11. Le chemin  de la  croissance  spirituelle

11. Le chemin de la croissance spirituelle

Chap: 6 - Le serpent d’airain - Le livre des Nombres décrit le cheminement d’Israël au travers du désert. Nous n’y trouvons cependant pas un récit complet de leur pèlerinage. Nous n’avons que quelques aperçus d’événements survenus au cours de ces quarante ans.

Les étapes détaillées de la traversée du désert sont présentées dans le chapitre 33. La description du voyage lui-même s’étend sur à peine 13 chapitres. Elle commence en Nombres 10 v. 11 et se termine déjà au verset 1 du chapitre 22 où il est rapporté que les fils d’Israël sont arrivés « dans les plaines de Moab, de l’autre côté du Jourdain de Jéricho ». Tout ce qui est décrit dans le livre du Deutéronome se déroula là (Deutéronome 1 v. 1). Comme nous l’avons vu, la longue période du pèlerinage était le châtiment de Dieu pour la désobéissance de son peuple, mais ne correspondait pas à son conseil.

Murmures contre Dieu.

Durant le voyage de quarante ans, le peuple manifesta de façon répétée son mécontentement vis-à-vis de Dieu et de Moïse. En Nombres 11 v. 1 à 3, donc tout au début de la traversée du désert, le peuple murmure à Tabhéra (incendie), et le feu de l’Éternel dévore « au bout du camp ». Dans les versets suivants, 4 à 35, c’est « le peuple mélangé » qui entraîne tout le peuple par son insatisfaction à l’égard de la nourriture donnée de Dieu ; ainsi, beaucoup d’Israélites doivent périr à Kibroth-Hattaava, les « sépulcres de la convoitise » (comp. 1 Corinthiens 10 v. 6).

Au chapitre 12, versets 1 à 13, le mécontentement de Marie et d’Aaron contre Moïse et sa position est décrit, en conséquence Marie est punie de lèpre. Aux chapitres 13 verset 32 à 14 verset 38, les dix espions décrient le pays de Canaan qu’ils sont allés reconnaître devant le peuple, qui s’élève alors contre Moïse.

En punition, les dix hommes doivent périr et l’ensemble du peuple doit errer encore pendant trente-huit ans dans le désert. Le chapitre 16, versets 1 à 35, décrit la révolte de Coré contre Moïse et la mort des insurgés (comp. 1 Corinthiens 10 v. 10 ; Jude 11). Suite à cela, le peuple murmure à cause de la mort de Coré et de ses adeptes, de sorte qu’une plaie envoyée de Dieu fait périr 14700 Israélites (chap. 16 v. 41 à 50). Au chapitre 20, versets 2 à 13, le peuple conteste avec Moïse à Meriba (contestation), parce qu’il n’y a pas d’eau (comp. Exode 17). La dernière fois, au chapitre 21, versets 4 et 5, Israël parle contre Dieu et contre Moïse, parce qu’il est de nouveau mécontent de la manne (comp. 1 Corinthiens 10 v. 9).

Si nous ajoutons les murmures du peuple en Exode 15 au sujet des eaux amères de Mara, puis au chapitre 16 à cause d’un prétendu manque de nourriture et au chapitre 17 à cause du manque d’eau, nous obtenons un total de dix cas (comp. Nombres 14 v. 22).

Lorsque nous murmurons contre Dieu, c’est que nous sommes mécontents du sort qu’il nous accorde. Jude écrit dans son épître, verset 16 : « Ceux-ci, ils sont des murmurateurs, se plaignant de leur sort, marchant selon leurs propres convoitises… ». Dans les murmures se manifeste la chair pécheresse, qui cherche toujours la satisfaction de la propre volonté. Selon Romains 8 v. 7, la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne veut pas, et ne peut pas, se soumettre à la loi de Dieu, c’est-à-dire à sa volonté révélée. Il en était ainsi d’Israël, et il en est aussi ainsi de nous.

Il nous est beaucoup plus difficile de reconnaître l’entière corruption de notre chair, que d’accepter le jugement de Dieu sur notre vieil homme. La circonstance suivante peut éclairer la différence : Un chrétien disait une fois à un autre : « Je suis par nature un homme méchant ! » Lorsque son interlocuteur lui répondit : « Oui, c’est vrai, je l’ai aussi entendu ! », il lui demanda furieux : « Qu’est-ce qui vous fait penser cela » ? Ainsi, il nous est plus facile de nous déclarer d’une manière générale comme pécheur que de reconnaître l’impossibilité d’améliorer notre chair, la vieille nature en nous. Bien que les deux soient très étroitement liés, nous faisons là cependant souvent une différence.

Dieu soit béni de ce que notre vieil homme est crucifié avec Christ. En conséquence de ce fait, Paul peut exhorter les croyants à Rome : « Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, non pas à la chair pour vivre selon la chair ; car si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Romains 8 v. 12 et 13).

Nous ne manquons pourtant que trop souvent à cet égard, semblablement aux croyants à Corinthe et en Galatie, et aux fils d’Israël en type. Si nous ne nous imprégnons pas de ceci, qu’en notre chair n’habite rien de bon, nous sommes en danger de la laisser agir sans contrôle. Nous sommes peut-être sur nos gardes quant à la convoitise de la chair, aux manifestations de méchanceté ou aux choses semblables. Mais dans les petites circonstances de la vie journalière, nous ne sommes souvent pas conscients du danger.

C’est pourquoi nous sommes alors le plus exposés à vivre selon la chair et non selon l’Esprit. Au lieu de juger et de réprimer les mouvements de notre chair aussi dans les petites choses les plus insignifiantes, nous leur laissons libre cours et devons alors apprendre – comme Israël par les serpents brûlants – que notre chair, qui veut toujours nous éloigner de la présence de Dieu et nous rendre insatisfaits de sa Parole et de ses voies, nous conduit finalement sur des chemins de peines et de mort (comp. Psaume 139 v. 23 et 24 ; Proverbes 14 v. 12 ; 16 v. 25).

Telle est la première leçon de notre chapitre. Israël venait de connaître un exaucement à sa prière à Horma et de remporter avec l’aide de Dieu une victoire sur le roi d’Arad (Nombres 21 v. 1 à 3). Mais peu après, il fit de nouveau des pas en arrière, car il se trouvait sur le point de retourner dans la direction du point de départ de la traversée du désert, c’est-à-dire « le chemin de la mer Rouge » (v. 4). Mais ce n’était pas encore tout. Au recul extérieur, s’ajouta le recul intérieur : « Et le peuple parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Égypte, pour mourir dans le désert ? » (v. 5). Les Israélites avaient prononcé presque les mêmes paroles lorsqu’ils étaient devant la mer Rouge et avaient vu les Égyptiens s’approcher derrière eux (Exode 14 v. 11). Leur chair ne s’était pas changée, ni même améliorée pendant les 40 ans.

Même les plus belles expériences de la foi ne peuvent pas changer notre chair. Pleins de découragement et d’impatience, les Israélites dirent à Moïse : « Car il n’y a pas de pain, et il n’y a pas d’eau, et notre âme est dégoûtée de ce pain misérable » (v. 5). Leur mécontentement à l’égard des voies de Dieu et de la nourriture céleste s’extériorisait par une accusation injuste contre lui, car il leur avait plus d’une fois promis de les introduire dans le pays de Canaan (Exode 3 v. 8 à 17 ; 23 v. 23).

Les serpents brûlants.

À Mara, le peuple, qui murmurait contre son Dieu, avait appris que l’eau amère ne pouvait devenir douce que par un bois, qui incontestablement est une figure de Christ à la croix. Des expériences amères peuvent aussi facilement faire intervenir la chair chez un racheté, mais il peut apprendre que la croix de Christ donne la délivrance et le rafraîchissement (Exode 15 v. 23 à 25). Dans une autre occasion, Dieu donna à son peuple insatisfait ce qu’il réclamait, mais il envoya ensuite « la consomption dans leurs âmes » (Psaume 106 v. 15), afin de leur montrer qu’ils étaient sur un mauvais chemin. Il leur fit parfois aussi connaître les conséquences de leur révolte coupable contre ses voies d’une manière encore plus amère. Tel fut le cas ici.

Aux murmures du peuple, Dieu répondit par la plaie des serpents brûlants, dont la morsure produisait la mort. Appelé à l’aide par le peuple, Moïse dut faire, sur le commandement de Dieu, un serpent d’airain et le fixer sur une perche à la vue de tous. Celui qui regardait le serpent d’airain était guéri.

De quoi nous parlent alors « les serpents brûlants » envoyés par l’Éternel en réponse aux murmures d’Israël ? Le serpent est souvent une image de Satan lui-même. Ce fut le cas déjà dans le jardin d’Éden, où il se montre pour la première fois (Genèse 3). Et dans le dernier livre de la Bible, le diable apparaît comme « le grand dragon… le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan » (Apocalypse 12 v. 9 ; 20 v. 2).

Il ne faut cependant pas voir dans les serpents brûlants un type du diable lui-même. C’est impossible déjà du fait de leur grand nombre ici. Cependant, Satan trouve dans la chair de chaque croyant un bon allié.

Les nombreux serpents brûlants parlent donc de la chair, la vieille nature en chaque croyant, excitée par Satan contre Dieu (v. 6). Satan, l’ennemi de Dieu et des hommes, est l’origine du péché, « car dès le commencement le diable pèche » (1 Jean 3 v. 8). Comme « le serpent ancien », il incita dans le jardin d’Éden le premier couple humain à la désobéissance contre Dieu, faisant ainsi d’eux non seulement des transgresseurs du commandement de Dieu, mais, dans leur position et leur nature, des pécheurs. Depuis lors, la chair dans l’homme est le meilleur allié du diable. C’est aussi ce que l’on voit ici.

Cependant, les serpents brûlants furent envoyés non par Satan, mais par l’Éternel. Il montrait ainsi clairement aux Israélites, sous forme de châtiment, quelle était l’origine de leur mécontentement à son égard : le péché dans la chair, par lequel Satan les dressait contre Dieu. Le terme   « serpent » indique Satan, l’origine du péché, l’adjectif « brûlant », par contre, montre que Dieu envoyait les serpents en jugement.

Les morsures des serpents brûlants provoquaient une douleur ardente et entraînaient la mort. Les Israélites prirent conscience de leur péché et confessèrent plaintivement devant Dieu et devant Moïse : « Nous avons péché, car nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi » (v. 7). Une confession sincère et dans la repentance est l’attitude nécessaire et juste, tant pour le pécheur encore perdu que pour un enfant de Dieu qui a péché (1 Jean 1 v. 9).

Toutefois, la demande que Dieu retire les serpents brûlants, adressée par le peuple à Moïse, n’obtint pas de réponse. Les serpents sont restés, et les hommes ont continué à mourir. Un moyen dicté par le péché conduit non pas à la vie, mais à la mort. Israël devait l’apprendre. C’est pourquoi Paul écrit : « La pensée de la chair est la mort » et : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez » (Romains 8 v. 6 à 13).

Dieu répondit certes à la supplication de son serviteur Moïse, mais d’une tout autre manière que celle qui était attendue, car le peuple avait une grande leçon à apprendre. « Et l’Éternel dit à Moïse : Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, vivra. Et Moïse fit un serpent d’airain, et le mit sur une perche ; et il arrivait que, lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait » (v. 8 et 9).

Le moyen de la délivrance de la plaie fut révélé aux Israélites mordus par le serpent d’airain élevé sur une perche par Moïse. Celui qui levait les yeux vers lui, pouvait échapper à l’état misérable et conduisant à la mort dans lequel il s’était mis par son péché, ses murmures contre Dieu.

Il n’aurait servi à rien pour un Israélite de chercher par lui-même à fuir devant les serpents, ou à rendre inoffensif le poison de la morsure. « Et il arrivait que, lorsqu’un serpent avait mordu un homme, et qu’il regardait le serpent d’airain, il vivait » (v. 9). Pas plus un regard sur ceux qui mouraient, que sur ceux qui étaient déjà guéris, ou sur soi-même, ne pouvait lui être en aide. