Vivre la grâce dans la crainte de Dieu

Vivre la grâce dans la crainte de Dieu

Une grande partie de l'œuvre de Dieu consiste à nous enseigner la corrélation étroite qui se trouve entre Sa grâce et l’obéissance à Sa Parole, dans la crainte de Son Nom.

« Je m'établirai un sacrificateur fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon âme ; je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon oint (1 Samuel 2 v. 35) ». - « Il disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux (Apocalypse 14 v. 7) ». Bien aimés, Jésus-Christ nous a tellement aimés qu’Il nous a délivrés de nos péchés par son sang et a fait de nous des sacrificateurs pour Dieu son Père. C’est une grande responsabilité. Une grande partie de Son œuvre consiste à nous convertir afin que nous ayons la capacité de nous comporter en tout temps selon Son cœur et Son âme. Nous sommes appelés à marcher devant Lui en nouveauté de vie en prenant bien conscience de l’importance de devenir une « maison stable ».

Nous l’avons compris, cette maison est en fait notre vie spirituelle dans son ensemble, un temple érigé en son honneur, qu’Il veut habiter. Jésus veut faire de nos vies une maison stable ; Il veut que nous ayons une vie spirituelle stable pour pouvoir l’adorer en tant que sacrificateur, et vivre dans l’obéissance et la crainte de Son nom.

Trouver l’équilibre.

Trouver l’équilibre dans sa vie spirituelle n’est pas chose aisée, il y a tellement d’obstacles, de vent contraire, qui cherchent à nous en détourner. Nous sommes des vases si fragile et influençable, si vite déstabilisé qu’il n’y a pas une journée où il nous faut nous laisser envahir par la lumière de Dieu pour pouvoir voire la lumière. La stabilité passe immanquablement par une remise en question de toutes nos certitudes, afin que seules celles qui viennent du Saint-Esprit demeurent en nous, et puissent ensuite arriver à maturité. Même le plus sage et le plus utilisé d’entre nous doit prendre garde de se tromper, et doit se discipliner pour aimer la vérité plus que tout, plus que sa propre personne.

« Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! (1 Corinthiens 10 v. 12) ». C’est un fait étrange qu’un homme fier de la grâce reçue puisse dire ; J’ai une grande foi, je ne tomberai pas ; une pauvre petite foi le peut, mais pas la mienne. J’ai un ardent amour dit un autre, je peux tenir, il n’y a pas de danger que je ne m’égare. Celui qui se glorifie de la grâce est présomptueux de s’en glorifier ainsi. Ceux qui ont un tel comportement s’imaginent que leurs grâces peuvent les garder, ne sachant pas que le torrent doit couler constamment de la source, ou encore que le ruisseau sera bientôt à sec.
Si un torrent continuel d’huile ne vient à la lampe, même si aujourd’hui elle éclaire avec éclat, elle fumera demain, et son odeur sera désagréable. Prends garde de ne point te glorifier dans la grâce, mais plutôt glorifie-toi et confie-toi en Christ et en Sa force, car c’est seulement de cette manière que tu pourras être gardé de toute chute. Prie davantage, passe plus de temps dans la Sainte Adoration, lis les Saintes Écritures avec un plus grand zèle et sans relâche, veille sur toi-même avec soin, vis plus près de Dieu, prend l’exemple sur les meilleurs modèles. Que le parfum Céleste soit sur ta conversation. Que tu aies la passion des âmes. Vis ainsi, et que les hommes puissent dire : Nous le connaissons pour avoir été avec Jésus, et avons appris de lui, et quand viendra cet heureux jour, que celui que tu aimes puisse dire tu as combattu le bon combat, tu as achevé ta course, et désormais la Couronne de Justice t’est réservée, celle qui ne vient pas à la corruption.
Chrétien, avec soin et attention, avec la Sainte crainte et tremblement, avec foi et confiance en Jésus seul, que toujours ta requête soit : Garde-moi selon Ta Parole. Il en a le pouvoir, lui seul, de te garder de toute chute, et te préserver irrépréhensible, irréprochable devant la présence de Sa Gloire avec une joie ineffable (Charles Spurgeon). »

« Je lui bâtirai une maison stable », Dieu nous a bâti une maison stable, stable parce que équilibrée selon les critères des cieux et non pas selon ceux de la sagesse humaine. Cette maison est construite sur un fondement bien précis et parfaitement accompli en toute chose. Elle a été créé par Sa main puissante et subsistera éternellement, elle est le temple de Dieu dans lequel Il veut faire résider Sa gloire et à travers duquel Il veut se manifester aux hommes. Cette maison Le satisfait pleinement, elle reflète les profondeurs de Son cœur et de Son âme, elle porte un nom majestueux et glorieux : Jésus-Christ.

