La première prière de Paul (3)

La première prière de Paul (3)

Je regrette, de ne pouvoir traiter convenablement un sujet aussi sérieux ; toutefois, mon glorieux Maître demande à chacun selon ce qu'il a, et non selon ce qu'il n'a pas.

Je suis profondément pénétré du sentiment de mon impuissance ; je sais que je ne pourrai parler à vos consciences d'une manière aussi solennelle que je devrais le faire ; quoi qu'il en soit, mon droit est auprès de l'Éternel, et mon œuvre est auprès de mon Dieu, et au dernier jour il sera manifesté que, si je n'ai pas mieux rempli les devoirs de mon ministère, j'ai failli par faiblesse ou par erreur, mais non par un manque de cordiale affection pour vos âmes.

Et d'abord je m'adresserai à mes frères dans la foi

Ne voyez-vous pas, mes bien-aimés, leur dirai-je, qu'un esprit de véritable et fervente dévotion est le plus sûr indice que nous sommes de fils de Dieu ? Cela étant, ne s'ensuit-il pas tout naturellement que plus nous persévérerons dans la prière, plus nous jouirons de l'assurance de notre salut ?

Peut-être quelques-uns de vous ont-ils perdu dernièrement cette glorieuse assurance et la paix qui en découle; ils ne savent plus s'ils sont, oui ou non, des enfants de Dieu ; leurs âmes sont remplies de ténèbres. Mes frères, voulez-vous savoir où vous avez perdu le témoignage de votre adoption ? Je vais vous le dire : C'est dans votre chambre.

Toutes les fois qu'il y a affaiblissement de vie spirituelle chez un chrétien, soyez sûrs que le mal a commencé là, et pas ailleurs. Je vous parle, hélas, d'après mon expérience. Souvent je me suis éloigné de Dieu ; j'ai perdu pour un temps cette douce saveur de son amour que j'avais goûtée autrefois ; j'ai eu à m'écrier dans la tristesse de mon âme : « Le Seigneur m'a-t-il rejeté pour toujours, et ne continuera-t-il plus à m'avoir pour agréable ? » Je suis monté dans la chaire de vérité, mais j'ai prêché sans feu et sans énergie. J'ai ouvert la Bible, mais n'y ai point trouvé de lumière. J'ai voulu entrer en communion avec Dieu, mais tous mes efforts ont été vains.

Et savez-vous quelle était la cause de ce déplorable état spirituel ? J'avais prié avec mollesse et langueur. Oui, mes frères, me voici devant vous, confessant mon péché ; je reconnais que, lorsque mon âme a été en souffrance, j'avais à quelque degré négligé la prière.
O chrétiens ! Voulez-vous être heureux ? Priez beaucoup. Voulez-vous être victorieux du monde ? Priez toujours davantage. Qui cesse de prier cesse de combattre. C'est la prière qui préserve de la rouille les armes de l'enfant de Dieu.

« Si les douze apôtres eux-mêmes revenaient à la vie, disait un chrétien éminent, et que, pour jouir de leurs entretiens, vous négligiez vos dévotions particulières, ils auraient porté le plus grave préjudice à vos âmes ».

La prière est le navire qui revient au port chargé du plus riche fret ; c'est le terrain qui rapporte à celui qui le cultive la plus abondante moisson. Mon frère, tu te plains de ne pas jouir d'une communion plus intime avec Dieu ; mais à qui la faute, je te le demande, si ce n'est à toi, à toi, qui le matin prends à peine le temps, avant de courir à tes affaires temporelles, de prononcer, à la hâte, deux ou trois mots de prière, et qui rentrant le soir fatigué de corps et d'esprit, n'as pour ainsi dire à consacrer à Dieu que les instants de rebut de ta journée ?

Et ce que je dis aux individus, je le dis également aux Églises. Si aujourd'hui il y a si peu de vie dans nos troupeaux, c'est parce qu'il n'y a pas plus de prières. Pour mon compte, j'ai la plus triste opinion des Églises qui ne prient pas. Si je vais le dimanche de lieu de culte en lieu de culte, je vois partout des auditoires considérables, mais, si je vais dans la semaine aux réunions de prières, je n'y trouve qu'une douzaine de personnes.

