Études sur la Parole.17

Études sur la Parole.17

Lévitique chapitre 4 à 7 - Le livre du Lévitique nous enseigne comment on s’approche de Dieu, envisagé comme demeurant dans le sanctuaire, soit quant aux moyens par lesquels on peut s’approcher, soit quant à l’état dans lequel on doit être pour le faire.

Lévitique chapitre 4 à 7.

Nous arrivons maintenant aux sacrifices qui ne sont pas de bonne odeur ; aux sacrifices pour le péché et pour le délit. Ils se ressemblent quant à leur principe général ; mais ils diffèrent dans leur caractère et dans leurs détails, comme nous aurons l’occasion de le montrer.

Signalons d’abord un principe très important. Les sacrifices dont nous avons parlé jusqu’ici, ceux de bonne odeur, nous présentaient un trait caractéristique, savoir l’identification de celui qui les offrait avec la victime. Cette identification était exprimée par l’imposition des mains de l’adorateur sur la tête de la victime. Dans ces sacrifices, l’adorateur se présentait comme apportant une offrande ; que ce fût Christ, ou un homme conduit par l’Esprit de Christ, et identifié ainsi avec Lui en se présentant à Dieu, il venait de sa libre volonté, et était identifié, comme adorateur, avec l’acceptabilité et l’acceptation de l’offrande.

Le même principe d’identification avec la victime, par l’imposition des mains, se retrouvait dans le sacrifice pour le péché ; mais ici, celui qui offrait la victime se présentait, non comme adorateur, mais comme pécheur ; non comme étant net pour avoir communion avec le Seigneur, mais comme étant coupable ; et, au lieu qu’il fût identifié avec l’acceptabilité de la victime (quoique cela devînt vrai plus tard), celle-ci était identifiée avec le péché et la non acceptabilité de celui qui l’offrait ; elle était faite péché pour lui, et traitée en conséquence. Tel était absolument le cas, lorsque le sacrifice était purement et simplement un sacrifice pour le péché. J’ai dit : « Quoique cela devînt vrai plus tard », parce que, dans plusieurs des sacrifices pour le péché, une certaine partie des sacrifices les identifiait avec l’acceptation de Christ, qui ne pouvait jamais être perdue de vue dans Celui qui réunissait en sa personne la vertu de tous les sacrifices. La distinction entre l’identification de la victime avec le péché du coupable et l’identification de l’adorateur avec l’acceptation de la victime, marque très clairement la différence qu’il y a entre ces sacrifices, et le double aspect de l’œuvre de Christ.

J’en viens maintenant aux détails : Il y avait quatre classes ordinaires de sacrifices pour le péché et pour le délit, puis, deux sacrifices spéciaux très importants, dont nous parlerons plus tard. Il y avait d’abord des péchés qui violaient la conscience naturelle, des choses qui devenaient mauvaises à cause des ordonnances de l’Éternel (telles que la souillure, par exemple, qui rendait l’adorateur inadmissible), ensuite d’autres choses encore qui avaient un caractère mélangé de péché et de délit et étaient désignées par ces deux noms ; en troisième lieu il y avait des torts faits à l’Éternel dans ses choses saintes ; et enfin des torts envers le prochain par manque de parole, etc. La première classe se trouve au chapitre 4 ; la seconde qui en dépend, va jusqu’au verset 13 du chapitre 5 ; la troisième, depuis le verset 14 jusqu’au verset 19 ; la quatrième est contenue dans les sept derniers versets de ce chapitre 5. Les deux autres exemples remarquables de sacrifice pour le péché étaient le jour des propitiations au chapitre 16, puis la génisse rousse, au chapitre 19 des Nombres ; ils demandent un examen particulier.

