Le foyer chrétien.4

Le foyer chrétien.4

Lorsque Dieu créa Adam et Ève et les unit par le lien sacré du mariage, leur enjoignant de fructifier, de multiplier et de remplir la terre, il instituait la première famille humaine, le premier foyer (Genèse 1 v. 27 et 28).

 

 

 

 

 

Que tu m’as confiés.

Les enseignements que les enfants reçoivent de leur mère dans leurs jeunes années ont une immense influence sur toute leur vie. Une bonne éducation chrétienne est vitale et imprimera sa marque sur les enfants pour leur bien toute leur vie ; elle laissera sur leurs esprits et sur les cœurs jeunes et réceptifs une impression qui ne pourra être effacée, quelques péchés qu’ils puissent commettre dans la suite de leur existence. La parole de Dieu déclare : « Élève le jeune garçon selon la règle de sa voie ; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera point  (Proverbes 22 v. 6) ».

Quelle est l’origine de la grande décision prise par Moïse lorsqu’il fut devenu grand, de refuser d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt d’être identifié au peuple de Dieu et d’être dans l’affliction avec lui ? N’était-elle pas due, humainement parlant, à la formation et à l’instruction pieuse dans les vérités et les promesses de Dieu, qu’il avait reçues de sa mère pendant qu’elle l’allaitait pour la fille du Pharaon ? De même, en Proverbes 31, nous voyons que l’oracle enseigné au roi Lemuel par sa mère, resta en lui et qu’il l’écrivit lui-même ensuite, par inspiration, pour prendre place dans les Saintes Écritures.

 

 

Avant de poursuivre ce sujet, il peut être bon de dire qu’il est indispensable que le père et la mère aient une même pensée et une même manière d’agir, dans l’éducation de leurs enfants. C’est absolument nécessaire. Rien ne peut être plus désastreux qu’une mère agissant vis-à-vis d’un enfant dans la voie opposée à celle que suit le père, ou vice versa. Toute divergence de principe ou d’action devrait être discutée par les parents entre eux seuls, dans la présence du Seigneur, et jamais devant les enfants. À leur égard, il devrait y avoir unité d’action, chacun soutenant la discipline exercée par l’autre.

« Élever » ne veut pas simplement dire enseigner ou instruire. Cela signifie « conduire selon une ligne particulière ou diriger dans un certain chemin ». Une vigilance continuelle, une attention constante et des soins persistants sont requis pour produire l’effet et le but désirés.

Un enfant peut avoir l’esprit rempli de sentiments religieux, la mémoire bourrée de versets de la Parole et de cantiques, et son cœur n’être néanmoins pas du tout intéressé ni influencé par cette formation intellectuelle. Aussi importante que soit cette instruction, elle n’est qu’une affaire de mémoire. Or, le cœur doit être touché, formé, non pas seulement la tête. En outre, les mères enseignent souvent à leurs enfants ce qu’elles ne pratiquent pas toujours elles-mêmes, et elles ne prennent pas le temps ou la peine de veiller à ce que leurs enfants mettent en pratique les enseignements reçus. Ainsi les cœurs des enfants ne sont pas entraînés dans le chemin de leur enseignement ; ils discernent bientôt ce qui n’est que théories creuses et sont amenés à ne plus respecter leurs parents et leurs enseignements religieux.

Comme nous l’avons vu, « élever » signifie : Conduire ou diriger dans une certaine voie. Ainsi les mères ont à conduire et diriger leurs enfants dans le chemin du Seigneur par leur propre exemple de piété et de vie chrétienne conséquente. De cette manière, les cœurs des enfants seront touchés et formés, en même temps que leurs esprits. Mères, si vous désirez élever vraiment vos enfants, vous devez mettre en pratique ce que vous leur enseignez et vous devez aussi leur montrer comment le mettre en pratique. Quels que soient les soins et les peines que cela vous coûte, il faut qu’on voie qu’ils font comme vous les enseignez.

De simples discours n’auront point d’effet ; les paroles ne redresseront pas les tendances de la nature ni ne réprimeront son obstination. De même que le vigneron soigne sa vigne, il vous faut tailler, infléchir, diriger et conduire la jeune pousse de la vie si vous voulez la voir grandir pour Dieu et pour la justice. Beaucoup de mères enseignent bien leurs enfants quant à la théorie, mais par leur négligence et leur indifférence, elles les laissent croître dans la voie exactement opposée.

