Études sur la Parole.20

Études sur la Parole.20

Lévitique chapitre 17 à 23 - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.

Lévitique chapitre 17.

Après cette instruction toute particulière relative au jour des propitiations, nous trouvons des directions qui ont pour objet non d’opérer la purification de souillures déjà contractées, mais de préserver, soit le peuple, soit le service des sacrificateurs, des souillures auxquelles ils sont exposés. Le chapitre 17 a pour but de montrer Israël comme un peuple saint consacré à Dieu, et de les garantir de tout ce qui le déshonorerait dans leurs relations avec lui, et eux-mêmes dans leurs relations avec d’autres. La vie appartient à Dieu ; et lorsqu’on l’ôte, il faut qu’elle soit offerte en sacrifice, en sacrifice à Dieu, cela va sans dire. Le sang doit être répandu, la graisse brûlée sur l’autel. Ainsi l’égarement secret du cœur vers les démons était empêché ; les droits de Dieu à la vie, et la vérité du sacrifice, ces principes d’importance vitale, étaient maintenus. De cette manière, Dieu et la relation de l’homme avec lui étaient reconnus et honorés.

Chapitre 18.

L’objet du chapitre 18 est d’empêcher que le peuple ne se déshonore dans les choses qui tiennent à la nature même, et de le maintenir tel qu’il devrait être dans cet ordre de relations. L’homme ne devrait pas se déshonorer lui-même ; mais n’ayant pas honoré Dieu, il a été abandonné pour déshonorer son propre corps (comparez à Romains 1). Le peuple de Dieu, ayant été amené à Lui, est instruit en conséquence. Il était séparé du mal du monde hors duquel il avait été appelé, et de la dissolution éhontée dans laquelle Satan plongeait l’homme devenu son jouet. Les statuts et les jugements de l’Éternel devaient le guider : l’homme éprouvé par eux et qui les suivrait, aurait la vie.

Chapitres 19 et 20.

Les chapitres 19, 20, nous conduisent un peu plus loin. Le peuple devait être saint, car l’Éternel était saint. Le chapitre 19 considère les choses plutôt du côté du bien, quoi qu’il mette en garde contre tout ce qui était profane, ou qui profanait les choses saintes : il enseigne au peuple tout ce qui est bon, aimable et convenable, à l’égard de divers détails de sa conduite, soit dans les relations individuelles de ses membres les uns avec les autres, soit quant à certains dangers auxquels l’exposait sa marche au milieu des circonstances de chaque jour, car il avait affaire avec Dieu, et l’Éternel était son Dieu. Le peuple de Dieu devait, dans tous ses rapports, avoir une conduite digne de la relation qu’il soutenait avec Lui, et comprendre même selon Dieu ce qui convenait à l’homme, et cela dans toutes les positions où il pouvait se trouver placé. Ainsi, quoi qu’il ne soit pas question ici de sacrificature, nous voyons maintenue, d’une manière pratique, la relation du peuple avec Celui qui demeurait au milieu d’eux et duquel ils s’approchaient en se gardant de souillures, indignes de ceux qui se trouvaient dans cette relation.

C’est ici que nous trouvons le précepte d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Le chapitre 20 met plus en garde contre le mal et la corruption qui existaient au milieu des nations. Dans ces deux chapitres, Israël est appelé à être saint : dans le chapitre 19 plutôt en conformité avec le caractère de Dieu, dans le chapitre 20 pour se garder des idoles et du mal, parce que l’Éternel avait sanctifié le peuple pour lui-même ; ce chapitre 20 insiste sur la pureté, afin qu’elle soit observée sous tous les rapports.

Chapitre 21.

Le chapitre 21 présente spécialement la conduite et les conditions requises des sacrificateurs, en tant que mis à part pour l’Éternel. Cette relation étant plus intime supposait une conduite qui fût en harmonie avec elle. Tout dans l’état du peuple devait être propre pour la présence de Dieu. Il en est de même pour nous.

Chapitre 22.