Les circonstances du sacrifice pour le péché étaient simples : il est évident que si le souverain sacrificateur et le peuple avaient péché, toute communion avec l’Éternel était interrompue. Il n’était plus question seulement de rétablissement de la communion individuelle, mais de rétablissement de la communion du peuple tout entier avec Dieu ; il ne s’agissait pas de la formation d’une relation avec Dieu (le jour des propitiations l’effectuait), mais du rétablissement de la communion interrompue. C’est pourquoi l’on faisait, par sept fois, aspersion du sang devant le voile, pour le rétablissement parfait de cette communion, et l’on mettait aussi le sang sur les cornes de l’autel des parfums. Lorsqu’il s’agissait d’un péché individuel, la communion du peuple, en général, n’était point interrompue, mais celui qui avait péché perdait la jouissance de la bénédiction ; on faisait aspersion, par conséquent, non pas à l’autel des parfums, lieu où le sacrificateur s’approchait, mais à l’autel des holocaustes où venait le simple Israélite.

L’efficace de l’offrande de Christ pour le péché est nécessaire ; mais l’offrande a été faite et accomplie une fois pour toutes, et pour toutes les fautes. La communion de l’Église comme corps d’adorateurs, quoique défectueuse et entravée, n’est pas interrompue par le péché individuel ; mais lorsque celui-ci est connu, le rétablissement de la communion devient nécessaire et le sacrifice est requis (1). Nous savons que le Seigneur punit parfois toute la congrégation, lorsque le péché reste caché, comme nous le voyons pour Acan. « Israël a péché », dit l’Éternel, mais c’est Acan seul qui souffre quand le péché est dévoilé et jugé, puis la bénédiction revient, quoique avec beaucoup plus de difficulté qu’auparavant. La vérité est que Celui qui sait comment unir le gouvernement général avec le jugement particulier, même lorsque la fidélité générale existe, met en évidence le péché individuel, ou ne le permet pas (cas encore plus élevé et plus précieux), et, d’un autre côté, peut se servir du péché d’un individu comme moyen de châtier l’ensemble de son peuple.

1. Seulement souvenons-nous toujours qu’en Christ, la chose a été accomplie une fois pour toutes. Nous n’avons qu’une ombre des choses à venir, et dans certains points, comme celui-ci, un contraste, contraste pleinement développé au chapitre 10 de l’épître aux Hébreux. Dans cette épître, cependant, ce n’est pas la restauration après la chute, mais la purification à perpétuité de la conscience, qui remplace la répétition des sacrifices. Le rétablissement de la communion après la chute se trouve en 1 Jean 2 v. 1 et 2, fondé sur la présence du Juste devant Dieu, pour nous, et sur la propitiation accomplie.

Il me paraît en effet bien clair que, dans le cas dont nous venons de parler, si l’occasion du châtiment était évidemment le péché d’Acan, Israël avait montré une confiance dans la puissance humaine, qui devait être châtiée et manifestée, aussi vaine dans ses résultats que la puissance divine s’était montrée entièrement suffisante à Jéricho. Quoi qu’il en soit, les détails du sacrifice pour le péché prouvent clairement que Dieu ne laisse rien passer ; il peut tout pardonner et tout purifier, mais il ne peut rien laisser passer. Le péché, caché aux yeux de celui qui le commet, n’est point caché à Dieu ; et pourquoi l’est-il à l’homme, si ce n’est parce que la négligence, fruit du péché, a obscurci son intelligence spirituelle et sa vigilance ?

Chez ceux qui s’approchent de lui, Dieu ne juge pas du péché selon ce qui convient à l’homme, mais selon ce qui convient pour Lui. Il demeurait au milieu d’Israël ; donc Israël devait être jugé selon ce qui convenait à Sa présence : nos privilèges sont la mesure de notre responsabilité. Un homme n’admet dans sa société que les personnes qui lui conviennent, et, ce qui serait indifférence à leurs péchés, il n’y veut pas les gens vils et corrompus auxquels il convient d’en agir ainsi. Dieu profanerait-il donc seul sa présence en agissant d’une autre manière ? Tout le mal dans lequel la corruption de l’homme l’entraîne, trouverait-il sa sanction devant Dieu ? Non ; il faut que Dieu (pour nous rendre heureux par sa présence) juge le mal, tout le mal, selon cette présence, pour l’en exclure absolument. Si la stupidité morale, qui est l’effet du péché, nous a rendus ignorants de son existence en nous, faut-il que Dieu devienne aveugle, parce que le péché nous a aveuglés, nous ? Faut-il que Dieu se déshonore, rende d’autres personnes malheureuses, rende universellement impossible toute joie sainte, même dans sa présence, afin de laisser le mal se faire impunément ? Non, cela est impossible, Dieu juge tout.

