L'humilité 6. L'humilité journalière

L'humilité 6. L'humilité journalière

« Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? ». Notre amour pour Dieu sera mesuré à l'amour que nous manifestons aux hommes chaque jour.

Notre humilité doit subir la même épreuve. Il nous est facile de penser que nous sommes humbles devant Dieu. Mais, la seule preuve suffisante de notre humilité devant Dieu sera notre humilité vis-à-vis de notre prochain. C'est à cela qu'on verra si l'humilité a établi sa demeure en nous et si elle est devenue notre nature même. Quand nos sentiments d'humilité sont, non pas une attitude que nous revêtons à certains moments, quand nous pensons à Dieu, ou que nous prions, mais qu'ils sont l'esprit même de notre vie, cela se voit dans toutes nos relations avec nos frères.

Il y a une leçon de profonde importance dans le fait que la seule humilité qui est réellement nôtre n'est pas celle que nous essayons de montrer à Dieu en priant, mais celle dont nous témoignons par notre conduite habituelle.

Les détails insignifiants de la vie journalière sont les faits révélateurs de notre caractère et en sont les épreuves en vue de l'éternité, parce qu'ils donnent le témoignage de ce qu'est réellement l'esprit qui nous possède. C'est dans nos moments d'abandon, de détente, que nous montrons aux autres et que nous voyons nous-mêmes ce que nous sommes. Pour connaître l'homme humble, et voir comment il se conduit, il nous faut le suivre dans sa vie de tous les jours.

Dans nos relations les uns avec les autres

N'est-ce pas justement ce que Jésus nous enseigne ? C'est lorsqu'il entend ses disciples discuter entre eux pour savoir lequel d'entre eux est le plus grand, ou bien quand il voit combien les pharisiens aiment les premières places dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues, ou encore quand il donne à ses disciples un exemple en leur lavant les pieds, qu'il leur enseigne l'humilité. L'humilité devant Dieu n'est rien, s'il n'y a pas d'humilité devant les hommes.

Paul donne le même enseignement. Aux chrétiens de Rome, il écrit : « Par honneur usez de prévenances réciproques (Romains 12 v. 10) ». « N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous regardez pas comme sages (Romains 12 v. 16) ».

Dans sa première épître aux Corinthiens (1Corinthiens 13 v. 4 et 5), il dit : « L'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas. » Or, il n'y a pas d'amour qui n'ait pour racine l'humilité.

Aux Éphésiens, immédiatement après les trois merveilleux chapitres sur la vie céleste, il ajoute : « Je vous exhorte donc à marcher en toute humilité et douceur, vous supportant les uns les autres avec charité (Éphésiens 4 v. 1 et 2) ». Aux Philippiens (Philippiens 2 v. 3 à 5) : « Ne faites rien par esprit de dispute ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme plus excellents que vous-mêmes. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. Il s'est humilié lui-même jusqu'à la mort ».

Aux Colossiens (Colossiens 3 v. 12) : « Revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi ».

C'est dans nos relations les uns avec les autres que la vraie humilité se montre. Notre humilité devant Dieu n'a aucune valeur, si elle ne nous prépare pas à révéler à nos semblables l'humilité de Jésus. Étudions à la lumière de ces paroles ce que doit être notre humilité dans la vie de chaque jour.

L'homme humble cherche en tout temps à servir les autres et à les regarder comme étant plus excellents que lui-même. On pose quelque fois cette question : Comment ces sentiments d'humilité à l'égard de nos semblables peuvent-ils exister dans nos cœurs ? Comment pouvons-nous les regarder comme meilleurs que nous-mêmes, quand nous constatons qu'ils sont bien au-dessous de nous en sagesse et en sainteté, en dons naturels ou en grâce ?

Cette question montre une fois de plus combien nous comprenons peu ce qu'est le réel esprit d'humilité. La vraie humilité prend possession de nous quand, dans la lumière de Dieu, nous avons vu notre impuissance et constaté notre néant, et que dans le double sentiment de notre indignité et de notre néant, nous avons consenti à nous séparer de nous-mêmes en chassant notre moi, afin de laisser Dieu être tout en nous.

L'âme qui a fait cela et qui peut dire : « Je me suis perdue pour Te trouver », ne se compare plus aux autres. Elle a abandonné pour toujours toute pensée personnelle et égoïste. L'homme humble se souvient sans cesse qu'il n'est rien qu'un serviteur de Dieu et de ses semblables.

Un fidèle serviteur peut être plus sage que son maître, et pourtant garder le véritable esprit et l'attitude d'un serviteur. L'homme humble estime chaque enfant de Dieu, même le plus faible et le plus indigne, et l'honore en voyant en lui le fils d'un Roi. L'esprit de celui qui a lavé les pieds de ses disciples le rend capable de se réjouir d'être serviteur des autres.

L'homme humble n'éprouve aucune jalousie, aucune envie. Il peut louer Dieu quand d'autres lui sont préférés. Il se réjouît en entendant faire la louange d'autres personnes, alors que lui-même est oublié, car il a appris à dire avec Paul : « Je ne suis rien ». II a l'esprit de Jésus et il ne cherche pas sa propre gloire.

