Le caractère central de la croix.3

Le caractère central de la croix.3

Voulons-nous que Dieu nous conduise à la réalité fondamentale de la crucifixion de notre « moi », pour que Christ devienne le nouveau centre de notre vie ?

➲ La croix et notre « moi ». La croix change notre manière de voir.

Revenons un moment à ce passage de la deuxième épître aux Corinthiens : « Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière (2 Corinthiens 5 v. 14 à 16) ».

Nous voyons ici comment le centre a été complètement changé, lorsque le « moi » a été crucifié ! Nous ne connaissons plus personne du point de vue de la chair. Nous avons modifié notre vision terrestre et adopté la vision céleste de Dieu. Les Corinthiens accusaient Paul d'être « insensé » dans son zèle pour Dieu, mais il leur répond en leur montrant de quelle manière ce changement de centre fait toute la différence. Dans les Évangiles, nous constatons que cette manière de vivre était celle de Jésus-Christ, quand Il marchait sur la terre.

Lisons tout d'abord ces paroles du Seigneur dans Jean 5 v. 19 et 30 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père » … « Je ne puis rien faire de moi-même ». C'est dans cette position et dans ce privilège que la croix nous introduit : Non seulement dans une identification avec Christ dans Sa mort, comme un fait acquis, mais aussi dans une vie pratique où le « moi » charnel est maintenu dans une position de mort. Il en résulte une telle union avec le Seigneur, qu'à chaque instant nous pouvons nous appuyer sur le Sauveur ressuscité, notre nouveau Centre, la source de nos actions et même de nos paroles, de la même manière que Lui-même a toujours dépendu de Son Père.

À notre niveau, nous pouvons aussi proclamer comme Lui : « Je ne puis rien faire de moi-même… » Quand Christ est ainsi le centre et la source de la vie du Chrétien, et à mesure que ce dernier est enseigné par le Saint-Esprit, il peut même recevoir du Seigneur les paroles qu'il prononce. Si nous vivions réellement cela, quelle révolution cela ferait dans nos conversations, et même dans le contenu général de nos paroles !

La vie de la « vieille création » est très puissante. Mais quand Christ devient notre centre, et quand le « moi » est abandonné à la croix, c'est toute notre vie qui est placée dans la lumière, sous la direction du Seigneur. Il nous est alors possible de devenir lents à nous exprimer, car la croix a réglé son compte au bavardage de la chair, que nous pourrions qualifier de « paroles inutiles ». Toutes les clameurs de la terre se taisent ! Vous n'hésiterez plus à rester silencieux quand vous n'avez rien à dire. Bien plus, vous pourrez rester calme au milieu des clameurs, heureux d'être capable de ne plus vous joindre aux flots de paroles inspirées par l'âme terrestre.

Il y a dans l'Église de Christ beaucoup de bavardages infantiles. Que le Seigneur puisse nous conduire à la croix pour que les babillages du « moi » puissent cesser ! Que faut-il faire de notre langue ? Accepterons-nous d'être comme Jean-Baptiste, qui disait : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert… ? (Jean 1 v. 23) ». Que le Seigneur puisse S'occuper de notre langue ! « Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu'on y ajoute vient du malin (Matthieu 5 v. 37) ». Le Malin est à l'œuvre dans la vieille nature, dans l'ancienne création. Il sait comment utiliser la langue pour enflammer un flot de paroles. Mais le Seigneur nous dit qu'il nous suffit de dire « oui ou non », à condition de nous appuyer sur Lui, pour que nous puissions parler selon Sa volonté.

Quitterons-nous cette conférence en laissant Dieu mieux contrôler nos paroles et nos actions ? Accepterons-nous de décider de ne parler que lorsque le Seigneur nous donnera Ses paroles ? Consentirons-nous à livrer à la mort notre nature toujours si prompte à parler avec profusion ? Combien il est meilleur de ne dire que quelques mots inspirés par Dieu, plutôt que de déverser un flot de paroles vides ! Dans nos conférences, nous avons besoin de passer davantage de temps seuls avec Dieu. Toutes les conférences courent le danger de laisser s'exprimer trop de paroles, qui finissent par obscurcir la lumière, et nous privent du temps nécessaire pour chercher Dieu et entendre Sa voix.