Une maison stable en Christ.

Oui Dieu nous a bâti une « maison stable » en la personne de Son Fils bien aimé, une maison dans laquelle nous pouvons habiter en paix. Ceux et celles qui ont fait le choix d’y demeurer pleinement ont aussi fait le choix de se plier volontairement aux règles de conduite de cette maison. Nous découvrons jour après jour la valeur de l’équilibre qui la régie et les profondeurs immuables de son fondement, basés à la fois sur la Vie du Christ et sur l’obéissance aux Saintes Écritures, dans une sainte et saine crainte de Dieu. La grâce ne peut exister sans la loi, car c’est la loi nous fait connaitre la grâce. C’est dans ce seul contexte bien précis que notre ministère de sacrificateur peut s’accomplir en termes de valeur pour Dieu notre Père.

Seuls les sacrifices de louange offerts à travers ce fondement ont une bonne odeur pour les cieux. L’adoration manifestée dans une maison construite ainsi ne peut que se réjouir de la visite au quotidien de la « Schekina ». La présence de Dieu ne peut se satisfaire des sacrifices des « Caïn », elle viendra uniquement oindre ceux des « Abel ». Lorsque le Seigneur Jésus-Christ est venu marcher sur la terre des hommes, Il affirmait dans son comportement une stabilité spirituelle remarquable. Cet équilibre venait du fait de sa totale dépendance à la volonté de son Père sans choisir pour lui-même ce qu’Il devait dire ou faire. Il a marché fidèlement dans deux principes essentiels du royaume de Dieu : Il manifestait la grâce du royaume de Dieu dans une totale obéissance à la loi, par Son amour : « Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé (Matthieu 5 v. 18) ».

- La grâce de Dieu
D’abord une vie puissante en grâce et en compassion qui va le pousser à offrir sa vie pour le salut de quiconque croirait en Lui. Par le sacrifice de sa vie, ce n’est plus une année de grâce qui allait être proclamée mais des centaines et des centaines. Des millions de personnes trouveront en Lui un accès au trône de la grâce et jouiront d’un héritage éternel, gratuitement, sans rien payer, uniquement par la foi. Ils seront puissamment délivrés du joug de Satan et prétendront librement à une royauté qui n’est pas de ce monde. Il est le sacrifice de Dieu pour les péchés de toute l’humanité, un sacrifice définitif, perpétuel, et dont le sang est continuellement efficace pour nous purifier. Jésus incarne merveilleusement les œuvres du cœur et de l’âme de Dieu dans une manifestation parfaite de l’amour.

- L’obéissance dans la crainte de Dieu.
Et puis il y a cette crainte respectueuse de Dieu et son attachement extraordinaire à l’obéissance qui vont le caractériser tout au long de sa vie. Jésus transpirait d’amour pour les hommes mais aussi d’amour des choses d’en haut, qui ne laissait pas la place à la légèreté ou à la superficialité, cela provoquait d’ailleurs l’étonnement de tous.

Il craindra Dieu jusqu’à se soumettre volontairement à la souffrance, « Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent; Il n'a point ouvert la bouche (Ésaïe 53 v. 7) ». Son témoignage ne pouvait faire les frais de la vérité, la grâce qu’Il manifestait avec tant de ferveur ne pouvait être entachée par une quelconque entorse aux commandants : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir (Matthieu 5 v. 17) ». Cela l’a conduit à souffrir différentes formes de rejet, d’être incompris, mal jugé, par des non Juifs mais aussi par beaucoup de ses frères.

Il va se soumettre à son Père sans réserve, fuyant l’amour du monde et ses convoitises, sans jamais se mettre en avant ou chercher à se faire justice. Sa nourriture sera de faire la volonté de Dieu et surtout de ne rien entreprendre qui pourrait la contrarier. Il était mort à Lui-même.

Deux colonnes.