Élever convenablement les enfants peut demander efforts et peines ; il se peut qu’il faille s’arrêter un moment dans ses occupations et administrer la correction nécessaire ou donner l’instruction utile. Mais si la peine n’est pas prise lorsqu’ils sont petits, ils donneront beaucoup plus de mal lorsqu’ils seront grands. Plus d’une mère insensée a, pour s’épargner du travail, laissé ses enfants à eux-mêmes, oubliant que Dieu a dit : « Le jeune garçon abandonné à lui-même fait honte à sa mère  (Proverbes 29 v. 15) ».

Nous aimerions attirer l’attention sur la belle attitude de Manoah et de sa femme, en Juges 13. Lorsqu’ils apprirent par l’ange de l’Éternel qu’ils auraient un fils qui serait un nazaréen et sauverait Israël, Manoah « supplia l’Éternel, et dit : Ah, Seigneur ! que l’homme de Dieu que tu as envoyé, vienne encore vers nous, je te prie, et qu’il nous enseigne ce que nous devons faire au jeune garçon qui naîtra… Quelle sera la règle du jeune garçon, et que devra-t-il faire ? » (v. 8 à 12) ». C’était vraiment très beau et approprié et ce devrait être l’état d’âme et la sérieuse requête de toute mère et de tout père chrétiens. Nous avons souvent besoin de nous adresser au Seigneur pour demander : « Quelle sera la règle du jeune garçon, et que devra-t-il faire (*) » ?

(*) On remarquera que l’Ange ne donne pas d’autre prescription que celle-ci : Il sera nazaréen et le rasoir ne passera pas sur sa tête, mais insiste sur ce que la mère devra faire avant même la naissance de l’enfant. Sérieux et précieux enseignement quant à la conduite des parents, qui conditionne celle des enfants.

 

Enseigné à obéir

Puisque Dieu a dit : « Écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers  (1 Samuel 15 v. 22) », le premier point et le plus important dans l’éducation des enfants est de leur enseigner la bénédiction se rattachant à l’obéissance. Ils doivent apprendre l’obéissance due à l’autorité justement constituée, ce qui est le fondement de toute valeur morale, non seulement dans l’enfance, mais dans toute la vie. Si un enfant n’apprend pas à se soumettre à l’autorité confiée par Dieu à ses parents à la maison, il sera désobéissant aux autorités civiles établies de Dieu.

 

 

C’est la volonté propre, tendance innée de tout enfant d’Adam, qui est l’essence même du péché, et cette volonté doit être amenée à se soumettre à Dieu. Dieu a donné aux parents, aux mères spécialement, la tâche de commencer l’œuvre dès l’enfance. Les enfants devraient être formés à obéir implicitement et sans raisonner à leurs parents et à « tout ordre humain ». Nous vivons dans les derniers jours, décrits en 2 Timothée 3, où la désobéissance aux parents et toutes les diverses formes de la volonté propre et de la rébellion sont partout latentes, aussi est-il d’autant plus nécessaire que les parents apprennent à leurs enfants à obéir, dans la conviction profonde que c’est obéir à Dieu.

Pour se faire obéir, les parents doivent s’en tenir toujours à leur parole et infliger les punitions annoncées en cas de désobéissance. Les enfants sont des observateurs avisés et sauront vite si nous pensons ce que nous disons ou non, si nous punirons la désobéissance et récompenserons l’obéissance. Il faut insister sur l’obéissance aux désirs et aux commandements des parents et l’exiger par des châtiments si cela est nécessaire. Si tel est le cas, les enfants auront vite fait d’apprendre que les paroles de leurs parents seront exécutées et qu’ils doivent obéir. Ils répondront alors avec empressement aux désirs de leurs parents.

D’autre part, nous avons souvent vu des enfants qui n’accordaient aucune attention aux ordres de leurs parents, parce que ceux-ci s’en tenaient uniquement à leurs supplications et à leurs menaces sans jamais les exécuter ni exiger l’obéissance. Les enfants font alors ce qui leur plaît, et s’ils sont désobéissants, qui est à blâmer si ce n’est les parents ? Les mères surtout sont souvent fautives à cet égard, mais les pères sont parfois aussi coupables.

Il y a certainement un avertissement pour tous les parents dans les paroles de l’Éternel au sujet d’Éli le sacrificateur. En 1 Samuel 3 v. 13, Dieu dit d’Éli : « Je lui ai déclaré que je vais juger sa maison pour toujours, à cause de l’iniquité qu’il connaît, parce que ses fils se sont avilis et qu’il ne les a pas retenus ». Nous savons, d’après le chap. 2 v. 22 à 25, qu’Éli avait repris ses fils pour leurs méchantes actions, mais le reproche que Dieu lui adresse était « qu’il ne les avait pas retenus ». Cela montre ce que Dieu attend des parents ; ne l’oublions pas.

