18. Les deux Alliances

Chap: 18 - Entrer dans l'alliance de tout cœur - Dieu se réjouit de faire du bien à son peuple, de tout son cœur et de toute son âme. Mais pour goûter cette joie, nous devons, de notre côté, entrer dans l’Alliance avec la même intensité.

« Ils prirent l'engagement de chercher l'Eternel, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme » (2 Chroniques 15.12 (voir 34.31 ; 2 Rois 23. 3). « L'Éternel, ton Dieu, circoncira ton cœur, pour que tu aimes l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme » (Deutéronome 30.6).

« Je leur donnerai un cœur pour qu'ils connaissent que je suis l'Eternel ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu, s'ils reviennent à moi de tout leur cœur » (Jérémie 24.7 (voir 29.13).

« Je traiterai avec eux une alliance éternelle, je ne me détournerai plus d'eux, je leur ferai du bien, et je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu'ils ne s'éloignent pas de moi. Je prendrai plaisir à leur faire du bien » (Jérémie 32.40-41).

À l’époque des rois Asa, Ézéchias et Josias, nous lisons qu’Israël s’engagea dans l’Alliance de tout son cœur, « pour accomplir les paroles de l’Alliance écrites dans le livre » (2 Rois 23.3). Concernant l’époque d’Asa, il est écrit : « Ils jurèrent fidélité à l'Eternel à voix haute, avec des cris de joie, et au son des trompettes et des cors ; tout Juda se réjouit de ce serment, car ils avaient juré de tout leur cœur, ils avaient cherché l'Eternel de plein gré, et ils l'avaient trouvé, et l'Eternel leur donna du repos de tous côtés » (2 Chroniques 15.14-15).

Ce récit nous enseigne que la sincérité est le secret de l’entrée dans l’Alliance et de la présence de Dieu parmi nous. Elle est aussi le secret de la joie véritable dans la vie spirituelle ; une pleine entrée dans toutes les bénédictions que l’Alliance divine nous offre.

Dieu se réjouit de faire du bien à son peuple, de tout son cœur et de toute son âme. Mais pour goûter cette joie, nous devons, de notre côté, entrer dans l’Alliance avec la même intensité : de tout notre cœur et de toute notre âme. Car la mesure que nous utilisons pour nous approcher de Dieu sera celle qu’il utilisera pour se révéler à nous.

Si nous avons compris ne serait-ce qu’un peu l’enseignement de la Parole de Dieu concernant la Nouvelle Alliance, nous savons qu’elle repose sur une rencontre entre deux engagements. Du côté de Dieu, il y a la promesse de faire pour nous et en nous tout ce qui est nécessaire pour que nous puissions le servir et nous réjouir en lui. Il se réjouira de nous faire du bien, de tout son cœur. Il sera notre Dieu, accomplissant pour nous tout ce qu’un Dieu peut faire, se donnant entièrement pour être nôtre.

Et de notre côté, il y a cette perspective merveilleuse : par la puissance de ce qu’il s’engage à accomplir, nous pouvons nous tourner vers lui de tout notre cœur, l’aimer de tout notre cœur et de toutes nos forces. Le premier et grand commandement, la seule condition selon laquelle Dieu peut se révéler pleinement à sa créature, est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… » (Matthieu 22.37). Cette loi est immuable. Mais la Nouvelle Alliance nous apporte la grâce d’y obéir, en nous élevant dans l’amour de Dieu comme dans l’air que nous respirons. Elle nous permet, dans la foi, de nous lever avec courage et de nous abandonner entièrement au Dieu de l’Alliance, pour vivre à son service.

Aimer et servir Dieu de tout son cœur, comment en parler ?

De son impérieuse nécessité, d’abord : c’est la seule condition inaltérable de la véritable communion avec Dieu, et rien ne peut compenser son absence. De son infinie rationalité, ensuite : avec un tel Dieu, source de tout amour, de toute bonté et de toute bénédiction, il est impensable de lui offrir moins que l’amour total de notre cœur.

De son indicible béatitude, aussi : aimer Dieu de tout son cœur, c’est la seule manière de recevoir son grand amour et de s’en réjouir pleinement. C’est s’abandonner à cet amour puissant et laisser Dieu lui-même nous donner le goût et la joie de sa divinité.