Dieu peut-il nous bénir, Dieu peut-il répandre son Esprit sur nous, tant que les choses sont en cet état ? Sans doute il pourrait le faire, mais ce ne serait pas selon l'ordre de ses dispensations, car il dit expressément à Sion qu'elle enfantera des fils quand elle sera en travail d'enfant:
« Le Seigneur, l'Eternel, parle, Lui qui rassemble les exilés d'Israël : Je réunirai d'autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés (Esaïe 56 v. 8) ».

Mes frères, emportez dans vos cœurs cette pensée, qu'il nous faut plus de prières. Allez, et dites à votre pasteur que son troupeau ne prie pas assez. Engagez vos amis à prier avec vous.

Dussiez-vous même être seul, établissez une assemblée de prière ; et si on vous demande combien de personnes y assistaient, répondez sans hésiter : « Nous étions quatre ; car avec moi il y avait Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, et nous avons joui ensemble d'une riche et intime communion. »

Si nos Églises ne répandent pas devant Dieu comme des flots de supplications, je ne sais en vérité ce qu'il adviendra d'elles. Oh ! Puisse le Seigneur nous réveiller tous, et nous exciter à crier vers lui, car alors la victoire sera à nous. Plût à Dieu, mes bien-aimés, que je puisse en cet instant même ranimer dans vos cœurs, par ma parole, la flamme vacillante de la lumière, en sorte qu'en quittant ce lieu de culte, vous alliez, chacun de votre côté, incendier pour ainsi dire vos familles, vos Églises, vos alentours, jusqu'à ce qu'enfin l'Église de Christ tout entière, gagnée de proche en proche par ce saint embrasement, et s'offrant à Dieu en sacrifice vivant et saint, fasse monter vers son trône comme une fumée d'adorations et de louanges !

En résumé, mes frères, voici ce que je vous dis : Si vous priez, vous avez dans ce fait même une preuve que vous êtes chrétiens ; moins vous priez, plus vous avez de raison de suspecter votre christianisme ; et si vous aviez eu le malheur de renoncer complètement à la prière, ce serait un signe que votre âme a cessé de respirer, ou plutôt qu'elle n'a jamais eu le souffle de la vie.

Mes dernières paroles sont pour les inconvertis.

Oh ! Pécheurs, que ne donnerais-je pas en cet instant, pour me trouver ailleurs que dans cette chaire ; car, si c'est déjà une chose solennelle, pour un prédicateur de l'Évangile, que de s'adresser aux croyants, qu'est-ce donc que d'avoir affaire avec vous ?... D'un côté, nous craignons de vous encourager par nos paroles à compter sur vos propres forces, et de l'autre, nous tremblons à l'idée de vous laisser dormir du fatal sommeil de l'indolence et d'une fausse sécurité. Je crois qu'il n'est pas de fidèle ministre du Seigneur qui ne se sente parfois embarrassé, quant à la manière dont il convient de vous faire entendre la vérité ; non pas que la nécessité de vous annoncer l'Évangile soit pour nous un sujet de doute, mais nous voudrions pouvoir vous l'annoncer de telle sorte que vos âmes fussent gagnées à Christ.

Pour ce qui me regarde personnellement, je puis me comparer avec vérité à une sentinelle, qui, debout à son poste, est accablée de lassitude. Avec quelle énergie sa volonté se débat contre l'infirmité physique qui menace de la vaincre ! Le souvenir de sa responsabilité l'excite à de nouveaux efforts. Ce n'est pas le vouloir qui lui manque, c'est le pouvoir.

Et moi de même, sentinelle du Seigneur, je souhaite ardemment être fidèle, mais en même temps le sentiment de mon incapacité pèse lourdement sur moi. Oh ! veuille le Saint-Esprit me venir en aide, et non seulement à moi, mais à tous mes collègues dans le ministère, afin que les uns et les autres nous nous appliquions à exalter, non point la liberté humaine ou la justice propre, mais uniquement la grâce qui est en Jésus !