« Le secret pour réussir l’éducation et pour obtenir l’obéissance, c’est de commencer assez tôt », écrit une mère expérimentée. « Il ne faut pas laisser Satan prendre avantage sur nous au départ en flattant la volonté du petit enfant… Voilà où tant de mères manquent - elles commencent trop tard. La grande majorité des enfants sont perdus quant à la formation du caractère avant d’avoir cinq ans par la folle indulgence des mères ».

On peut parler aux enfants et les traiter avec tendresse, tout en leur montrant qu’il faut obéir. Une main et une voix fermes amèneront bientôt le petit enfant à comprendre qu’il doit être sage et aller dormir, alors qu’il voudrait se rebeller au moment de sa sieste régulière. S’il continue à résister, la mère doit "persévérer" et conquérir la petite volonté, car si l’enfant obtient ce qu’il veut, le conflit deviendra de plus en plus difficile. Si la maman l’emporte, la lutte sera toujours plus facile et l’obéissance sera apprise de bonne heure par l’enfant. Mais c’est l’erreur de la plupart des mères ; elles cèdent parce qu’elles ne veulent pas soutenir un combat, oubliant qu’une défaite maintenant ne signifie que conflits sans fin dans l’avenir, et des peines et des chagrins multipliés.

La même mère, citée plus haut, écrit qu’elle a vaincu la forte volonté de ses enfants, alors qu’ils avaient six et dix mois, et que par la suite elle a rarement eu à lutter contre quelque opposition directe de leur part. Avec un fils, qui devait devenir un prédicateur de l’Evangile, elle n’eut qu’un conflit décisif, et cela alors qu’il avait dix mois. Jamais il ne dressa sa volonté en opposition directe à celle de sa mère durant toutes les années qui suivirent. Certainement ce résultat béni a payé mille fois pour cette pénible lutte. Quelles leçons vraies et salutaires pour toutes les mères !

 

Vérité et droiture

Une autre chose importante pour préparer un enfant au chemin où il devra marcher, c’est de le former dans la pratique de la vérité et de la droiture. Étant né dans le péché, tout être humain a une nature mauvaise : « ...ils errent dès le ventre, parlant le mensonge  (Psaume 58 v. 3) ». Et sans aucun doute, le mensonge est l’un des péchés les plus communs de l’humanité. Contrebalancer cette tendance et former l’âme à pratiquer la vérité doit être l’un des premiers objets d’une bonne éducation. « Les lèvres menteuses sont en abomination à l’Éternel » et il hait « la langue fausse  (Proverbe 6 v. 16 à 17 ; 12 à 22) ». Aussi les enfants devraient-ils apprendre de bonne heure combien les mensonges sont en abomination à Dieu.

Pour développer la vérité et la droiture, les parents devraient veiller à ne pas minimiser et excuser la tendance à la fausseté chez leurs enfants. Certains parents ne font que sourire et admirer leurs petits manèges pour cacher quelque espièglerie. Il n’est alors pas étonnant que de tels enfants grandissent sans aucune crainte de la fausseté, sans aucun scrupule à dire des mensonges, ce qui est l’une des sauvegardes de la vertu.

Aucun parent de réussira à inculquer à son enfant une horreur à l’égard de tout péché plus grande que celle qu’il ressent lui-même. Les enfants, les plus prompts des analystes, détecteront instinctivement et rapidement toute affectation ; ils ne jugent pas tant d’après nos dires que d’après nos sentiments réels. Ne fermez jamais les yeux sur une fraude quelconque chez votre enfant.

Que les mères - et les pères - prennent donc garde de ne pas critiquer quelqu’un devant leurs enfants, puis de se montrer pleins d’amabilité envers cette personne. Quelle néfaste leçon de tromperie et d’hypocrisie ! Et si les parents racontent à leurs enfants les légendes courantes sur les « Père Noël », « Lapin de Pâques », « Cigogne », etc., comment peut-on s’attendre à ce que les enfants disent la vérité ?

Ne disons jamais un mensonge à nos enfants si nous voulons les élever pour Dieu « qui ne peut mentir » et qui veut « la vérité dans l’homme intérieur  (Tite 1 v. 2 ; Psaume 51 v.6) ». Il vaut mieux ne répondre que brièvement ou pas du tout à leurs questions, si vous sentez que vous ne pouvez pas leur dire la vérité en toute simplicité. Exercez-vous à la vérité avec vos enfants si vous voulez qu’ils soient droits.

