
18. Le chemin de la croissance spirituelle
Chap: 8 - Guilgal – la circoncision - Nous voyons quelque chose de tout différent chez ceux qui entrent dans le pays sous la direction de Josué. Ils ont traversé le Jourdain dans la confiance en Dieu et en sa parole.
Et la conséquence en est la suivante : les chefs des habitants de Canaan, les ennemis du peuple d’Israël, contre lesquels les espions à leur retour avaient mis en garde de telle sorte que tout le peuple s’était découragé, prennent maintenant eux-mêmes peur ! « Et il arriva que, lorsque tous les rois des Amoréens qui étaient en deçà du Jourdain vers l’occident, et tous les rois des Cananéens qui étaient près de la mer, entendirent comment l’Éternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les fils d’Israël jusqu’à ce que nous fussions passés, leur cœur se fondit, et il n’y eut plus de courage en eux, à cause des fils d’Israël » (Josué 5 v. 1).
Les puissances de méchanceté savent que le Seigneur Jésus est vainqueur et que ceux qui croient en lui sont plus que vainqueurs en lui. Bien que Satan soit et demeure l’adversaire de Dieu, il sait cependant qu’il ne peut pas l’emporter et que finalement, il recevra son châtiment éternel.
Si nous nous fortifions dans le Seigneur et dans la puissance de sa force, et si nous avons revêtu l’armure complète de Dieu, nous pouvons lui résister au mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté (Éphésiens 6 v. 10 à 13). Nous reviendrons encore sur le combat contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes et sur l’armure complète de Dieu nécessaire pour cela.
Nous n’avons cependant pas seulement à faire aux ennemis du dehors. En nous-mêmes, nous avons un ennemi de Dieu et de toutes ses pensées : notre vieille nature pécheresse, la chair, qui nous accompagne aussi longtemps que nous vivons sur la terre. Mais comme nous l’avons déjà vu plusieurs fois, nous sommes rendus capables en Christ de vivre dans la puissance du Saint-Esprit qui habite en nous, afin que nous n’accomplissions pas la convoitise de la chair (Galates 5 v. 16). Rappelons-nous que :
- Notre vieil homme a été crucifié avec Christ, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché (Romains 6 v. 6). C’est ce dont parle la mer Rouge.
- La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus nous a affranchis de la loi du péché et de la mort (Romains 8 v. 1). C’est la leçon du serpent d’airain.
- Nous sommes ressuscités avec Christ, nous avons aussi pratiquement dépouillé le vieil homme et revêtu le nouvel homme (Éphésiens 2 v. 6 ; 4 v. 24). C’est ce que nous montre la traversée du Jourdain.
Pourtant, il manque encore quelque chose ! Dans la circoncision, décrite en Josué 5, nous voyons une figure du jugement personnel sur la chair, la vieille nature pécheresse en nous. Avant que Josué commence le combat, pour prendre possession de Canaan, le pays de la bénédiction, il faut que le peuple soit circoncis. Nous voulons maintenant nous occuper de la signification typologique de cet acte.
Signification de la circoncision.
La circoncision, ablation du prépuce masculin, était le signe de l’alliance conclue par Dieu avec Abraham et ses descendants (Genèse 17 v. 10 et 11). Par la suite, l’expression « incirconcision » servit à désigner métaphoriquement les nations païennes, de même que celle de « circoncision » les Juifs (Galates 2 v. 7 à 9 ; Éphésiens 2 v. 11). Le prépuce est, comme « pars pro toto » (une partie pour signifier le tout), une image de la nature humaine dans sa méchanceté et son impureté.
La circoncision biblique est une figure du jugement sur cette chair pécheresse. Moïse a montré déjà une certaine compréhension de ce fait, lorsqu’il dit à Dieu :
« Voici, les fils d’Israël ne m’ont point écouté ; et comment le Pharaon m’écoutera-t-il, moi qui suis incirconcis de lèvres ? » (Exode 6 v. 12 à 30). Il est déjà parlé dans l’Ancien Testament d’oreilles et de cœurs incirconcis (Lévitique 26 v. 41 ; Deutéronome 10 v. 16 ; 30 v. 6 ; Jérémie 6 v. 10 ; 9 v. 25 ; Ézéchiel 44 v. 7). Ces passages montrent que le caractère symbolique de la circoncision était connu dès le début (*). La circoncision de la bouche, de l’oreille et du cœur a la même signification que le jugement de soi sur nos paroles, sur ce que nous entendons et sur notre volonté.