Frères et sœurs, ces deux « jambes », ces deux colonnes, nous feront habiter une maison stable et nous feront marcher sans honte devant l’Oint de Dieu. Nul besoin d’attendre une certaine perfection de vie pour exercer notre « sacrificature », Jésus nous choisit tel que nous sommes, pourvu que nous le laissions bâtir pour nous une maison stable ; c'est-à-dire un cœur circoncis par le Saint-Esprit où s’entremêlent divinement la révélation de la grâce et la révélation de la Parole. Dieu va tout réunir en nous pour que nous devenions un temple sanctifié, mis à part, équilibré, pour accueillir la royauté de Son Fils. Ceux et celles qui ont goûté à la liberté de la grâce de Dieu n’ont plus qu’une seule occupation, celle de Le servir dans l’amour, avec crainte : « Étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde ; aimez les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi (1 Pierre 2 v. 16 et 17) ».

C’est au Saint-Esprit que revient la charge de nous conduire dans les profondeurs de cette grande vérité. Il nous y mènera certainement dans la mesure où nous seront animés par cette même volonté de trouver Son cœur et Son âme. Tantôt Il nous ramènera à reconsidérer la crainte de Dieu, tantôt la liberté de la grâce. La Parole nous portera à expérimenter les valeurs de la grâce et la grâce nous portera à expérimenter les valeurs de la Parole ; tout cela dans la présence de l’Oint de Dieu, Jésus-Christ. C’est cela la vraie stabilité, la vraie liberté, c’est cela qui nous apportera le vrai repos : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes (Matthieu 11 v. 29) ». Le repos de nos âmes sur cette terre est conditionné au respect des saintes Écritures, dans la plénitude du Saint-Esprit. Rechercher à en être rempli pour une toute autre raison ne peut que nous mettre en grand danger spirituel. Le Diable trouve une porte grande ouverte à son œuvre lorsqu’un enfant de Dieu veut le Saint-Esprit pour que ses propres désirs soient satisfaits, même spirituels.

Il y a un certain nombre d’exemples dans la Bible d’hommes ou de femmes, ou de peuples, qui ont été déséquilibrés dans leur marche spirituelle en négligeant l’un ou l’autre. Cela a souvent obligé le Seigneur à agir comme un père agit devant la désobéissance de son enfant. Certains ont mis plus l’accent sur la grâce dans leur vie où l’Esprit de Dieu était plus à leur service qu’autre chose. L’on a vu alors des débordements scandaleux qui ont jeté un grand discrédit sur le Christ, des comportements de gens soit disant conduits par « l’Esprit », soit disant inspirés, soit disant spirituels.

D’autres ont mis l’accent seulement sur la loi, sur les commandements, sur la lettre, sur la crainte, mais sans l’onction de Dieu, en dehors de la présence de Dieu. Cela donne des gens qui ont une apparence de piété mais qui, parce qu’ils n’ont pas le souffle vivifiant. Ils vivent leur vie spirituelle comme s’ils en avaient renié ce qui en fait la force. Le « cérébral », lorsqu’il prend en otage la Parole de Dieu, enfante une religion morte, des personnes sincères, mais qui n’ont pas la vie jaillissante du Saint-Esprit. Pour eux la Bible n’est qu’un condensé de dogmes et de morales et leur donne souvent le sentiment que la vie chrétienne est lourde et pesante.

Dans le deuxième chapitre du premier livre de Samuel nous lisons que le sacrificateur Eli ne se mettait pas en peine d’éduquer ses enfants dans la Parole de Dieu. Il leur permettait cependant de servir Dieu mais pas de lui obéir. Ses fils pouvaient offrir des sacrifices pour Dieu sans remettre en question leur comportement, sans se remettre en cause. Ce déséquilibre est voué à l’échec, cette maison ne peut pas résister au regard de Dieu, elle ne correspond pas au cœur et à l’âme de Dieu. Quel que soit la raison qui a motivé Eli à ne pas corriger ses enfants, elle est mauvaise, ce n’est pas cela l’amour de Dieu, ce n’est pas cela ce que Dieu cherche. Avez-vous déjà observé un enfant qui n’est jamais repris et corrigé par ses parents. À terme il se permettra des abominations et fera la honte de ses parents parce qu’il n’a pas de crainte.

« C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont mort. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde (1 Corinthiens 11 v. 27 à 32) ».

Les fils d’Eli sont mort faute de se juger eux-mêmes dans une sainte crainte de Dieu : « La crainte de l'Éternel est une source de vie, pour détourner des pièges de la mort (Proverbe 14 v. 27) ».