S’il y avait par faiblesse ou par négligence, quoi que ce soit qui fût incompatible avec la proximité que la position des sacrificateurs leur donnait auprès de Dieu, ils devaient s’abstenir de la jouissance de ce qui appartenait à cette position. Il est aussi question, dans ce chapitre, des choses dont les sacrificateurs et ceux de leurs familles qui continuaient d’en faire partie pouvaient seuls manger, dans leur séparation sacerdotale. C’est ce qui a lieu également pour nous : il est une partie de la nourriture spirituelle, de la connaissance du Christ offert à Dieu, dont on ne peut se nourrir qu’autant que, par la puissance de l’Esprit, le cœur est réellement mis à part pour Lui. Les offrandes elles-mêmes devaient être pures et dignes de Dieu à qui elles étaient présentées, elles devaient être en rapport avec un sentiment vrai, tant de sa majesté, que de l’excellence de nos relations avec Lui. Tout cela, en effet, se trouve en Christ. Aucune dureté du cœur naturel n’est permise ; il faut la sainteté. Dans ce qui est lié avec notre propre joie devant Dieu, la sainteté doit être maintenue dans les offrandes.

Au chapitre 20, où les pratiques brutales et superstitieuses de l’idolâtrie, dans lesquelles Satan avait plongé l’homme, sont défendues au peuple, avec l’ordre de se garder de l’impureté qui y était inévitablement attachée et à laquelle l’influence du démon donnait pleine licence, nous avons cette belle et simple exposition du principe qui devait les diriger à cet égard : « Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car moi, je suis l’Éternel, votre Dieu ! Et vous garderez mes statuts, et vous les ferez. Moi je suis l’Éternel qui vous sanctifie ». Les Israélites sont tenus à la sainteté et à se sanctifier dans le sens pratique, parce qu’ils sont dans la maison, et que le Maître de la maison est saint. La sanctification supposait qu’ils étaient avec Dieu dans une relation reconnue, et Dieu exige que les gens de sa maison soient purs, selon sa pureté.

Sa Parole, par conséquent, devait être leur règle. Ils devaient lui obéir dans ses directions, car c’était lui qui les mettait à part pour Lui-même. C’est ici un enseignement très instructif et qui nous donne la base de toutes nos pensées sur ce sujet. Si quelqu’un est dans ma maison, je veux qu’il observe la propreté, par cela seul qu’il est chez moi ; de ceux de dehors, je n’ai pas à m’occuper. C’était l’Éternel qui les mettait à part pour le but dont nous parlons.

Il y a, en outre, des instructions intéressantes au sujet de ce que les sacrificateurs devaient manger ; mais nous les retrouverons dans le livre suivant, et c’est là que nous les considérerons.

Chapitre 23.

Nous en sommes arrivés maintenant aux fêtes (chapitre 23) : c’est l’année révolue (1) des conseils de Dieu envers son peuple, et le repos qui était l’objet de ces conseils.

1. J’ajoute, pour faire comprendre cette expression, que le mot hébreu traduit par Fête, signifie une époque désignée, et qui revenait, par conséquent, lorsque l’année était révolue. La série des fêtes embrassait toute l’année, en tant qu’elles se succédaient régulièrement pendant son cours.

Par conséquent, il y avait sept fêtes, nombre de perfection bien connu dans la Parole : le Sabbat, la Pâque et les Pains sans levain, les Premiers fruits de la moisson, la Pentecôte, les Trompettes au septième mois, le jour des Propitiations, et la fête des Tabernacles. Si l’on veut séparer le Sabbat et ne pas le comprendre dans cette énumération, on distinguera la Pâque d’avec les Pains sans levain qui compléteraient le nombre sept. Je dis cela, non pour conserver ce nombre, mais parce que c’est de cette manière que procède le chapitre : après avoir compté le Sabbat parmi les autres fêtes, il reprend une seconde fois et donne à celles-ci, sans le Sabbat, le nom de Fêtes solennelles. En effet, le sabbat était bien une fête dans un sens ; mais, dans un autre, il était le repos préfiguré pour le temps où tout sera terminé (1). Les fêtes, donc, présentent en général l’ensemble des bases sur lesquelles Dieu a établi ses relations avec son peuple, les principes d’après lesquels il l’a rassemblé autour de Lui, en accomplissant sur la terre ses voies à son égard. Sous d’autres rapports, leur portée était plus grande que cela ; mais c’est sous ce point de vue qu’elles sont considérées ici. Les circonstances et les faits qu’elles représentent sont envisagés au point de vue de leur accomplissement sur la terre.

1. Dans ces fêtes, Dieu rassemblait le peuple autour de lui en saintes convocations. Les fêtes solennelles étaient donc le rassemblement du peuple de Dieu autour de Lui, et les détails dont elles se composaient représentaient ses voies pour ce rassemblement. De là, la distinction faite dans ce chapitre.

