
1. Le chemin de la croissance spirituelle
Chap: 1 - Croissance dans la foi - Comme chrétiens, nous devons bien tous reconnaître que nous n’avons pas compris toute la vérité du salut, sous toutes ses glorieuses facettes.
Notre compréhension imparfaite, notre faible foi et notre défaillance ne changent rien à notre parfaite acceptation auprès de Dieu. Lorsque nous avons cru au Seigneur Jésus et en son œuvre accomplie de la rédemption, nous avons reçu le salut de notre âme. Nous avons ce salut déjà maintenant comme une possession présente, éternelle et inaliénable (1 Pierre 1 v. 9 ; Éphésiens 2 v. 5 et 8).
Mais il y a une grande différence entre se déclarer satisfait de posséder le pardon de ses péchés, ou connaître réellement la perfection de l’œuvre de la rédemption du Seigneur Jésus, sa grandeur et sa gloire, et y trouver la source intarissable de notre joie et de notre force.
Deux sortes de perfection.
Le Nouveau Testament parle de deux sortes différentes de perfection spirituelle en ceux qui croient au Seigneur Jésus : Celui qui croit en lui et en son œuvre de la rédemption, est rendu parfait pour toujours aux yeux de Dieu. « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits (grec teleioô) à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10 v. 14). Cette perfection se réfère à la position éternellement inaltérable en Christ, que nous avons reçue par la grâce de Dieu.
Elle est le résultat de l’œuvre parfaite de notre Sauveur à la croix, et de notre acceptation de cette œuvre par la foi, mais ne dépend pas de la mesure de notre foi. Ainsi, chaque croyant est rendu propre, aussitôt qu’il a cru au Seigneur Jésus, à entrer dans la gloire du ciel. Nous ne pouvons pas, nous-mêmes, y contribuer en quoi que ce soit, à part notre foi en l’œuvre de rédemption de notre Sauveur accomplie une fois pour toutes.
De même qu’un enfant grandit depuis sa naissance jusqu’à ce qu’il ait atteint sa pleine stature, de même aussi le chrétien doit devenir effectivement parfait – ou adulte – c’est-à-dire apprendre à connaître sa position en Christ mentionnée ci-dessus, et y vivre (voir 1 Corinthiens 2 v. 6 ; 14 v. 20 ; Philippiens 3 v. 15 ; Colossiens 1 v. 28 ; 4 v. 12 ; Hébreux 5 v. 14).
Cette perfection ne sous-entend ni un état où l’on serait sans péché, ni une connaissance exceptionnelle de la vérité biblique. Un chrétien est parfait – ou adulte – (grec teleios), lorsque non seulement il connaît le Seigneur Jésus comme celui par lequel il a reçu le pardon des péchés, mais lorsqu’il se voit comme mort et ressuscité avec lui et ainsi « en Christ » (Romains 6 v. 1 à 11 ; Éphésiens 1 v. 3 à 2 v. 10). En Christ, le second homme, nous sommes placés dans une position entièrement nouvelle. Celui qui par la foi en sa Parole prend consciemment cette position est, selon l’enseignement du Nouveau Testament, un chrétien parfait et adulte, un homme fait.
Un des premiers pas importants dans la vie de la foi est la connaissance et le discernement de ces deux formes de perfection (*). La perfection de la position des croyants, résultat de la pleine efficace de l’œuvre de Christ, est ce que Dieu opère envers un pécheur autrefois perdu. Nous la recevons de Dieu par la foi dans le Seigneur Jésus comme Sauveur.
En revanche, la perfection quant à la croissance, l’âge adulte spirituel, est le résultat d’un développement. Nous n’atteignons cependant pas cette perfection par une simple connaissance de la vérité concernant la rédemption. Il s’agit de saisir aussi par la foi cette vérité et de la vivre, afin de parvenir à un état de paix intérieure et de maturité, dans lequel nous ne sommes plus continuellement accaparés par le monde, les préoccupations terrestres et nous-mêmes, mais sommes occupés de Christ notre Seigneur dans la gloire. Nous avons le privilège de nous voir comme un avec lui qui est glorifié à la droite de Dieu, et de jouir d’une joie et d’un contentement parfaits en lui, en qui le Père trouve éternellement ses délices.
(*) Une troisième forme de perfection, la délivrance entière et éternelle de l’infirmité et du péché, nous l’atteindrons lorsque le Seigneur Jésus nous introduira dans la maison du Père (1 Corinthiens 13 v. 10). Alors tous les croyants seront transformés en la conformité du corps de sa gloire et seront rendus parfaits de corps, d’âme et d’esprit (Philippiens 3 v. 12 et 21).
Un tel état de perfection spirituelle en Christ, est celui qu’ont atteint les « pères », auxquels l’apôtre Jean peut écrire : « Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement ». Ils trouvent pleine satisfaction en Christ, qui a parfaitement révélé Dieu et sa grâce sur la terre, et ils ont trouvé en lui et en son œuvre une pleine paix. Les pères n’ont rien besoin de plus que lui-même et la communion intime avec Christ ! En comparaison avec lui, tout le reste a perdu sa valeur pour eux.
Ils sont occupés non plus d’eux-mêmes, de leurs faiblesses et de leurs expériences, ou encore de leurs « performances », mais de lui. Il est devenu leur tout. Quant à la foi, ils ne sont plus des « enfants », qui sont exposés à être influencés par de fausses doctrines, ni des « jeunes gens » qui doivent être mis en garde contre les dangers du monde, mais ils sont devenus des « pères » en Christ, spirituellement adultes et mûris (voir 1 Jean 2 v. 13 à 27).
