Demeurez en Christ (jours 26,27,28).

Demeurez en Christ (jours 26,27,28).

Demeurez en Christ vous aimant les uns les autres (vingt-sixième jour). Demeurez en Christ, afin que vous ne péchiez pas (vingt-septième jour). Demeurez en Christ votre force (vingt-huitième jour).

Demeurez en Christ vous aimant les uns les autres (26).

« C'est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean 15 v. 12) ». - « Comme le Père m'a aimé, je vous ai aimés ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ». Dieu s'étant fait homme, l'amour divin a habité dans un cœur humain ; dès lors, les hommes ont pu s'aimer d'un amour divin, et goûter sur la terre l'amour du ciel : « C'est ici mon commandement, dit le Sauveur aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Voilà le commandement par excellence, le résumé de tous les autres ; aussi Jésus appelle-t-il « son commandement, le commandement nouveau », destiné à mettre en évidence la réalité de la nouvelle alliance et la puissance de la vie nouvelle révélée en Jésus-Christ, destiné à devenir le signe caractéristique et irrécusable du disciple de Christ.

« A ceci, tous les hommes connaîtront que vous êtes mes disciples ». - « Qu'eux aussi soient un en nous pour que le monde croie ». - « Qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu les as aimés, comme tu m'as aimé ». Dieu est amour, et Christ est venu pour nous le révéler, non sous la forme d'une doctrine abstraite, mais par sa vie. En aimant des êtres indignes et ingrats, en s'abaissant jusqu'à marcher parmi les hommes comme un serviteur, en se livrant lui-même à la mort, Jésus a été la démonstration vivante de l'amour de Dieu.

Et maintenant ses disciples sont appelés, à leur tour, à manifester au monde son amour en vivant et en aimant comme lui. Par leur ressemblance avec le Sauveur, il faut qu'ils prouvent qu'ils sont animés de l'Esprit qui animait Christ, qu'ils sont les membres d'un même corps et unis entre eux malgré les diversités de caractères ou de croyances, de langage ou de situations. Leur vie d'amour est le témoignage essentiel du christianisme, la preuve donnée au monde que Dieu a envoyé son Fils et qu'il a répandu dans ses disciples le même amour dont il l'a aimé.

Cet amour des disciples de Christ les uns pour les autres occupe la place intermédiaire entre leur amour pour Dieu et leur amour pour les hommes. L'amour pour un Être invisible, qui pourrait aisément rester une affaire de sentiment ou même d'imagination, a l'occasion de s'exercer dans les rapports des disciples entre eux, et de prouver sa réalité par des actes que le Père accepte comme étant faits à lui-même. Puis de cet amour fraternel naît celui pour tous les hommes ; car, en s'aimant les uns les autres, les enfants de Dieu se forment à aimer leurs semblables encore éloignés de Christ, non plus par sympathie naturelle, mais de cet amour sanctifié qui s'attache aux plus indignes, au nom de Jésus, et supporte ceux qui ont le moins d'attraits.

Jésus nous présente, dans ses rapports avec ses disciples, le modèle de cet amour fraternel. Si nous étudions son esprit de support et de pardon, sa patience, son humilité, la douceur et la charité avec lesquelles il se fait serviteur pour gagner à lui les pécheurs, nous l'écouterons volontiers quand il nous dit : « Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait (Jean 13 v. 15) ».

En suivant ses traces, le disciple ne vit plus pour lui-même, mais pour les autres ; son langage respire la bonté ; car l'amour lui interdit toute parole contraire à la charité. Non seulement il ne sait pas médire, mais, plus jaloux de la réputation de son frère que de la sienne, il refuse même de supposer le mal ou d'y prêter l'oreille ; car, pour ce qui le concerne, il peut s'en remettre au Père, tandis qu'il est responsable de son frère devant le Père. L'amour divin, répandu dans son cœur, éclate dans sa vie en douceur, en bonté, en affection, en générosité, en dévouement, en bienfaisance, comme dans la vie de Jésus. Aimer comme Christ a aimé ! Notre cœur ne s'émeut-il pas à la pensée du privilège immense auquel nous sommes appelés, de refléter l'amour éternel ? Ou bien serions-nous peut être tentés de soupirer de ce que Dieu nous propose un degré si élevé de perfection ? Gardons-nous-en ; car nous avons précisément là un gage précieux de l'amour du Père, qu'il veuille nous rendre semblables à Christ, comme Christ lui est, semblable.

