Les chrétiens déchus.

Les chrétiens déchus.

On appelle déchus les chrétiens qui, après avoir fait pendant un temps profession de piété, et après avoir conformé leur vie aux lois de l’Évangile assez longtemps pour paraître religieux, se retirent peu à peu et tombent dans l’indifférence.

 « Celui dont le cœur se retire, sera rassasié de ses voies (Proverbes 14 v. 14 ) ».

 D’après l’esprit de ce texte j’examinerai :

I. Ce que c’est qu’un chrétien déchu.

II.  Je mentionnerai les causes.

III. Les conséquences de ce déclin dans la foi.

I. Ce qu’est un chrétien déchu.

1° On appelle déchus les chrétiens qui, après avoir fait pendant un temps profession de piété, et après avoir conformé leur vie aux lois de l’Évangile assez longtemps pour paraître religieux, se retirent peu à peu et tombent dans l’indifférence.

On donne le nom d’apostats à ceux qui renoncent publiquement à la religion, ou qui en embrassent une autre. Cette double idée est souvent exprimée dans l’Ancien Testament. Le peuple de Dieu nous est représenté comme déchu, soit qu’il s’adonne à l’idolâtrie, soit qu’il se relâche sur les devoirs de la religion. Par le terme déchu, tel que je l’emploie aujourd’hui, je veux désigner une personne qui est réellement convertie ; un chrétien, mais qui perd son premier amour. Son zèle s’est refroidi. L’ardeur de ses sentiments et la profondeur de sa piété a disparu.

C’est là celui « dont le cœur se retire ». Il peut conserver toutes les formes de la piété, assister au culte public et privé, lire la Bible, s’occuper régulièrement de tous ces exercices : Mais l’esprit a disparu ; la vivacité des sentiments pieux s’est amortie ; son cœur s’est retiré. Probablement cela s’applique à plusieurs de ceux qui m’écoutent aujourd’hui. Dieu sait s’il en est ainsi ou non. Votre conscience vous le dira si vous la laissez parler.

Avez-vous moins d’ardeur dans vos sentiments, moins de fermeté dans vos résolutions, moins de fidélité à remplir vos devoirs ? S’il en est ainsi, c’est vous que je désigne. Dieu vous désigne : Il vous appelle un chrétien déchu. C’est votre nom à vous, anciens de l’église, à vous pasteurs, ou qui que vous soyez. Et vous femme, quelle que soit votre position dans l’église, si c’est votre caractère que je viens de décrire, vous êtes déchue. C’est sous ce nom que vous êtes enregistrée dans le livre de Dieu.

2° Le chrétien déchu est aussi un homme qui a été converti, mais qui ne prie plus en secret, et qui n’a plus une communion journalière avec Dieu.

Un homme peut garder la forme de la prière, rester longtemps sur ses genoux, sans avoir communié avec Dieu, sans sentir que Dieu est avec lui. Il peut prier ainsi sans cesse en apparence, sans avoir l’esprit de prière. Si dans votre prière secrète vous n’êtes pas actuellement près de Dieu, vous êtes ou un chrétien déchu ou un hypocrite. Peu importe que vous apparteniez à l’Église, que vous y occupiez un rang, ou quel caractère vous avez aux yeux des hommes : Dieu vous tient pour déchu si vous n’avez plus l’esprit de la prière.

3° Si vous ne goûtez pas la parole de Dieu, vous êtes de ceux dont le cœur s’est retiré.

Si vous n’en tirez pas d’ordinaire vos directions pour la pratique de la vie, vous êtes un chrétien déchu. Si vous ne prenez pas plus de plaisir à lire la Bible que tout autre livre, si vous vous plaisez autant à lire le meilleur commentaire que le simple texte, vous avez commencé à déchoir. Oui, je n’hésite pas à dire que celui qui peut aimer le meilleur commentaire qu’on ait jamais écrit autant que la simple parole de Dieu, a commencé à déchoir. S’il va plus loin encore et qu’il pense qu’il a presque assez lu la Bible, et qu’il peut maintenant entreprendre et étudier autre chose, il est bien bas.

Prends garde, ô chrétien de profession ! Si tu trouves en lisant un chapitre qu’il est obscur et peu intéressant, ton surnom devant Dieu, c’est déchu.

4° Si vous avez l’esprit occupé du monde, votre cœur s’est retiré.

Si vous trouvez que les choses du monde occupent la plus grande place dans votre esprit, si elles ont vos premières pensées dès le matin, si elles assiègent involontairement votre attention dès que vous êtes seul, si votre conversation, vos pensées, vos sentiments sont terrestres, vous êtes un chrétien déchu.

5° Si vous ne sentez pas votre cœur porté à l’angoisse et à la prière à la vue de l’état de l’Église, c’est parce que vous êtes tombé !

Si vous pouvez considérer l’état des églises de cette ville sans peine, sans chagrin intérieur, sans une anxiété profonde, vous devez être un chrétien déchu.

6° Si vous êtes insensible à l’état d’humiliation où se trouve la religion, vous êtes déchu.

