenir bon dans la tempête. À la fin de son discours sur la montagne, Jésus nous donne une image des plus solennelles des réalités des derniers jours.

« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande »  (Matthieu 7 v. 24 à 27).

Remarquons que le Seigneur a donné cet avertissement dans le prolongement de la parole concernant ceux qui auront prophétisé en son nom, chassé des démons en son noms et accompli de nombreux miracles en son nom. Mais Jésus a dit qu’il ne connaîtra pas ces hommes. Il ne les reconnaîtra pas comme ses vrais disciples et il les renverra avec de fortes paroles de reproche : « Retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » (Matthieu 7 v. 23).

Le Seigneur venait juste de souligner ce qui était important : non pas que nous soyons capables de dire « Seigneur, Seigneur », mais que nous fassions la volonté de son Père céleste (Matthieu 7 v. 21 à 23). Nous devons comprendre par là qu’à moins que nous nous soumettions à l’autorité de sa volonté telle qu’elle nous est exposée dans sa Parole, nous risquons de manquer le bateau malgré toutes nos expériences spirituelles.

Si la Parole de Dieu n’est pas pour nous l’autorité suprême à laquelle nous obéissons et à laquelle nous conformons nos actions et nos expériences, nous commettons l’iniquité.

Quand nous jetons un regard aux deux maisons de la parabole de Jésus, nous ne pouvons pas trouver la plus petite différence. En apparence, elles sont semblables. Leur différence fondamentale est invisible. Elle est cachée sous la terre. Ceci nous pose la question fondamentale de nos fondations. Sommes-nous en train de construire sur de justes fondations ? Est-ce que la Parole de Dieu, la simplicité à l’égard de Christ, et la place centrale de Jésus sont nos seules fondations ?

Comme les contemporains de Jésus, nous sommes très attirés par les signes et les prodiges. Jamais, au cours de l’histoire de l’Église, une génération n’a été aussi tournée vers la puissance que la nôtre. C’est bien sûr particulièrement vrai des églises charismatiques (NDLR : l’auteur a été coordinateur des Intercessors International, mouvement de prière établi dans plus de 40 pays ; il a été pasteur d’une église indépendante de Copenhague et a joué un rôle important dans le mouvement charismatique en Scandinavie). Nous entendons parler de puissance dans l’évangélisation, de puissance dans l’adoration, de puissance dans la prière. Nous entendons aussi partout le mot « explosion » que l’on ajoute à presque tout. Bien sûr, nous avons besoin de prendre des distances avec la notion d’une église faible et sans force, et besoin de recevoir la puissance d’en-haut, si nous voulons un jour être capables d’accomplir notre appel. Mais lorsque nous nous focalisons sur la puissance, qu’elle devient notre unique centre d’intérêt, nous sommes vraiment en danger.

À l’époque de Jésus, les hommes voulaient aussi voir des signes venant du Ciel. Mais Jésus les a mis en garde : « Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d’autre miracle que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre » (Matthieu 12 v. 39 et 40).

Les versets suivants sont des plus révélateurs pour nous qui sommes obnubilés par la puissance : « Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon » (Matthieu 12 v. 41 et 42).

La folie de la prédication

Ce que le Seigneur dit clairement ici, c’est que nous ne devrions pas rechercher l’extraordinaire, le sensationnel, les signes extérieurs, mais que nous devrions comprendre que la puissance du salut de Dieu se trouve dans l’œuvre parfaite de Jésus à la croix, dans l’annonce de l’Évangile, dans la sagesse des enseignements de la Parole de Dieu. C’est ce qui devrait être le centre de notre attention, c’est là que devrait être notre cœur. Dieu ne veut pas nous attirer à Lui par un autre moyen.

Cela me rend malade quand j’entends dire que dans certains milieux charismatiques, l’Église cherche à se débarrasser de la prédication de l’œuvre de la croix, pour la remplacer par des comédies et des pièces de théâtre. L’idée derrière ceci est que les gens de notre époque ne sont plus attirés par l’Église, parce que ce qu’y s’y passe est trop ennuyeux et trop négatif. Les gens veulent être distraits et s’amuser. Ils ne veulent pas être remués par quelque chose de désagréable, qui pourrait troubler leur sommeil spirituel, les réveiller et les faire se courber devant Dieu dans la repentance. Ils ne veulent pas entendre parler du péché, du jugement, de l’enfer, ou du prix à payer pour suivre Jésus et devenir son disciple. Ils ne veulent pas être entraînés dans le dur labeur de la prière persévérante, encore moins dans celui du jeûne.