(*) La signification symbolique des sacrifices était, elle aussi, déjà connue dans l’Ancien Testament. Les croyants de ce temps-là savaient que les vrais sacrifices pour Dieu venaient du cœur et des lèvres (comp. Psaume 27 v. 6 ; 50 v. 14, 23 ; 51 v. 16 et 17 ; 69 v. 30 et 31 ; 107 v. 22 ; 119 v. 108 ; 141 v. 2 ; Osée 14 v. 2 ; Jonas 2 v. 10). Il y avait donc déjà en ce temps-là un discernement des pensées de Dieu plus profond que l’on pourrait penser.
La même pensée se trouve dans le Nouveau Testament, aussi bien chez Etienne que chez Paul. Ils voient également dans la circoncision juive un acte symbolique dont la signification plus profonde se trouve dans le jugement de soi personnel (Actes 7 v. 51 ; Romains 2 v. 25 à 29). Ces interprétations ou ces applications ne sont cependant pas identiques à la signification chrétienne de la circoncision.
La réalité dans le Nouveau Testament.
La signification spirituelle de la circoncision pour nous est expliquée en Colossiens 2 v. 11 : « …en qui aussi vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ ». Non seulement les croyants à Colosses, mais nous aussi nous étions avant notre conversion « morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair » (v. 13). Tous ceux qui n’ont pas jugé le mal en eux dans la lumière de Dieu sont morts pour Dieu, comme nous le voyons aussi en Éphésiens 2 v. 1.
En contraste avec le type de l’Ancien Testament, la circoncision de ceux qui croient au Seigneur Jésus n’est pas faite « de main ». Il s’agit d’une œuvre spirituelle.
Dans le type, un petit morceau de chair était enlevé ; dans la réalité du Nouveau Testament, au sens figuré, tout le « corps de la chair » est dépouillé.
Ce n’est là ni notre corps, ni notre nature pécheresse : tous deux sont encore présents. Mais c’est la « machinerie », « le mécanisme » de la chair, qui ne peut que pécher, semblablement au « corps de la chair », qui selon Romains 6 v. 6, est annulé. Il s’agit donc ici non pas de notre mort naturelle, mais du jugement de Dieu sur le vieil homme et pour nous, du fait d’avoir dépouillé le vieil homme avec ses actions.
Il n’est pas non plus enseigné ici que nous, comme croyants, nous avons déposé ou dépouillé la chair, notre vieille nature. La Parole de Dieu est précise. Il n’est pas écrit : « dépouillement de la chair », mais « dépouillement du corps de la chair ». Si nous avions dépouillé la chair, nous ne pécherions plus jamais, ou ne serions plus sur la terre.
Cette « circoncision qui n’a pas été faite de main d’homme, dans le dépouillement du corps de la chair » décrit ainsi d’une manière figurative le jugement sur le vieil homme et notre mort (spirituellement parlant) avec Christ. C’est un fait accompli. Celui-ci est expliqué immédiatement après par l’expression « la circoncision du Christ ». Elle désigne sa mort sur la croix. Là, Christ a « souffert pour nous dans la chair » (1 Pierre 4 v. 1). Et pourquoi ? En lui, Dieu « a condamné le péché dans la chair » (Romains 8 v. 3). Volontairement et par amour pour nous, il est mort sous le jugement de Dieu sur la chair, quand bien même en lui, c’est-à-dire dans sa chair, il n’y avait aucun péché.
Voilà la « circoncision du Christ »(*). Celui qui croit en lui, a part à cette circoncision. Lorsque nous avons considéré la mer Rouge, nous avons trouvé quelque chose de semblable. Là, nous voyons en image comment notre vieil homme a été crucifié avec Christ « afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne servions plus le péché » (Romains 6 v. 6). De la même manière, la participation à la circoncision du Christ quant à nous a pour conséquence « le dépouillement du corps de la chair ». C’est la fin du vieil homme, notre mort avec Christ, et logiquement, il vient ensuite : « ensevelis avec lui dans le baptême » (Colossiens 2 v. 12). Ce court passage est donc très proche de Romains 6. Nous nous sommes déjà référés à ce chapitre en relation avec la mer Rouge.