Le sabbat, le repos de Dieu, sera évidemment le grand rassemblement de son peuple autour de Lui, comme centre de paix et de bénédiction, de sorte qu’il est à bon droit une fête solennelle, une sainte convocation ; mais, évidemment aussi, il est distinct des moyens et des opérations destinés à rassembler le peuple ; c’est ce qui fait que nous le trouvons, au commencement, énuméré parmi les fêtes solennelles ; mais après, au verset 4, l’Esprit de Dieu commence de nouveau et donne les têtes solennelles comme embrassant l’ensemble des voies de Dieu pour le rassemblement de son peuple, en omettant le Sabbat. Dans le dénombrement des fêtes, on peut considérer la Pâque et celle des Pains sans levain comme n’en faisant qu’une, car elles se célébraient à la même époque, ou bien les envisager comme deux fêtes distinctes, quand on met à part le Sabbat. Ces deux manières se trouvent dans la Parole.

On peut les diviser encore d’une autre manière, en prenant ces mots : « Et l’Éternel parla à Moise (1) », pour titre de chaque partie du sujet.

1. Il est bon de faire remarquer en passant que cette formule fournit dans tout le Pentateuque la vraie division des sujets. Quelquefois les directions sont adressées à Aaron, ce qui suppose des relations intérieures basées sur la sacrificature ; quelquefois elles sont adressées à Moise et à Aaron collectivement, et, dans ce cas, elles n’ont pas pour objet d’établir des relations, mais bien de régler l’exercice de fonctions déjà établies. Ainsi, nous avons vu au Lévitique 10, pour la première fois, je crois, cette expression : « L’Éternel parla à Aaron », et au 11ème : « L’Éternel parla à Moise et à Aaron », parce que, bien que ce dernier chapitre contienne des commandements et des ordonnances donnés pour la première fois, il y est question du discernement avec lequel devait s’exercer la sacrificature, en vue des relations déjà existantes entre Dieu et le peuple. Ces principes généraux aideront à saisir la suite des communications que Dieu a faites à son peuple (voyez chapitre 13). Le chapitre 14, jusqu’au verset 32, contient des ordonnances qui règlent ce que la sacrificature doit simplement faire ; au verset 33, nous retrouvons l’exercice du discernement sacerdotal.

1) Sabbat, Pâque et Pains sans levain (verset 1-8) ; 2) Premiers fruits et Pentecôte (verset 9-22) ; 3) Trompettes (verset 23-25) ; 4) Jour des Propitiations (verset 26-32) ; 5) Tabernacles (verset 33 jusqu’à la fin). Cette dernière division nous fournit la distinction morale des fêtes, savoir des voies de Dieu telles qu’elles y sont renfermées. Mais considérons-les un peu plus en détail.

Le Sabbat est présenté tout d’abord, parce qu’il est le but et le résultat auquel aboutiront toutes les voies de Dieu. La promesse nous est faite d’entrer dans son repos. Le Sabbat est bien une fête à l’Éternel ; mais celles qui présentent les voies de Dieu qui ont pour objet de nous conduire au repos, recommencent au verset 4, comme nous l’avons fait remarquer (comparez aux versets 37 et 38). Cette distinction une fois signalée, nous pouvons reprendre le sujet, en envisageant le Sabbat (1), la Pâque et les Pains sans levain, comme faisant un ensemble (verset 1 à 8). De ces deux-ci, les Pains sans levain étaient proprement appelés la Fête ; la Pâque était le sacrifice sur lequel la fête était fondée, comme le dit l’Apôtre : « Notre pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain ».

1. J’ajouterai ici quelques mots au sujet du sabbat, en les soumettant aux pensées spirituelles de mes frères. Il est bon d’être soumis à la Parole. Premièrement, le sabbat renferme l’idée de participation au repos de Dieu. Cette participation est le privilège de son Peuple. À ce privilège, le cœur du croyant tient de toute sa force, quel que soit le signe que Dieu y ait attaché (Hébreux 4). Dieu l’avait établi dès le commencement, sans qu’il y ait apparence que l’homme y ait pris aucune part ; l’homme ne travaillait pas dans la création, ni n’était placé dans le jardin d’Éden pour le cultiver dans la peine et le labeur ; il n’avait qu’à en jouir sans interruption. Toutefois, le jour du repos a été sanctifié dès le commencement.