Si la discipline disparait.

Si la discipline de Dieu disparaît de nos vies en famille, et d’Église, il ne faut pas alors s’étonner que de moins en moins de chrétiens soit fidèles et stables dans leur vie. La bénédiction qui veut nous transporter dans les lieux célestes se voit emprisonnée dans toutes sortes de conceptions erronées et nous sommes alors en danger d’expérimenter l’échec : « La crainte de l'Éternel est le commencement de la science ; les insensés méprisent la sagesse et l'instruction (Proverbes 1 v. 7) ». Il nous faudra apprendre urgemment la pédagogie de l’échec de Dieu pour reprendre le bon chemin. Pourtant, combien d’enfant de Dieu, aujourd’hui dans nos églises, ne connaissent pas cette discipline, particulièrement nos jeunes dans la foi.

Je constate souvent un dangereux encouragement à servir à tout va dans l’Église, à prendre des responsabilités, à offrir des sacrifices, mais sans remise en question, sans nécessité de changer de vie et sans obligation de mourir à eux-mêmes. Attention, nous risquons d’en faire des irresponsables, leur foi n’a pas encore été éprouvée, et le Seigneur ne fermera certainement pas les yeux sur leurs insouciances : « Pourquoi honores-tu tes fils plus que moi…/… car j’honorerai celui qui m’honore, mais ceux qui me méprisent seront voués à l’ignominie (1 Samuel 2) ». Pourquoi ? Parce que Eli pensait que Dieu allait fermer les yeux et faire grâce.

Il est intéressant aussi d’examiner les reproches que Paul formule aux Corinthiens : « Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels ».

L’apôtre a discerné chez les Corinthiens ce même déséquilibre. Pourtant il y avait au milieu d’eux une vie de l'Esprit extraordinaire, avec des dons spirituels authentiques, mais leur « maison personnelle » n’était pas stable. Ils n’avaient choisi qu’une partie de l’Évangile, celle qui correspondait le plus à leur aspiration, à leur désir de jouir du surnaturel. Comprenez-vous pourquoi il nous faut toujours nous remettre sur l’autel du sacrifice tous les jours de nos vies. Nous devons donner l'occasion au Seigneur de nous émonder.

Il y avait la grâce d’une véritable activité de l’Esprit mais il manquait l’obéissance. Ils ne suivaient pas l’Oint de Dieu, ils s’en servaient. Ce genre d’immaturité conduit toujours à la négligence de la Parole de Dieu. La crainte de Dieu qui devait les pousser à l’obéissance et ainsi à rechercher la maturité était absente, ce qui rendait la prédication de Paul inopérante, inefficace. Dans de telles conditions il est impossible que des chrétiens grandissent dans la foi : « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide (Hébreux 5 v. 12) ».

Citation

« Prenons bien garde que Satan ne nous leurre avec cette idée : Mais je travaille pour Dieu, et Dieu me bénit, et les autres me considèrent, et je suis en aide à bien des gens. Bien-aimés frères en Christ, le fait qu’un homme charnel puisse posséder des dons spirituels est une chose extrêmement solennelle ; et l’homme le plus zélé, celui qui remporte le plus de succès dans l’œuvre du Seigneur, peut avoir à s’agenouiller devant Dieu et à se poser cette question : Est-ce que moi-même, malgré les dons que le Saint-Esprit m’a accordés, je ne pèche pas par manque d’humilité, ou d’amour, ou de pureté, ou de sainteté ? Que Dieu nous sonde et nous éprouve ! (Andrew Murray). »

« C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : Elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande (Matthieu 7 v. 24 à 27) ».

Un seul chemin.

Frères et sœurs, il ne peut y avoir un autre chemin. Je le répète encore, la grâce en Jésus-Christ nous appelle à la crainte de Dieu dans une obéissance sans réserve à Sa Parole ; et notre crainte de Dieu nous poussera immanquablement vers Sa grâce en Christ. Avoir bâti sa maison sur le roc, c’est simplement laisser Dieu faire son œuvre en nous chaque jour en lui permettant d’édifier Son Oint comme Il l’entend. Il est évident que pour y arriver, la mort à soi-même est indispensable, c’est cela avoir une attitude de prudence : « Je lui bâtirai une maison stable » - « La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse ; tous ceux qui l'observent ont une raison saine. Sa gloire subsiste à jamais (Psaume 111 v. 10) ».