Et si Jésus a rattaché si intimement le commandement de nous aimer les uns les autres, à sa parabole du cep et des sarments, c'est pour nous donner à entendre qu'en demeurant en lui, nous serons capables d'aimer comme lui. Ce commandement est donc un nouveau motif pour nous de vivre en Christ et dans son amour infini, afin de recevoir de sa plénitude la faculté d'aimer. Dans ces conditions, le commandement qui nous était à charge devient une source de joie.

L'amour pour nos frères n'est-il pas un de ces nombreux fruits que Jésus nous a promis, une grappe d'Eschcol (Nombres 13 v. 23), par laquelle nous pouvons prouver aux autres que le pays de la promesse est bien un bon pays ? Faisons passer dans la pratique de tous les jours, en toute honnêteté et simplicité, les choses que nous professons par le langage de la foi et de l'enthousiasme chrétien, afin que les hommes voient et croient.

Apportons à Jésus tout ce qui, dans nos caractères et dans nos vies, fait obstacle à cet amour fraternel. Il peut nous rendre doux et patients, diriger nos paroles, retenir nos lèvres, nous donner cette charité qui refuse de s'offenser, qui est toujours prête à excuser, à supporter et à espérer le bien cet amour qui ne se cherche pas lui-même, mais qui est toujours disposé à laver les pieds des autres et à se donner pour eux. Plaçons-nous comme des écoliers dociles sous la direction du Saint-Esprit : La vie la plus ordinaire peut être transfigurée par l'éclat d'une beauté céleste, quand l'amour divin brille à travers notre frêle humanité.

Loin de nous plaindre, rendons grâce à Dieu de ce que nous sommes appelés à aimer comme Jésus aime, comme Dieu aime ! Louons-le de ce que nous le pouvons. Oui, la nouvelle nature, la nature sainte dont nous sommes revêtus par notre union au divin Cep, peut aimer comme il a aimé. Fortifions cette nouvelle nature en demeurant en Christ et dans son amour.

Demeurez en Christ, afin que vous ne péchiez pas (27).

« Il n'y a point en lui de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point (1 Jean 3 v. 5 et 6) » Lorsque l'apôtre prononça les paroles de notre texte, il venait de dire : « Vous savez que Jésus a paru pour ôter les péchés ». Ce rapprochement montre que le but de l'incarnation du Fils était de délivrer, non seulement du péché, mais aussi de la puissance du péché, en sorte que le croyant ne pèche plus. C’est la sainteté personnelle de Christ qui lui permet d'accomplir cette œuvre ; admettant les pécheurs dans une communion de vie avec lui-même il rend, par cette union, leur vie semblable à la sienne. « Si la racine est sainte, les branches le sont aussi ».

En lui, il n'y a point de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche point. Tant que le croyant demeure en Christ, et dans la mesure où il y demeure, il ne pèche pas. Mais aussitôt se pose la question : Comment ceci peut-il s'accorder avec l'enseignement de la Bible sur la corruption inhérente à notre nature humaine, ou avec ce que Jean lui-même affirme, quand il dit : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes ; et si nous disons que nous n'avons pas péché, sa parole n'est point en nous ? (1 Jean 1 v. 8 à 10) » C'est précisément ce passage, étudié avec soin, qui fera comprendre le vrai sens du texte qui nous occupe.

Ces deux expressions : « Si nous disons que nous n'avons pas le péché (verset 8) », et : « Si nous disons que nous n'avons pas péché (verset 10) », ne sont pas équivalentes. Avoir du péché signifie : Avoir une nature pécheresse. Le croyant le plus fidèle doit confesser à chaque instant que le péché est en lui, dans sa chair, en laquelle n'habite aucun bien. Pécher, ou commettre le péché, est tout autre chose ; c'est céder à la nature de péché et tomber dans la transgression positive.

Ainsi, tout vrai croyant doit admettre deux choses : La première, que le péché est encore en lui (verset 8), la seconde, que le péché s'est pendant un temps manifesté par des actes de péché (verset 10). Aucun croyant ne peut dire : Je n'ai point de péché, et encore moins : Je n'ai jamais péché. Mais nous ne devons pas nécessairement avoir à confesser que nous péchons actuellement. Dieu ne l'attend pas de nous, quoique nous ayons le péché actuellement en nous ; la confession d'avoir péché se rapporte au passé.