Voulons-nous être conduits à cette position où nous ne pourrons plus rien faire sans notre Dieu ? Où nous ne pourrons plus rien faire de nous-mêmes ? Où nous serons dépouillés de nos capacités « naturelles », dans le sens où nous ne les utiliserons plus en dehors de la volonté de Dieu ? Quel grand danger courent ceux qui s'expriment sur une estrade ou derrière un pupitre ! Il y a une énorme différence entre le fait de prononcer nous-mêmes la Parole sacrée du Seigneur, et le fait de laisser le Saint-Esprit la transmettre au travers de nous ! Pourtant, nous reconnaissons que, si Dieu ne révèle pas Lui-même Sa Parole à ceux qui nous écoutent, nous parlons en vain. Que le Seigneur nous enlève tout pouvoir de faire quoi que ce soit sans Lui : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même ». Offrons sur l'autel de la croix nos capacités naturelles, et désirons ardemment que ces paroles du Seigneur s'accomplissent pour nous-mêmes ! Nous serons alors libérés de toute vanité et de toute ostentation dans notre travail. Nous deviendrons totalement dépendants, et impuissants par nous-mêmes, parce que nous nous appuierons complètement et à chaque instant sur Jésus-Christ Vivant.

C'est Jérémie qui disait au Seigneur : « Ah ! Seigneur Éternel ! Voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant (Jérémie 1 v. 6) ». Dans Sa grâce infinie, le Seigneur Jésus-Christ était comme un enfant devant Son Père, toujours et en toutes choses. Quand Il était au milieu des hommes, Il a pu dire : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres (Jean 14 v. 10) ». Il écoutait toujours Son Père.

Il dépendait de Lui pour juger toutes choses, et pour juger les hommes qui L'entouraient (Voir Jean 5 v. 30). Nous avons désespérément besoin d'une telle puissance de discernement ! Nous pourrons l'obtenir si nous voulons vraiment comprendre que Christ vit en nous. Pour cela, nous devons délibérément écarter tout ce qui nourrit et fortifie le « moi » charnel. Il est impossible à l'homme naturel d'exercer son jugement sans être influencé par le « moi », car son intellect et sa volonté sont contaminés par le péché. Mais le Seigneur a dit : « Mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé (Jean 5 v. 30) ».

Aujourd'hui, les gens veulent la « justice ». Ils soupirent après des jugements justes et des décisions justes. Si les gens voient que votre jugement n'est pas influencé par des considérations personnelles, ils auront confiance en vous. Ils sauront que « votre jugement est juste ».

Examinons à présent Jean 7 v. 16 et 17 : « Jésus leur répondit : Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef ». A la lumière du thème que nous sommes en train d'étudier, ces paroles sont merveilleuses ! Lisez aussi le verset 18 : « Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui ». Cette déclaration ne caractérise pas seulement l'attitude du Seigneur, mais elle renferme un principe essentiel pour nous aussi : Ces paroles seront vraies pour nous si la vie de notre « moi » charnel est clouée à la croix.

Nous savons que le Seigneur Jésus-Christ prononçait les Paroles de Dieu. Mais Il nous dit aussi que, pour recevoir et comprendre ces Paroles, nous ne devons plus être animés par des considérations personnelles. En d'autres termes, si quelqu'un veut faire la volonté de Dieu, en renonçant à toute volonté personnelle, il connaîtra si les paroles de Christ viennent vraiment de Dieu. Toute action motivée par le « moi » est nécessairement centrée sur les besoins du « moi ». Tout ce qui vient du « moi » ne cherche que les intérêts du « moi », même si cela n'apparaît pas être le cas ! Alors que tout ce qui vient de Dieu cherche toujours à accomplir la volonté de Dieu.

Quand le « moi » est placé sur la croix pour y être mis à mort, il n'est plus le centre de notre vie, et il cesse d'être la source de nos actions et de nos paroles. C'est à ce prix seulement que Dieu peut Se révéler aux hommes et leur faire connaître Sa Vérité. De cette manière, à mesure que la Parole de Dieu nous est révélée, nous pouvons rester fermes et inébranlables, appuyés sur cette Parole, qui sera toujours pour nous véritablement la Parole de Dieu.

Dans Jean 8 v. 28, nous lisons : « Jésus donc leur dit : Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné ».

Je vous pose donc les questions suivantes : « Voulons-nous que Dieu nous conduise à la réalité fondamentale de la crucifixion de notre « moi », pour que Christ devienne le nouveau Centre de notre vie ? Allons-nous Lui laisser faire Son œuvre complètement en nous, jusqu'à ce que nous sachions que notre « moi » a été réellement ôté et crucifié, afin que le Saint-Esprit puisse recréer et produire en nous une nouvelle personnalité, selon le modèle de Jésus-Christ Homme ? Voulons-nous Lui demander de le faire ? »

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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