9. Les deux Alliances

Chap: 9 - Le sang de l'alliance - Le sang est l'une des pensées divines les plus étranges, les plus profondes, les plus puissantes et les plus célestes. Il est à la base même des deux Alliances, et plus particulièrement de la Nouvelle Alliance.

« Voici le sang de l'alliance que l'Eternel a faite avec vous selon toutes ces paroles » (Exode 24.8 ; Hébreux 9.20). « De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang » (1 Corinthiens 11.25 ; Matthieu 26.28). « Le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié » (Hébreux 10.29). « Le sang de l’alliance éternelle » (Hébreux 13.20).

La puissance de la Nouvelle Alliance n'a pas moins de valeur que la valeur du sang du Fils de Dieu. Votre expérience chrétienne ne devrait connaître aucun critère de paix avec Dieu, de pureté du péché et de puissance sur le monde, que le sang du Christ puisse offrir. Si nous voulons entrer véritablement et pleinement dans tout ce que la Nouvelle Alliance est censée nous apporter, implorons Dieu de nous révéler la valeur et la puissance du sang de l'Alliance, le précieux sang du Christ.

La Première Alliance n'a pas été instaurée sans sang. Il ne pouvait y avoir d'Alliance d'amitié entre un Dieu saint et des hommes pécheurs sans expiation et réconciliation ; et pas d'expiation sans la mort comme châtiment du péché. Dieu secoua : « Je vous l'ai donné sur l'autel, afin qu'il servît d'expiation pour vos âmes, car c'est par l'âme que le sang fait l'expiation » (Lévitique 17.11). Le sang versé dans la mort signifiait la mort d'un sacrifice immolé pour le péché de l'homme ; le sang aspergé sur l'autel signifiait la mort par procuration acceptée par Dieu pour le pécheur.

Pas de pardon, pas d'alliance sans effusion de sang.

Tout cela n'était que le type et l'ombre de ce qui allait un jour devenir une réalité mystérieuse. Ce qu'aucune pensée humaine ou angélique n'aurait pu concevoir, ce qui, même maintenant, dépasse toute compréhension. Le Fils éternel de Dieu prit chair et sang, puis versa ce sang comme le sang de la Nouvelle Alliance, non seulement pour la ratifier, mais pour en ouvrir la voie et la rendre possible.

Bien plus, pour être, dans le temps et l'éternité, la force vivante par laquelle l'entrée dans l'Alliance serait obtenue et toute vie assurée en elle. Tant que nous n'apprendrons pas à concevoir une vie dans la Nouvelle Alliance, selon la valeur et la puissance inconcevables du sang du Fils de Dieu, nous ne pourrons jamais entrevoir la vie entièrement surnaturelle et céleste qu'un enfant de Dieu peut vivre.

Réfléchissons un instant à la triple lumière sous laquelle l'Écriture nous enseigne à la considérer.

Dans le passage d'Hébreux 9.15, nous lisons : « c'est pour cela qu'il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis ». Les péchés des siècles, de la Première Alliance, expiés seulement symboliquement, s'étaient accumulés devant Dieu. Une mort était nécessaire pour leur rédemption : par la mort et le sang versé de l'Agneau de Dieu, non seulement ils furent expiés, mais la puissance de tout péché fut brisée à jamais.

Le sang de la Nouvelle Alliance est le sang de la rédemption, un prix d'achat et une rançon contre le pouvoir du péché et de la Loi. Lors de tout achat sur terre, le transfert de propriété de l'ancien propriétaire au nouveau est complet. Sa valeur peut être si grande et son emprise si forte que, si le prix est payé, il disparaît à jamais de celui qui le possédait. L'emprise du péché sur nous était terrible. Aucune pensée ne peut réaliser son droit légitime sur nous sous la loi de Dieu, son terrible pouvoir tyrannique qui nous asservit.

Mais le sang du Fils de Dieu a été payé : « ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ » (1 Pierre 1.18-19).

Nous avons été sauvés, rachetés, délivrés de notre ancienne vie naturelle sous le pouvoir du péché, totalement et éternellement. Le péché n'a sur nous ni le moindre droit, ni le moindre pouvoir, sauf dans la mesure où notre ignorance, notre incrédulité ou notre tiédeur lui permettent de dominer.

Notre droit de naissance dans la Nouvelle Alliance est de jouir de la liberté que Christ nous a affranchis. Tant que l'âme ne voit, ne désire, n'accepte et ne revendique la rédemption et la liberté que le sang du Fils de Dieu a pour prix, mesure et sécurité, elle ne peut vivre pleinement la vie de la Nouvelle Alliance.

Aussi merveilleuse que l'effusion de sang pour notre rédemption est l'aspersion de sang pour notre purification. Voilà bien un autre mystère spirituel de la Nouvelle Alliance, qui perd sa puissance lorsqu'il est compris avec la sagesse humaine, sans le ministère de l'Esprit de vie.