Plus tard, le sabbat fut donné comme mémorial de la délivrance d’Égypte (Deutéronome 5 v. 15) ; et les prophètes insistent spécialement sur ce point-ci, que le sabbat était donné comme un signe de l’alliance de Dieu (Ézéchiel 20 ; Exode 31 v. 13). C’était tout simple : le sabbat n’était que les arrhes de ce qui était renfermé dans cette Parole : « Ma face ira, et je te donnerai du repos » (Exode 33 v. 14 ; 31 v. 13 ; Lévitique 19 v. 3). Il était le signe par lequel Dieu donnait à connaître qu’il s’était sanctifié ce peuple (Ézéchiel 20 v. 12, 13 à 16, 20 ; Néhémie 9 v. 14. Comparez Ésaïe 56 v. 2 à 6 ; 58 v. 13 ; Jérémie 17 v. 22) ; Lamentations 1 v. 7 ; 2 v. 6 ; Ézéchiel 22 v. 8 ; 23 v. 38 ; 44 v. 24). Nous voyons, en outre, que toutes les fois que Dieu donne quelque nouveau principe ou quelque nouvelle forme de relation, le sabbat est ajouté. Ainsi, en grâce pour Israël (Exode 16 v. 23) ; comme loi (Exode 20 v. 10). Voyez aussi, outre le verset qui nous occupe, Exode 31 v. 13 et 14 ; 34 v. 21, lorsque le peuple est de nouveau rétabli par la patience de Dieu, en vertu de la médiation ; voyez de plus, 35 v. 2, et dans la nouvelle alliance mentionnée au Deutéronome, ainsi que nous l’avons déjà dit.

Ces remarques nous font voir de quelle importance essentielle et radicale était le sabbat, comme pensée de Dieu et signe de la relation qu’il établissait avec son peuple, bien que dans sa propre nature, n’étant qu’un signe, une fête, il ne fût pas d’une obligation morale, c’est-à-dire d’une obligation qui dépend d’une relation déjà existante et qui, par conséquent, a ses droits, sans qu’il y ait un commandement formel pour les soutenir.

Mais, si la considération du rapport du sabbat avec l’alliance dont il est le signe est de toute importance, il est aussi et même plus important de se rappeler que l’alliance entre Dieu et le peuple juif est entièrement mise de côté pour nous, et que le signe de cette alliance ne nous appartient pas. Cela n’empêche pas que le repos de Dieu ne nous soit aussi précieux qu’aux Juifs, et même davantage. Mais notre repos n’est pas de cette création, comme le leur, dont le septième jour était le signe. En outre, et ceci est plus important encore, rappelons-nous que le Seigneur Jésus est le Seigneur du sabbat ; considération d’une très haute portée quant à sa personne, mais qui cependant deviendrait insignifiante, s’il était vrai qu’il n’a rien changé par rapport au jour.

Remarquons enfin qu’il n’en est fait aucune mention dans le sermon sur la montagne, où il a donné un si précieux résumé de la moralité de la loi dans ses principes fondamentaux, principes auxquels il en a ajouté d’autres, fournis par la lumière céleste qu’apportait ici-bas le nom du Père, la présence d’un Messie souffrant et la révélation de la récompense qui sera reçue dans le ciel. Cependant Jésus a présenté dans ce sermon un ensemble des principes de son royaume. Nous trouvons aussi qu’il froissait continuellement les pensées des Juifs au sujet du Sabbat, circonstance qui nous a été soigneusement rapportée par les évangélistes, c’est-à-dire par le Saint Esprit. Le sabbat est le jour même que Jésus a passé dans la mort, signe terrible pour les Juifs, quant à leur alliance ; mais, pour nous, signe que de meilleures choses ont pris naissance en notre faveur.

On a essayé de démontrer, en se donnant beaucoup de peine, que le septième jour était de fait le premier. Une seule remarque démolit tout cet échafaudage : c’est que la Parole de Dieu appelle ce dernier jour le premier, en contraste avec le septième. Quel est donc ce premier jour ? C’est pour nous le jour de la résurrection (le Jésus, par lequel nous sommes régénérés pour une espérance vivante, source de toute notre joie, notre salut, et donnant son caractère à notre vie tout entière. Aussi, trouverons-nous le repos de Dieu dans la résurrection. Moralement, dans ce monde, nous commençons notre vie spirituelle par le repos, au lieu de ne le goûter qu’à la fin de nos travaux. Notre repos est dans la nouvelle création. Nous sommes, après Christ, le commencement de cette nouvelle semaine-là.