Dieu n’ignore rien, et le mal, si bien caché qu’il puisse être pour nous, est toujours le mal pour lui. « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire ». Il peut avoir compassion, éclairer par son Esprit, préparer un moyen de s’approcher de lui, en sorte que le plus grand pécheur puisse venir à lui ; mais tout cela ne change en rien son jugement du mal : « Le sacrificateur fera propitiation pour lui, pour son erreur qu’il a commise sans le savoir ; et il lui sera pardonné. C’est un sacrifice pour le délit ; certainement il s’est rendu coupable envers l’Éternel  (Lévitique 5 v. 18 et 19) ».

Nous avons maintenant à faire remarquer, dans les sacrifices pour le péché, certaines différences dont le détail est plein d’intérêt pour nous.

Les corps des victimes qui concernaient le peuple tout entier, ou le souverain sacrificateur (ce qui revenait au même, car, dans l’un et l’autre cas, la communion du peuple tout entier était interrompue), étaient brûlés hors du camp ; ayant été faits péché, ils étaient, comme tels, portés hors du camp ; tandis qu’il n’en était pas ainsi pour les sacrifices faits par feu et qui étaient de bonne odeur, comme nous avons eu l’occasion de le voir. La victime pour le péché était sans tare, et la graisse en était brûlée sur l’autel ; mais, le coupable ayant confessé ses péchés sur la tête de la victime, celle-ci était considéré comme portant ces péchés, et, faite péché par Dieu, était portée hors du camp. « C’est pourquoi aussi Jésus », dit l’apôtre, « afin qu’il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte  (Hébreux 13 v. 12) ». Il en était toujours ainsi quand le sang était porté pour le péché dans le sanctuaire.

L’un des sacrifices, dans le détail duquel je n’entrerai que plus loin, celui de la génisse rousse, en Nombres 19, était envisagé d’une manière abstraite et absolue comme péché : la victime était égorgée et brûlée, graisse et sang, et tout le reste, hors du camp, après qu’une partie seulement du sang avait été répandue à la porte du tabernacle.

Dans les trois autres sacrifices qui concernaient le peuple tout entier, les corps des victimes étaient, il est vrai, brûlés hors du camp ; mais leur rapport avec l’acceptation parfaite de Christ s’offrant lui-même, était maintenue par l’acte de brûler la graisse sur l’autel des holocaustes. Ces sacrifices nous montrent ainsi, dans sa signification parfaite, comment Il a été réellement fait péché, tout en étant Celui qui n’a pas connu le péché, et dont l’offrande, dans les plus intimes pensées de son être, et dans sa nature même a été trouvée, sous l’épreuve du jugement de Dieu, parfaitement agréable. Mais, quoique la graisse fût brûlée sur l’autel pour maintenir le caractère général et l’unité du sacrifice de Christ, tout en présentant le but de la diversité dans les types, ce sacrifice n’est point appelé une « bonne odeur à l’Éternel ».

Il y avait toutefois une différence entre l’un des derniers sacrifices dont j’ai parlé, celui du grand jour des propitiations, et les deux autres sacrifices mentionnés au commencement de Lévitique 4. Dans le sacrifice du grand jour des propitiations, le sang était porté au dedans du voile, car ce sacrifice était le fondement de tous les autres sacrifices, de toute relation entre Dieu et Israël, et rendait possible la demeure de Dieu au milieu du peuple, en sorte qu’il pût recevoir les autres sacrifices. Son efficace durait toute l’année, pour nous, « à perpétuité », comme dit l’apôtre dans l’épître aux Hébreux. Sur ce sacrifice étaient basés tous les rapports de Dieu avec le peuple. C’est pourquoi le sang en était répandu sur le propitiatoire qui couvrait l’arche de l’alliance, afin qu’il fût toujours sous les yeux de Celui dont l’arche devenait par là le trône de grâce aussi bien que de justice. En vertu du sacrifice, Dieu demeurait ainsi au milieu du peuple, quelque léger et rebelle qu’il fût.