Beaucoup de gens voyant les églises aussi nombreuses que de coutume, exemptes de dissentiments, peuvent dire : « Voilà un bel état de choses ! Voilà une paroisse bien prospère ! Comme tout ici est calme et paisible, c’est délicieux ». Et malgré tout cela, il peut n’y avoir là ni vraie conversion, ni âmes sauvées. Celui qui peut appeler beau, prospère, l’état d’une telle église, est nécessairement ou déchu ou hypocrite.

S’il ne l’était pas, il ne serait pas indifférent à cet état de choses, et n’aurait point de repos jusqu’à ce qu’il vît les pécheurs se détourner de leurs péchés ; celui qui peut se contenter si facilement doit avoir, pour dire le moins, une piété bien superficielle.

7° Si la misère des pécheurs ne vous trouble ni ne vous afflige, c’est un signe de refroidissement.

Quand on peut entendre les pécheurs profaner le nom de Dieu, les voir violer le sabbat, faire d’autres abominations sans gémir, sans soupirer, sans prier et s’affliger pour eux, on doit être déchu. Combien peu l’on éprouve alors les sentiments du Psalmiste qui disait en parlant des méchants : « Des torrents de larmes coulent de mes yeux, parce qu’on n’observe pas ta loi (Lamentations 3 v. 48) ». « L’horreur m’a saisi à cause des méchants, parce qu’ils ont oublié ta loi. J’ai vu les transgresseurs et j’ai été affligé, parce qu’ils ne gardent pas ta parole ». Tout chrétien qui n’est point déchu, doit s’affliger ainsi des transgressions des méchants.

8° Un chrétien peut être considéré comme tombé quand ses prières secrètes sont courtes et peu fréquentes.

Les personnes qui se plaisent dans la prière, prient très souvent ; si vous priez rarement, si vous ne priez pas aussi souvent que vous mangez et si vous ne passez pas autant de temps dans la communion avec Dieu que vous en mettez à satisfaire votre appétit, c’est un signe que vous êtes tombé. Comment faisiez-vous quand vous étiez sous l’influence du premier amour ? Alors vous auriez mieux aimé prier que manger ; si vous aviez dû alors retrancher l’un ou l’autre, vous auriez dit : Que le corps jeûne, mais que l’âme soit nourrie. Il est à craindre que plusieurs dans l’église ne soient pas aussi réguliers, aussi assidus, aussi longs dans leurs prières que dans leurs repas ; qu’ils y prennent garde, soyez-en sûrs, leur table deviendra pour eux un filet et un piège. Il est gourmand ou quelque chose de pire, celui qui emploie plus de temps à manger, qu’il n’en passe avec son Dieu en prière.

9° Se renfermer dans son cabinet, et y prier d’une manière légère, sans éprouver de ferveur d’âme devant Dieu, sans lutter avec Dieu, pour obtenir une grâce, c’est encore un signe que l’on est déchu.

10° Même remarque si vous en venez à de vaines excuses pour vous exempter de prier, soit en particulier, soit en public.

Notez-moi un homme qui se tient éloigné de son cabinet pour de pauvres raisons, ou qui s’abstient de fréquenter la maison de Dieu pour des excuses frivoles, le surnom de cet homme, c’est : « Déchu ». Autrement, il prendrait sur ses repas, ou sur toute autre occupation, pour être régulier dans ses heures de dévotions. Et la raison, c’est qu’il jouirait plus de la prière et de la parole de Dieu, que de son pain quotidien. Job disait : « J’ai plus estimé les paroles de sa bouche, que ma nourriture nécessaire (Job 23 v. 12) ». Si pour une légère indisposition, un petit dérangement, vous restez éloigné de la maison de Dieu, et laissez de côté vos devoirs particuliers, vous êtes un chrétien déchu.

Peut-être dois-je demander à chacun de vous qui m’écoutez aujourd’hui, si c’est là votre cas. Ai-je mentionné des faits qui s’appliquent à vous, et que vous savez vous concerner ? Bien-aimés, faites-vous cela ? si vous le faites, que la vérité frappe vos cœurs. Ne l’appliquez pas à votre voisin, ne le repoussez pas loin de vous, mais prenez-le pour vous-mêmes ; vous en avez besoin, vous vous en trouverez bien si vous voulez le faire. Si ces réflexions vous regardent, ne vous séduisez pas vous-mêmes ; écrivez à côté de votre nom « chrétien déchu », et agissez en conséquence.

II. Quelques-unes des principales causes du déclin dans la foi.

1° Mauvaise volonté de quelques personnes.

Si vous entretenez de la malveillance à l’égard d’une créature de Dieu, vous ne pouvez continuer à jouir de la présence de Dieu. Peu importe que cette créature soit méchante, ou indigne : si vous la haïssez, vous êtes un meurtrier devant Dieu, et son esprit ne peut habiter en vous. Vous êtes certainement un chrétien déchu. Des personnes, qui ont peut-être reçu une injure réelle, la laissent s’enraciner dans leur esprit, et couver là, jusqu’à ce qu’elle dévore leur piété. Vous ne pouvez prier ; je vous défie de prier avec de telles dispositions ; Dieu n’écouterait pas votre prière. Si vous pensez prier, vous n’avez point l’esprit de prière ; vous n’entrez point en communion avec Dieu dans un pareil état : « Quand vous allez prier, pardonnez si vous avez quelque chose contre quelqu’un, afin que votre Père, qui est aux cieux, vous pardonne aussi vos transgressions (Marc 11 v. 25)  ».