Quand les maladresses et les péchés de nos semblables sont pour nous des tentations à l'impatience, aux pensées dures et aux paroles tranchantes, l'homme humble pense à l'exemple et aux recommandations du Sauveur. Il sait qu'en revêtant le Seigneur Jésus, il a reçu de lui un cœur plein de compassion, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
Jésus ayant pris en lui la place du moi, il peut pardonner comme son Sauveur lui a pardonné. Son humilité ne consiste pas simplement à se condamner en pensées ou en paroles, mais à se revêtir d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, comme Paul le recommande.

En s'efforçant d'atteindre les plus hauts sommets de la vie chrétienne, le croyant est souvent en danger de chercher avant tout à posséder les vertus les plus humaines, telles que la hardiesse, la joie, le mépris du monde, le zèle, le sacrifice de soi-même, — les anciens stoïciens enseignaient et pratiquaient ces vertus, — tandis que les grâces plus profondes, plus aimables, plus divines, plus célestes, celles que Jésus enseigna d'abord ici-bas, parce qu'il les apporta du ciel, celles qui font partie de sa croix et de la mort du moi, — pauvreté en esprit, douceur, humilité, — le préoccupent à peine et sont peu estimées.

C'est pourquoi revêtons les sentiments de Jésus-Christ et montrons que nous lui ressemblons, non seulement par notre zèle pour sauver les perdus, mais avant tout dans nos relations avec nos frères, en les supportant, en leur pardonnant comme Dieu nous a pardonné par Jésus.
Frères, étudions dans la Bible le portrait de l'homme humble. Demandons à nos amis, demandons au monde s'ils reconnaissent en nous une certaine ressemblance avec l'original.

Ne soyons pas facilement satisfaits, mais prenons chacun des textes qui nous parlent de l'humilité comme une promesse de Dieu qui se réalisera en nous, comme une révélation en paroles de ce que l'Esprit de Jésus nous donnera. Que chaque échec, au lieu de nous décourager, nous pousse simplement et humblement vers l'Agneau de Dieu doux et humble de cœur, dans la certitude que s'il règne dans notre cœur, son humilité et sa douceur seront comme un fleuve d'eau vive qui coulera de lui en nous 1.

1 « Je connaissais Jésus, et il était très précieux à mon âme ; mais je trouvais en moi quelque chose qui ne voulait pas demeurer dans la douceur, la patience et la bonté. Je fis ce que je pus pour le chasser, mais inutilement. Alors je suppliai Jésus de me délivrer, et quand je lui abandonnai ma volonté, il vint habiter dans mon cœur et il en ôta tout ce qui n'était pas doux, bon, patient, puis il ferma la porte. » Georges FOX.

Une fois de plus, je répète ce que j'ai déjà dit. J'ai la profonde conviction que nous ne comprenons pas combien l'Eglise souffre et reste faible, parce qu'elle manque de cette divine humilité qui permettrait à Dieu de manifester sa puissance. Un chrétien, plein de zèle, d'humilité et d'amour, exprima dernièrement sa tristesse d'avoir constaté à quel point l'esprit d'amour et de support manque entre ouvriers du Seigneur dans les champs missionnaires.

Des hommes et des femmes, qui pouvaient en Europe choisir leur propre cercle d'amis, trouvent dur, en mission, de supporter leurs collègues, de les aimer et de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. Et c'est ainsi que ceux qui devraient être pour leurs compagnons de travaux une source de joie et de force, deviennent des instruments de faiblesse et de découragement.

L'unique raison de ces vies stériles, c'est l'absence d'humilité. Comme tout changerait si ces missionnaires se réjouissaient de n'être rien et cherchaient uniquement, comme Jésus, à être les serviteurs et les soutiens des autres, même des moins doués et des plus indignes.

D'où vient donc que des hommes, qui ont joyeusement tout quitté pour suivre Christ, trouvent si dur d'avoir, vis-à-vis de leurs frères, des sentiments de véritable et profonde humilité ? L'Eglise n'est-elle pas responsable d'un pareil état d'esprit et de cœur ? N'est-ce pas parce qu'elle a trop peu enseigné à ses enfants que l'humilité de Christ est la première des vertus, la meilleure de toutes les grâces et de toutes les puissances de l'Esprit ?

Elle a trop peu montré qu'une humilité semblable à celle du Christ est le but à poursuivre et à atteindre. Son importance n'a pas été comprise et les prédicateurs n'en parlent pas. Que la découverte de l'absence de cette grâce nous pousse à regarder à Dieu et à l'attendre de Lui. Considérons chaque frère qui nous éprouve ou nous vexe, comme un moyen de grâce, un instrument de Dieu destiné à notre purification, afin que Jésus puisse nous remplir de son humilité.

Mettons toute notre confiance dans la puissance de Dieu, convaincus que nous ne sommes rien. Alors, n'étant rien à nos propres yeux, nous pourrons, par le Saint-Esprit, nous servir l'un l’autre dans l'amour.

 

Arthur KatzUn message de Andrew Murray
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