Telle est donc l’efficace du sang de Jésus. Il est placé pour toujours sur le propitiatoire ; à jamais efficace comme fondement de nos relations avec Dieu. Les autres sacrifices pour le péché étaient destinés à maintenir ou à rétablir la communion des personnes qui se trouvaient dans ces relations. C’est pourquoi, en Lévitique 4 v. 1 à 21, on aspergeait de sang l’autel des parfums, symbole de l’exercice de cette communion, tandis que le reste du sang était répandu, comme d’habitude dans les sacrifices, sur les cornes et au pied de l’autel des holocaustes, lieu du sacrifice agréé ; le corps, comme nous l’avons dit plus haut, était brûlé. Dans les offrandes pour le péché ou le délit d’un individu, la communion du peuple n’était pas directement en question, ou interrompue ; mais l’individu était privé de la jouissance de cette communion.

C’est pourquoi l’autel des parfums n’était pas souillé ou rendu impropre, pour ainsi dire, à son usage ; au contraire, on en usait continuellement. Le sang de ces sacrifices était mis, par conséquent, sur les cornes de l’autel des holocaustes, qui était toujours le lieu d’accès individuel auprès de Dieu. Là, par Christ et par l’efficace de son sacrifice offert une fois, toute âme peut, individuellement, s’approcher de Dieu ; et étant ainsi acceptée, elle jouit de toute la bénédiction et de tous les privilèges dont l’Église universelle est continuellement en possession. Mais pour nous, le voile est déchiré, et quant à la conscience de péchés devant Dieu, nous sommes rendus parfaits à perpétuité. Si nous souillons nos pieds dans notre marche, le lavage d’eau, par la parole, rétablit la communion de nos âmes.

Une autre particularité des péchés individuels, était que le sacrificateur qui offrait le sang mangeait la victime. La plus parfaite identité existait ainsi entre le sacrificateur et la victime représentant le péché de celui qui l’offrait. Christ est sacrificateur et victime à la fois ; et l’acte du sacrificateur, mangeant la victime pour le péché, nous montre comment Christ en a fait son péché. Seulement, ce qui nous est représenté dans ce type, fut effectué d’abord en Christ, comme victime ; sa sacrificature vient ensuite.

Cet acte de manger la victime nous présente le cœur de Christ prenant notre cause, quand nous tombons ; non pas seulement le péché mis sur lui par substitution, quoique ce soit alors que son cœur a pris notre cause. Mais il prend souci de ses brebis.

Le sacrificateur n’avait pas commis le péché ; au contraire, il en avait fait l’expiation par le sang dont il avait fait aspersion ; mais il s’identifiait complètement avec le péché. Ainsi, pour nous donner la plus complète consolation, Christ qui est sans tache, et qui a fait l’expiation, s’identifia avec toutes nos fautes et tous nos péchés, comme l’adorateur, dans le sacrifice de prospérités, était identifié avec l’acceptation de l’offrande. Seulement, maintenant, son sacrifice unique ayant été offert une fois pour toutes, c’est comme « avocat » auprès du Père qu’il en est occupé. Le sacrifice et l’aspersion du sang sont des faits accomplis qui ne seront jamais renouvelés, et ils sont le fondement de son service.

La graisse était brûlée sur l’autel, où le sacrificateur était identifié avec le péché, qui pesait sur celui qui offrait la victime, mais était transporté sur celle-ci. Le péché était, pour ainsi dire, perdu et ôté dans le sacrifice. Celui qui venait à Dieu, s’approchait avec la confession et l’humiliation, mais, par rapport à la coulpe et au jugement, le sacrificateur prenait le péché sur lui. L’expiation ayant été faite, le péché n’arrivait pas jusque devant le tribunal de Dieu, de manière à affecter la relation entre Dieu et celui qui avait péché. Cependant ici, c’est-à-dire sous la loi, il y avait répétition perpétuelle du sacrifice.