2° Une autre source féconde de déclin spirituel, c’est d’avoir beaucoup trop d’affaires du monde.

Si les affaires du monde vous prennent trop de temps et absorbent vos pensées, vous ne tarderez pas à décliner. Vous ne devez pas avoir assez d’affaires pour vous empêcher de prier ; vous n’y êtes pas obligés ; Dieu ne le demande pas. Il ne veut pas que son peuple ait trop à faire, pour ne pouvoir communiquer avec lui, lui exposer sa situation et ses progrès et lui demander des directions : Si vous accumulez les occupations au point de ne pouvoir vous occuper de Dieu, il est évident que vous n’avez pas de justes idées sur ce sujet.

Si vous considérez vos affaires comme étant en réalité celles de Dieu, vous ne penseriez pas que le meilleur moyen de lui plaire et de lui obéir, c’est de vous plonger dans une masse d’affaires du monde, qui ne vous permettent pas de prier, ni de lire votre Bible. Les affaires sont un devoir, j’ai toujours tâché de vous l’inculquer, comme vous savez. C’est un devoir que Dieu recommande, d’être actif, toujours utilement employé en quelque manière. Mais se jeter dans des affaires qui empiètent sur la prière secrète et dévorent la piété, c’est tout à fait mal : Dieu ne le demande pas. Les hommes sont serviteurs de Dieu, et il ne les occupe jamais assez pour leur ôter le temps de communiquer avec lui. S’ils se jettent d’eux-mêmes dans le tourbillon des affaires et des soins, c’est un signe qu’ils sont résolus à faire leurs affaires plutôt que celles de Dieu, et qu’ils veulent se hâter de devenir riches. Autrement ils n’auraient aucun motif d’agir ainsi. Quand on aime Dieu, ce n’est pas de cette manière qu’on le montre ; et celui qui multiplie les affaires pour son propre compte, déclinera infailliblement.3° Une autre cause fréquente de relâchement, c’est de s’associer dans les affaires avec des inconvertis.

Celui qui forme ces associations, après avoir été converti, verra sa piété diminuer et finira par tomber. La raison en est claire. L’inconverti ne dirige point ses affaires d’après les principes chrétiens ; il n’a pas le même germe de ces principes, et ne peut pas, en conséquence, y soumettre ses affaires. Mais si vous consentez à vous laisser guider par d’autres principes, vous êtes perdus. Vous déclinerez, votre piété croulera.

Dieu demande que toutes choses se fassent pour sa gloire. Si vous n’avez point ce but dans vos affaires, vous tomberez. Je pourrais citer une foule de faits où des relations formées avec les inconvertis ont fait beaucoup de mal aux chrétiens, et souvent ont fait tort non-seulement à leur piété, mais même à leur réputation. Je ne veux pas dire que les inconvertis ne puissent pas être d’ honnêtes gens aux yeux du monde, dans leurs rapports avec les hommes, mais ils ne sont honnêtes aux yeux de Dieu qu’autant qu’ils font leurs affaires pour lui.

Dieu leur demande d’agir pour sa gloire, et d’être fidèles, comme s’il se tenait près d’eux, les surveillant et les dirigeant. Partout où vous voyez un homme faisant cela, vous avez trouvé un excellent chrétien ; mais si vous vous associez à quelqu’un qui ne fait rien de la sorte, en fait vous allez avec lui, vous adoptez ses principes, et probablement alors vous déclinerez. Je ne crois pas qu’on puisse, pour renverser ce que je dis, citer un seul exemple d’un chrétien s’associant à un homme du monde, et continuant à jouir de la piété. Il faut que vous offensiez, ou votre associé, ou Dieu. Vous offensez Dieu tout d’abord, en vous plaçant dans de telles circonstances. Nul doute que vous ne continuiez à le faire.

4° Les compagnies mondaines sont encore une cause commune de relâchement.

Une personne qui, après sa conversion, continue à fréquenter les inconvertis, finira par déchoir.

5° Se marier avec un mondain est une cause de relâchement ; en fait, c’est un signe que l’individu est déjà déchu.

Pour donner son cœur à quelqu’un qui n’est pas l’ami de Dieu, on doit certainement avoir abandonné son premier amour ; et on doit s’attendre qu’on ira en empirant jusqu’à ce que Dieu vous donne d’être rassasié de vos voies.

6° La crainte d’offenser des amis mondains par trop de rigidité, produit souvent le déclin spirituel.

Si, pour ne pas blesser les sentiments de vos amis, vous les laissez outrager Dieu en votre présence, sans les reprendre, on vous comptera bientôt parmi les chrétiens déchus ; quelques-uns vont même jusqu’à outrager Dieu, et violer ses lois, par condescendance pour des amis sans piété.

7° Si vous négligez ou n’accomplissez que mollement la prière secrète, vous êtes au bord du précipice.

J’ai déjà mentionné cet état comme une preuve de relâchement, c’en est aussi une cause. C’est souvent par là que commence le relâchement. Je mentionnerai le cas de M. Oliphant d’Auburn, dont les mémoires ont été publiés sous le titre de Remarques d’Oliphant. On les trouve chez les libraires, et je désirerais que vous les lussiez tous, car vous verriez qu’elles contiennent beaucoup de choses utiles.