(*) La « circoncision du Christ » signifie aussi qu’il s’agit ici, en contraste avec la circoncision juive, de la réalité en Christ (comp. Colossiens 2 v. 17 : « Mais le corps est du Christ »).
Paul décrit en Philippiens 3 v. 3 le résultat de la « circoncision qui n’a pas été faite de main d’homme » effectuée en nous, par ces mots : « Car nous sommes la circoncision, nous qui rendons culte par l’Esprit de Dieu, et qui nous glorifions dans le Christ Jésus, et qui n’avons pas confiance en la chair ». Il y avait alors de faux docteurs qui persuadaient les croyants de garder la loi de Sinaï – mais particulièrement de se faire circoncire – pour accéder à la jouissance de toutes les bénédictions de Dieu (comp. Actes 15 v. 1 ; Galates 5 v. 11 ; 6 v. 12 à 15).
Dans une sainte colère, Paul appelle ces hommes aux pensées charnelles, des chiens, de mauvais ouvriers, et la « concision ». Il les dénonce ainsi comme étant une image déformée de la vraie signification de la circoncision. Mais celui qui par la foi participe à « la circoncision du Christ », et donc, est lui-même, spirituellement parlant, circoncis, fait maintenant partie de la vraie « circoncision », non pas d’Israël, mais de ceux qui croient au Seigneur Jésus.
Il ne sert plus les misérables éléments du monde, auxquels aussi appartient la loi, mais offre un vrai culte au seul vrai Dieu, par son Esprit. Il ne se confie plus dans la chair, mais toute sa joie, toute sa gloire, reposent sur le Christ Jésus, son Sauveur et Seigneur glorifié, en qui il a trouvé toutes les richesses et tous les trésors de la connaissance. Il serait difficile de décrire plus brièvement que dans ce verset le vrai caractère de la foi chrétienne.
Les résultats de la « circoncision du Christ » sont en principe valables pour tous les rachetés. Nous n’en jouissons cependant que si nous réalisons aussi pratiquement la « circoncision du Christ » et jugeons tout ce qui vient de notre chair. Il ne suffit pas pour cela de savoir que notre vieil homme est crucifié avec Christ. Nous devons aussi faire nous-mêmes le pas suivant, que nous voyons chez les croyants d’Éphèse et de Colosses.
Ils avaient dépouillé le vieil homme et avaient revêtu le nouvel homme (Éphésiens 4 v. 22 à 24 ; Colossiens 3 v. 9 et 10). Ils s’identifiaient non plus avec le vieil homme, mais avec le nouveau.
Lorsque nous nous voyons ainsi unis au Seigneur Jésus dans la gloire, et nous identifions à notre nouvelle position en lui, cela a aussi des effets sur notre vie de foi pratique. C’est ce que mentionne l’épître aux Éphésiens dans une courte phrase, mais de grande importance : « C’est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain… » (Éphésiens 4 v. 25). Il est rappelé aux croyants à Éphèse qu’ils ont dépouillé le vieil homme non seulement quant à leur position, mais aussi le péché dans la pratique. Le mensonge est cité ici comme un exemple particulièrement fréquent du péché, dont souvent même les chrétiens ne prennent malheureusement pas trop au sérieux le caractère abject (comp. Apocalypse 22 v. 15).
L’épître aux Colossiens le dit un peu autrement : « Ne mentez point l’un à l’autre, ayant dépouillé le vieil homme avec ses actions » (Colossiens 3 v. 9). Ici aussi, il s’agit non pas seulement de notre position comme hommes nouveaux, mais aussi de la mise en pratique qui en découle. Le dépouillement du vieil homme est suivi non seulement par le dépouillement des mauvaises actions de la chair, mais également par celui de ses supposés « bons côtés ».
Dans l’épître aux Philippiens, Paul nous présente ceci en prenant pour exemple sa propre personne. Il ne dit pas seulement : « Nous sommes la circoncision », mais il explique ensuite que la chair ne doit pas avoir le moindre champ d’action. Il pense par là non pas à des péchés grossiers, mais à la chair « raffinée » sous la forme d’aspiration à une position, à l’éducation et choses semblables (dans son cas, particulièrement dans le domaine religieux du judaïsme). Toutes ces choses éminemment estimables aussi pour un Juif, il les avait possédées avant sa conversion, mais à cause du Christ, il les avait estimées comme une perte.