La communion était rétablie par l’acceptation de ce dernier. Le péché qui empêchait la communion était complètement ôté, ou ne servait qu’à renouveler (le cœur étant humilié jusque dans la poussière, et annihilé devant la bonté de Dieu) la communion fondée sur la grâce, devenue infiniment plus précieuse, et établie sur le sentiment renouvelé des richesses et de la sécurité de cette médiation exposée ici typiquement. Cette médiation, Christ l’a accomplie, une fois pour toutes, à perpétuité pour nous, comme sacrifice. Il l’exerce efficacement, par rapport aux bénédictions qui en découlent, continuellement dans le ciel, non pas pour changer la pensée de Dieu envers nous, mais pour assurer, en dépit de nos misères et de nos fautes, notre communion et notre jouissance actuelles, dans la présence, la gloire, et l’amour de Celui qui ne change pas (1).

1. On trouve dans le Nouveau Testament quelques points qu’il est bon de remarquer ici. L’épître aux Hébreux montre le chrétien marchant ici-bas dans la faiblesse et les épreuves, mais rendu parfait pour toujours par l’œuvre de Christ, n’ayant plus aucune conscience de péchés, la sacrificature étant exercée, non pour rétablir la communion, mais pour nous faire trouver grâce et secours. La première épître de Jean parle de communion avec le Père et avec le Fils : chaque péché interrompt cette communion ; Christ est notre avocat auprès du Père pour la rétablir. L’épître aux Hébreux traite de l’accès auprès de Dieu, au dedans du voile, où nous entrons avec hardiesse, avec une conscience parfaite ; aussi, elle ne parle ni de chute ni de relèvement, et ne parle pas du Père. Le sujet de l’épître de Jean étant la communion, il y est question de l’état présent de l’âme. Il est si vrai que l’épître aux Hébreux nous montre notre position, que le relèvement y est présenté comme impossible après une chute. Pendant que le tabernacle était debout, on ne pouvait pas entrer au dedans du voile. Une position pareille n’était pas révélée ; la sacrificature et la communion, en tant qu’on en pouvait jouir alors, étaient comme mêlées ensemble ; le Père était inconnu.

Il reste à observer quelques circonstances intéressantes. Il est remarquable que rien n’était plus marqué du sceau de la sainteté, d’une complète et réelle séparation pour Dieu, que le sacrifice pour le péché. Dans les autres sacrifices, nous trouvons une parfaite acceptation, un parfum de bonne odeur, et quelquefois aussi nos gâteaux de pain levé y sont associés ; cependant tout avait lieu, pour ainsi dire, dans les délices que Dieu prend en ce qui est parfait et infiniment excellent, lors même que le péché et le jugement y sont représentés. Mais ici, dans le sacrifice pour le péché, la plus stricte et la plus positive sanction de sainteté était imposée (Lévitique 6 v. 19 à 21). Rien, dans toute l’œuvre de Jésus, ne marquait autant son entière et parfaite séparation pour Dieu, sa sainteté positive, que l’acte de porter le péché. Celui qui n’a pas connu le péché, pouvait seul être fait péché ; et l’acte de tout prendre sur lui (acte qui dépasse notre conception, et dans lequel Dieu est parfaitement glorifié) était lui-même la plus absolue mise à part pour Dieu, que l’on puisse concevoir. C’était la consécration totale de lui-même, quoi qu’il en pût coûter, à la gloire de Dieu, qui ne pouvait, en effet, rien accepter d’autre.