Il est clair, par conséquent, que le repos de Dieu ne peut être associé pour nous au signe du repos de la création actuelle : il est exclusivement attaché à la résurrection de Jésus, point de départ de la position qu’il a prise comme chef de la nouvelle création. Avons-nous quelque autorité dans le Nouveau Testament pour distinguer le premier jour de la semaine des autres ? Pour ma part, je n’en doute pas. Il est certain que nous n’avons pas sur ce point des ordonnances semblables à celles de l’ancienne loi ; elles seraient tout à fait contraires à l’esprit de l’Évangile de grâce. Mais l’Esprit de Dieu a désigné de diverses manières le premier jour de la semaine, quoi qu’il n’ait pas imposé ce jour d’une manière contraire à l’esprit de cette économie. Ce jour-là, le Seigneur étant ressuscité selon sa promesse, paraît au milieu de ses disciples rassemblés d’après sa parole. Le même fait se reproduit à pareil jour, la semaine suivante. Dans les Actes, ce même jour est signalé comme celui où l’on s’assemblait pour rompre le pain.

Dans la 1ère épître aux Corinthiens, chapitre 16, les chrétiens sont exhortés à mettre à part chaque premier jour de la semaine, ce qu’ils pourront assembler suivant leur prospérité. Dans l’Apocalypse, ce jour est positivement appelé le jour du Seigneur, c’est-à-dire que le Saint Esprit le désigne d’une manière directe, en l’appelant d’un nom distinctif. Je sais bien qu’on a voulu nous persuader que, dans ce passage, il s’agit d’être en esprit dans le millénium. Mais il y a deux objections péremptoires à cette interprétation. Premièrement, le texte grec ne dit rien de pareil, il exprime tout autre chose ; l’épithète qu’il emploie est celle employée pour la Cène, et elle peut être traduite par seigneurial ou dominical : la Cène dominicale, le jour dominical.

Qui peut douter du sens d’une telle expression, et se refuser à admettre que le premier jour de la semaine a été distingué des autres (de même que la Cène a été distinguée des autres repas), pour être, non point un sabbat imposé, mais un jour privilégié ? En second lieu, le raisonnement dirigé contre cette opinion repose sur une idée totalement fausse, car il n’y a qu’une portion minime de l’Apocalypse qui parle du millénium. Le livre presque tout entier s’occupe de ce qui précède cette époque. Il n’est en particulier nullement question de celle-ci dans l’endroit où se trouve l’expression dont on se prévaut, et qui a rapport aux églises existantes, quel que soit d’ailleurs leur caractère prophétique. Ainsi donc, si nous nous en tenons à la Parole de Dieu, nous sommes obligés de reconnaître que le premier jour de la semaine se distingue de ceux qui le suivent, comme étant le jour du Seigneur. Aussi, sommes-nous tenus de dire, si nous voulons maintenir l’autorité du Fils de l’homme, qu’il est supérieur au sabbat, Seigneur du sabbat. De sorte qu’en maintenant l’autorité du sabbat juif comme tel, on risque de nier l’autorité, la dignité et les droits du Seigneur Jésus lui-même.

Plus on sent l’importance du sabbat du septième jour, plus en sentira combien il est important de considérer que ce n’est plus le septième, mais le premier, qui a des privilèges pour nous. Prenons garde, d’un autre côté, de ne pas affaiblir la pensée du repos de Dieu, et pas seulement de l’homme ; pensée qui plane sur toute la révélation des relations de Dieu avec l’homme, parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce. Le repos pour nous est le repos des travaux spirituels au milieu du mal ; ce n’est pas seulement « se reposer du péché ». Nous en jouissons avec Celui dont nous sommes les collaborateurs, et qui a dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi, je travaille ».

En effet, ce qui est nécessaire pour le sabbat, pour le repos de Dieu, c’est bien le sacrifice de Christ, de même que la pureté (l’absence de levain) parfaite en lui et accomplie en nous, en tant que nous possédons Christ comme notre vie. C’est ainsi qu’au chapitre 16 de l’Exode, nous avons vu la manne mise en rapport avec le sabbat. L’absence de levain représentait la perfection de la personne de Christ vivant sur la terre, en même temps que la marche sur la terre de celui qui participe à sa vie. Lorsque viendra le véritable sabbat final nous serons, cela va sans dire, purifiés de tout levain. Le sacrifice de Christ et la pureté de Christ nous mettent en état de participer au repos de Dieu.