D'après le chapitre 2, verset 1, il se peut que nous ayons aussi à confesser des péchés actuels, mais, encore une fois, ce n'est pas une nécessité. Et nous voyons ainsi comment la confession la plus sincère de péchés passés (comme celle de Paul reconnaissant qu'il a été un persécuteur), et le sentiment profond d'avoir encore une nature corrompue, peuvent s'accorder avec d'humbles mais joyeuses actions de grâce à Celui qui préserve de chutes. Mais, dit-on, comment un croyant, ayant le péché habitant en lui, peut-il ne pas pécher ? La réponse à cette objection se trouve dans ces paroles : « En lui, il n'y a point de péché. Quiconque demeure en lui ne pèche pas ». Quand le croyant demeure en Christ dans une union constante, il est gardé par le Seigneur, qui tient en échec la vieille nature, si bien qu'elle ne peut reprendre sa domination sur l'âme. Malheureusement, la plupart des chrétiens demeurent en lui d’une manière si incomplète et si intermittente, que le péché reprend constamment son ascendant et assujettit l'âme tout à nouveau.

La promesse faite à la foi est bien : « Le péché n'aura point de pouvoir sur vous » ; mais elle est accompagnée du commandement : « Que le péché ne règne point dans votre corps ». Le croyant qui réclame la promesse avec une foi pleine et entière, est rendu capable d'obéir au commandement, et le péché ne peut exercer son pouvoir sur lui. L'ignorance de la promesse, l'incrédulité, ou encore l'absence de vigilance, ouvrent la porte au péché ; mais que le croyant recherche une communion permanente avec Celui qui est saint, il le sauvera effectivement de toute transgression, non pas assurément en le délivrant de sa nature pécheresse, mais en l'empêchant de lui céder : « Quiconque demeure en lui ne pèche pas. »

On parle de jeunes lions que rien ne peut dompter, si ce n'est l’œil de leur gardien. En sa présence, malgré leur naturel féroce et leur soif de sang, ils sont soumis et tremblants, au point qu'on peut s'approcher d'eux sans crainte ; mais loin de leur gardien, on n'ose les aborder. Il en est de même du croyant ; il peut avoir le péché en lui, et pourtant ne pas pécher. Sa nature corrompue, sa chair n'est pas changée dans son inimitié contre Dieu ; mais elle est domptée par la présence de Jésus, auquel il se confie avec foi. L'union avec Christ est donc le secret de la vie sans péché : « En lui, il n'y a point de péché ».

Mais encore, en admettant en principe qu'on soit gardé de péché par la communion constante et complète avec Jésus, cette communion peut-elle se réaliser, pouvons-nous prétendre à la possibilité de demeurer en Christ, même un seul jour, de telle sorte que nous puissions être préservés de toute chute ?

Nous avons déjà répondu à cette objection ; et, du reste, la question pour quiconque la pose et la considère avec droiture, renferme elle-même la réponse. Quand Christ nous commande de demeurer en lui, nous promettant des fruits abondants à la gloire du Père et l'exaucement de nos prières, peut-il avoir autre chose en vue que l'union parfaite du sarment au cep ? Quand il promet de demeurer en nous, qu'entend-il sinon que sa présence en nous sera la présence même de la puissance et de l'amour divin.

Et cette manière de délivrer du péché, n'est-elle pas tout à sa gloire, nous maintenant toujours humbles et dépendants dans le sentiment de notre nature corrompue, vigilants et actifs dans la crainte du pouvoir redoutable qu'elle exerce, et en même temps confiants dans la pensée que la seule présence de Jésus peut la tenir en échec ? Oui, n'en doutons plus : Si nous ne pouvons être affranchis du monde et de ses tribulations, de notre nature corrompue et de ses tentations, Jésus nous assure du moins la grâce de pouvoir demeurer pleinement en lui, pour être préservés de tout mal.

Nourrissez-vous de cette promesse, et croyez, sans vous inquiéter de savoir s'il vous sera possible d'être à l'abri du péché votre vie entière. La foi doit vivre au jour le jour et ne se préoccuper que du moment présent. Si vous croyez que Jésus peut vous garder présentement de toute transgression, cela suffit ; allez de l'avant avec une confiance toujours renouvelée. Et qu'au lieu de vous décourager, les chutes et les péchés servent à vous faire rechercher, avec plus d'ardeur, votre force et votre salut dans la communion de l'Homme-Dieu. Vous pouvez faire des progrès étonnants dans cette voie-là, pourvu que vous vous remettiez entièrement aux mains de Dieu pour être gardés par lui de pécher, et que vous persévériez dans la foi.

Considérez la nature sainte de Jésus homme, comme la nature même dont il veut nous rendre participants avec lui, et vous découvrirez qu'il y a quelque chose de mieux encore que d'être préservé de pécher, de plus élevé que l’abstention du mal : C'est la bénédiction bien plus grande d'être, dès maintenant, un vase purifié, sanctifié rempli de la plénitude de Jésus, l'instrument par lequel il manifeste sa puissance et sa gloire.

LE PÉCHÉ JOURNALIER EST-IL INÉVITABLE ?
(Fragment tiré de Christ and the Church. Sermons de A. Saphir.)

