5. La famille chrétienne

5. La famille chrétienne

Chap: 2 - L’Église primitive et le mariage - Depuis le temps de Jésus et des apôtres, et à part quelques exceptions mineures, l’Église primitive a fait preuve d’une remarquable unanimité en ce qui concerne l’enseignement sur le mariage, le divorce et le remariage.

Nous avons étudié ensemble dans le précédent chapitre : « Le couple selon Dieu » ; quel était l’enseignement de Christ et des apôtres, concernant le mariage, le divorce et le remariage. Il nous a semblé important d’étudier à présent ce que l’Église primitive enseignait sur ces sujets. Aujourd’hui, les enseignements et les points de vue peuvent différer considérablement. Qu’en était-il alors ?

L’importance de connaitre cet enseignement.

Dans les tout premiers siècles de l’Église, et jusqu’au quatrième siècle environ, il n’existait pas cette grande variété de dénominations chrétiennes que nous connaissons aujourd’hui. Tous les chrétiens avaient conscience d’appartenir au même Corps. Après le quatrième siècle, suite à « l’officialisation » de l’Église de Rome et à la constitution d’une Église d’État, après la conversion de l’Empereur Constantin, on assista à la formation de groupes chrétiens autonomes, comme les Vaudois, soucieux de demeurer fidèles aux enseignements de la Parole de Dieu.

L’unité initiale de l’Église favorisait la généralisation et l’acceptation des doctrines fondamentales de la foi chrétienne. Pourtant, de nombreuses hérésies se sont régulièrement manifestées, mais il s’est toujours levé de vaillants défenseurs de la foi orthodoxe, qui ont toujours été reconnus comme tels par tous ceux qui étaient épris de vérité, et par l’Église dans son ensemble.

Ce qui doit être immédiatement remarqué, c’est la quasi-unanimité des enseignements de l’Église des premiers siècles en ce qui concerne le mariage, le divorce et le remariage des divorcés.

L’Église du début avait des convictions, et enseignait clairement ses convictions. Et ses convictions étaient celles de Christ et de ses apôtres, telles qu’elles sont exposées dans la Parole de Dieu. L’Église primitive n’aurait jamais osé enseigner autre chose que ce que le Seigneur Lui-même et ses apôtres avaient enseigné. Toutefois, on peut remarquer qu’à mesure que les temps apostoliques s’éloignaient, de plus en plus d’aménagements et de compromis ont été acceptés dans l’Église, le plus souvent pour des raisons pratiques.

Nous étudierons tout d’abord les enseignements particuliers de huit théologiens et docteurs remarquables de l’Église primitive, en ce qui concerne le mariage, le divorce et le remariage. Nous verrons ensuite de quelle manière ces enseignements ont commencé à être corrompus, pour aboutir à la confusion actuelle.

Nous ne pouvons pas, dans le cadre de cette brève étude, exposer en détail les enseignements de ces grands docteurs de l’Église. Mais nous nous en tiendrons au domaine qui nous intéresse, et aux grands principes fondamentaux qu’ils défendaient avec force.

Hermas.

Hermas a été contemporain des derniers apôtres de Jésus-Christ. Il a vécu à la fin du premier siècle et au début du second. Il a beaucoup insisté sur la pureté du mariage dans l’ouvrage qu’il a écrit vers l’an 90, intitulé : « Le Pasteur ». Voici ce qu’il enseignait : Si un mari a une femme adultère, il doit se séparer d’elle, si elle ne veut pas se repentir, afin de ne pas participer à sa souillure. Mais il doit rester seul. S’il se remarie, lui aussi commet un adultère.

Si son épouse se repent, le mari doit la reprendre avec lui. S’il ne veut pas pardonner à sa femme repentante, il commet un grand péché.

Mari et épouse doivent être traités de la même manière. Celui qui épouse un veuf ou une veuve ne pèche pas. Mais la veuve ou le veuf qui décide de rester seul acquiert une gloire spirituelle plus grande auprès du Seigneur.

« Le Pasteur d’Hermas : 4 : 1 à 10 ».