Le chrétien insensé va au contraire imposer à Dieu la manière de construire et les matériaux employés. Il va effectuer les plans lui-même et choisir le terrain qui lui plait le plus, et au fur et à mesure qu’il bâtira, il suppliera le Seigneur de sceller le tout par le Saint-Esprit. C’est une maison qui est vouée à l’échec, qui n’a pas de bonnes fondations. Dieu ne saurait garantir une telle attitude qui pourrait paraître stable et spirituelle à première vue mais qui ne résistera pas dans les mauvais jours. Il y a comme cela des temps dans la vie d’un chrétien où il peut penser que Dieu est avec lui quoi qu’il fasse et qu'Il ferme les yeux, mais que la pluie se mette à tomber et que les vents se mettent à souffler sur sa maison, et elle tombera.

Mais il faut savoir et accepter que l’épreuve comme la maladie, les échecs, les tourments de toutes sortes etc., est le quotidien de l’enfant de Dieu, et que les tempêtes sont des outils entre Ses mains pour faire tomber tous les « fruits pourris », que nous sommes amenés à porter. C’est comme des corrections de Dieu, qui ne sont pas permises pour nous ridiculiser mais plutôt pour nous sanctifier. Pour le Seigneur, la meilleure façon de répondre à notre désir de le suivre, c’est de nous corriger : « Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend; car le Seigneur châtie celui qu'il aime, et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. Supportez le châtiment : C'est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas ? (Hébreux 12 v. 5 à 7) ».

La véritable nature du disciple se montre surtout durant des moments de crise. Quand tout est hors de contrôle, on ne pense pas à maquiller sa personnalité. Les difficultés qui viennent nous affliger ont ainsi cette étonnante propriété de révéler le fondement sur lequel repose notre vie. Mais les tempêtes, cela peut être aussi toutes ces nouvelles doctrines qui fleurissent aujourd’hui à foison dans l’Église.

Ce sont des tempêtes orchestrées par Satan qui ont pour but de nous déstabiliser dans notre foi. Oui Dieu permet que ses enfants soient éprouvés de la sorte, de la même manière qu’Il a permis que l’ange exterminateur passe au-dessus du camp de Son peuple. Nous nous rendons bien compte ici de l’importance capitale d’habiter une maison stable, afin de rester fidèlement dans l’ombre du Christ et de marcher de progrès en progrès sous la protection de Son sang. Israël a tourné en rond pendant quarante années dans un désert de souffrance parce qu’il ne s’était pas mis en peine de se laisser modeler par Dieu. Ils croyaient certainement que la « grâce » les dispenserait d’une obéissance sans conditions.

Jésus nous avertit que les croyants feraient erreur en pensant que le seul fait d’écouter de bons sermons à l’église ou de bonnes leçons à l’école du dimanche feraient d'eux des disciples aguerris et obéissants à la volonté du Père céleste. La volonté de Dieu est justement que nous mettions en pratique les paroles de Jésus. Son enseignement doit pénétrer nos oreilles et être vivifié par le Saint-Esprit au point de devenir le fondement de notre vie. Toutes les parties de notre être devraient en subir l’influence. L’apôtre Paul nous indique en 1 Corinthiens 3 v. 11 que ce roc, cette fondation, représentent le Seigneur Jésus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Cette fondation est déjà en place dans la personne de Jésus-Christ, dans son sang et dans sa justice. On peut s’y fier entièrement. Nous avons l’assurance qu’aucune intempérie ne peut l’ébranler. Le sage a choisi d’obéir aux paroles de Jésus. L’insensé a entendu l’enseignement de Jésus mais n’a rien fait pour lui obéir.

Il est une tempête dont on ne parle pas assez, qui est le retour du Seigneur. Dans l’AT, le jugement divin, et particulièrement le jugement final de Dieu, est souvent symbolisé par une tempête. Ce jour sera glorieux pour ceux et celles qui habitent le vrai temple de Dieu, mais ce jour sera aussi un véritable déluge de désillusions pour ceux et celles qui ne se seront pas préparés, qu’ils soient chrétiens ou autres. C'est à dire ceux et celles qui n'auront pas laissés Dieu les établir sur Son bon fondement.