Ne leur faites pas des promesses que vous ne pourrez pas tenir ensuite. C’est du mensonge. Ne les trompez pas non plus pour les amener à prendre des médicaments amers en leur disant que c’est quelque chose de bon et de goût agréable. En faisant ainsi vous entraînerez vos enfants dans un chemin tout opposé à celui que vous désirez les voir suivre, et c’est en vain que vous travaillerez ensuite pour les rendre droits et sincères, car vous aurez contaminé le fond.

Remplir les esprits des enfants de toutes sortes de contes et de fictions ne contribuera certes pas à développer en eux la vérité. Ce genre de livres devrait être gardé autant que possible hors de leur portée. Instruisez-les plutôt dans ce qui est réel et vivant. Il n’y a point de meilleur livre d’histoires que la Bible avec ses récits vrais, intéressants et instructifs, que les enfants aiment toujours. Parlez-leur aussi de la magnifique création de Dieu ; intéressez-les à tous les animaux et à toutes les choses que Dieu a faits. Ils cultiveront ainsi l’amour de la nature et leurs cœurs seront amenés de bonne heure à adorer Dieu comme leur sage et puissant Créateur. Parallèlement il faut leur enseigner la vérité plus élevée de Christ le Rédempteur et du besoin qu’ils ont de Lui comme Sauveur.

"« Avant que l’enfant ait atteint sept ans"

"Enseigne-lui le chemin du ciel."

"La vérité s’enracinera davantage"

"S’il la connaît avant d’avoir cinq ans."

"Et mieux encore si, à tes genoux,"

"Il découvre le chemin avant trois ans."

Avant de terminer le sujet de l’éducation des enfants, il peut être bon de rendre attentif au manquement consistant à permettre aux enfants de prendre trop d’importance en présence de tiers, en les laissant être le centre d’intérêt ou en prônant leur intelligence ou leurs menus gestes. Ils apprennent ainsi rapidement qu’on fait grand cas d’eux et ils rechercheront des compliments. Au lieu d’être modestes et doux, ils deviendront impertinents et fiers et agiront de façon inconvenante. La vieille méthode du silence exigé des enfants en présence d’adultes et lorsque des invités sont là, est excellente. Les qualités chrétiennes de douceur, de modestie et de tranquillité devraient être développées chez les enfants, et non pas l’insolence, la vanité et la satisfaction de soi. Veuille le Seigneur accorder beaucoup de grâce et de sagesse aux mères pour élever leurs enfants pour Lui et pour Sa gloire.

 

VII. Chapitre

Employeurs et employés

Après avoir considéré la relation de mari et de femme, de parents et d’enfants, dans le foyer chrétien, il reste à examiner les rapports d'employeurs et employés. Ce n’est cependant pas une relation de moindre importance, et elle devrait être maintenue à la gloire de Dieu, en conformité avec tout ce que signifie le foyer chrétien : « Soyez… soumis à tout ordre humain pour l’amour du Seigneur  (1 Pierre 2 v. 13) ».

 

Les employés

« Esclaves, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de cœur, craignant le Seigneur. Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage : Vous servez le Seigneur Christ (Colossiens 3 v. 22 à 24) ».

Ici le serviteur est amené à regarder au Seigneur comme Celui qu’il doit servir et qui aussi récompensera tout service fidèle. Ainsi ce qui pourrait peut-être sembler une tâche avilissante et humble est élevé au rang de service pour le Seigneur.

L’œil ainsi dirigé sur le Seigneur, le serviteur doit avant tout se souvenir que le Seigneur Jésus Christ est son modèle dans son travail. Il est Lui-même devenu le Serviteur parfait qui s’est anéanti et a pris « la forme d’esclave  (Philippiens 2 v. 7) », venant non pas « pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs  (Marc 10 v. 45) ». Le serviteur chrétien doit ainsi, dans son emploi journalier, apprendre de Lui et refléter Son caractère de Serviteur, à la gloire de Dieu. L’évangile selon Marc présente d’une manière particulière Christ ainsi, et son étude sera d’un grand profit pour chaque serviteur chrétien, ce que, dans un sens large, nous devrions tous être envers notre Seigneur et Maître.

« Exhorte les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire en toutes choses, n’étant pas contredisants ; ne détournant rien, mais montrant toute bonne fidélité, afin qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu Sauveur  (Tite 2 v. 9 et 10) ».