Après cela vient la puissance, les Prémices : c’est la résurrection de Christ le lendemain du sabbat, le premier jour de la semaine. C’est le commencement de la moisson, recueillie par la puissance de Dieu en dehors de la vie naturelle du monde. Selon la loi juive, on ne pouvait toucher auparavant à quoi que ce soit de la moisson : Christ était le commencement, le premier-né d’entre les morts. Avec ces prémices étaient offerts des sacrifices de bonne odeur, mais aucun pour le péché. Il est clair qu’il n’en était pas besoin. Les prémices, c’est Christ offert à Dieu, parfaitement pur, tournoyé en sa présence, placé pleinement devant ses yeux pour nous, comme ressuscité d’entre les morts.

En rapport avec les Prémices vient l’offrande de gâteau, à la fin des sept semaines, la Pentecôte. Ici, ce n’est plus Christ ; ce sont les siens, les prémices de ses créatures, mais ils sont envisagés comme étant sur la terre, et le levain se trouve en eux. C’est pourquoi, bien qu’ils fussent offerts à Dieu, ils n’étaient pas brûlés sur l’autel en odeur agréable (Lévitique 2 v. 12). Mais avec les pains était offert un sacrifice pour le péché, qui répondait par son efficace au levain qu’ils contenaient. Ce sont les saints dont le rassemblement a commencé à la Pentecôte.

Cette fête des Semaines était suivie d’un long espace de temps, qui n’était interrompu par aucune nouvelle manifestation des voies de Dieu. Seulement il était défendu de cueillir, quand on faisait la moisson, ce qui se trouvait aux coins des champs. Il devait en résulter qu’une partie du bon grain était laissée dans le champ, après que la moisson avait été recueillie dans le grenier ; mais ce n’était point pour que ce grain fût perdu : il était pour ceux qui ne jouissaient pas des richesses du peuple de Dieu, mais qui étaient appelés à participer par une grâce exceptionnelle à la provision que Dieu avait faite pour ce peuple, à l’abondance qu’il lui avait accordée. C’est ce qui arrivera à la fin de ce siècle.

L’œuvre de la Pentecôte une fois terminée, une autre série d’événements commence (verset 23) par ces mots : « L’Éternel parla à Moïse ». La trompette sonne à la nouvelle lune (comparez à Psaumes 81, et Nombres 10 v. 3 à 10). C’est le renouvellement de la bénédiction et de la splendeur du peuple ; Israël convoqué en assemblée devant l’Éternel. Ce n’est pas encore la joie rétablie ; mais, du moins, un reflet de la lumière et de la gloire de Dieu, qui avaient disparu, est offert aux yeux d’Israël : Dieu convoque l’assemblée pour y rétablir la gloire.

Mais Israël doit sentir sa faute, et dans la fête solennelle qui suit, l’affliction du peuple se lie au sacrifice du jour des propitiations. Israël regardera à Celui qu’il a percé, et se lamentera (versets 26 à 32). La nation (ou du moins le résidu épargné qui devient la nation) participera au bienfait du sacrifice de Christ, et cela ici-bas, dans un état de repentance reconnu de Dieu, en sorte que les temps de rafraîchissement seront alors venus. Cette fête du dixième jour du septième mois nous présente donc la repentance du peuple, mais rattachée au sacrifice de propitiation. L’efficace est dans le sacrifice ; la participation des Israélites, à cette efficace est liée à l’affliction de leurs âmes (comparez à Zacharie 12). Israël, tout entier à sa douleur, s’abstenait de toute activité extérieure ; c’était un sabbat : le peuple se tenait recueilli et humilié dans la présence de Dieu. Il acceptera Celui qui a été percé pour lui, dans le sentiment du péché qu’il a commis en le rejetant.