Lorsque l'Écriture parle de « la purification de nos cœurs par la purification d'une mauvaise conscience », de « la purification de notre conscience par le sang du Christ », étant donné aussi notre chant chrétien (Apocalypse 1.5) : « À celui qui nous a lavés de nos péchés par son sang ». Elle met en contact direct ce sang puissant et vivifiant de l'Agneau avec nos cœurs. Elle nous donne l'assurance que ce sang, par sa valeur infinie et sa puissance divine de purification du péché, peut nous garder purs dans notre marche sous le regard et la lumière de Dieu.

C'est en connaissant ce sang de la Nouvelle Alliance, en y accordant confiance, en l'attendant et en le recevant de Dieu, par la puissante action de l'Esprit dans nos cœurs, que nous commencerons à croire que la promesse bénie d'une vie et d'une marche sous la Nouvelle Alliance peut s'accomplir.

L'Écriture enseigne encore une chose concernant ce sang de la Nouvelle Alliance. Lorsque les Juifs opposèrent Moïse à notre Seigneur Jésus, il dit : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes... Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui » (Jean 6.53-56). Comme si la rédemption, l'aspersion, le lavage et la sanctification n'exprimaient pas suffisamment l'intensité de son action et sa puissance à imprégner tout notre être, boire ce précieux sang est déclaré indispensable à la vie.

Si nous voulons pénétrer profondément dans l'Esprit et la puissance de la Nouvelle Alliance, buvons, par le Saint-Esprit, à cette coupe – la coupe de la Nouvelle Alliance dans son sang.

À cause du péché, il ne pouvait y avoir d'alliance entre l'homme et Dieu sans sang. Et pas de Nouvelle Alliance sans le sang du Fils de Dieu. De même que la purification des péchés était la condition première pour conclure une alliance, elle est également la condition première pour y entrer et en jouir. On a toujours constaté qu'une appropriation plus profonde des bénédictions de l'Alliance doit être précédée d'une purification nouvelle et plus profonde du péché.

Nous savons que dans Ézéchiel, les paroles concernant la façon dont Dieu nous pousse à marcher selon ses préceptes sont précédés de la phrase suivante : « Je vous purifierai de toute souillure ». Et plus loin, nous lisons (Ézéchiel 37.23-26) : « Ils ne se souilleront plus par aucune de leurs transgressions ; je les purifierai ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu... De plus, je conclurai avec eux une alliance de paix ; ce sera une alliance éternelle avec eux ». La confession, le rejet et la purification du péché par le sang sont la préparation indispensable, mais suffisante, à une vie en alliance éternelle avec Dieu.

Beaucoup ont le sentiment de ne pas comprendre ou de ne pas réaliser ce merveilleux pouvoir du sang. Réfléchir longuement ne les aidera pas ; même la prière ne semble pas apporter la lumière qu'ils recherchent. Le sang du Christ est un mystère divin qui dépasse toute pensée. Comme toute bénédiction spirituelle et céleste, celle-ci aussi, mais plus particulièrement, doit nous être transmise par le Saint-Esprit. Aussi, faut-il le lui demander avec persévérance.

C'est « par l'Esprit Éternel » que le Christ a offert le sacrifice par lequel son sang a été versé. Ce sang contenait la vie du Christ, la vie de l'Esprit. L'effusion du sang, pour nous, préparait la voie à l'effusion de l'Esprit sur nous. C'est le Saint-Esprit, et Lui seul, qui peut administrer avec puissance le sang de l'Alliance éternelle. De même qu'il conduit l'âme à la foi initiale dans le pardon acquis par le sang et dans la paix qu'il procure, il la conduit ensuite à la connaissance et à l'expérience de son pouvoir purificateur.

Ici encore, par la foi – une foi en une puissance céleste dont on ne comprend pas pleinement l'action, ni ne peut la définir, mais dont on sait qu'elle est une opération de la toute-puissance divine, et qu'elle opère une purification qui purifie le cœur. Un cœur pur, d'abord reconnu et accepté par la même foi, indépendamment des signes ou des sentiments, des sens ou de la raison, puis expérimenté dans la joie et la communion avec Dieu qu'il apporte.

Oh ! croyons au sang de l'Alliance éternelle et à la purification opérée par le Saint-Esprit. Croyons au ministère du Saint-Esprit, jusqu'à ce que toute notre vie dans la Nouvelle Alliance devienne entièrement son œuvre, à la gloire du Père et du Christ.

Le sang de l'Alliance, ô mystère des mystères ! Ô grâce au-dessus de toute grâce ! Ô puissance divine, ouvrant la voie au lieu très saint, à nos cœurs et à la Nouvelle Alliance, où le Saint Divin et notre cœur se rencontrent !

Demandons instamment à Dieu, par son Saint-Esprit, de nous en faire connaître la nature et les œuvres. La transition de la mort de l'Ancienne Alliance à la vie de la Nouvelle s'est faite, en Christ, « par le sang de l'Alliance éternelle ». Il n'en sera pas autrement pour nous.

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