
2. Le chemin de la croissance spirituelle
Chap: 2 - Des types pleins d’enseignement - Le Nouveau Testament contient de nombreuses mentions du fait que, dans l’Ancien Testament, beaucoup de choses possèdent une signification symbolique. Quelques exemples mettront cela en évidence.
Avant de nous occuper de ces modèles ou « types » dans l’Ancien Testament, nous devons savoir ce qu’il faut entendre par cette expression. Des personnes, des objets ou des circonstances de l’Ancien Testament peuvent, à côté de leur signification concrète, faire symboliquement, ou sous forme de type, allusion à un fait futur, révélé seulement dans le Nouveau Testament.
- Quand en Galates 4 v. 24, l’apôtre Paul mentionne Ismaël et Isaac, les fils d’Abraham, il ajoute : « Ces choses doivent être prises dans un sens allégorique (grec allégoroumena) », car Ismaël symbolise ici le peuple d’Israël sous la loi, Isaac au contraire, ceux qui sont sous la grâce.
- En Colossiens 2 v. 16 et 17, les jours de fête, de nouvelle lune et de sabbats, qui selon la loi du Sinaï devaient être respectés, sont appelés « une ombre des choses à venir ; mais le corps est du Christ » (comp. Hébreux 8 v. 5 ; 10 v. 1). De la même manière qu’une ombre ne laisse deviner que les contours d’une silhouette, ces ordonnances de l’Ancien Testament indiquent des choses qui ont trouvé leur réalisation et leur accomplissement spirituels en relation avec Christ.
- Nous trouvons des indications claires et particulièrement utiles pour notre sujet dans les onze premiers versets de 1 Corinthiens 10, où Paul rappelle diverses circonstances de l’histoire du peuple d’Israël durant le voyage d’Égypte vers Canaan. Puis il donne l’explication au verset 6 : « Or ces choses arrivèrent comme types (grec tupoi) de ce qui nous concerne » et au verset 11 : « Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types (grec tupikôs), et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».
Les récits de l’Ancien Testament ne présentent donc pas seulement des enseignements historiques et moraux, mais ils ont aussi une signification symbolique (typique) pour nous. On peut ainsi appeler avec justesse l’Ancien Testament : le « livre d’images » du Nouveau Testament. La portée symbolique est la véritable clé donnée par le Saint-Esprit pour une compréhension plus profonde des récits de l’histoire de l’humanité, et particulièrement du peuple d’Israël.
Les nombreuses figures (types) que nous y trouvons sont des représentations anticipées des divers éléments de la vérité chrétienne révélés dans le Nouveau Testament. C’est pour cette raison qu’elles demeuraient encore incompréhensibles pour les croyants du temps de l’Ancien Testament. Elles ne peuvent en fait être interprétées justement qu’avec la connaissance de la vérité du Nouveau Testament.
Enseignements pratiques.
Dans la description du voyage dans le désert d’environ quarante ans du début de l’histoire du peuple terrestre de Dieu, nous trouvons une abondance de types qui évoquent l’œuvre de la rédemption du Seigneur Jésus. Chacun d’eux nous montre un nouvel aspect et ainsi une nouvelle beauté de l’œuvre et de la personne de notre Rédempteur. Beaucoup de ces types ont cependant un but très particulier. Ils ne préfigurent pas simplement la vérité du Nouveau Testament, mais l’illustrent sous un point de vue pratique. Cela signifie : ils ne sont pas seulement des analogies imagées de la vérité chrétienne, mais ils montrent comment celle-ci est – ou devrait être – réalisée. Leur grande valeur réside précisément dans ce rapport avec notre vie de foi pratique.
Nous devons, en fait, distinguer deux sortes différentes de types. Nous les appellerons « types de principe » et « types de pratique ». Il y a entre les deux une différence importante, facilement ignorée. Si l’on ne tient pas compte de cette différence, on perd beaucoup de l’enseignement des types.
Nous trouvons des exemples de « types de principe » surtout dans les enseignements de la loi. Pensons simplement aux ordonnances concernant les divers sacrifices et les fêtes à l’Éternel ! Dans cette sorte de types, les membres du peuple d’Israël, qui figurent les croyants de l’époque actuelle, ne participent pas activement. Dieu y donne des enseignements fondamentaux. À la lumière du Nouveau Testament, nous y voyons l’œuvre du Seigneur Jésus considérée du point de vue de Dieu, on pourrait dire aussi : de façon objective.