Non ! Ils veulent se sentir bien et passer un bon moment à l’église. Aussi, donnons-leur ce qu’ils veulent ! C’est exactement ce qu’un des responsables d’une super-église a dit quand on lui a demandé pourquoi ils avaient remplacé la prédication de la Parole de Dieu par de bonnes pièces de théâtre chrétiennes : « Parce que c’est ce que veulent les gens, et depuis que nous avons fait ce changement, notre église est pleine le dimanche ».

Dans un reportage télévisé sur cette nouvelle orientation dans les églises modernes, on montrait par contraste une église réformée plutôt traditionnelle. Cette église n’était remplie qu’au tiers pour le culte du dimanche. Quand on a demandé au pasteur pourquoi il n’avait pas remplacé la prédication de la Parole de Dieu par la représentation d’une comédie humoristique pour que les gens se sentent bien et que l’église soit pleine, il a répondu : « Je ne suis pas du tout convaincu que d’après la Parole de Dieu, le but de la rencontre à l’église soit que les gens se sentent bien et heureux. Je crois au contraire que Dieu veut souvent que nous regrettions et que nous nous repentions quand nous sommes confrontés à sa Parole ».

Comme c’est vrai !

Nous ne sommes ni différents, ni meilleurs que les foules qui suivaient Jésus dans les Évangiles. Aussi longtemps qu’ils voyaient le Seigneur faire des miracles et aussi longtemps qu’ils obtenaient de la nourriture par ses grands prodiges, ils se pressaient autour de lui, où qu’il aille. Mais dès le moment où il a commencé à leur parler d’être disciples, d’abandonner leur vie propre et leurs désirs égoïstes, et de le suivre dans une vie de totale soumission à sa volonté, voici comment ils ont répondu : « Cette parole est dure, qui peut l’entendre ? » (Jean 6 v. 60).

Et quand un peu plus tard, Jésus les a mis au défi d’abandonner leur façon charnelle de vivre et de commencer à marcher dans les choses de l’Esprit, voici leur réaction : « Dès lors, plusieurs de ses disciples se retirèrent en arrière et cessèrent d’aller avec lui » (Jean 6 v. 66).

Jésus a terminé son ministère seul avec les douze. Il ne pouvait pas faire de compromis avec le chemin de la croix afin de se former une super-église nombreuse.

Avons-nous oublié le chemin choisi par Dieu pour le salut ? C’est par la prédication de l’Évangile de la croix que Dieu a choisi de sauver ceux qui croient. Voici les paroles de l’apôtre Paul : « Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu » (1 Corinthiens 1 v. 18).

« Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 Corinthiens 1 v. 21 à 24).

Dieu ne veut pas que nous changions sa façon de communiquer avec nous, ni que nous la prenions à la légère. N’essayons pas de modifier ou d’ajuster l’Évangile de quelque manière que ce soit, ni parce que nous voudrions en atténuer la folie, afin que les gens l’acceptent plus facilement, ni parce que nous voudrions le rendre plus attirant, par une présentation plus spectaculaire. Dieu a fait que le message de la croix soit incompréhensible à l’esprit humain, à la sagesse humaine. Nous ne devons pas le rendre moins « folie » pour la sagesse humaine, dans le but d’attirer plus de gens, parce qu’en agissant ainsi, nous lui enlevons sa puissance. Le message étrange et incompréhensible du Fils de Dieu venu en chair, crucifié dans sa grande faiblesse, portant les péchés du monde, ressuscité triomphant de la tombe par la puissance de Dieu, doit demeurer avec toute sa folie pour l’intelligence humaine. Nous ne pouvons pas offrir « aux grecs » de ce monde de sages explications. De même, nous ne pouvons pas offrir « aux juifs » de ce monde quelques manifestations extraordinaires et sensationnelles pour prouver l’Évangile de la croix.

N’oublions pas que le Saint-Esprit ne met jamais son onction sur des méthodes, mais sur des personnes...

