Avertissement à ceux qui font profession de piété (1)

Avertissement à ceux qui font profession de piété (1)

Paul pleurait à cause du PÉCHÉ de ces Philippiens formalistes qui ne marchaient pas de droit pied devant Dieu, et devant les hommes. Ils ont leur ventre pour Dieu, écrit-il. Leur sensualité.

Paul pleurait à cause du péché de certains Philippiens

« Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu'aux choses de la terre (Philippiens 3 v. 18 et 19) ».

Il y avait, en effet, dans l'Eglise primitive, des gens qui, après s'être assis à la table du Seigneur, allaient participer aux banquets des païens, et là se livraient sans contrainte aux excès du manger et du boire. D'autres, s'abandonnant aux abominables convoitises de la chair, se plongeaient dans ces plaisirs (faussement ainsi nommés), qui non seulement perdent l'âme, mais infligent au corps lui-même son juste châtiment.

D'autres encore, sans tomber dans d'aussi honteux débordements, se préoccupaient beaucoup plus de la parure du dehors que de celle du dedans, de la nourriture de l'homme extérieur que de la vie de l'homme intérieur, en sorte que tout autant que les précédents, quoique d'une autre manière, ils se faisaient un Dieu de leur ventre.

- Eh bien mes chers auditeurs, je vous le demande, ce grave reproche de l'Apôtre nous est-il moins applicable qu'à l'Eglise de Philippes ? Nous serait-il impossible de trouver, parmi les membres de nos troupeaux, des personnes qui déifient en quelque sorte leur propre chair, qui se rendent à elles-mêmes un culte idolâtre, qui s'inclinent devant la partie la plus grossière, la plus matérielle de leur être ?

N'est-il pas notoire, n'est-il pas incontestable, au contraire, qu'il est des hommes faisant profession de piété, qui caressent leur chair, qui flattent leurs appétits sensuels tout autant que des mondains déclarés pourraient le faire ? N'y en a-t-il pas qui sont amateurs des plaisirs de la table, qui se délectent dans le bien-être, dans le luxe, dans les voluptés de la vie présente ?

N'y en a-t-il pas qui dépensent sans scrupule toute une fortune pour l'ornement de leur corps périssable, sans songer qu'en se parant ainsi eux-mêmes ils déparent la cause du Sauveur qu'ils prétendent servir ? N'y en a-t-il pas dont l'affaire de tous les instants consiste à rechercher leurs aises, et dont la chair et le sang n'ont jamais eu lieu de se plaindre, car non seulement ils en sont les esclaves, mais encore ils en font leur Dieu ?...

Ah ! mes frères, il y a de grandes taches dans l'Eglise, il y a de grands scandales. Des brebis tarées se sont introduites dans le troupeau. De faux frères se glissent parmi nous, comme des serpents sous l'herbe, et le plus souvent on ne les découvre que lorsqu'ils ont infligé une douloureuse blessure à la religion, et occasionné un sérieux dommage à la glorieuse cause de notre Maître.

Je le répète avec une profonde tristesse, mais avec une pleine conviction, il y en a plusieurs dans nos Eglises - (et je parle également des Eglises dissidentes et de l'Eglise établie) ( M. Spurgeon lui-même appartient à une Eglise dissidente.) - auxquels ne s'appliquent que trop bien ces sévères paroles de l'Apôtre : Ils ont leur ventre pour Dieu.

Un second reproche que Paul adressait aux prétendus chrétiens de Philippes était qu'ils attachaient leurs affections aux choses de la terre.

Mes bien-aimés, il se peut que l'accusation précédente n'ait pas atteint vos consciences; mais, en présence de celle-ci, il me semble bien difficile que vous puissiez trouver une échappatoire. Il y a plus : J'affirme que le mal signalé ici par l'Apôtre a envahi de nos jours la majeure partie de l'Église de Christ. Pour s'en convaincre, il suffit d'ouvrir les yeux à l'évidence.

Ainsi, par exemple, c'est une anomalie, mais c'est un fait qu'il existe aujourd'hui des chrétiens ambitieux. Le Sauveur a déclaré, il est vrai, que celui qui veut être élevé doit s'abaisser lui-même ; aussi, pensait-on autrefois que le chrétien était un homme simple, modeste, s'accommodant aux choses basses; mais dans notre siècle il n'en est plus ainsi.

Parmi les prétendus disciples de l'humble Galiléen, il est, au contraire, des gens qui aspirent à parvenir au premier échelon des grandeurs humaines, et dont l'unique pensée est, non de glorifier Christ, mais de se glorifier eux-mêmes à tout prix.

- C'est ainsi encore..... (honte à vous, ô Eglises !) que nous comptons dans nos rangs des personnes qui, tout en ayant certaines apparences de piété, ne sont pas moins mondaines que les plus mondains, et qui ne savent pas plus ce qu'est l'Esprit de Christ que les plus charnels des gens du dehors.

- C'est ainsi également qu'il y a des chrétiens avares. Sans doute, c'est encore un paradoxe : Autant vaudrait-il parler, à ce qu'il semble, de la souillure des séraphins ou de l'imperfection de la perfection que de l'avarice d'un disciple de Jésus ; et pourtant (j'en appelle à chacun de ceux qui m'entendent), ne rencontre-t-on pas tous les jours des soi-disant chrétiens dont les cordons de la bourse ne se délient que difficilement au cri du pauvre, qui décorent leur amour de l'argent du nom de prudence, et qui, au lieu de faire servir leurs biens à l'avancement du règne de Christ, ne pensent qu'à thésauriser !