C’était un excellent homme, je l’ai connu très bien. Vous trouverez dans « les Remarques » une lettre qu’il écrivait à son fils, et où il rend compte de son déclin dans la foi. Il dit : « Je pense que j’ai goûté les joies de la piété pendant deux ans, ou deux ans et demi après mon mariage. Alors, il devint évident que j’avais perdu presque toute douce communion avec Dieu. Je m’étais relâché beaucoup dans la prière secrète, je ne prenais plus garde à moi, et j’allais devenir une proie facile pour le péché. Je commençais à fréquenter des compagnies frivoles, et par conséquent à ne plus respecter le dimanche comme je le faisais auparavant. Les soucis du monde m’accablaient, je cherchais un appui dans lequel je savais déplaire à Dieu. Ma conscience me tourmentait souvent, mais je conservais encore la forme de la prière avec ma femme et mes enfants. Mon père spirituel, M. Thomas Wills, mourut. Son successeur ne me plaisait point. Je me mis à courir çà et là le dimanche. Mes oreilles étant devenues chatouilleuses, je désirai la variété de la prédication et je la recherchai à mon grand dommage. Mon exemple fut pernicieux à ma, femme et à mes enfants, et je me laissai entraîner à la mode et aux plaisirs du monde. Je ne pouvais voir clairement combien j’étais déchu de la grâce. Mais je m’étais tellement écarté de la route que je n’avais plus le courage de retourner ».

Vous remarquerez ici que le point de départ fut un manque de ferveur dans la prière. Il en est souvent ainsi. On commence par être plus court dans sa prière, puis moins fervent, moins assidu. Alors, moins on prie, moins on désire de prier. Une prière courte sera suivie d’une autre plus courte encore, jusqu’à ce qu’il soit difficile d’y remédier. Le seul moyen, c’est de résister aux premières tentations, et de s’alarmer dès l’entrée de la voie. Dès que vous voyez que vous avez une disposition à vous relâcher, fermez la porte et arrêtez-vous, autrement vous aurez bientôt mérité le nom de « chrétien déchu ».

8° La négligence de la lecture de la Bible, c’est aussi non-seulement un signe, mais une cause de relâchement.

Quiconque possède une Bible, ne peut avoir de piété qu’à la condition de la lire, et s’il la lit négligemment, il sera bientôt tombé. Il est étonnant de voir combien il y a peu de vraie connaissance de la Bible dans l’Église. Cela prouve combien peu on la lit, combien peu on y croit réellement, combien peu on se soucie de son contenu, combien peu on l’accepte comme la parole de Dieu.

9° Le manque de parfaite probité est une autre cause principale de relâchement. Le manque de parfaite probité minera infailliblement votre piété. Si vous vous permettez d’être trop habile dans vos affaires, de prendre avantage sur les autres en quoi que ce soit, vous vous relâcherez ; vous ne devez manquer à la probité à aucun degré. Soyez toujours aussi honnête que si vous ne deviez pas voir le lendemain, ou vous ne pouvez vous tenir ferme dans la piété.

Presque tous ceux qui font profession de piété dans les grandes villes tombent dans la tiédeur. Il est très rare de trouver dans cette ville quelque esprit de prière ; je m’explique. Il y a une foule de gens qu’on appelle des hommes de prière et qui sont en effet de bonnes personnes, mais qu’on leur parle de la prière comme la Bible en parle, ils ne la comprendront pas ; ils vous feront mille questions insignifiantes qu’ils ne penseraient jamais à faire s’ils en savaient quelque chose par expérience. En cette matière on ne sait rien en théorie quand on n’a pas l’expérience ; et la raison du peu de piété vraie et pure qu’on trouve à New-York, c’est qu’une grande partie de l’église se permet quelque genre d’iniquité qui ruine la piété.

Ils font de petites choses qui ne sont pas complètement honnêtes. Je sais qu’ils ne veulent pas qu’on les appelle déshonnêtes. On dit que tout le monde le sait, etc. Mais c’est une chose déshonnête, et il n’est pas vrai de dire que tout le monde le sait ; si tout le monde le savait, ils ne le feraient pas, ils ne seraient pas tentés de le faire. Ainsi quand un homme fait un article un certain prix, et qu’ensuite il le laisse pour moins, montrant par là qu’il l’estimait au-dessus de sa valeur, il vous dira qu’il ne s’attend pas à ce que personne le prenne au premier prix.

Mais je lui demande : Si quelqu’un vous offre le prix que vous lui demandez, ne le prendrez vous pas ? Si quelqu’un suppose que vous êtes un honnête homme qui ne veut pas surfaire, prendrez-vous ce qu’il vous offre ?  Ou bien lui direz-vous ouvertement que vous aviez l’intention de le tromper en lui surfaisant votre article, si vous l’aviez trouvé assez ignorant et étourdi pour le duper ? Ou bien enfin lui direz-vous : je vous rabattrai quelque chose, je ne vous surfaisais que parce que je comptais que vous marchanderiez ; et voudriez-vous, dans ce cas, abaisser l’article à sa juste valeur ?

