7. Les deux Alliances

Chap: 7 - La Nouvelle Alliance, un ministère de l'Esprit - L’Ancienne était gravée sur des pierres ; la Nouvelle, dans les cœurs. L’Ancienne pouvait être écrite à l’encre, et relevait de la lettre qui tue ; la Nouvelle procède de l’Esprit qui vivifie.

« Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs… Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie.

Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux… combien le ministère de l'esprit ne sera-t-il pas plus glorieux ! Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire » (2 Corinthiens 3.9).

Dans ce chapitre remarquable, Paul rappelle aux Corinthiens, en évoquant son ministère parmi eux, les principales caractéristiques de celui-ci. En tant que ministère de la Nouvelle Alliance, il le compare, ainsi que toute la dispensation à laquelle il appartient, à celui de l’Ancienne Alliance.

L’Ancienne était gravée sur des pierres ; la Nouvelle, dans les cœurs. L’Ancienne pouvait être écrite à l’encre, et relevait de la lettre qui tue ; la Nouvelle procède de l’Esprit qui vivifie. L’Ancienne était un ministère de condamnation et de mort ; la Nouvelle, un ministère de justice et de vie. L’Ancienne possédait certes sa gloire, car elle était d’origine divine et apportait une bénédiction divine ; mais cette gloire était passagère, éclipsée par celle qui la surpasse, la gloire infinie de ce qui demeure.

Sous l’Ancienne, un voile recouvrait le cœur ; dans la Nouvelle Alliance, ce voile est ôté du visage et du cœur. L’Esprit du Seigneur donne la liberté, et, reflétant la gloire du Seigneur à visage découvert, nous sommes transformés de gloire en gloire, à son image, par l’Esprit du Seigneur.

La gloire supérieure a démontré sa puissance en ce qu’elle a non seulement marqué la dispensation par son caractère divin, mais qu’elle a aussi agi dans le cœur et la vie de ses bénéficiaires, se manifestant en eux, transformés par l’Esprit à l’image du Christ, de gloire en gloire.

Considérons un instant ce contraste. L’Ancienne Alliance reposait sur la lettre qui tue. La loi apportait une instruction littérale et cherchait, par la connaissance qu’elle donnait de la volonté divine, à solliciter la crainte et l’amour de l’homme, ses facultés naturelles d’intelligence, de conscience et de volonté. Elle s’adressait à lui comme s’il pouvait obéir, afin de le convaincre de son incapacité à le faire. Ainsi, elle accomplissait sa mission : « Le commandement qui mène à la vie, je l’ai trouvé qui mène à la mort » (Romains 7.10).

Dans le Nouveau Testament, tout est différent. À la lettre s’oppose l’Esprit qui vivifie, qui insuffle en nous la vie même de Dieu, la vie céleste. À la loi gravée sur la pierre succède la loi écrite dans le cœur, imprégnée de ses affections et de ses forces, en harmonie avec elles. Au lieu d’une tentative vaine d’agir de l’extérieur vers l’intérieur, l’Esprit et la loi sont placés au plus profond de nous-mêmes, pour agir ensuite vers l’extérieur, dans notre vie et notre conduite.

Ce passage met en lumière la bénédiction particulière de la Nouvelle Alliance. En accomplissant notre salut, Dieu nous a fait deux dons merveilleux. Il est écrit : « Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Galates 4.4-6). Ces paroles révèlent les deux aspects de l’œuvre divine dans le salut.

Le premier, objectif : ce que Dieu a fait pour que nous devenions ses enfants, il a envoyé son Fils. Le second, subjectif : ce qu’il a fait pour que nous vivions comme ses enfants, il a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs. Le premier manifeste extérieurement l’œuvre de rédemption ; le second en assure l’appropriation intérieure. Ces deux dimensions forment un tout indissociable.