L’obéissance, la soumission et la fidélité sont les qualités requises d’un bon serviteur, d’où l’exhortation de l’apôtre ici. Elles se trouvaient en perfection en Christ, le parfait Serviteur. Le serviteur chrétien doit orner, par sa conduite et par son service, la doctrine de Dieu qu’il professe. Par une marche fidèle et un service diligent, il manifestera d’une manière pratique et visible la doctrine et les enseignements de son Sauveur. Cela est compris plus facilement et parle mieux que la plus puissante prédication. Ainsi, un serviteur fidèle peut rendre témoignage à son Sauveur, dans son humble sphère, aussi effectivement que le prédicateur le plus éloquent.

« Que tous les esclaves qui sont sous le joug estiment leurs propres maîtres dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés ; et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les méprisent pas parce qu’ils sont frères, mais qu’ils les servent d’autant plus que ceux qui profitent de leur bon et prompt service sont des fidèles et des bien-aimés  (1 Timothée 6 v. 1 et 2) ».

Les serviteurs qui ont des maîtres incrédules doivent les honorer et ne pas se croire supérieurs à eux, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés par leurs maîtres incrédules. Tandis que ceux qui ont des maîtres croyants doivent veiller à ne pas les honorer moins ni prendre une attitude familière d’égalité avec eux. Ils ont au contraire à les servir avec soumission et à les respecter d’autant plus, comme des frères fidèles et bien-aimés. Notre place dans l’Assemblée de Dieu ne doit pas être confondue avec notre position et notre manière de vivre dans le monde. Dans l’Assemblée de Dieu, tous sont frères, membres les uns des autres, tandis que dans le monde, il subsiste des différences sociales qu’il convient de respecter.

 

Les employeurs

« Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un Maître dans les cieux  (Colossiens 4 v. 1) ». Le maître et la maîtresse chrétiens devraient toujours se souvenir qu’eux aussi ont un Maître dans les cieux, envers lequel ils sont responsables de leur service ici-bas comme maîtres, et ils devraient se comporter envers leurs serviteurs comme leur Maître céleste agit envers eux.

Le sentiment de Sa seigneurie doit toujours être présent dans leur conscience, le cœur réalisant chaque jour Sa grâce et Sa débonnaireté. Notre Maître céleste n’étant ni dur ni austère, les maîtres chrétiens ne devraient pas l’être non plus. Ils devraient refléter le caractère de leur Maître céleste, qui est lumière et amour, et se comporter envers leurs serviteurs avec justice et bonté, leur donnant ce qui est équitable. La lumière céleste brillera alors dans leur maison et elle sera comme une lampe qui « luit pour tous ceux qui sont dans la maison  (Matthieu 5 v. 15) ».

En Éphésiens 6 v. 9, les maîtres sont appelés à renoncer aux menaces. Cette exhortation avait une force spéciale aux jours de l’esclavage, mais elle a aussi une signification pour les « maîtres » dans nos jours de liberté. La menace ou les paroles dures conviennent mal à un enfant du Maître céleste plein de grâce, d’amour et de justice. Si l’œil du maître terrestre est constamment dirigé sur l’œil de son Maître dans les cieux, la voix de la bonté et de la justice sera toujours entendue par ses serviteurs.

Nous trouvons en Ruth 2 v. 4 l’heureuse relation existant entre le maître, Boaz, et ses serviteurs. Lorsque Boaz vient dans ses champs, il salue ses moissonneurs par ces paroles : « L’Éternel soit avec vous », et eux répondent : « L’Éternel te bénisse ». Boaz est un magnifique type de Christ, notre « proche parent », Rédempteur et Maître. La petite épître à Philémon est aussi d’une grande instruction pour les maîtres, montrant comment l’Esprit de Christ devrait gouverner leur conduite envers ceux qui étaient même des esclaves inutiles.

Les maîtres ne devraient pas seulement calculer comment retirer le plus de travail possible de leurs serviteurs, mais rechercher toute leur affection. On a demandé une fois à un maître chrétien combien de cœurs il employait. On pense peu à cela ; la preuve en est que cette expression est inusitée, alors qu’on parle couramment d’un maître ayant recours à « tant et tant de mains ».

 

VIII. Chapitre 8

Le foyer pour Dieu

Nous avons commencé nos méditations sur le foyer chrétien en nous arrêtant sur son institution par Dieu Lui-même, et nous avons vu que le vrai foyer chrétien est celui où l’on donne au Seigneur la place qui Lui revient, où les relations établies par lui sont maintenues selon Sa pensée, pour Sa gloire. Dans ce dernier chapitre, nous aimerions considérer le sujet de la maison elle-même comme étant pour le Seigneur et Ses intérêts.