L’holocauste continuel, par exemple, est une image du fait que Dieu habite au milieu des siens parce qu’il a été glorifié par le sacrifice du Seigneur Jésus (Exode 29 v. 38 à 46). Ou prenons le grand jour des propitiations en Lévitique 16, qui nous montre, dans le premier des deux boucs (v. 5, 15 à 19), que le sang de Christ a fait propitiation et par là, a parfaitement satisfait les justes et saintes exigences de Dieu ; dans l’image du second bouc appelé Azazel (v. 20 à 22) en revanche, qu’il a pris sur lui, en substitution, les péchés de tous ceux qui croient en lui, et que troisièmement, par son sang, toutes choses (*) seront réconciliées un jour avec Dieu. On peut ajouter le type du serviteur hébreu, qui aime son maître, sa femme et ses enfants et en conséquence servira à toujours – une merveilleuse image de l’amour de notre Seigneur, le vrai serviteur de Dieu, pour son Père, son épouse et ses rachetés (Exode 21 v. 1 à 6).
(*) En Lévitique 16, ceci n’est cependant représenté en type que relativement au côté céleste (le sanctuaire), voir Hébreux 9 v. 23. Pour compléter, remarquons que la réconciliation « de toutes choses » (Colossiens 1 v. 20) ne concerne pas les hommes, mais s’applique en réalité uniquement à « toutes les choses ».
Au second groupe, appartiennent principalement les types dans lesquels les ressortissants du peuple d’Israël eux-mêmes devaient intervenir. À la différence du premier groupe, Dieu n’est pas le seul à agir dans ces « types de pratique », mais le peuple agit aussi. Pensons par exemple aux sacrifices qui devaient être offerts par les Israélites (particulièrement ceux de Lévitique 1 à 7).
Ils nous montrent, non pas l’œuvre de Christ en elle-même, mais l’intelligence et l’expression de l’appréciation de cette œuvre précieuse par les croyants, c’est-à-dire d’un point de vue subjectif. On peut aussi discerner cette différence dans le Nouveau Testament. Nous lisons en Hébreux 9 v. 14 que, par l’Esprit éternel, Christ s’est offert à Dieu sans tache (comp. chap. 10 v. 10 ; 12 v. 14). Mais au chapitre 13 v. 15, ce sont les croyants qui offrent des « sacrifices (holocaustes) de louange », en ce que, comme sacrificateurs, nous offrons l’adoration dont le sujet est l’œuvre et la personne de notre Seigneur (comp. 1 Pierre 2 v. 5).
Au début de son histoire, le peuple d’Israël fut conduit hors d’Égypte et dut exécuter, dans l’obéissance et la foi, les directives de Dieu, afin d’être délivré de ses ennemis, gardé dans le désert et finalement introduit dans le pays de Canaan. C’est de ces types que nous voulons nous occuper. Les étapes les plus importantes sont la Pâque, la mer Rouge, le serpent d’airain et le Jourdain. Dans chacune de ces étapes, Dieu fit quelque chose qui nous présente un certain aspect de l’œuvre de rédemption de Christ.
Mais chaque fois le peuple devait aussi faire quelque chose pour entrer dans la jouissance des conséquences qui s’y rattachaient. Ceci correspond à notre foi et aux progrès que nous y faisons, c’est-à-dire que nous croissons spirituellement.
Le fait qu’il s’agit bien ici essentiellement de progresser et de croître dans la foi ressort aussi clairement de ce que, dans ces types, nous ne trouvons aucune allusion à la nouvelle naissance et au don du Saint-Esprit. L’un et l’autre procèdent de Dieu seul et ne dépendent pas de notre croissance spirituelle. La nouvelle naissance est, en fait, l’opération initiale du Saint-Esprit dans un homme, et le croyant reçoit le sceau, l’onction et les arrhes du Saint-Esprit lorsqu’il a cru l’Évangile et qu’il a reçu le pardon des péchés (Jean 3 v. 3 à 5 ; Éphésiens 1 v. 13). On peut voir une allusion symbolique à la nouvelle naissance dans le fait qu’avant la Pâque déjà, Dieu nomme Israël « mon peuple » et « mon fils » (Exode 3 v. 7 ; 4 v. 23). Dieu avait déjà une relation avec Israël avant que soit sacrifié l’agneau de la Pâque, qui apportait la délivrance du jugement.