J’ai été étonné de ce que j’ai vu moi-même parmi ceux qui font profession de piété. J’ose à peine offrir à un homme le prix qu’il veut me vendre une chose, j’ai peur qu’il ne demande plus qu’il ne faut, et je déteste d’offrir moins, pour ne point paraître désirer d’obtenir la chose à prix réduit. Eh bien ! en refusant ainsi de marchander, j’ai souvent trouvé que je payais les choses le double de leur valeur. On peut dire que c’est chose généralement convenue. Supposons-le.

Supposons qu’il est généralement convenu que ceux qui font profession de piété peuvent boire, jurer, fréquenter les mauvais lieux. La chose en vaudra-t-elle mieux ? sera-t-elle sanctifiée pour cela ? Mais ici l’acheteur est aussi fautif que le vendeur. Voici un chaland qui entre, il demande le plus bas prix d’un article, et’ quand on le lui a dit, il ne veut pas le donner et offre moins encore.

Eh bien, quoique vous ayez mis la chose au plus bas prix qu’il vous est possible de la vendre, pour ne point perdre sa pratique, vous la lui donnez pour ce qu’il offre. Dans ce cas, il pèche en vous tentant, s’il connaît la valeur de l’article, et vous péchez vous-même en y consentant, car vous l’engagez à marchander et à agir de la même manière avec vous une autre fois.

Penser qu’on peut manquer un peu à la probité et jouir encore de la présence de Dieu est une déception. Quiconque commence à aller en biaisant est un infâme hypocrite, ou bien il ne manquera pas de déchoir. Les églises de cette ville ne pourront jamais jouir d’une piété solide, agir vigoureusement, connaître la puissance de la prière, tant qu’elles ne seront pas réformés sur ce point.

Des personnes professant la piété doivent avoir assez de conscience pour être honnêtes, assez de foi pour croire au jugement à venir, et pour croire que Dieu fait attention à toutes ces petites ruses, à tous ces mensonges qu’elles font derrière leur comptoir. Vous n’aurez jamais beaucoup de piété à New-York, si vous n’amendez pas votre voie. Entrez dans cette boutique, entendez ce chrétien surfaisant une chose, et rabattant, rabattant encore, parce qu’il a affaire à une pratique difficile. Je note ce chrétien comme déjà déchu. Il n’est pas honnête, il ne fait point les affaires de Dieu ; il n’agit point comme un de ses serviteurs ; ce n’est point pour Dieu qu’il spécule, c’est pour lui. Dieu n’exige pas qu’il use de fraude dans son commerce. Toutes ces personnes seront rassasiées de leurs voies.

10° L’avarice est une source féconde de relâchement.

L’avarice est une idolâtrie. Celui qui retient son argent plus qu’il ne doit ne marche pas seulement à la pauvreté dans les choses extérieures, mais il court à la langueur et à la pauvreté spirituelles : Rien n’est plus capable de tuer la piété. Ces sortes de chrétiens sont les plus difficiles à réveiller ou à tenir réveillés. Montrez-moi un homme qui saisit la richesse à main serrée, et vous n’avez pas besoin d’attendre qu’il avance jamais beaucoup dans la piété.

Un ministre qui aime l’argent n’est bon à rien. Il n’est d’aucune utilité comme ministre jusqu’à ce qu’il ait étouffé sa passion. Ne mettez point un homme qui aime l’argent à la charge d’ancien. Vous feriez aussi bien d’y nommer le diable qu’un avare. Il ne fera pas seulement du mal, il empêchera l’église d’avancer. Si vous avez de tels anciens, je vous engage à vous en défaire le plus tôt possible. Ils sont tombés, et resteront toujours à la même place dans le chemin. Dieu défend expressément d’élire pour diacres des hommes « portés au gain déshonnête » : Une église qui tolère de tels directeurs ne prospérera jamais.

11° Une autre cause fréquente de relâchement, c’est le manque de véracité parfaite et de sincérité dans la conversation.

On n’appelle pas cela mensonge, mais cela y ressemble si fort, que je ne sais y trouver un autre nom. Celui-là n’a pas la conscience nette qui a l’habitude d’exagérer, de colorer, de chercher le merveilleux dans ses récits. Il se relâchera. Le seul moyen d’y aviser, c’est de dire la vérité pure et simple, avec autant de soin que vous le feriez sous la responsabilité du serment, et sous la pensée que Dieu est attentif aux paroles de votre bouche. Que votre conversation soit oui, oui, non, non ; ce qui se dit de plus vient du malin.

12° L’habitude de faire des rapports.

Montrez-moi un homme ou une femme qui aime à écouter et à répéter un secret, je vous le montrerai déjà déclinant, et allant de mal en pis, à moins qu’il ne se repente. Quiconque aime à rapporter le premier les nouvelles vivra et mourra déchu, à moins qu’il ne se corrige à cet égard.

13° La légèreté.

C’est encore une cause si évidente de relâchement, que je n’ai pas besoin de m’y arrêter.

14° L’intempérance dans la manière de vivre produit le même résultat.

Je ne parle pas seulement ici de l’usage des liqueurs fortes, mais de tout excès dans le manger et dans le boire. Je ne parle point de ceux qui restent à table après dîner et qui boivent verre après verre, jusqu’à ce que le vin les échauffe. Il est trop évident que celui qui fait cela est déchu. Mais je parle de ceux qui mangent assez pour émousser leurs sentiments et engourdir leur esprit, au point qu’ils ne sont plus après dîner légers et actifs comme auparavant. Celui qui se donne cette liberté ne manquera pas de décliner. Montrez-moi un homme qui sort de table plus disposé à dormir qu’à prier. Il est déjà sur la voie de l’intempérance, et il ne se conservera pas fidèle. — Même si sa nourriture est frugale, il ne peut se permettre ces excès sans tomber dans le relâchement. Il est intempérant.

C’est ainsi que Dieu le voit.

III. Quelques-unes des conséquences du déclin dans la foi.

1. Les chrétiens déchus sont les gens les plus malheureux du monde.

Plusieurs ont su ce que c’est que jouir de Dieu, mais maintenant ils ne jouissent ni de Dieu ni du monde. Ils sont partout loin de chez eux. Malheureux quand ils se lèvent et malheureux quand ils se couchent, ils sont comme l’oiseau qui ne sait où se poser : ils ont trop de religion pour jouir du monde, et trop du monde pour jouir de Dieu. — Vous qui êtes dans cette position, vous savez bien que je dis vrai. Vous êtes rassasié de vos voies.

2. Ils sont les plus coupables des hommes.

A. Leur caractère s’aigrira. Ces personnes sont toujours de mauvaise humeur. Elles sont en scandale aux pécheurs qui les environnent : Si c’est un négociant, à ses commis, si c’est une femme, à ses domestiques.

B. Ils sont plus coupables, parce qu’ils ont une connaissance plus claire du devoir. La responsabilité croît avec la connaissance du devoir, comme on sait. Et comme les chrétiens déchus ont plus de lumière, ils ont aussi plus de culpabilité.

C. Ils pèchent contre des devoirs particuliers. Ils ont senti par expérience le bonheur du pardon des péchés, ils savent ce que c’est que d’éprouver l’amour de Dieu répandu dans le cœur. Quand un tel homme se relâche, son péché est infiniment aggravé.

D. Ils ont rompu une alliance, et cela augmente encore leur culpabilité. Ils ne sont pas seulement sous la responsabilité de la loi de Dieu, ils sont parjures. Faire profession de piété, recevoir la communion, c’est contracter alliance avec Dieu. Se relâcher, c’est violer son serment ; aux yeux de Dieu, c’est un parjure.

E. Ils font du tort à la piété elle-même. En courant après le monde, après ses amusements, ses honneurs, ses richesses, ils semblent dire aux inconvertis : « Nous avons essayé de la piété, et nous avons trouvé que c’est vous qui êtes dans le vrai. La piété ne suffit pas seule. Nous retournons au monde pour en jouir. C’est le monde qui peut nous rendre heureux ». Ainsi, ils sont traîtres à la cause de Christ. Qui mesurera la culpabilité d’une telle conduite ?

3. Le chrétien déchu se rend lui-même le plus méprisable des hommes.

Des deux côtés on le condamne, des deux côtés on le méprise, et on a raison, car il a abandonné les deux partis. D’abord il a quitté le monde pour se joindre à l’église, puis il a quitté l’église pour revenir au monde. Quelle confiance peut inspirer un tel caractère ? qui peut s’empêcher de le mépriser ? Les incrédules le méprisent ; il ne reprendra jamais son premier rang parmi eux. L’église se défie de lui, et le laisse de côté comme un roseau brisé.

Je sais que les inconvertis loueront quelquefois un homme qui fait profession d’apostasie ; ils l’exaltent et disent : « Nous aimons un chrétien comme cela. Il est conciliant, charitable, libéral, voilà ce que nous aimons ». Mais ils ne sont pas sincères en cela. Un homme fût-il aussi méchant que le démon, s’il est malade, qui enverra-t-il chercher pour prier avec lui ? Un chrétien tombé ou un chrétien persévérant ? Voyez cet homme qui vante les chrétiens relâchés, une autre fois vous l’entendrez les appeler hypocrites et se moquer d’eux : « Jolis chrétiens que ceux-là ; ils aiment le monde aussi bien que moi ». Quoi qu’ils puissent dire, quand l’occasion s’en présente, il est notoire qu’ils ne respectent pas les chrétiens relâchés. Vous vous trompez bien si vous pensez gagner les bonnes grâces du monde en vous conformant à ses voies. On vous méprise, et à bon droit, car il n’est point dans la nature de l’homme de respecter une telle conduite.

4. Ils sont les plus inconséquents des hommes.

Ils ne sont véritablement d’aucun parti. Leur théorie contredit leur pratique, et leur pratique contredit leur théorie. Ils prétendent croire dans leur cœur ce qu’ils démentent notoirement dans leur conduite.

5. Ils sont les plus difficiles à contenter.

Aucune classe d’auditeurs ne trouble autant un ministre. S’il prêche de manière à s’adresser à leur conscience, il blesse leurs sentiments et il trouve en eux de l’opposition. S’il prêche de manière à satisfaire leur goût, alors leur conscience l’accuse, ils n’ont plus de confiance en sa probité ! Vous descendez à leur niveau ; vous avez tort ; une telle manière de prêcher ne peut leur plaire. Vous les pressez sous le poids de la vérité ! Ils murmurent ; vous tombez dans la rudesse, dans les personnalités.