Et enfin, de son terrible manque : comment exprimer le chagrin de constater combien il est rare, même parmi les croyants, de voir une foi et un amour sincères, un désir ardent d’aimer Dieu de tout son cœur, un sacrifice total pour le posséder, lui plaire et être entièrement possédé par lui ?

Mais il y a aussi la certitude bénie de sa possibilité.

L’Alliance y pourvoit. Le Dieu trinitaire peut prendre possession du cœur et y demeurer. Le Médiateur béni de l’Alliance se charge de tout ce que nous avons à accomplir. Son amour irrésistible, répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit, peut nous porter et nous maintenir dans cette voie. Alors, comment en parler ? Peut-être avons-nous déjà dit tout cela dans ce livre. Mais au-delà des mots et des pensées, ce dont nous avons besoin, c’est de nous tourner silencieusement vers le Saint-Esprit qui habite en nous, et dans la foi en la lumière et la force que notre Seigneur nous donne par lui, d’accepter et de mettre en pratique ce que Dieu nous dit du cœur qu’il a placé en nous, de la générosité qu’il y œuvre.

Assurément, le cœur nouveau qui nous a été donné pour aimer Dieu, avec l’Esprit de Dieu en lui, est entièrement pour Dieu. Que notre foi accepte ce don merveilleux et s’en réjouisse. N’ayons pas peur de dire :  « Je t’aimerai, ô Seigneur, de tout mon cœur ! » Prenons un instant pour réfléchir à ce que signifie le fait que Dieu nous ait donné un tel cœur.

Nous savons que le don de Dieu dépend de notre acceptation. Il ne nous impose pas ses dons spirituels. Il les promet et les donne dans la mesure où notre désir et notre foi sont prêts à les recevoir. Il donne avec force ; et lorsque la foi s’abandonne à cette puissance et accepte le don, celui-ci devient notre possession consciente et vécue.

Les dons spirituels ne sont pas reconnus par les sens ni par la raison. Ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, l’oreille ne l’a point entendu, et cela n’est point monté au cœur de l’homme. Mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit. Nous avons reçu l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données gratuitement. C’est en nous laissant guider et enseigner par l’Esprit que notre foi, même sans sentiment perceptible, peut se réjouir de la possession du cœur nouveau et de tout ce qui l’accompagne. Ce don divin est aussi un don continu. Lorsqu’un homme reçoit un don, il le prend et s’en va. De même, Dieu accorde des dons temporels aux hommes, et ils ne pensent plus à lui.

Mais les dons spirituels ne peuvent être reçus et appréciés que dans une communion incessante avec Dieu lui-même. Le cœur nouveau n’est pas une puissance que nous possédons en nous, comme la capacité naturelle de penser ou d’aimer. Il ne peut être préservé et renforcé que dans une dépendance constante et un contact étroit avec Dieu. Ce n’est que dans sa présence immédiate, dans une relation directe et ininterrompue avec lui, que les dons spirituels sont conservés.

Et ces dons ne peuvent être pleinement goûtés qu’en étant mis en pratique avec foi. Aucune des grâces de la vie chrétienne – amour, douceur, audace – ne peut être ressentie ou connue, et encore moins renforcée, avant d’être exercée. Nous ne devons pas attendre de les ressentir pour les vivre ; nous devons, dans l’obéissance de la foi, les pratiquer. Tout ce que nous lisons sur le cœur nouveau et sur les dons de Dieu dans la Nouvelle Alliance doit être cru avec audace et mis en œuvre.

Cela est particulièrement vrai pour la sincérité et l’amour de Dieu de tout notre cœur. Vous ne percevez peut-être pas encore tout ce que cela implique. Dieu a implanté ce cœur nouveau au sein de la chair, laquelle, avec son principe moteur – le moi – doit être reniée, crucifiée et mortifiée par le Saint-Esprit.

Dieu vous a placé dans un monde dont vous devez vous détacher entièrement. Il vous a confié une œuvre dans son royaume, qui demande tout votre intérêt, votre temps et vos forces. Dans ces trois domaines, vous avez besoin de sincérité pour faire les sacrifices nécessaires.