Loin de moi la pensée de sélectionner qui sera pris ou laissé lors du retour du Seigneur, mais si la Bible en parle c’est pour nous interpeller sur la valeur de toutes nos constructions. Le « roc » ici ne se réfère pas seulement à Christ : Il se réfère surtout au fait de faire la volonté de Dieu : « Une personne qui entend ces paroles que je dis, et les met en pratique », est une personne qui agit selon la parole du Seigneur. Il n'est pas dit que l'insensé ne fait rien, car au contraire il entreprend lui-aussi de bâtir quelque chose.

C'est plutôt qu'il ne bâtit pas selon la volonté de Dieu, mais selon sa propre pensée : « Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! Et ne faites-vous pas ce que je dis ? (Luc 6 v. 46) ». Leurs maisons construites sur le sable de l’indifférence aux désirs du « cœur et de l’âme » de Dieu ne tiendront pas au retour de Christ : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! N’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité (Matthieu 7 v. 21 à 23) ».

Bâtir sa vie sur la Parole et la Grâce.

« Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique. Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc (Luc 6 v. 47 et 48) ».

Personne ne peut bâtir sa vie sur l’enseignement du Christ à moins de fonder également son espoir sur la personne de Jésus et d’aller avec confiance à sa rencontre. À cet égard, la Bible enseigne qu’il faut creuser en profondeur et s’attendre à Lui par la foi. Cette notion de creuser profondément au travers de la surface du sol avant de poser les fondations sur le roc apparaît dans le passage parallèle de l’évangile de Luc. Creuser profondément implique un réel approfondissement de notre connaissance de la personne du Christ dans ses pensées et ses voies. C’est aimer la vérité plus que nos propres personnes, plus que nos chers désirs spirituels, plus que nos dons spirituels, plus que nos « ministères », et plus que nos pensées. Il nous faut pour cela être prêts à capituler devant lui et à renier toutes nos opinions ; c’est en cherchant à tout prix à être éclairés par la lumière de Dieu que nous serons en mesure de discerner la lumière, elle nous rendra libre de nous-mêmes.

« Job répondit à l'Éternel et dit : Je reconnais que tu peux tout, et que rien ne s'oppose à tes pensées. Quel est celui qui a la folie d'obscurcir mes desseins ? - Oui, j'ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas. Écoute-moi, et je parlerai ; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre (Job 42 v. 1 à 6) ».

Job a creusé, creusé profondément, pour découvrir la magnifique leçon que Dieu voulait lui donner pour le rendre réellement libre. Il a vécu un véritable affranchissement de son moi méprisable. Une expérience que devraient vivre tous les chrétiens avant quoi que ce soit. Pendant que nous creusons pour connaître la personne du Christ, Dieu efface en nous nos opinons et imprime les siennes. Au fur et à mesure nous découvrons le péché de notre cœur naturel et nous comprenons comme dans une révélation toute la vérité sur notre vieille nature : « C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre (Job 42 v. 6) », voilà ce que doit dire un enfant de Dieu, un sacrificateur, avec son cœur irréprochable et droit, craignant Dieu, lorsqu’il se tient dans Sa présence.

Job a été criblé comme le blé, moments pénibles, mais qui l’ont débarrassé de la « balle » de sa propre justice, de sa vision imparfaite de son Dieu, et de sa suffisance. En creusant profondément, nous découvrirons nous aussi qu’habiter une maison stable a un coût, nous apprendrons à connaître Dieu en le laissant nous apprendre à nous connaître nous-mêmes : « Nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort (Romains 6 v. 4) ». Ce qui veut dire que nos cœurs vont être touchés, que nous arriverons au bout de nous-mêmes, de notre volonté de dominer, de diriger, d’avoir raison, de posséder. Ce n’est plus moi, mais Christ.

Enlever le superflu.

C’est en faisant la volonté de notre Père céleste que nous allons vraiment connaître Jésus car l’obéissance à sa Parole nous met en contact avec Jésus. Avant d’atteindre le rocher ; le sable et la terre doivent impérativement être enlevés. Ces matières du sol représentent les principes du monde avec sa sagesse, ceux de notre propre justice, et ceux de notre nature charnelle qui nous séparent encore du Seigneur Jésus, le Roc. Craindre Dieu implique une foi véritable dans une obéissance aux commandements de Dieu. Nous savons tous très bien que nous sommes sauvés par la foi. Mais la foi ne nous sauvera pas s’il ne s’agit pas d’une foi qui s’exprime par des actes quotidiens d’obéissance à la volonté divine.

« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui (Jean 14 v. 21) ». - « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui (Jean 14 v. 23) ».

Vous avez vu comment Dieu se propose de tout prendre en main ? « Je m'établirai … agira selon mon cœur et selon mon âme ; je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon oint (1 Samuel 2 v. 35) ». Il n’y a plus de place maintenant pour notre orgueilleux « moi », plus de place pour nos œuvres propres, plus de place pour un service selon nos critères. Tout est actionné par Dieu et pour Dieu et en ce qui nous concerne, notre foi nous poussera à toujours rechercher à connaître par révélation la grâce dans la crainte de Dieu.

Nous sommes destinés à porter Son joug, il est doux et léger parce que c’est Lui qui le porte en nous. Cet équilibre nous gardera en Christ et nous fera devenir des « hommes spirituels, des maîtres, supportant la nourriture solide ». Le Seigneur Jésus-Christ se fera connaître à nos cœurs et nous dévoilera les trésors de son œuvre sur la croix. La crucifixion, la résurrection, l’ascension, la royauté, tant de mystères qui restent encore inexplorés par de nombreux chrétiens. Des œuvres de Dieu aux résonances éternelles tellement plus profitables pour nos vies spirituelles que tout ce qui est mis à l’honneur aujourd’hui dans beaucoup de congrégations évangéliques. C’est une grande chose que d’être sauvé, justifié, racheté, mais l’Évangile de Dieu est bien plus que cela. Ce qui est dit ici, c’est que l’Évangile nous conduit directement vers les conseils éternels de Dieu où Il nous connaissait d’avance, nous prédestinait, nous choisissait pour être conformes à l’image de Son Fils. Être conforme à l'image de son Fils, quelle glorieuse espérance pour des pécheurs sauvés par grâce.

Conclusion.

« Je m'établirai un sacrificateur fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon âme; je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon oint (1 Samuel 2 v. 35) ».

Vous ne trouvez pas qu’il se cache derrière ces paroles un appel céleste solennel, un appel à détourner les projecteurs de nos propres ambitions afin de les diriger sur Lui et de nous laisser établir comme sacrificateur ? Un appel qui retentit depuis la nuit des temps pour ceux et celles qui ont un cœur pour Dieu ? Tant et tant y ont répondu et ont marché par la foi dans ce sens, oh certainement d’une manière maladroite bien souvent, mais remplis de cette conviction intérieure qu’ils étaient approuvés par leur Dieu, qu’ils étaient devenus amis de Dieu. C’est la satisfaction du cœur de Dieu qui est perçue dans nos cœurs. Il n’y a rien d’aussi merveilleux dans l’univers que de ressentir la joie et la satisfaction de Dieu comme « Abraham ».

C’est pour nous la plus grande gratification qui soit. Dieu a fait de nous un royaume, des sacrificateurs établis pour Dieu son Père avec la mission de le servir dans son temple (c'est-à-dire en Christ), de témoigner de Sa Parole (en la gardant et en l’inculquant par l’Esprit), et de Le consulter sérieusement pour toutes choses dans nos vies. Nous sommes soumis à des ordonnances bien précises transmis par notre souverain sacrificateur unique et parfait, et avons pour cela été introduits dans le lieu très saint dont le voile a été déchiré. « Je m'établirai », ce « m’» indique une volonté de Dieu à prendre entièrement en charge toute chose, c’est Son œuvre, Lui-seul peut le faire, Lui-seul en connaît les rouages. La « chair et le sang » peuvent nous envoyer faire tel ou tel service religieux, mais seul le Seigneur Jésus-Christ a le pouvoir de nous établir.

Ainsi donc, tant que ces principes feront autorités en nous, par la grâce de Dieu, nous serons le peuple céleste appelé à connaître la plénitude de Dieu.

« Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen (Éphésiens 3 v. 20 et 21) ! »
« Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans (Apocalypse 20 v. 6) ».

« C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte (Hébreux 12 v. 28) ».

Que le Seigneur révèle pour nous l’indissociabilité entre Sa grâce, Sa Parole, et la crainte de Son Nom, et de la rende profitable pour nous tous !

Soyez richement béni !

 

Arthur KatzUn message de Frédéric Gabelle
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- Aiden W.Tozer

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