Si vous ne tranchez pas dans le vif, ils savent que c’est mal, et ils diront : « Cela ne peut pas aller ; nous ne serons jamais réveillés par une telle prédication ; le ministre est aussi endormi que nous, nous ne pouvons continuer ainsi ». Ainsi, ils sont mal à l’aise, quelle que soit la prédication. Si le prédicateur temporise pour leur plaire, ils ne lui donneront pas leur confiance ; ils aimeront peut-être qu’il leur plaise ; ils pourront le louer, dire de lui que c’est un grand prédicateur, un homme agréable ; l’élever jusqu’aux nues comme un savant ou comme un orateur ; mais au fond ils ne sont pas satisfaits, car ils savent qu’ils ne peuvent pas raisonnablement attendre, par une telle prédication, quelque chose de bon pour eux-mêmes ou un réveil.

Ils savent que le ministre devrait prêcher différemment ; ils sentent qu’il est nécessaire qu’il prêche différemment, qu’ils ont besoin d’un autre ministre, ou qu’il n’y aura jamais de réveil. Un ministre ne doit, par aucun compromis, ménager les sentiments des chrétiens relâchés ; mais il doit mettre leur cœur à nu, et y verser la vérité brûlante jusqu’à ce qu’il les ait arrachés de leur lit de sommeil et de mort.

6. Très souvent les chrétiens relâchés sont les êtres les plus endurcis qu’on puisse trouver.

Ils sont tellement blasés sur l’Évangile et ses motifs, qu’ils cessent d’en être émus. Vous pouvez soutenir les vérités les plus solennelles et les plus saisissantes, vous pouvez rouler un monde de responsabilités sur leur conscience, qu’ils ne le sentiront point. Et après un certain temps, plus vous vous efforcez de les réveiller, plus ils s’endurcissent, au point qu’il semble impossible de les émouvoir.

7. Ils sont les gens les plus haïssables du monde.

Christ, dans sa lettre à l’Église de Laodicée, emploie un langage qui l’exprime avec énergie : « Plût à Dieu que tu fusses froid ou bouillant ; mais parce que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche (Apocalypse 3 v. 16) ». Dieu semble les détester, il ne peut les souffrir, il menace de les vomir comme la chose la plus détestable.

Chrétien relâché ! Comment oses-tu t’approcher de Dieu avec de tels sentiments ? Peut-être parlé-je ici à quelques personnes qui savent qu’elles sont tombées dans le relâchement. Vous savez que, si vous allez devant Dieu, il vous haïra et vous vomira, il ne peut vous supporter.

8. Ils font beaucoup de tort à la cause de la religion.

Un chrétien relâché lui fait plus de tort qu’un incrédule ; il fait plus pour indisposer contre la religion, pour empêcher la conversion des pécheurs et pour favoriser les desseins du diable qu’aucun homme du monde.

9. Ils sont les plus hypocrites des hommes.

Ils ne servent franchement ni Dieu ni le diable. Ils semblent avoir quitté le diable et ne le servent plus en sincérité de cœur ; ils semblent s’être donnés à Dieu, mais ils ne le servent pas non plus ; ils sont donc de doubles hypocrites, auxquels ni Dieu ni le diable ne peuvent se fier.

10. Si un homme se relâche et continue dans cette voie sans se convertir tôt ou tard.

La chose qu’il redoutait, qui a été l’occasion de son déclin spirituel, lui arrivera. Supposons que ce soit la recherche de la gloire humaine qui le fait s’égarer, c’est un homme politique peut-être, et il se relâche parce qu’il ambitionne une place. Peu à peu vous verrez cet homme décliner en politique et perdre sa place. Dieu le fera tomber d’une manière ou d’une autre dans ses propres filets ; et il sera rassasié de ses voies. Au lieu d’être élevé et soutenu comme il l’espérait, Dieu ne lui a permis de monter que pour le faire tomber de plus haut.

Il désire s’enrichir et il s’éloigne de Dieu en poursuivant la fortune. Aussi vrai qu’il est chrétien, Dieu dissipera sa richesse ; car Dieu estime son âme plus que son bien, et il ne fera pas difficulté de brûler ses possessions, s’il n’y a pas de meilleur moyen de le tirer de là.

S’il se relâche pour ne point déplaire à ses amis ou pour éviter la persécution, vraisemblablement il perdra les affections d’une autre manière. Je pourrais citer, si j’en avais le temps, une foule d’exemples étonnants où les chrétiens relâchés ont été rassasiés de leurs voies. Ils ont fini par perdre entièrement les objets qu’ils avaient préférés à la faveur de Dieu, et par souffrir les maux qu’ils redoutaient plus que sa malédiction et sa colère.

11. Si vous continuez dans la voie du relâchement, vous pouvez vous attendre que Dieu vous laissera tomber dans des fautes et dans des disgrâces qui seront pour toute votre vie une source de tourments et d’épreuves.