Chaque détail des Saintes Écritures a son importance, et nous avons à nous demander, non seulement ce que signifient les diverses images, mais aussi ce que veut nous dire l’ordre dans lequel elles sont présentées. Il est vrai que ce qu’elles ont en commun, c’est de nous montrer ce que, dans son dévouement, le Seigneur a fait pour nous à la croix. Mais il s’agit non seulement de divers aspects de l’œuvre de la rédemption en soi, mais de l’appropriation progressive de cette œuvre par la foi. Dieu n’est pas le seul acteur, mais à chaque « étape », le peuple devait donner suite à sa volonté avec foi et obéissance.
Ce point de vue, facilement ignoré, est des plus importants pour l’intelligence de ces types. Israël s’approchait à chaque pas du pays de la promesse. Dans son application pour nous, cela veut dire : nous ne saisissons pas, normalement, toute la portée de l’œuvre du Seigneur Jésus d’un coup, mais y entrons progressivement. Comme l’écrit Pierre, dans notre vie spirituelle, nous croissons à salut (1 Pierre 2 v. 2). En saisissant avec foi les vérités du salut qui correspondent à ces types, nous avançons dans notre croissance spirituelle, individuellement et collectivement vers « l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éphésiens 4 v. 13).
Maintenant, quelqu’un pourrait demander : « Le salut se réalise-t-il donc par « étape » ? Ne suis-je donc pas sauvé dès le moment où j’ai cru au Seigneur Jésus ? Dois-je donc faire différents pas de foi pour être réellement sauvé ? N’est-il pas écrit : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16 v. 31) ? »
Toutes ces questions trouvent dans les Saintes Écritures des réponses sans ambiguïté. Assurément, quiconque se reconnaît pécheur perdu devant Dieu et confesse sincèrement devant lui ses péchés, est sauvé complètement et pour toujours, dès le moment où il croit au Seigneur Jésus comme son rédempteur : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 v. 16 ; comp. Éphésiens 2 v. 8 ; 1 Pierre 1 v. 9). Le salut de l’âme ne se réalise pas par étapes, mais il est un fait accompli dès ce moment-là pour celui qui croit au Seigneur Jésus et en son œuvre à la croix. À Dieu la gloire éternellement !
Concrètement, cela signifie : celui qui se repent de ses péchés et qui croit au Seigneur Jésus se trouve – objectivement parlant – dès ce moment, non seulement à l’abri de son sang, comme la Pâque le montre, mais possède aussi toutes les autres bénédictions qui découlent de l’œuvre de la rédemption de notre Seigneur (*). Aux yeux de Dieu, tous ceux qui croient au Seigneur Jésus et en son sang, sont non seulement réconciliés avec lui, mais aussi séparés du monde, délivrés du pouvoir de Satan et morts avec Christ.
Tous sont aussi vivifiés avec Christ, ressuscités avec lui, et sont assis en lui dans les lieux célestes. Ces vérités immuables ne reposent ainsi nullement sur la connaissance ou sur l’intelligence que nous en avons, mais sont fondées uniquement et exclusivement sur la sagesse et sur l’amour de Dieu, ainsi que sur l’œuvre de Christ en laquelle nous croyons. Dans tous les passages qui nous décrivent les bénédictions découlant de l’œuvre de Christ à la croix, les verbes sont à la forme grammaticale du passé. Ce qui signifie : il s’agit de faits accomplis (Romains 5 v. 9 ; Colossiens 3 v. 13 ; Galates 2 v. 19 ; Éphésiens 2 v. 5 et 6).
(*) Celui qui croit dans le sang expiatoire de Christ (l’agneau pascal) est réconcilié à perpétuité avec Dieu (Romains 3 v. 25 ; Éphésiens 1 v. 7 ; Hébreux 9 v. 14). Les autres types tels que la mer Rouge et le Jourdain n’ont rien à voir en soi avec le salut de l’âme, mais concernent la réception par la foi des résultats de l’œuvre de Christ, sans apporter pour autant plus de certitude. Mais il est vrai que l’assurance du salut et la jouissance de toutes les bénédictions en sont alors stimulées. Même le type de la Pâque ne nous montre pas toutes nos bénédictions, mais seulement l’aspect de la sécurité devant le jugement éternel.
C’est une tout autre chose cependant de savoir – sous un aspect subjectif – si nous connaissons et jouissons de ces grands et glorieux résultats de l’œuvre rédemptrice de Christ. Quant à la connaissance, l’intelligence et la jouissance de la délivrance en Christ, il y a par conséquent certainement progrès et croissance. Et cela justement nous est présenté de manière très expressive dans les types déjà mentionnés. Nous y voyons non seulement ce que Dieu a fait par Christ pour nous et en nous, mais surtout l’appropriation progressive de cette œuvre dans la pratique de notre vie de foi.