Lorsque notre bien-aimé Sauveur était sur la terre, étranger, n’ayant pas un lieu où reposer sa tête, Marthe le reçut dans sa maison (Luc 10 v. 38). Peut-être était-ce l’unique maison de leur village de Béthanie à Lui être ouverte. Il y était toujours bienvenu et il y revenait souvent. C’est là qu’il vint immédiatement avant sa mort expiatoire, alors que la haine des conducteurs religieux s’élevait contre Lui ; c’est là que cette famille dévouée lui fit un souper au cours duquel Marie l’oignit d’un parfum de nard de grand prix (Jean 11 v. 57 ; 12 v. 3). Quel baume pour le cœur de Jésus dans cette maison de Béthanie juste avant l’heure de ses souffrances ! Certes, cette maison était un foyer pour le Seigneur Jésus.

Si le Sauveur plein d’amour n’est plus corporellement présent sur la terre, comme aux jours de Marthe, le Saint Esprit est là, travaillant pour Ses intérêts ; il habite dans les rachetés, opérant en eux et par eux. Par conséquent, nous pouvons nous aussi recevoir le Seigneur dans nos maisons aujourd’hui, un peu comme Marthe autrefois. S’adressant aux disciples, il dit : « Celui qui vous reçoit, me reçoit  (Matthieu 10 v. 40) ». Lorsque nous recevons les enfants de Dieu dans nos maisons, nous le recevons Lui-même. « En tant que vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci qui sont mes frères, vous me l’avez fait à moi », tel est le principe que le Seigneur établit en Matthieu 25 v. 40, pour ceux qui ont nourri, vêtu, visité et recueilli les frères du Roi. Nous aussi pouvons et devrions ouvrir nos maisons au Seigneur, à Ses intérêts et aux siens, et ne pas les garder seulement pour nos intérêts égoïstes ou pour un monde qui Le rejette.

Nous trouvons, dans la Bible, outre la maison de Béthanie, beaucoup d’exemples de maisons d’enfants de Dieu ouvertes pour le Seigneur et utilisées pour son service. Aux jours de David, Obed-Edom, le Guitthien, garda l’arche de l’Éternel trois mois dans sa maison, et l’Éternel le bénit en conséquence, lui et toute sa maison (2 Samuel 6 v. 10 et 11). Le maître de la maison en Marc 14 v. 14 prêta une grande chambre garnie au Seigneur où la Pâque fut célébrée et la Cène du Seigneur instituée. Les premiers chrétiens se rencontraient tous les jours dans leurs maisons pour se souvenir du Seigneur dans la fraction du pain, et tous les jours les apôtres enseignaient et annonçaient Jésus Christ dans le temple et de maison en maison (Actes 2 v. 46 ; 5 v. 42). En Actes 12 v. 12, nous en trouvons plusieurs assemblés pour prier dans la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc.

Par Romains 16 v. 5 et 1 Corinthiens 16 v. 19, nous apprenons que la maison d’Aquilas et Priscilla était le lieu de rencontre des chrétiens où se réunissait l’assemblée locale. De même, par Colossiens 4 v. 15 et Philémon 2, nous savons que Nymphas et Philémon ouvraient leurs maisons pour que l’assemblée de leur localité s’y rassemble. L’amour de Christ poussait chacun d’eux à mettre ainsi sa maison à la disposition du Seigneur et des siens et à accepter de bon gré le dérangement et le travail supplémentaire qu’entraînaient de tels rassemblements.

Des formes spéciales de service chrétien se présentent pour le mari et pour la femme qui ont fondé un foyer et désirent servir ensemble le Seigneur. Nous avons en Aquilas et Priscilla un exemple remarquable de l’influence puissante et du service béni qu’un couple, uni dans son dévouement aux intérêts du Christ, peut exercer et accomplir. Nous avons déjà fait allusion au rassemblement de l’assemblée dans leur maison, et maintenant nous désirons considérer leur précieux service commun dans leur foyer, tel qu’il est rapporté en Actes 18 v. 3.