J’ai connu des hommes qui sont tombés dans le relâchement pour devenir riches. Eh bien ! Ils se sont endettés, ils ont fait faillite, et ils sont morts pleins de troubles et de remords. J’ai même connu un homme, peut-être vit-il encore, qui, pour satisfaire l’ambition d’un fils incrédule, s’est jeté dans des spéculations qui ont commencé par ruiner sa piété ; puis il a échoué dans ses entreprises, il a fait banqueroute, et il est tombé dans une mer de troubles qui le tourmenteront jusqu’au jour de sa mort. Voilà ce qu’on appelle être rassasié de ses voies.

Quelquefois, quand le déclin spirituel est causé par un attachement idolâtre pour une femme ou pour un enfant, Dieu nous ôte tout d’un coup le désir de nos yeux. Et tout cela parce qu’il est fidèle. Il voit qu’un de ses enfants s’appuie sur une idole, alors il étend la main et brise l’idole, plutôt que de le laisser vivre et mourir dans le péché et aller en enfer.

Remarques additionnelles.

1° Pour se garder du relâchement spirituel, les nouveaux convertis n’ont pas d’autre moyen que de veiller sur les premiers commandements.

Le relâchement, comme l’intempérance, vient graduellement, d’une manière presque insensible et cachée. On ne commence jamais une vie d’ivrogne les yeux ouverts et avec l’intention de le devenir. D’abord, peut-être, on prend un verre de vin dans un jour public ; peu à peu on veut avoir des liqueurs dans sa maison pour traiter ses amis, ou pour les prendre avec des choses amères ou comme une médecine.

Bientôt on en prendra quelques gouttes après dîner pour aider la digestion, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on soit devenu ivrogne sans se douter du danger. Sur cent ivrognes, quatre-vingt-dix-neuf ont commencé ainsi. C’est souvent de la même manière qu’on devient un chrétien déchu peu à peu. On n’a pas l’intention de se relâcher, on fait le premier pas sans savoir où il nous conduira : un premier en amène un second, et ainsi de suite. Il n’y a de sécurité que dans l’adoption du principe de l’ abstinence du péché. Éloignez ces petites choses, comme on les appelle, qui ouvrent la voie.

Si l’on commence à se permettre une de ces petites choses, on est perdu. On peut continuer à garder l’apparence de la piété, mais sans en avoir la force, et l’on se dissimule le fait qu’on est déchu aux yeux de Dieu. Voyez cette femme ; si vous pouviez écouter à la porte de son cabinet, vous seriez bientôt convaincu qu’elle n’a plus la moitié de sa première ferveur. Elle a conservé très exactement la forme de la prière secrète, mais le cœur n’y est plus. Elle prie en secret ? Non, elle se moque de Dieu en secret : Elle est déchue.

2° Vous voyez que le devoir des membres de l’église est de veiller sur les nouveaux convertis avec amour, et de les mettre en garde contre les premiers symptômes du relâchement.

Ils doivent veiller sur eux comme une mère veille sur son petit enfant, de peur qu’il n’approche trop près d’un lieu où il pourrait tomber. Regardez autour d’eux ; et si vous les voyez sur les bords d’un précipice, criez-leur : « Garde à vous ! n’approchez point de ce bord ; l’enfer est là ! » Demandez-leur instamment et souvent : Priez-vous avec autant d’assiduité et de ferveur qu’auparavant ? Lisez-vous autant votre Bible que vous le faisiez ? » Prenez-les sous votre garde et préservez-les ainsi des chutes.

3° Nous avons un grand sujet de louer Dieu pour tout ce qu’il fait pour son peuple quand il s’éloigne de lui.

Il le châtie de sa vergé pour le faire revenir. Il dit : « S’ils violent mes statuts, et s’ils ne gardent pas mes commandements, je visiterai leur transgression avec la verge et leur iniquité avec le fouet. Néanmoins mes compassions ne se départiront point de lui pour toujours, et ma fidélité ne lui manquera pas (Psaume 89 v. 31 et 32) ».

4° Si vous êtes déchu, ou si vous faites profession de piété, et que vous ayez ces caractères, si Dieu ne vous châtie pas, et si vous continuez à prospérerai est à craindre pour vous que vous ne soyez fort éloigné de lui. Vous avez grand sujet de craindre que vous n’ayez jamais été un enfant de Dieu ; que vous n’ayez jamais connu son amour, mais que vous ne soyez un hypocrite placé sur le chemin de l’enfer. Combien de temps êtes-vous resté dans cet état ? Depuis combien de temps êtes-vous déchu de votre premier amour ? S’il y a longtemps, et si vous n’avez point souffert de châtiment, il est à craindre que vous ne soyez qu’un hypocrite. Dieu est fidèle et il châtie ses enfants qui se retirent de lui. Il a promis de le faire, et il n’y manquera pas.

Ou bien, Dieu vous a-t-il châtié ? S’il en est ainsi, repentez-vous avant qu’il vous châtie davantage. N’attendez pas qu’il vous châtie à la mort, ou qu’il vous laisse tomber dans les filets du diable ou dans quelque grand péché qui vous humilie et vous tourmente durant toute votre vie.

Reviens, ô chrétien déchu ! Reviens à Dieu. Cherche Sa face, renonce au péché, et il te relèvera de tes chutes, il pardonnera tes transgressions et il bénira ton âme.

 

Arthur KatzRéférence : « Discours sur les réveils religieux », par Charles Finney.
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