C’est là l’enseignement spécifique que nous transmettent ces types. À la différence des exposés pas toujours faciles des épîtres du Nouveau Testament, nous y trouvons des représentations anticipées de la vérité chrétienne et de sa réalisation pratique par nous. Il faut cependant remarquer que nous ne devons tirer des types que les déductions doctrinales qui ont un équivalent clair et évident dans le Nouveau Testament. Lui seul contient la doctrine chrétienne ; nous ne la trouvons pas dans l’Ancien Testament.
Avancer dans la foi.
Comme nous l’avons vu, le caractère symbolique (typique) du récit du voyage d’Israël au travers du désert ressort clairement de 1 Corinthiens 10 v. 1 à 11. De plus, dans le Nouveau Testament, deux des types sont expressément appliqués au Seigneur Jésus et à son œuvre : la Pâque et le serpent d’airain. Les autres types, c’est-à-dire la traversée de la mer Rouge et du Jourdain, complètent les enseignements que nous trouvons dans le Nouveau Testament concernant les divers aspects et conséquences de l’œuvre de la croix.
Au début, il y a la Pâque en Égypte, décrite en Exode 12, qui est une image de la mise à l’abri du jugement éternel par le sang de Christ. Elle est mentionnée dans le Nouveau Testament en 1 Corinthiens 5 v. 7 : « Car aussi notre Pâque, Christ, a été sacrifiée… » (1 Pierre 1 v. 18 et 19).
Ensuite, la traversée de la mer Rouge nous présente la mort et la résurrection de Christ comme le moyen et le chemin pour notre parfaite délivrance. Par sa mort, nous sommes séparés du monde, délivrés de la sphère de puissance de Satan et de la mort, et sortis de la position de pécheurs pour être introduits dans la position de justes. Ce n’est cependant possible que parce que nous sommes morts avec lui. La fin de notre « vieil homme » est préfigurée dans le type du baptême, dans lequel nous sommes ensevelis avec Christ, et pour sa mort. Ceci est particulièrement développé en Romains 5 v. 12 à 6 v. 11 (Exode 14 ; Galates 1 v. 4 ; Hébreux 2 v. 14).
Maintenant, le voyage au travers du désert commence, vers le pays de la promesse, Canaan.
Le désert est une figure de nos circonstances terrestres dans le monde, dans lesquelles nous sommes conduits et gardés par Dieu, mais aussi mis à l’épreuve (voir 1 Corinthiens 10 v. 1 à 11). Les épîtres du Nouveau Testament considèrent les croyants sous ce point de vue, surtout celles aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, aux Philippiens et aux Hébreux, ainsi que les épîtres de Pierre.
C’est durant le voyage au travers du désert qu’a lieu l’épisode du serpent d’airain (Nombres 21 v. 4 à 9), que le Seigneur Jésus rapporte à lui-même en Jean 3 v. 14 à 16. Nous apprenons ici dans la pratique que le Seigneur Jésus a porté aussi à la croix le jugement de Dieu contre le péché dans la chair, et nous a ainsi rendus capables de jouir réellement de la vie éternelle que nous avons reçue.
Le pays de Canaan, but du voyage, représente finalement « les lieux célestes » avec les bénédictions spirituelles présentes accordées (non la gloire future de la maison du Père comme but de l’espérance chrétienne, voir Éphésiens 1 v. 3 ; 6 v. 12). Pour cela, le peuple devait encore franchir le Jourdain. Ici, nous avons de nouveau devant nous une image de la mort et de la résurrection de Christ, mais maintenant, non seulement de notre mort avec lui, ce que rappellent les douze pierres au fond du Jourdain, mais aussi de notre résurrection avec lui, qui trouve son expression dans les douze pierres sur l’autre rive. À cela s’ajoute alors l’introduction du « nouvel homme » (Josué 3 et 4 ; Éphésiens 2 v. 1 à 12). Cette position est présentée dans l’épître aux Éphésiens et en partie dans celle aux Colossiens.
Alors seulement est atteint le but que Dieu s’était proposé pour son peuple et qu’il avait mentionné à son serviteur Moïse du milieu du buisson ardent : « Et l’Éternel dit : j’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays-là dans un pays bon et spacieux, dans un pays ruisselant de lait et de miel… » (Exode 3 v. 7 et 8).