Lorsque l’apôtre Paul vint à Corinthe, leur maison lui fut ouverte et ils demeurèrent ensemble pendant plus de 18 mois, travaillant à leur métier qui était de faire des tentes. Une maison était ainsi préparée pour le dévoué apôtre qui n’avait pas de domicile à lui, pendant qu’il œuvrait dans cette ville pour le Seigneur ; et eux, en retour, furent sans doute abondamment enrichis spirituellement par le grand docteur des nations, si même ils n’avaient pas été amenés à la foi par son moyen. Nous pouvons voir, par les nombreuses mentions que fait l’apôtre de ce couple fidèle, même tout à la fin de sa carrière, combien ils lui étaient chers et combien il appréciait leur bonté.

Plus tard, nous voyons ce couple pieux s’en allant avec l’apôtre à Éphèse où il les laisse. Peu après, Apollos, homme éloquent et puissant, arrive dans leur ville et enseigne diligemment dans la synagogue les choses qui concernaient le Seigneur. Discernant le peu de connaissance qu’il avait du salut de Dieu en Christ, Aquilas et Priscilla invitent avec tact Apollos dans leur maison, et là, dans l’atmosphère pieuse de ce foyer chrétien, il apprend d’eux « plus exactement » la voie de Dieu.

En ouvrant ainsi leur maison aux serviteurs du Seigneur et en leur accordant l’hospitalité, ils apprirent tout d’abord, par le premier, les vérités merveilleuses du christianisme, puis ils eurent le privilège d’être employés par Dieu dans le particulier pour les communiquer avec succès au second pour son plus grand profit et sa bénédiction, ainsi que pour la bénédiction d’autres. Car après ce séjour utile et instructif dans la maison d’Aquilas et de Priscilla, Apollos se rendit chez les frères en Achaïe et leur fut d’une aide précieuse. Autant de résultats bénis du simple fait d’avoir mis leur maison à la disposition du Seigneur et de ses intérêts.

 

Hospitalité

Exercer l’hospitalité est une vertu chrétienne magnifique à laquelle les Écritures nous exhortent constamment par des préceptes et des exemples. L’hospitalité, cette cordiale et généreuse réception de son prochain sous son toit, a été appelée la gloire de la maison et le fleuron de la vie de famille. C’est un ornement bienséant de l’« enseignement qui est de notre Dieu Sauveur  (Tite 2 v. 10) ». L’essence même de toute la doctrine de Dieu est sa grâce illimitée et abondante se déversant en bénédictions divines sur l’homme pécheur. L’hospitalité du chrétien à l’égard de son prochain est une petite manifestation de cette même grâce par le canal de son cœur racheté.

Les épîtres du Nouveau Testament qui exposent si pleinement la grâce de Dieu, présentent l’exercice de l’hospitalité comme une partie vitale du christianisme pratique. On a dit que parmi les premiers chrétiens, l’hospitalité était un trait si évident de leurs vies, que même les païens les en admiraient. Si nous considérons les exhortations de l’Écriture, nous voyons d’après Romains 12 v. 9 à 21 que l’un des nombreux préceptes qui constituent le saint vêtement du christianisme pratique est : « Vous appliquant à l’hospitalité » (v. 13). De même l’une des qualifications qu’un ancien ou surveillant devrait avoir était d’être « hospitalier  (1 Timothée 3 v. 2 ; Tite 1 v. 8) ».

Mais l’hospitalité ne doit pas seulement être manifestée à l’égard de ceux que nous connaissons et aimons ; elle doit aussi bien s’exercer envers des étrangers. Ainsi Hébreux 13 v. 2 nous enseigne : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car par elle quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges ». Allusion à l’hospitalité d’Abraham et de Sara en Genèse 18, lorsqu’ils apprêtèrent en hâte un abondant repas pour les trois étrangers qui se présentèrent à l’entrée de leur tente, et qui, plus tard, se manifestèrent être deux anges accompagnant l’Éternel Lui-même. Les résultats bénis de l’exercice de l’hospitalité envers des étrangers sont ainsi illustrés, comme plusieurs en ont fait l’expérience depuis lors.

Le passage de 1 Timothée 5 v. 10 souligne aussi l’importance de l’hospitalité chrétienne. Le fait d’avoir logé des étrangers recommandait une sœur veuve et âgée aux soins et à l’assistance de l’assemblée.

Du patriarche Job il nous est dit qu’il ouvrait sa porte aux voyageurs et que l’étranger ne passait pas la nuit dehors (Job 31 v. 32), tandis que l’indifférence à cet égard caractérise, chez ceux qui professent connaître Dieu, les jours de déclin et d’éloignement de sa volonté divine. On le voit dans les temps de Juges 19 v. 15 à 18, alors que le peuple de Dieu était tombé si bas. À cette époque un certain Lévite, sa compagne et son jeune homme, vinrent à la ville de Guibha, de la tribu de Benjamin, et le soir, il s’assit sur la place de la ville, car « il n’y eut personne qui les reçût dans sa maison pour passer la nuit ». Il dut dire : « J’ai à faire avec la maison de l’Éternel ; et il n’y a personne qui me reçoive dans sa maison ». Plus tard cependant un vieillard d’Éphraïm, qui séjournait là, passa et le prit chez lui.