Tout ce qui l’empêchait de connaître toujours plus Christ et son excellence, il l’avait laissé derrière lui. Il considérait tout ce en quoi la chair se confie comme « une perte », même comme « des ordures », en comparaison de l’excellence de la connaissance du Christ mort et ressuscité. Avec la vie céleste dans laquelle Christ nous a introduits, notre chair ne peut et ne veut rien avoir à faire.
Elle est attachée aux choses de ce monde et ne peut s’élever au-dessus. C’est pourquoi il n’y a pour elle que le jugement et la mort, ce dont la circoncision est le type (comp. Philippiens 3 v. 3 à 16 ; Colossiens 2 v. 7 à 11).
Du peuple d’Israël, Josué et Caleb étaient les seuls qui aient été circoncis encore en Égypte et qui, durant toute la traversée du désert, se sont comportés comme Paul. II y avait en eux « un autre esprit », qui les amena aussi à oublier ce qui était derrière, pour tendre vers ce qui était devant eux : le pays de la promesse de Dieu !
Le type dans l’Ancien Testament.
La signification spirituelle fondamentale de la circoncision, nous la trouvons en Colossiens 2 v. 11 et en Philippiens 3 v. 3 ; la signification pratique, par contre, en type dans Josué 5. « En ce temps-là, l’Éternel dit à Josué : Fais-toi des couteaux de pierre, et circoncis encore une fois les fils d’Israël. Et Josué se fit des couteaux de pierre, et circoncit les fils d’Israël à la colline d’Araloth. Et c’est ici la raison pour laquelle Josué les circoncit : tout le peuple qui était sorti d’Égypte, les mâles, tous les hommes de guerre, étaient morts dans le désert, en chemin, après être sortis d’Égypte ; car tout le peuple qui était sorti avait bien été circoncis, mais de tout le peuple né dans le désert, en chemin, après être sorti d’Égypte, aucun n’avait été circoncis.
Car les fils d’Israël avaient marché dans le désert quarante ans, jusqu’à ce qu’eût péri toute la nation des hommes de guerre sortis d’Égypte, qui n’avaient pas écouté la voix de l’Éternel, auxquels l’Éternel avait juré de ne point leur faire voir le pays que l’Éternel avait juré à leurs pères de nous donner, pays ruisselant de lait et de miel. Et il suscita leurs fils à leur place : ceux-là Josué les circoncit, car ils étaient incirconcis, parce qu’on ne les avait pas circoncis en chemin » (Josué 5 v. 2 à 7).
La longue explication inspirée du Saint-Esprit montre que, durant les quarante années de la traversée du désert, quelque chose d’important avait été négligé. Selon le commandement de l’Éternel à Abraham, en Genèse 17 v. 11, qui fut répété pour le peuple d’Israël en Lévitique 12 v. 3, tout descendant mâle devait être circoncis huit jours après sa naissance. Les Israélites avaient omis cela durant la traversée du désert. Tous ceux qui étaient sortis d’Égypte étaient certes circoncis, mais pas ceux qui étaient nés pendant la traversée du désert. Cette désobéissance ne fut cependant pas réprimandée durant tout ce temps, si nous faisons abstraction des paroles de portée générale prononcées par Moïse à la fin du voyage en Deutéronome 12 v. 8 et 9 :
« Vous ne ferez pas selon tout ce que nous faisons ici aujourd’hui, chacun ce qui est bon à ses yeux ; car, jusqu’à présent, vous n’êtes pas entrés dans le repos et dans l’héritage que l’Éternel, ton Dieu, te donne ». Mais maintenant que le repos et l’héritage de Dieu étaient atteints, ce ne pouvait pas en rester là. L’élément masculin du peuple devait être circoncis.
L’expression « Circoncis encore une fois les fils d’Israël » est frappante. Ils n’étaient pas du tout circoncis ! De cette manière, il leur était cependant rappelé qu’en fait, la circoncision aurait déjà dû avoir lieu depuis longtemps. C’est bien le sens de ces mots : « …encore une fois ». Ensuite, lorsque la circoncision fut faite, Dieu dit à Josué : « Aujourd’hui j’ai roulé de dessus vous l’opprobre de l’Égypte » (Josué 5 v. 9).