L’antitype de ce bon pays, dans le Nouveau Testament, ce sont les lieux célestes. Là se trouvent toutes nos bénédictions spirituelles, parce que notre bien-aimé Seigneur s’y trouve à la droite de Dieu dans la gloire. Mais si nous voulons jouir de ces bénédictions, il y a alors un combat contre les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes, car Satan ne se repose pas. Nous pouvons cependant résister et vaincre par la force du Seigneur et dans la puissance de sa force (Éphésiens 6 v. 10 à 18).
La relation, et même l’unité de ces types, est soulignée de manière frappante par les détails suivants : Le début et la fin de l’ensemble tombent sur une seule et même date. La préparation de la Pâque commence le dixième jour du premier mois, avec l’agneau sans défaut que devait prendre chaque Israélite (Exode 12 v. 1 à 5). Quarante ans plus tard, le peuple de Dieu entre le même jour dans le pays de la promesse. « Et le peuple monta hors du Jourdain, le dixième jour du premier mois » (Josué 4 v. 19).
La mer Rouge et le Jourdain sont deux aspects d’une même chose. En Exode 14 v. 22 et 29, il est écrit : « Et les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à sec… Et les fils d’Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche », mais nous ne lisons rien de leur sortie de la mer. En Josué 3 v. 16 et 17 et 4 v. 19, en revanche, l’entrée dans le Jourdain n’est pas mentionnée, mais bien leur traversée et leur sortie du Jourdain.
Pour nous certes, il n’est pas besoin que quarante ans se passent jusqu’à ce que nous connaissions notre position en Christ dans les lieux célestes, et en jouissions. Mais si nous désirons croître spirituellement et atteindre la perfection chrétienne biblique, nous devons suivre Israël « depuis l’Égypte jusqu’en Canaan ». Notre Dieu et Père veut voir en nous des enfants heureux, qui trouvent la paix dans l’œuvre et dans la personne de son Fils Jésus-Christ.
Dieu ne veut pas que nous restions à mi-chemin dans notre vie de foi. Si nous nous déclarons satisfaits, symboliquement, avec la Pâque, nous restons dans le monde, dont l’Égypte est une image. N’est-ce pas le problème de beaucoup de chrétiens ?
Ils croient au Seigneur Jésus, mais ne peuvent pas, ou ne veulent pas, se séparer du monde. Peut-on ainsi être un enfant de Dieu heureux ?
De même, si nous avons, symboliquement, traversé la mer Rouge, et donc réalisé par la foi la séparation du monde, il peut arriver qu’ensuite, comme les Israélites dans le désert, nous soupirions après l’Égypte. Dieu n’a pas pris plaisir en eux et « ils tombèrent dans le désert » (1 Corinthiens 10 v. 5). Cela signifie que, si comme croyants nous nous tournons vers le monde, nous ne connaîtrons pas dans notre vie spirituelle les bénédictions de Canaan, et n’atteindrons pas le but fixé par Dieu. Mais si, à l’exemple de Josué et de Caleb, nous sommes remplis du « bon pays », la traversée du désert nous sera adoucie, et nous progresserons dans la jouissance des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. Combien souvent cependant, ne manquons-nous pas, comme les Israélites autrefois, de foi et de discernement !
Il faut cependant encore mentionner une différence essentielle entre les types de l’Ancien Testament et la doctrine chrétienne du Nouveau Testament. Elle réside en ceci qu’Israël a été successivement en Égypte, dans le désert et en Canaan, tandis que le chrétien est vu simultanément dans ces trois domaines :
- Extérieurement, en Égypte, le monde méchant qui l’environne, avec ses tentations, mais aussi avec son hostilité contre Christ (Jean 17 v. 11 ; Tite 2 v. 12).
- Dans sa vie de foi journalière, comme étranger dans le désert des circonstances terrestres, dans lesquelles il est nourri et fortifié par Dieu (1 Corinthiens 10 v. 5 et 6 ; 1 Pierre 1 v. 17 ; 2 v. 11).
- De par sa position spirituelle, en Canaan, c’est-à-dire dans les lieux célestes, où se trouvent ses bénédictions chrétiennes spécifiques, mais aussi les puissances spirituelles de méchanceté, auxquelles il convient de résister (Éphésiens 2 v. 6 ; 6 v. 12).
C’est ainsi que nous sommes considérés selon la doctrine du Nouveau Testament. Que nous le comprenions ou non, ne change rien à ces faits divins. Mais nous voyons déjà : plus nous nous en occupons, plus nous le comprendrons, et plus nous progresserons dans notre vie spirituelle. Nous allons en voir plus dans les pages qui suivent.
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