 

 

En contraste magnifique avec les jours de Juges 19, nous trouvons en 2 Rois 4 v. 8 à 17 la belle manière d’agir de la « femme riche » de Sunem. Lorsque le prophète Élisée passa par là, elle le contraignit d’entrer pour manger le pain, et l’accueil avait été si cordial, qu’« il se retirait là pour manger le pain » à chacun de ses passages. Puis un jour, la femme suggéra à son mari de faire une petite chambre haute pour le prophète et de la meubler afin qu’il y loge chaque fois qu’il passerait. Ils firent ainsi, et lorsque le prophète revint, il en fut très touché et dit : « Voici, tu as montré pour nous tout cet empressement ; qu’y a-t-il à faire pour toi ? »

Mais remarquez la simplicité de l’hospitalité de cette Sunamite et de sa chambre d’hôte. Elle ne contenait que ce qui était nécessaire pour le repos physique et pour la communion et le rafraîchissement spirituels. Un lit, une table, un siège et un chandelier constituaient le mobilier de la chambre. N’y a-t-il pas ici un encouragement pour ceux dont les ressources sont modestes. L’orgueil de la vie, qui aime à étaler de belles choses devant les hôtes en voulant faire aussi bien que les autres alors qu’on n’en a pas les moyens, n’est-il pas souvent la cause sous-jacente du manque d’hospitalité ?

Imitons la simplicité de cette femme riche de Sunem et marchons dans « la simplicité quant au Christ  (2 Corinthiens 11 v. 3) ». « L’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur  (1 Samuel 16 v. 7) ». Ainsi c’est la bonté et l’amour qui comptent dans l’hospitalité, et non pas l’abondance des biens que l’on est ou que l’on n’est pas à même d’offrir. Prenons encore à cœur les paroles de 1 Pierre 4 v. 9 : « Étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures ». Ce que l’on a, que ce soit peu ou beaucoup, doit être partagé de bon gré avec autrui. L’esprit dans lequel les choses sont accomplies compte davantage que ce qui est fait.

On peut rappeler ici les paroles du Seigneur en Matt. 10 v. 42 : « Quiconque aura donné à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous dis, il ne perdra point sa récompense ». Nous avons ici la promesse assurée de récompense pour l’hospitalité exercée comme pour le Seigneur, et cela même pour un acte aussi insignifiant que donner une coupe d’eau froide.

 

IX. Conclusion

Puissent ces nombreux passages et exemples des Écritures relatifs à ceux qui ont tenu leurs maisons à la disposition du Seigneur et de ses intérêts, nous encourager à Lui ouvrir véritablement les nôtres, et cela par amour pour Lui. Et puissions-nous y vivre de façon qu’il y ait dans nos demeures une lumière céleste qui éclaire « tous ceux qui sont dans la maison », et que « ceux qui entrent  la voient (Matthieu 5 v. 15 ; Luc 11 v. 33) ».

En terminant nos méditations sur ce sujet important du foyer chrétien, notre prière est que les pensées et les affections du lecteur et de l’auteur aient été par elles plus véritablement concentrées sur le Seigneur Jésus Christ. Il est la pierre d’angle du foyer chrétien, le centre béni dont tout doit partir, vers lequel tout devrait tendre et autour duquel tout devrait graviter. Il est la Tête glorieuse à laquelle chacun de nous doit regarder et dont chacun doit dépendre pour recevoir chaque jour la sagesse, la grâce et la foi nécessaires pour s’élever au-dessus des difficultés et des épreuves, avec la patience pour les endurer sans se laisser abattre par elles.

S’il en est ainsi, nos maisons seront dans le monde aride qui nous entoure comme autant de sources fraîches où la piété sera cultivée pour en faire les lieux les plus sacrés de la terre.

« Il bénit l’habitation des justes  (Proverbes 3 v. 33) ». Puisse cette bénédiction du Seigneur être réalisée dans tout foyer chrétien à la gloire de Celui qui nous a préparé une maison éternelle avec Lui dans la gloire et la félicité sans fin.

 

 

 

 


 

 

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