 La victime a dû être aussi parfaite que l’acte d’offrande volontaire. Comme sacrifice pour le péché, Christ est spécialement saint ; comme sacrificateur présent devant Dieu, et faisant intercession, il est aussi « saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, élevé plus haut que les cieux ». Mais l’acte de porter le péché était si réel que celui qui conduisait le bouc Azazel (Lévitique 16), avant de le laisser aller, et celui qui recueillait les cendres de la génisse rousse et répandait l’eau de séparation (Nombres 19), étaient souillés jusqu’au soir, et devaient se laver pour rentrer dans le camp. Ainsi, ces deux grandes vérités, dans le sacrifice de Christ pour le péché, nous sont distinctement présentées en type dans les sacrifices lévitiques. Comment concevoir une plus grande séparation pour Dieu, que l’offrande faite de lui-même par Christ comme victime pour le péché ? D’autre part, si Christ n’avait pas réellement porté toute l’iniquité de nos péchés, il n’aurait pas pu les ôter réellement dans le jugement de Dieu.

Bénissons à jamais le nom de Celui qui a fait ces choses ; et puissions-nous apprendre à connaître toujours davantage la perfection dans laquelle il s’est offert en les accomplissant.

Nous avons donc, au chapitre 1, Christ dans son dévouement jusqu’à la mort ; au chapitre 2, Christ dans la perfection de sa vie de consécration à Dieu ; au chapitre 3, Christ, base de la communion du peuple avec Dieu, qui mange à la même table avec eux ; et enfin, au chapitre 4, Christ fait péché pour ceux qui étaient coupables, et portant leurs péchés en son propre corps sur le bois. On trouvera que, dans l’ordonnance des sacrifices, il est surtout question de savoir quelles parties de ces sacrifices devaient être mangées, et par qui et dans quelles conditions elles devaient l’être.

Tout holocauste et tout gâteau de sacrificateur (6 v. 16) devaient être entièrement brûlés ; c’était Christ offert tout entier à Dieu.

Une circonstance particulière à l’holocauste, c’est que le feu brûlait toute la nuit sur l’autel, et y consumait la victime, dont la bonne odeur montait ainsi jusqu’à Dieu, même dans les ténèbres où se trouvait l’homme, enseveli dans le sommeil loin de Lui. Je ne doute pas que ceci ne soit vrai pour Israël. Dieu a, par devers lui, la bonne odeur du sacrifice de Christ pendant que la nation l’oublie. Quoi qu’il en soit, le jugement de la sainte majesté de Dieu, le feu de l’Éternel, maintenant que Christ s’est offert de sa propre volonté, a pour unique effet de faire monter vers Dieu la bonne odeur de ce précieux sacrifice.

Les sacrificateurs mangeaient des autres sacrifices, du sacrifice pour le péché, et de l’offrande du gâteau. Cette dernière nous présente, comme figure générale, la manière dont les chrétiens se nourrissent de la perfection de Christ homme. Dans le sacrifice pour le péché, Christ, et même les siens, comme sacrificateurs, par la communion du cœur et par la sympathie, s’identifient avec le péché d’autrui, ou plutôt avec l’œuvre de Christ pour le péché. C’est une œuvre de grâce, dans laquelle ils interviennent en portant le péché sur leur cœur, selon l’efficace du sacrifice de Christ. C’est ainsi qu’ils jouissent de la grâce de Christ dans ce sacrifice. Christ entre directement dans cette œuvre de grâce pour nous ; nous y entrons en grâce, dans ce que lui a fait. Toutefois c’est une chose solennelle que de nous occuper du péché, même en grâce. Nous ne pouvons le faire que dans le caractère de sacrificateurs, et avec le sentiment de la gravité du péché mis en regard de l’œuvre dont il est l’objet.

Le peuple mangeait des sacrifices de prospérité, qui, bien qu’ils fussent saints, n’exigeaient pas de ceux qui y prenaient part la même proximité de Dieu. C’était la joie de la communion des fidèles, basée sur la rédemption et sur l’acceptation de Christ par Dieu. C’est pourquoi les prescriptions dont ces sacrifices sont l’objet, viennent après celles qui concernent les autres sacrifices, bien que dans l’ordre de ces sacrifices elles précèdent le sacrifice pour le péché. En effet, dans les autres sacrifices, il fallait être sacrificateur pour manger de la chair des victimes. Il y a des choses que nous faisons comme sacrificateurs, il en est d’autres que nous faisons comme simples fidèles.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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