 

Justin Martyr (100-165).

  Il fut chargé par les églises de défendre le christianisme devant l’Empereur Romain et le Sénat de Rome. Il a écrit un ouvrage célèbre :    « L’Apologie des Chrétiens ». Voici ce qu’il enseignait : Convoiter un homme ou une femme dans son cœur, c’est déjà commettre le péché d’adultère. Dieu juge les motivations et les intentions des cœurs.

Tous ceux qui épousent un homme ou une femme divorcée commettent un adultère. Tout remariage, alors que le conjoint est encore vivant, constitue un adultère.

Les chrétiens ne doivent tenir aucun compte de la loi des hommes, dès lors qu’elle viole la Loi de Dieu. Si la loi des hommes permet le remariage, la Loi de Dieu ne le permet pas.

« 1ʳᵉ Apologie : 15 ».

 

Clément d’Alexandrie (150-vers 216).

C’est un théologien grec qui mourut martyr. Voici ce qu’il enseignait : Les Écritures encouragent le mariage. L’union du mariage est permanente et dure toute la vie. Personne ne peut briser cette union. La seule raison biblique légitime pour un divorce est l’adultère d’un conjoint. Tout divorce pour n’importe quel autre motif est interdit.

Tout remariage alors que le conjoint précédent est encore vivant est un adultère, et reste formellement interdit par l’Écriture. Un homme qui divorce de sa femme la corrompt et la viole, car il l’expose à se remarier et à commettre un adultère. Elle ne peut se remarier que si son mari meurt.

Celui qui épouse une femme divorcée commet un adultère. Il pèche non seulement contre son épouse encore vivante, mais aussi contre Dieu, car il empêche la restauration de son premier mariage. Cela est aussi valable pour celle qui épouse un divorcé.

Le conjoint divorcé doit rester seul, et s’efforcer de restaurer son mariage brisé, s’il est possible.

« Écrits divers 2 : 23 -145 : 3 ».

 

Origène (185-Vers 254).

Ce grand théologien fut très prolifique. Il a beaucoup lutté contre les hérésies. Il est mort à la suite des tortures qu’il a subies. Voici ce qu’il enseignait : Un homme qui divorce de sa femme, sans que celle-ci soit adultère, la pousse à devenir adultère si elle se remarie, et l’homme qui l’épousera commettra aussi un adultère.

Le mariage dure tant que les époux sont vivants. Tant que les conjoints sont vivants, tout remariage de l’un d’eux constitue un adultère. Toute relation sexuelle entre un homme et une femme remariés après un divorce doit être considérée comme une relation adultère, et confessée comme un péché.Tout remariage, même légal selon la loi des hommes, ne peut jamais être considéré comme un mariage devant Dieu. Ce n’est qu’un adultère déguisé.

« Commentaires sur Matthieu : 14 ».

 

Basile le Grand (329-379).

Né à Césarée et élevé à Athènes, il fut l’un des plus grands docteurs de l’Église. Il fut un grand défenseur de la foi. Voici ce qu’il enseignait : Quand un homme quitte sa femme, et que celle-ci se remarie, il pousse sa femme à commettre un adultère.

Quand une femme épouse un homme divorcé, elle est coupable d’adultère. Elle est coupable d’avoir épousé le mari légal d’une autre femme, et d’avoir privé cette femme de son mari. Une relation adultère ne concerne pas seulement un acte sexuel isolé. Mais tant qu’une relation adultère persiste, elle doit être considérée comme un adultère permanent. 

Une femme abandonnée par son mari doit rester seule et ne pas se remarier. Toutefois, Basile reconnaît que cette femme peut parfois avoir des excuses si elle se remarie, et recommande de ne pas la condamner.

Une femme abandonnée par son mari, et qui a une relation sexuelle avec un autre homme, commet un adultère. Ceci est aussi valable pour l’homme qui est abandonné par sa femme.

C’est un péché grave pour une femme de prendre le mari d’une autre femme. Elle doit être considérée comme adultère. Il en est de même pour un homme qui prend l’épouse d’un autre homme. Il commet un adultère.

