
7. L’Esprit du Christ
« Attendre l'Esprit (13) » - « L'Esprit de puissance (14) ». La vérité divine est dépouillée de sa force quand l’intelligence humaine s’en saisit sans le secours de l’Esprit.
Attendre l'Esprit (13).
« Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il » (Actes 1 v. 4). Dans la vie des saints hommes de l’Ancien Testament, le mot attendre est un de ceux qu’ils aiment à employer pour exprimer l’attitude de leur âme devant Dieu. Ils attendaient Dieu et s’attendaient à Dieu. L’Écriture nous parle de cette attente comme étant l’expérience du croyant : « J’ai patiemment attendu l’Éternel » (Psaumes 40 v. 1) ; « J’ai attendu l’Éternel, mon âme l’a attendu ! »
À présent que le Père s’est révélé par le Fils, et que le Fils a accompli la rédemption, notre attente doit se concentrer principalement sur la grande promesse qui nous révèle l’amour du Père et la grâce du Fils, réunis ensemble, sur le don du Saint-Esprit et son habitation en nous.
Attendons-nous à l’Esprit-Saint, à sa lumière, à sa puissance pour révéler en nous la présence du Père et du Fils, pour nous sanctifier et accomplir lui-même en nous le service auquel nous appellent le Père et le Fils.
« Il leur recommanda d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez entendue de moi ». Le Saint-Esprit ne nous est pas donné comme une possession dont nous puissions nous rendre maître pour en user à notre gré.
Non, le Saint-Esprit nous est donné pour que ce soit lui qui devienne notre maître et qui nous prenne sous sa direction. Ce n’est pas à nous de nous servir de lui : c’est à lui de se servir de nous. Tout ce que les disciples firent et éprouvèrent pendant ces dix jours d’attente, nous trace la voie à suivre, nous est le gage de la vie de l’Esprit que nous devons vivre.
La grâce d’être rempli de l’Esprit, telle que nous la promet le Père, nous est accordée en fonction directe de ce qu’est notre attente. Ceci ne nous explique-t-il pas pourquoi tant de croyants ne reçoivent que si peu de la joie et de la puissance qu’apporte le Saint-Esprit ? Jamais ils n’ont su l’attendre.
Cette promesse, ils l’ont entendue, ils en ont vivement désiré l’accomplissement, et l’ont demandée par de ferventes prières. Ils ont senti douloureusement l’absence de cet hôte divin et en ont mené deuil ; ils ont essayé de croire, essayé d’être « rempli de l’Esprit », mais jamais ils n’ont su ce que c’était que de l’attendre.
Jamais ils n’ont dit, ni même écouté et cru cette parole : « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui » (Ésaïe 30 v. 18). « Ceux qui s’attendent à l’Éternel reprennent de nouvelles forces » (Ésaïe 40 v. 31).
Qu’est-elle donc, cette attente ? Comment devons-nous attendre ? Avant tout laissez-moi vous dire que ce que vous devez attendre, vous qui êtes croyant, c’est la manifestation de la puissance de l’Esprit qui est déjà en vous. Comme enfant de Dieu, vous avez déjà le Saint-Esprit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Corinthiens 3 v. 16).
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à un grand prix ; glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit qui appartiennent à Dieu » (1 Corinthiens 6 v. 19 et 20).
« Et, parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père » (Galates 4 v. 6). Avec foi aux paroles de Dieu, commencez donc par cultiver en vous cette paisible assurance : le Saint-Esprit demeure en moi.
Après cela, vous serez dans la disposition voulue pour faire un pas de plus, pour demander à Dieu très simplement, très tranquillement, de vous accorder la puissance de son Saint-Esprit.
L’Esprit est en Dieu et il est en vous aussi. Ce que vous demandez donc au Père, c’est que l’Esprit qui habite en vous agisse avec plus de force. Demandez-le-lui en vous appuyant sur ses promesses et en obéissant à ses ordres.
« Ô Père, enseigne-nous, chaque fois que nous allons à toi, à attendre le Saint-Esprit. Et que renonçant à toute sagesse et volonté propres, nous apprenions à nous abaisser toujours plus bas devant toi, afin que ton Esprit puisse agir avec puissance.
Oui, enseigne-nous qu’à mesure que nous t’abandonnerons davantage de jour en jour la vie de notre moi, la vie sainte qui a sa source en toi grandira en puissance en nous, et, nous pourrons alors t’adorer en esprit et en vérité ! »
Amen
L'Esprit de puissance (14).