Comment se fait-il que, possédant un Sauveur dont l'amour et la puissance sont infinis, nous soyons si souvent remplis de crainte et de désespoir, las et languissants dans nos esprits ? Parce que nous ne regardons pas fermement à Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, assis à la droite de Dieu, dont la toute-puissance embrasse le ciel aussi bien que la terre, et qui la déploie dans ses faibles enfants.

Nous nous rappelons notre faiblesse, et nous oublions sa toute-puissance ; nous reconnaissons que sans Christ nous ne pouvons rien, et nous ne sayons pas nous élever ou nous abaisser jusqu'à dire dans l'humilité chrétienne : « Je puis tout par Christ qui me fortifie ». Nous nous confions dans la vertu de la mort de Jésus pour effacer notre culpabilité et nous n'entretenons pas en nous une foi confiante, digne de la toute-puissance du Sauveur vivant pour nous délivrer de l'esclavage et de la puissance du péché dans notre vie journalière.

Nous oublions que Christ travaille puissamment en nous et que, étant un avec lui, nous possédons une force suffisante pour surmonter toute tentation. Ou bien, perdant de vue notre néant, nous avons la présomption de croire que, par nos propres forces, nous pouvons vivre sans péché, accomplir nos devoirs, supporter nos épreuves ; ou bien, nous ne réclamons pas la toute-puissance de Jésus, qui seul peut s'assujettir toutes choses, et nous garder des infirmités et des chutes journalières que nous croyons être une nécessité.

Si réellement nous nous appuyions en toutes choses et en tout temps sur Christ, nous gagnerions aussi la victoire en toutes choses et en tout temps, par Celui dont la puissance est infinie et qui est établi par le Père pour être le Chef de notre salut. Alors, toutes nos actions se feraient noie seulement devant Dieu, mais en la gloire du Père, et au nom de Jésus, notre sanctification. Rappelons-nous que toute puissance lui est donnée dans le ciel et sur la terre, et vivons dans un continuel exercice de foi en sa vertu infinie. Travaillons à nous convaincre que nous n'avons rien et ne sommes rien ; qu'en lui-même l'homme n'a pas la vie pour porter du fruit, mais que Christ est tout ; qu'en demeurant en lui et en gardant sa Parole, nous pouvons porter beaucoup de fruits.

Demeurez en Christ votre force (28).

« Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28 v. 18) ». - « Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante (Éphésiens 6 v. 10) ». - « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse (2 Corinthiens 12 v. 9) ».

Nous reconnaissons aisément notre complète faiblesse, mais nous ne comprenons pas toujours le rôle qu'elle doit jouer dans notre vie. Ici, comme ailleurs, les pensées de Dieu sont élevées au-dessus des pensées de l'homme, autant que les cieux sont élevés au-dessus de la terre.

Souvent le chrétien cherche à oublier sa faiblesse, il veut la vaincre, en être délivré. Dieu veut, au contraire, que nous nous la rappelions, que nous la sentions profondément ; il veut que nous y demeurions et même que nous nous réjouissions en elle. Le chrétien gémit de sa faiblesse, mais Christ enseigne à ses disciples à dire : « Je me plais dans les faiblesses ; je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses ». Le chrétien la considère comme le plus grand obstacle qui l'empêche de vivre pour son Dieu ; et Dieu nous dit qu'elle est le secret de la force et du succès. C'est notre faiblesse, franchement reconnue, qui nous donne droit et accès à la force de celui qui a dit : « Ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. »

Une des dernières paroles de notre Seigneur, alors qu'il allait prendre place sur le trône de Dieu, fut celle-ci : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre ». La toute-puissance allait être conférée au Fils de l'homme, afin que, désormais, elle pût se manifester par l'intermédiaire de la nature humaine ; c'est pourquoi Jésus rapproche ce fait de la promesse qu'il fait à ses disciples de participer à cette toute-puissance : « Quand je serai monté au ciel, vous serez revêtus de la puissance d'En Haut (Luc 24 v. 49 ; Actes 1 v. 8) ». C'est dans le Sauveur siégeant, à la droite du Père que le croyant doit chercher sa force.

C'est là que les disciples la trouvèrent après dix jours de prières et de consécration, pendant lesquels leurs âmes s'affermirent dans une communion toujours plus intense avec Jésus assis sur le trône de Dieu, ils furent revêtus de force, au dedans pour vaincre le péché, au dehors pour annoncer Jésus-Christ.