Si vous observez la norme de la vie chrétienne autour de vous, vous constaterez que la sincérité et la dévotion intense à Dieu sont rarement envisagées. Le principe dominant est souvent de tirer le meilleur parti des deux mondes, de profiter au maximum de la vie présente tout en gardant une forme de piété. Le monde s’assure ainsi la plus grande part d’intérêt. Se complaire est considéré comme légitime, et une vie chrétienne qui ne se satisfait pas de soi-même a peu de place.

Mais la sincérité vous guidera. Elle vous permettra d’accepter le commandement du Christ et de tout vendre pour acquérir la perle de grand prix. Même si cela vous effraie au début, n’hésitez pas à murmurer souvent à l’oreille de votre Père : « De tout mon cœur ! » Vous pouvez compter sur le Saint-Esprit pour vous en révéler le sens, pour vous montrer à quel service ou à quel sacrifice Dieu vous appelle, pour en accroître la puissance, pour en révéler la béatitude, et pour en faire l’esprit même de votre vie de dévotion à votre Dieu d’Alliance. Et maintenant, qui est prêt à entrer dans cette Nouvelle Alliance éternelle de tout son cœur ? Que chacun de nous le fasse.

Commencez par demander très humblement à Dieu de vous donner, par l’Esprit qui habite en vous, la vision de cette vie céleste d’amour et d’obéissance sincères, telle qu’elle a été préparée pour vous en Christ. C’est une réalité vivante, un don spirituel issu de la vie même de Dieu, qui peut descendre sur vous. Elle vous est garantie par l’Alliance et par Jésus-Christ, son garant. Demandez avec ferveur, avec foi et persévérance que Dieu vous la révèle. N'ayez pas de repos avant de savoir pleinement ce que votre Père veut que vous soyez et ce qu'il a prévu pour votre existence.

Lorsque vous commencerez à comprendre pourquoi la Nouvelle Alliance a été donnée, ce qu’elle promet et combien ses promesses sont divinement certaines, alors offrez-vous à Dieu sans réserve, afin d’y être pleinement admis. Et si Dieu vous accueille comme il l’a promis, offrez-vous à lui avec la ferme intention de l’aimer de tout votre cœur et de lui obéir de toutes vos forces.

Ne vous retenez pas. N’ayez pas peur. Dieu a juré de vous faire du bien de tout son cœur. Dites-le, n’hésitez pas à le dire : entrez maintenant, de tout votre cœur, dans cette Alliance où il promet de vous faire vous tourner vers lui, et de vous rendre capable de l’aimer de tout votre cœur.

Si vous ressentez la moindre hésitation, demandez simplement, avec foi, une vision renouvelée de la vie de l’Alliance : voyez Dieu jurant de vous faire du bien de tout son cœur ; voyez Dieu s’engageant à vous rendre capable de l’aimer et de lui obéir de tout votre cœur. Cette vision vous donnera l’audace de dire : « J’entre de tout mon cœur dans cette Alliance d’un amour sincère entre Dieu et moi ; j’y demeurerai ! »

Terminons et séparons-nous sur cette pensée unique et précieuse. Un Dieu rédempteur, se réjouissant de tout son cœur et de toute son âme de nous faire du bien, et d’accomplir en nous tout ce qui lui est agréable, voilà le premier aspect. Tel est le Dieu de l’Alliance. Contemplez-le. Croyez-le.

Adorez-le. Attendez-vous à lui, jusqu’à ce que le feu s’embrase et que votre cœur soit porté, de toutes ses forces, à aimer ce Dieu.

Puis vient l’autre aspect : une âme rachetée, se réjouissant de tout son cœur et de toute son âme dans l’amour de ce Dieu, entrant dans l’Alliance d’un amour sincère, et osant – avant même d’en avoir pleinement conscience – lui dire : « De tout mon cœur, je t’aime, ô Dieu, ma joie suprême ! » Tels sont les enfants de l’Alliance.

Cher lecteur, ne vous reposez pas avant d’être entré sûrement par la Belle Porte – par le Christ – dans ce temple de l’amour, du cœur, de Dieu.

Fin

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