Dans les promesses de la Nouvelle Alliance, telles qu’exprimées dans Jérémie et Ézéchiel, notre texte et bien d’autres passages bibliques, il apparaît clairement que le grand dessein de Dieu dans le salut, est de prendre possession du cœur. Le cœur est le siège de la vie ; c’est avec lui que l’homme aime, veut et agit ; il façonne l’être humain. Dieu a créé le cœur de l’homme pour y habiter, afin d’y révéler son amour et sa gloire. Il a envoyé le Christ pour accomplir une rédemption capable de reconquérir le cœur humain ; rien d’autre ne pouvait satisfaire Dieu. Et cela s’accomplit lorsque le Saint-Esprit transforme le cœur de l’enfant de Dieu en ce qu’il doit être.

Toute l’œuvre de rédemption du Christ – son expiation, sa victoire, son exaltation, son intercession, sa gloire à la droite de Dieu – n’est que la préparation au triomphe suprême de sa grâce : le renouvellement du cœur pour qu’il devienne le temple de Dieu. Par le Christ, Dieu donne le Saint-Esprit pour le glorifier dans le cœur, en y accomplissant tout ce qu’il a fait et continue de faire pour l’âme.

Dans de nombreux enseignements religieux, la crainte de porter atteinte à l’honneur du Christ a conduit à privilégier son œuvre pour nous – sur la Croix ou au ciel – au détriment de son œuvre en nous par le Saint-Esprit. Il en résulte que la présence du Saint-Esprit en nous, et son action vivifiante dans le cœur, sont peu connues dans leur véritable puissance.

En examinant attentivement les promesses de la Nouvelle Alliance, nous verrons que « l’envoi de l’Esprit de son Fils dans nos cœurs » constitue l’aboutissement et le couronnement de l’œuvre rédemptrice du Christ. Réfléchissons à ce que ces promesses impliquent.

Sous l’Ancienne Alliance, l’homme a échoué. Dans la Nouvelle, Dieu accomplit tout en lui. L’Ancienne ne faisait que convaincre de péché ; la Nouvelle l’en ôte et purifie le cœur. Dans l’Ancienne, le cœur était très mauvais ; dans la Nouvelle, un cœur nouveau est donné, dans lequel Dieu inscrit sa crainte, sa loi et son amour. L’Ancienne exigeait l’obéissance sans pouvoir l’obtenir ; dans la Nouvelle, Dieu nous fait marcher selon ses jugements.

Elle prépare l’homme à une véritable sainteté, à l’accomplissement de la loi d’aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même, à une marche agréable à Dieu. Elle transforme l’homme de gloire en gloire à l’image du Christ. Tout cela parce que l’Esprit du Fils de Dieu est donné dans le cœur. L’Ancienne ne conférait aucun pouvoir ; dans la Nouvelle, tout est accompli par l’Esprit, la puissance divine.

Aussi complet que soit le règne du Christ sur le trône céleste, son empire sur le trône du cœur nous est donné par son Saint-Esprit.

Il est lui-même le Possesseur, le Porteur et le Communicateur de toutes les promesses de l’Alliance, le Révélateur et le Glorificateur de Jésus, son Médiateur et son Garant.

Croire pleinement au Saint-Esprit – don présent, permanent et universel de la Nouvelle Alliance – a été, pour beaucoup, une porte d’entrée vers la plénitude de ses bénédictions.

« Commence dès maintenant, enfant de Dieu, à accorder au Saint-Esprit la place qu’il mérite dans ta foi et dans le dessein divin. Sois silencieux devant Dieu, crois qu’il est en toi, et demande au Père d’agir en toi par son Esprit. Considère ton esprit et ton corps avec une sainte révérence, comme le temple de sa présence. Que la conscience de Sa Sainteté et de son œuvre t’emplisse de paix et de crainte respectueuse. Et sois assuré que tout ce que Dieu t’appelle à être, le Christ, par son Esprit, l’accomplira en toi ! »

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