Paul pensait quelque chose de semblable lorsqu’il dit de lui-même : « Pour moi, vivre c’est Christ ; et mourir, un gain » (Philippiens 1 v. 21). Christ était le centre et le contenu de sa vie de foi, et c’est pourquoi il se réjouissait d’être bientôt pour toujours auprès de lui. Et cependant, il s’appliquait en même temps continuellement à encourager d’autres chrétiens dans leur croissance spirituelle : « exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse, afin que nous présentions tout homme parfait en Christ » (Colossiens 1 v. 28). Cette perfection dépend de notre intelligence et de notre jouissance de l’œuvre accomplie de Christ et de ses résultats bénis.
Mais chacun de ceux qui croient au Seigneur Jésus et en son œuvre, possède-t-il cette connaissance et en jouit-il ? La réponse est malheureusement : non. Rares sont les croyants qui ont compris dès leur conversion toutes les conséquences bénies de l’œuvre de la rédemption. Nombreux sont ceux qui se déclarent satisfaits du pardon de leurs péchés et n’entrent pas plus loin dans la connaissance de leur salut et de leur délivrance parfaits. Pour d’autres, c’est simplement le manque d’enseignement biblique.
Ils demeurent ainsi en arrière dans leur compréhension, bien que le Saint-Esprit puisse donner à de tels croyants une merveilleuse paix qui « surpasse toute intelligence » (Philippiens 4 v. 7).
Ce n’est, en fait, pas seulement une question de connaissance de la vérité du salut et de tout ce qui la concerne. Il s’agit, au fond, de savoir si nous avons trouvé la paix dans le Seigneur Jésus et dans son œuvre, et s’il nous suffit, lui seul. Celui qui conduit ainsi sa vie avec le Seigneur Jésus, possède tout ! Il ne peut probablement pas tout expliquer exactement, mais là n’est pas l’essentiel. Le plus important est de posséder et de jouir par la foi du plein salut en Christ. Et cependant, il est bon de connaître les bases divines de toutes choses. La connaissance de la vérité nous assure, en effet, consolation et force dans notre vie de foi.
Croissance spirituelle.
Le but de l’enseignement des Saintes Écritures, des efforts du Saint-Esprit et du ministère des dons donnés par le Seigneur Jésus, est le « perfectionnement des saints… jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait (grec teleios), à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (*) (Éphésiens 4 v. 12 et 13). Et le chemin par lequel nous pouvons parvenir à cet état de maturité spirituelle nous est aussi montré : « Que, étant vrais dans l’amour, nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le chef, le Christ » (Éphésiens 4 v. 15). La croissance spirituelle consiste donc en ce que nous nous approchions par la foi de Christ, que nous trouvions une pleine paix en lui, et lui ressemblions de plus en plus. Nous avons, dans ce but, besoin de la vérité et de l’amour. comme lui les a toujours parfaitement manifestés durant son ministère ici-bas.
(*) Lorsque figure dans les épîtres du Nouveau Testament comme titre « le Christ » (avec l’article), ceci désigne le Seigneur Jésus comme celui qui a accompli tout le conseil divin et qui siège maintenant glorifié à la droite de Dieu.
Cette croissance ne peut pas se produire sans que nous soyons occupés de la parole inspirée de Dieu ; l’exhortation de Pierre adressée à tous les croyants nous le montre :
« Désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut » (1 Pierre 2 v. 2). Nous ne devons pas confondre cette exhortation adressée à tous les chrétiens avec les passages apparemment semblables de 1 Corinthiens 3 v. 1 et 2 et Hébreux 5 v. 11 à 14. Là, en effet, le lait est la nourriture spirituelle pour les petits enfants en Christ, donc pour ainsi dire, les petits enfants spirituellement, tandis que les chrétiens adultes dans la foi peuvent déjà supporter une « nourriture solide » plus consistante (1 Corinthiens 3 v. 1 et 2 ; Hébreux 5 v. 11 à 14). Jean fait aussi la différence entre les petits enfants, les jeunes gens et les pères dans la foi, comme nous avons déjà vu (voir 1 Jean 2 v. 13 et suiv.).
Mais Pierre compare tous les croyants à des enfants nouveau-nés, qui doivent désirer le pur lait intellectuel de la Parole de Dieu, afin de croître spirituellement. S’il désigne le salut comme but de la croissance, cela ne doit pas nous étonner, car il s’agit ici non pas du salut de l’âme, que nous possédons déjà par la foi en l’œuvre de la rédemption de Christ, mais d’un salut du corps, de l’âme et de l’esprit à la fin de notre cheminement terrestre (comp. 1 Pierre 1 v. 5). En nous occupant des choses célestes, dont notre Seigneur bien-aimé est le centre, c’est maintenant déjà durant notre vie, et non pas seulement lors de sa venue, que nous sommes attirés à lui et toujours plus séparés intérieurement et extérieurement de tout ce qui n’est pas en harmonie avec lui et sa nature.
Nous trouvons les éléments nécessaires pour la croissance spirituelle, surtout dans les épîtres du Nouveau Testament. C’est pourquoi la lecture et l’étude de ces épîtres sont si importantes et nécessaires. L’examen des types de l’Ancien Testament – et particulièrement de la marche d’Israël de l’Égypte vers Canaan – peut cependant être aussi une aide.
Si le Seigneur et son œuvre en deviennent pour nous plus précieux et si nous sommes ainsi conduits à trouver un plein repos dans son œuvre et dans son amour, ces considérations auront eu un résultat béni ! La croissance dans la foi et l’intelligence de la vérité de la rédemption, nous sont effectivement exposées clairement dans les types que nous voulons considérer maintenant.
Les livres de Arend Remmers en Pdf