Je vais plus loin, et je dis que si l'on veut trouver des hommes inflexibles en affaires, avides de s'enrichir, durs envers leurs créanciers, des hommes rapaces, sordides, déloyaux, qui, à l'exemple des Pharisiens d'autrefois, ne se font pas scrupule de dévorer les maisons des veuves, je dis que si l'on veut trouver de tels hommes, c'est souvent au sein de nos Eglises qu'il faut aller les chercher. Mes frères, cet aveu, je rougis de le faire, mais je le dois, car c'est la vérité.

Oui, parmi les membres les plus considérés de nos troupeaux, parmi ceux-là même qui occupent des charges ecclésiastiques au milieu de nous, vous en trouverez qui attachent leurs affections aux choses de la terre, et qui ne possèdent absolument rien de cette vie cachée avec Christ en Dieu, sans laquelle il n'existe point de vraie piété.

Ai-je besoin de l'ajouter ? Ces grands maux ne sont pas les fruits d'une saine religion, mais bien ceux d'un vain formalisme. Dieu en soit béni, le résidu des élus est préservé de ces funestes tendances, mais la masse des chrétiens de nom, qui envahit nos Eglises, en est atteinte d'une manière déplorable.

Un dernier trait par lequel l'Apôtre caractérise les faux frères de Philippes est celui-ci : Ils mettent leur gloire dans ce qui est leur confusion.

C'est bien là, en effet, une disposition naturelle au formaliste. Il tire vanité de ses péchés mêmes ; bien plus : Il les appelle des vertus. Son hypocrisie est de la droiture ; son faux zèle, de la ferveur. Les subtils poisons de Satan, il les revêt de l'étiquette des salutaires remèdes de Christ. Ce qu'il nommerait vice chez les autres, il le nomme qualité chez lui-même.

S'il voyait son prochain commettre la même action qu'il vient d'accomplir tout à l'heure, si la vie de celui-ci offrait l'image parfaite de la sienne propre. Oh ! Comme il tonnerait contre lui ! Son empressement à s'acquitter des devoirs extérieurs de la religion est exemplaire ; il est le plus strict des sabbatistes, le plus scrupuleux des Pharisiens, le plus austère des dévots.

S'agit-il de relever la moindre faiblesse dans la conduite d'autrui, nul ne le dépasse en habileté ; et tandis qu'il caresse tout à son aise son péché favori, il ne regarde les fautes de ses frères qu'à travers un verre grossissant. Quant à sa conduite à lui, elle n'est du ressort de personne. Il peut pécher avec impunité ; et si son pasteur se hasardait à lui adresser quelques observations, il s'indignerait et crierait à la calomnie. Les remontrances pas plus que les avertissements ne l'atteignent. N'est-il pas un membre de l'Eglise ? N'en accomplit-il pas exactement les rites et les ordonnances ? Qui oserait mettre en doute sa piété ?

- Oh ! mes frères, mes frères, ne vous faites point illusion ! Beaucoup de prétendus membres de l'Eglise seront un jour membres de l'enfer. Beaucoup d'hommes admis dans l'une ou l'autre de nos communions chrétiennes, qui ont reçu les eaux du baptême, qui s'approchent de nos tables sacrées, qui peut-être même ont la réputation d'être vivants, n'en sont pas moins, sous le rapport spirituel, aussi morts que des cadavres dans leurs sépulcres.

Il est si facile aujourd'hui de se faire passer pour un enfant de Dieu ! En fait de renoncement, d'amour pour Christ, de mortification de la chair, on est peu exigeant. Apprenez seulement quelques cantiques, débitez quelques banalités pieuses, quelques phrases de convention, et vous en imposerez aux élus mêmes.

Attachez-vous à une Eglise quelconque ; conduisez-vous extérieurement de telle sorte qu'on puisse vous dire respectable, et si vous ne parvenez pas à tromper les plus clairvoyants, du moins vous aurez une réputation de piété assez bien établie pour vous permettre de marcher, le coeur léger et la conscience à l'aise, dans le chemin de la perdition...

Je le sais, mes bien-aimés, je dis des choses dures, mais ce sont des choses vraies, c'est pourquoi je ne puis les taire. Mon sang bouillonne quelquefois dans mes veines, lorsque je rencontre des hommes dont la conduite me fait honte, à côté desquels j'oserais à peine m'asseoir, et qui pourtant me traitent avec assurance de « Frère ». Quoi ? ils vivent dans le péché, et ils nomment un chrétien leur frère ! Je prie Dieu de leur pardonner leur égarement; mais je le déclare, je ne puis en aucune façon fraterniser avec eux; je ne le veux même pas, jusqu'à ce qu'ils se conduisent d'une manière digne de leur vocation.

Assurément, tout homme qui se fait un Dieu de son ventre, et qui met sa gloire dans ce qui est sa confusion, est bien coupable ; mais, lorsque cet homme se drape du manteau de la religion, lorsqu'il connaît la vérité, qu'il l'enseigne même au besoin, qu'il fait ouvertement profession d'être un serviteur de Christ, combien n'est-il pas plus coupable encore !

Concevez-vous, mes frères, un crime plus épouvantable que celui de l'audacieux hypocrite qui, mentant à Dieu et à sa conscience, déclare solennellement qu'il appartient au Seigneur et que le Seigneur lui appartient, puis qui s'en va vivre comme vit le monde, marche suivant le train du présent siècle, commet les mêmes injustices, poursuit les mêmes buts, use des mêmes moyens que ceux qui ne se sont jamais réclamés du nom de Christ ?..... Ah! s'il y avait dans cette assemblée quelqu'un qui dut s'avouer que ce péché est le sien, qu'il pleure, oui, qu'il pleure des larmes de sang, car l'énormité de son forfait est plus grande qu'on ne saurait dire !

 

Arthur KatzUn message de Charles Spurgeon
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