Maintenant donc, ô pécheurs qui m'écoutez, je vous déclare hautement, solennellement, qu'une âme qui ne prie point est une âme qui n'a point Christ. Oui, j'en atteste le Dieu vivant, vous qui ne connaissez rien de la prière du cœur, êtes encore sans Dieu, sans espérance, étrangers à la république d'Israël ! Vous qui ne savez pas ce que c'est que de gémir sur vos péchés, êtes complètement dépourvus de la piété qui sauve !

Et souffrez que je vous demande si vous n’avez jamais sérieusement réfléchi à l'épouvantable état dans lequel vous vous trouvez. Vous êtes éloignés du Seigneur ; par conséquent le Seigneur est irrité contre vous, car sa Parole nous déclare que le Dieu fort s'irrite tous les jours contre le méchant. Oh ! Pécheur, lève tes yeux en haut. Ne vois-tu pas le regard courroucé de l'Éternel qui te suit en tous lieux ? Oh ! Je t'en supplie, pour l'amour de toi-même, songe au sort qui t'attend, si tu vis et meurs sans prière !

Et ne te persuade point que la misérable prière, que tu comptes peut-être prononcer à ton lit de mort, te sauvera. De telles prières, je ne crains pas de dire, sont, pour la plupart, de lugubres comédies, et rien de plus ! C'est une monnaie qui n'a pas cours dans le ciel, car elle est marquée au coin de l'hypocrisie et faite de vil métal... Mondains qui m'écoutez, prenez donc garde ! Que ferez-vous, quand la fin viendra? Il serait à désirer pour vous que la mort fût un éternel sommeil, mais elle ne l'est point.

L'enfer est une réalité, réalité plus terrible qu'on ne saurait dire ! Je ne veux pas chercher à émouvoir vos imaginations en vous décrivant les tourments des damnés ; Dieu veuille que vous ne les connaissiez jamais par expérience !... Oh ! qui pourrait concevoir les souffrances de cet infortuné, qui, du milieu de flammes dévorantes, s'écrie avec angoisse : « Que n'ai-je une goutte d'eau pour rafraîchir ma langue ! »

Voyez ses lèvres brûlantes, son visage contracté par l'excès de sa douleur... Mais encore une fois, je ne veux point vous décrire cet horrible tableau. Qu'il me suffise de te dire, pauvre pécheur, que l'enfer des enfers sera pour toi la pensée de l'éternelle durée de ton supplice. Lorsque les damnés élèvent leurs regards vers le trône de Dieu, ils voient inscrite sur ce trône cette irrévocable sentence : POUR TOUJOURS ! Lorsqu'ils secouent les chaînes brûlantes de leurs tourments, ces chaînes mêmes leur crient : POUR TOUJOURS ! Lorsqu'ils poussent des hurlements de désespoir, les échos infernaux leur répondent : POUR TOUJOURS ! O lamentable pensée ! Être en enfer, et y être pour l'éternité !...

Mes frères, voulez-vous échapper aux peines éternelles, voulez-vous être au nombre des bienheureux ? Sachez que la route du ciel ne se trouve que par la prière. Invoquez le Seigneur Jésus, demandez le Saint-Esprit, approchez-vous du trône de la grâce. Retournez, retournez ; et pourquoi mourriez-vous, ô maison d'Israël ? Je suis vivant, dit l'Eternel, je ne prends point plaisir à la mort du pécheur, mais je désire plutôt qu'il se détourne de son mauvais train et qu'il vive. Le Seigneur est miséricordieux et plein de compassion. Allons donc à lui en disant : Il guérira nos rébellions, il nous aimera de bon cœur, il nous pardonnera abondamment, pour l'amour de son Fils.

Oh ! Si je pouvais en ce jour gagner une seule âme, je serais satisfait. Si j'en gagnais vingt, quelle ne serait pas ma joie ! Plus j'attirerai d'âmes à Christ, plus nombreuses seront les couronnes qui ceindront mon front... Mais qu'ai-je dit ? Non, Seigneur Jésus, elles ne ceindront point mon front, car je les jetterai toutes à tes pieds, en te disant : « Non point à moi, ô Éternel, non point à moi, mais qu'à ton nom soit la gloire, aux siècles des siècles ! »

 

Arthur KatzUn message de Charles Spurgeon
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