« Amphilochius : 199 ».

 

Ambroise de Milan (340-397).

Il est considéré comme l’un des quatre principaux docteurs de l’Église primitive. Il a été à l’origine de la conversion de Saint Augustin. Voici ce qu’il enseignait : L’acte sexuel est réservé au couple marié.

Tout acte sexuel en dehors du mariage est un péché. Dieu interdit de divorcer pour se remarier. Il est interdit pour un homme ou une femme de se remarier, tant que son conjoint est encore vivant.

Il est faux de dire que le divorce est un droit. Même si la loi des hommes le permet, Dieu l’interdit formellement. Tous ceux qui choisissent la loi des hommes et qui rejettent la Loi de Dieu devraient plutôt craindre le jugement de Dieu. Ils n’ont pas la crainte de Dieu.

Tous les conducteurs de l’Église devraient connaître la Parole du Seigneur et lui obéir, sous peine de conséquences graves. L’homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni.

Le fait de se convertir au Seigneur permet de recevoir le pardon des péchés passés, mais ne nous dispense pas d’obéir ensuite aux commandements de Dieu.

« Sur les devoirs du clergé : 1 : 257 et 3 : 89 – Abraham : 1 : 57-59 – Commentaire de Luc : 8 : 5 ».

 

Jérôme (347-vers 420).

C’est lui qui a traduit la Bible en Latin (La Vulgate). Il a beaucoup lutté contre les hérésies. Voici ce qu’il enseignait : Le Seigneur interdit dans sa Parole le divorce et le remariage.

Les chrétiens doivent cesser de se trouver des excuses pour divorcer et se remarier. Aucune de ces excuses ne sera acceptée par le Seigneur.

Et aucune ne doit être acceptée, si nous voulons mettre en pratique la Parole de Dieu dans notre vie personnelle.

« Lettre : 55-58 ».

 

Augustin (354-430).

Il est considéré comme le plus grand théologien depuis le temps des apôtres de Jésus-Christ, et jusqu’à la Réforme. Voici ce qu’il enseignait : Aucun de ceux qui divorcent et se remarient ne peut prétendre être dans la volonté de Dieu, ni éviter le péché d’adultère.

Le remariage d’un(e) divorcé(e) est toujours un adultère. Le remariage n’est jamais permis, même en cas d’adultère, de fornication et d’impureté sexuelle du conjoint. Ceux qui épousent un(e) divorcé(e) commettent donc toujours un adultère. Tout divorcé remarié est considéré par Dieu comme toujours marié au conjoint précédent, tant que celui-ci est en vie. La loi des hommes n’a aucune valeur devant Dieu.

Toute relation sexuelle entre divorcés remariés est donc un péché d’adultère aux yeux du Seigneur et de l’Église. C’est une désobéissance flagrante à la Parole de Dieu. Il faut demeurer dans la chasteté et l’abstinence.

Il est possible de divorcer si le conjoint est coupable d’adultère, mais le conjoint innocent doit demeurer seul, tant que l’autre conjoint est vivant. Seule la mort peut rompre le lien du mariage. Il est formellement interdit à un homme qui n’a jamais été marié d’épouser une femme divorcée, dont le conjoint serait encore vivant. Il serait coupable d’adultère. Cela est aussi valable pour une femme qui n’a jamais été mariée. Il lui est interdit d’épouser un homme divorcé dont la femme serait encore vivante. Elle serait aussi coupable d’adultère.

Le remariage après un divorce ne sera jamais admis par Dieu. Affirmer le contraire serait admettre les superstitions adultères d’un autre dieu que celui que nous servons.

 

Les livres de Henri Viaud-Murat en Pdf 

 

➲ Articles à découvrir...

 

Trafic Web  


« Il est dommage que dans la vie des croyants, beaucoup trop de choses soient théoriques. Ils ont entendu des choses abstraites sans nombre, qui ne leur apporte que bien peu d'aide sur le plan pratique... »

- Watchman Nee

➲ NOUVEAUX EBOOKS

Collection "Les Anciens Sentiers"
PDF Révisés