En réalité, après la sortie d’Égypte et pendant la durée du voyage, tout nouveau-né mâle aurait dû être circoncis. Parce que cela n’avait pas eu lieu, le peuple a porté « l’opprobre de l’Égypte » tout ce temps sur lui. De même pour le chrétien aussi, qui est effectivement un citoyen du ciel, toute trace de propre volonté et de convoitise de la chair est une sorte de conformité avec le monde et en conséquence un opprobre pour lui.
Lors de la considération de Colossiens 2, nous avons vu que tous ceux qui croient au Seigneur Jésus, sont, conformément à leur position, spirituellement circoncis, et ont dépouillé « le corps de la chair ». Cette circoncision fondamentale a eu lieu au moment où nous avons accepté l’Évangile, que nous l’ayons à ce moment-là compris ou non. En Josué 5 cependant, il s’agit de la réalisation pratique de ce fait. Il ne suffit pas de savoir, selon la doctrine, que Dieu a exécuté, en Christ à la croix, le jugement sur notre chair pécheresse.
Les croyants à Corinthe et en Galatie connaissaient bien la doctrine, mais ils ne la mettaient pas en pratique. Comme pour la plus grande partie du peuple d’Israël, « le désert » exerçait sur eux une influence négative.
De même qu’Israël avait négligé la circoncision, ainsi les Corinthiens et les Galates ne se tenaient pas pour morts quant à leur chair. Ils ne pratiquaient pas la circoncision spirituelle et laissaient leur chair agir à peu près librement.
Sous ce point de vue, la circoncision à Guilgal acquiert une signification très particulière. Nous pouvons connaître en détail l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix avec tous ses effets bénis pour nous. Est-ce que ce ne sont pas des faits puissants d’une grande portée, bénie, que notre vieil homme ait trouvé sa fin dans la croix de Christ, et que nous soyons, non seulement morts, mais aussi ressuscités avec Christ ? Mais si nous n’en tirons pas les conséquences pratiques, à savoir que notre chair n’a aucun droit à l’existence dans notre nouvelle vie dans le monde de la résurrection, tout cela ne nous sert alors à rien. Cela veut dire : nous devons appliquer à nous-mêmes la circoncision spirituelle, le jugement sans réserve sur la chair en nous.
Si la vérité de la circoncision est si peu en mesure de susciter en nous une vie en puissance spirituelle, et si elle est si peu accompagnée de puissance spirituelle et de séparation du monde, c’est que nous nous sommes éloignés de Guilgal. Il est impossible que nous jouissions de notre position céleste, dans laquelle la grâce nous a introduits, et de connaître une vie qui lui corresponde, si nous négligeons cette parole : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre » (Colossiens 3 v. 5).
Cela ne signifie pas que nous rejetons les affections et les devoirs naturels sous le prétexte que notre cœur est occupé de meilleures choses. Nous devons non pas devenir des ascètes, mais, en suivant le Seigneur, dépouiller les habitudes et les préférences qui veulent nous enchaîner moralement au monde, afin de venir, en tant que ressuscités avec Christ, sous la puissante influence des bénédictions célestes associées avec lui et avec sa gloire. Si, par exemple, nous nous impatientons facilement, nous avons perdu de vue notre « Guilgal ». Si nous nous occupons de futilités mondaines, c’est là un motif pour nous de revenir à « Guilgal ». Sinon, nous ne pouvons pas jouir de la paix et de la joie du Seigneur.
La mortification de « nos membres qui sont sur la terre » mentionnée en Colossiens 3 v. 5 n’est donc pas un fait unique, mais un jugement permanent sur notre chair, les « membres » du vieil homme.
Ce n’est que comme vivifiés avec Christ et vivant dans le monde de la résurrection, que nous en sommes rendus capables dans la puissance de la grâce de Dieu. Comme Israël, nous retournons, dans une certaine mesure, toujours à Guilgal. C’est bien là que la circoncision avait eu lieu.
Guilgal était le lieu d’où le peuple de Dieu partait au combat et où il revenait toujours (Josué 9 v. 6 ; 10 v. 7, 15 ; 14 v. 6 ; Juges 2 v. 1 ; 1 Samuel 11 v. 14). Sans ce jugement constant de soi, nous sommes incapables de mener le combat spirituel contre les puissances de méchanceté dans les lieux célestes et de jouir des bénédictions spirituelles.
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