Enfin, vient la fête des Tabernacles. Dans cette fête, les Israélites offraient pendant sept jours des offrandes faites par feu à l’Éternel ; le huitième jour il y avait comme le premier une sainte convocation. Ce huitième jour était un jour extraordinaire ; il dépassait le terme d’une période complète, et faisait partie d’une autre semaine ; il contenait implicitement, je n’en doute pas, la résurrection, c’est-à-dire la participation des ressuscités à la joie de ce jour. C’était une assemblée solennelle. Ce huitième jour était la grande journée de la fête, dans laquelle le Seigneur (ayant déclaré qu’au temps d’alors, son heure n’était pas encore venue pour se manifester au monde, car ses frères, les Juifs, ne croyaient pas non plus en lui) annonça qu’en attendant la vraie fête des tabernacles lors de Sa manifestation au monde, il y aurait, pour celui qui croyait en lui, des fleuves d’eau vive qui couleraient de son ventre : le Saint Esprit, puissance vivante opérant dans le cœur, dans l’expression de ses affections intimes, et découlant de lui. Israël avait bu de l’eau vive du rocher dans le désert ; maintenant qu’il en était sorti, il était heureux de célébrer ce séjour, en se souvenant qu’il avait pris fin, ce qui rehaussait la joie du repos dans lequel il avait été introduit.

Mais les croyants ne sont pas seulement appelés à boire (car bienheureux sont ceux qui n’ont point vu et qui ont cru) ; le fleuve doit couler de leur cœur même ; ils recevront par Christ le Saint Esprit en puissance avant que le Seigneur soit manifesté au monde, et qu’ils possèdent leurs places dans la Canaan céleste.

Ainsi donc, la fête des Tabernacles nous présente la joie millénaire que goûtera Israël, lorsqu’il sera sorti du désert où son péché l’a placé, joie à laquelle sera ajouté ce premier jour de la semaine, la joie de résurrection, la joie de ceux qui sont ressuscités avec le Seigneur Jésus, position à laquelle répond, en attendant, la présence du Saint Esprit. C’est pourquoi la fête des Tabernacles avait lieu après la récolte des fruits de la terre ; et, comme nous le voyons ailleurs, non seulement après la moisson, mais aussi après la vendange : c’est-à-dire après la séparation par le jugement, et après l’exécution finale du jugement sur la terre, lorsque les saints célestes et terrestres auront tous été recueillis. Aussi Israël se réjouissait-il sept jours devant l’Éternel.

La Pâque a eu son antitype, la Pentecôte le sien ; mais la fête des Tabernacles, ce jour de joie, attend encore son accomplissement, quand Celui qui doit en être le centre et y donner l’impulsion, le Seigneur Jésus, se réjouira dans la grande assemblée, à commencer par la louange de l’Éternel (Psaumes 22). Il l’a fait déjà dans l’Assemblée de ses frères, mais alors toute la race de Jacob sera appelée à le glorifier, et tous les bouts de la terre s’en souviendront.

L’expression : « une Assemblée solennelle » ne se trouve pas appliquée à d’autres fêtes que celle-ci, si ce n’est au septième jour après la Pâque (voyez Deutéronome 16 v. 8), où le mot : « fête solennelle » est pris, à ce qu’il me semble, à peu près dans le même sens.

La fête des Tabernacles ne pouvait être célébrée dans le désert. Il fallait évidemment pour cela que de peuple possédât le pays. Il est également digne de remarque qu’elle ne fut jamais célébrée conformément aux prescriptions de la loi, depuis les jours de Josué jusqu’à Néhémie (Néhémie 8.17). Israël avait oublié qu’il avait été étranger dans le désert. La joie, quand ce souvenir est absent, tend à la ruine. Dans la disposition morale où l’on ne tient pas compte du désert, ni de la grâce qui seule nous a donné une part hors du désert, la jouissance même de la bénédiction conduit à la chute.

Il faut observer qu’à proprement parler, toutes ces fêtes sont des types de ce qui se passe sur la terre et en rapport avec Israël, si nous en exceptons le huitième jour de la fête des Tabernacles. La période de l’Église, comme telle, est le laps de temps qui s’écoule entre la Pentecôte et la fête des Tabernacles. Nous pouvons, il est vrai, nous appliquer le bénéfice des deux premières fêtes, et nous le faisons ; mais, historiquement, le type se rapporte à Israël.

Le reste de ce livre me paraît avoir une portée spéciale. L’Esprit de Dieu a présenté, dans le chapitre 23, l’histoire des voies de Dieu envers son peuple sur la terre, depuis le commencement jusqu’à la fin, depuis Christ jusqu’au repos millénaire.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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