La puissance d’en Haut vint les qualifier en vue de la mission qu'ils avaient acceptée, de rendre témoignage à leur Maître ressuscité. Pour les uns, le témoignage consistait surtout en une vie sainte révélant le ciel et le Christ d'où cette vie procédait, manifestant la puissance de Jésus glorifié pour donner la victoire sur le péché et faire vivre les hommes dans la sainteté au milieu du monde ; d'autres devaient ajouter à ce témoignage celui de la parole et consacrer leur vie à parler au nom de Jésus.

Mais aux uns et aux autres, cette vertu d’en Haut était indispensable pour prouver au monde que Jésus avait bien reçu du Père tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, pour démontrer que le royaume de Dieu auquel ils professaient d'appartenir, ne consiste pas en paroles seulement, mais en force. Et cette force fut sentie même par ceux qui refusaient de s’y soumettre (Actes 2 v. 43 ; 4 v. 13 ; 5 v. 13).

Ce que Jésus fut pour ses premiers disciples, il l'est pour nous aussi. Notre vie entière aussi bien que notre vocation comme disciples, ont leur origine et leur garantie dans cette parole : « Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre ». Ce qu'il accomplit en nous et par nous, doit porter le sceau de sa toute-puissance. Aussi, le croyant le plus faible qui demande d'être gardé du péché, de croître dans la sainteté, de porter beaucoup de fruits, peut avoir la confiance, comme membre du corps de Christ, que ses requêtes seront exaucées avec une puissance toute divine.

Et si nous demandons comment la puissance nous est donnée, la réponse est simple : Christ nous la donne, ainsi qu'aux premiers disciples en établissant en nous sa propre vie par son Saint-Esprit, et non pas, comme beaucoup le croient, en venant seulement en aide à nos faibles efforts. Il ne supprime pas le sentiment de notre faiblesse ; au contraire, chose merveilleuse, en laissant et même en développant en nous le sentiment d'une totale impuissance, il nous donne, en même temps, conscience d'une grande force en lui.

« Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous ». La faiblesse et la force marchent de front ; si le sentiment de l'une augmente, le sentiment de l'autre augmente aussi, jusqu'à ce qu'enfin nous puissions dire avec saint Paul : « Lorsque je suis faible, c'est alors que Je suis fort ; je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »

Le chrétien vivant apprend à considérer en Christ assis sur le trône de Dieu, la position qui lui est acquise à lui-même ; il contemple cette vie pure et sans tache dans sa puissance et dans sa gloire ; il y voit la vie éternelle dans l'homme glorifié. Et si, faisant un retour sur lui-même, il soupire après la sainteté, après la force d'être agréable à Dieu et de faire sa volonté, il sait qu'il n'a qu'à lever les yeux sur Christ, sa vie, qui accomplira en lui tout ce qui lui manque.

C'est à Christ revêtu de force qu'il s'attend en toute occasion, dans les petites choses comme dans les grandes, pour être gardé du mal d'instant en instant, ou pour lutter contre une difficulté, contre une tentation particulière. Sa vie devient ainsi de plus en plus paisible et joyeuse, non qu'il sente plus de force, mais parce qu'il a en lui-même toujours la victoire en son Sauveur.

Oui, notre force est en Christ, prête à nous être communiquée dans la mesure où nous la réclamerons, et où elle trouvera notre foi disposée à la recevoir. Elle est là, que nous en usions ou non. Le Père a donné à Jésus tout pouvoir dans le ciel et sur la terre, par conséquent sur nos cœurs et sur nos vies, ainsi que sur les puissances qui les assujettissent, afin qu'il soit pour nous un Sauveur parfait.

Et cette puissance pénètre en nous par notre communion avec lui. Si la communion est faible et peu goûtée, sa force ne sera communiquée que dans une faible mesure ; mais si nous cultivons cette union avec joie, comme notre plus grand bien, étant prêts à tout sacrifier pour la conserver, « sa puissance s'accomplit dans notre faiblesse ». Notre unique soin doit donc être de demeurer en Christ, notre force, de « nous fortifier dans le Seigneur et par sa force toute-puissante ».

Cherchons, par la foi, à acquérir une connaissance toujours plus claire et plus profonde, une expérience toujours plus parfaite de l'infinie grandeur de la puissance de Dieu dans ceux qui croient, de cette puissance du Christ ressuscité et glorifié, par laquelle il triomphe de tous les ennemis (Éphésiens 1. 19 : 24). Acceptons, par la foi, ce plan admirable de Dieu : En nous, rien que faiblesse, en Christ, la toute-puissance. Ne regardons plus à nous-mêmes, mais seulement à Christ, et nous arriverons à dire : « Je puis tout par Christ qui me fortifie ».

 

Arthur KatzUn message de Andrew Murray
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