Finalement, il ne nous est pas permis de changer la façon dont l’Évangile doit être transmis, c’est-à-dire par la prédication donnée par des êtres humains oints du Saint-Esprit. N’oublions pas que le Saint-Esprit ne met jamais son onction sur des méthodes, mais sur des personnes. Dieu a choisi de transmettre sa Parole par des hommes, afin que d’autres hommes puissent être sauvés. Aucun spectacle, aucune représentation, aucune pièce de théâtre, ni à plus forte raison l’art d’aucun acteur ne peut remplacer la parole prêchée par des prédicateurs oints. Et ceux qui ont abandonné toute prédication dans leurs églises pour la remplacer par des concerts chrétiens, des comédies musicales et des représentations de toute sorte ont rejeté la façon prévue par Dieu d’amener les pécheurs à la croix. Nous pouvons utiliser tous les moyens de notre monde pour nous aider, mais nous ne devons jamais abandonner la prédication de la folie du message de la croix par des instruments oints, si nous voulons voir les résultats vrais et durables dans l’œuvre de l’Église.
Les ennemis de la croix

Paul était attristé quand il a découvert que, parmi les chrétiens de Philippes, certains s’étaient éloignés du centre du message de la croix : « Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre » (Philippiens 3 v. 18 et 19). 

L’apôtre pleurait en découvrant que quelques chrétiens avaient choisi de vivre leur vie chrétienne d’une manière toute charnelle. En le faisant, ils avaient rejeté la vie crucifiée et fait de la satisfaction de leurs besoins et de leurs envies terrestres le centre de leur marche avec le Seigneur. Un tel christianisme sans croix attristait profondément Paul. C’était un message et une vie sans renoncement à soi-même.

Ce genre d’évangile est très répandu dans l’Église aujourd’hui. Tout ce qui intéresse dans plusieurs endroits, spécialement dans les pays d’occident, est la façon dont nous pouvons tirer profit de l’Évangile et de la bonté de Dieu. Et il ne faut surtout pas que la Parole de Dieu entraîne pour nous des souffrances. Nous n’aimons pas la souffrance. Peines et souffrances, qui font pourtant partie intégrante de notre marche avec le Seigneur, sont abandonnées et remplacées par le doucereux message de l’humanisme. C’est comme si nous avions oublié les paroles du Maître à ses disciples :

« Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16 v. 24 et 25).

L’essence du vrai christianisme ne consiste pas à nous redonner confiance en nous-mêmes, à renforcer notre propre image. Elle consiste à perdre notre vie, à renoncer à nous-mêmes. Et pourtant nous sommes tellement centrés sur nous-mêmes ! En fait, c’est ce qui correspond à notre nature : nous occuper de nos propres besoins et de notre image. Plaire. Si cela devient notre objectif principal, notre préoccupation, alors nous développerons un christianisme sans croix.

Suivre le Seigneur et accepter la croix nous délivrera de nous-mêmes et nous rendra capable de renoncer à nous-mêmes afin que la vie de Christ et la puissance de sa résurrection puissent nous remplir. Mais, naturellement, ce message de la croix n’est pas populaire, parce qu’il apporte de la souffrance dans nos vies. Et nous ne voulons pas de la souffrance…Prenons garde à cet avertissement que donne l’apôtre Paul au sujet des jours de la venue du Fils de l’homme : 

« Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité » (1 Timothée 4 v. 1).

Nous sommes dans ces derniers jours dont parle Paul. Jamais auparavant autant de chrétiens ne se sont détournés des vérités sérieuses, des réalités de la Parole de Dieu pour se livrer à des pensées agréables et à des rêveries spirituelles inconsistantes.

Comme aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il à l’avènement du Fils de l’homme.

Commentaire du Sarment.

Ce livre a été écrit en 1997, et traduit en français en 2003. Il fait partie des nombreux avertissements adressés à l’Église de l’époque, qui était en train d’être éprouvée par la tentation de se rendre conforme au monde, en présentant un évangile acceptable et compatible avec les attentes de la société. La paupérisation spirituelle était une menace sérieuse, qui hélas s’est largement répandue dans les milieux chrétiens, toutes dénominations confondues, résultat d’un glissement vers un culture chrétienne pénétrée par le divertissement : théatralisation, prise de pouvoir de la musique et de l’émotionnel, culte du spectacle. Un phénomène qui engendre mécaniquement davantage de spectateurs et de consommateurs : «Si l’église utilise des moyens charnels pour attirer des hommes charnels, elle sera forcée de continuer et même de grandir dans la charnalité afin de les garder ». — Paul Washer.

 

Arthur KatzUn message de Jérôme Prékel
© Diffusé avec l'aimable autorisation de Jérôme Prekel - ©www.lesarment.com

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