« Vous serez baptisés du Saint-Esprit dans peu de jours... Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… » (Actes 1 v. 5 et 8). « Demeurez dans la ville de Jérusalem jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut » (Luc 24 v. 49).
Les disciples de Jésus avaient entendu parler par Jean du baptême de l’Esprit. Ils savaient que la promesse de l’Esprit ne pouvait avoir d’autre but que celui de leur assurer la force voulue pour leur mission après l’ascension de leur Maître.
Il est toujours regrettable de laisser perdre une force. La sage distribution de la force est le grand moteur de toute organisation et de toute industrie. L’Esprit est la grande force de Dieu, celle de la rédemption divine : il descend du trône de Dieu, de celui à qui « tout pouvoir m'a été donné » (Matthieu 28 v. 18).
Pourrions-nous donc croire que Dieu laisserait perdre cette force divine en l’envoyant à ceux qui ne la demanderaient que pour leur propre satisfaction, la satisfaction de se voir très saints, très sages ou très grands. Certainement non. Le Saint-Esprit est la force qui doit continuer l’œuvre pour laquelle Jésus a sacrifié sa vie. Pour recevoir cette force-là, il est donc absolument nécessaire que nous soyons disposés à faire l’œuvre que l’Esprit est chargé d’accomplir.
« Vous me servirez de témoins ». Quelle source inépuisable de vérités dans ces mots. Rien de plus positif que la parole d’un honnête témoin. Devant lui l’érudition et l’éloquence de l’avocat doivent se taire pour le laisser parler. Et rien de plus simple aussi, il n’a qu’à dire ce qu’il a vu ou entendu. C’était là ce que faisait Jésus.
« Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité » (Jean 18 v. 37). Le Saint-Esprit fait de nous des témoins parce qu’il est lui-même un témoin. « L’Esprit rendra témoignage de moi », a dit Jésus (Jean 15 v. 26).
Le jour de la Pentecôte, lorsque Pierre disait que Christ, remonté au ciel, avait « reçu du Père le Saint-Esprit et l’avait répandu » (Actes 2 v. 33), il parlait de ce qu’il savait lui-même ; le Saint-Esprit témoignait en lui et par lui, de la gloire de son Maître au ciel.
Ne faisons pas d’erreur non plus quant à la condition à laquelle cette puissance de Dieu vient agir en nous. Il faut absolument renoncer à commander et apprendre à obéir. En général, nous voudrions posséder cette puissance divine pour en user à notre gré, tandis que Dieu entend au contraire que ce soit sa puissance qui vienne prendre possession de nous et se servir de nous.
Abandonnons-nous à la puissance de l’Esprit pour être conduits par lui et elle nous sera donnée, elle viendra agir en nous et par nous. C’est à la condition de lui être soumis, de lui obéir sans réserve que nous pourrons la recevoir. Laissez l’Esprit régner en vous, et vous saurez que sa puissance agit en vous.
Soyons au clair aussi sur le but de cette puissance divine, sur l’œuvre qu’elle se propose. Dans les affaires de ce monde, les hommes sont très économes de la force dont ils disposent ; ils savent très bien la réserver pour la concentrer à propos sur le point où elle doit produire son effet.
De même Dieu ne nous donne pas sa puissance pour notre seule satisfaction, encore moins pour nous épargner de la peine. Dieu demande des hommes et des femmes qu’il puisse revêtir de puissance. L’Église les demande aussi de tous côtés. Le monde attend également de les voir paraître pour se convaincre que Dieu est réellement au milieu de son peuple.
Des milliers d’âmes qui se perdent appellent la délivrance ; et la puissance de Dieu voudrait se servir des croyants pour les affranchir. Que chacun de nous s’adonne sans réserve à vivre comme le témoin de Jésus.
« Je te demande, ô mon Père, de me faire comprendre qu’aussitôt que j’ai le Christ vivant, je possède la puissance. Puissé-je apprendre à la recevoir avec une foi qui permette au Christ tout-puissant de faire son œuvre dans ma faiblesse. Oh ! Puisse le Saint-Esprit manifester si puissamment en moi la présence de Jésus, que ce soit lui qui rende témoignage par moi.
Ô mon Père ! Je veux que tout mon être soit soumis à cette sainte puissance. Je veux que tout en moi obéisse à ses lois chaque jour, et tout le long du jour.
Je veux la servir avec humilité jusque dans les moindres détails. Mon Père ! Fais régner en moi ta puissance, afin que préparé par elle, je sois propre à être employé par elle. Oh ! Que le but de ma vie soit de rendre honneur et gloire à ton divin Fils ! »
Amen
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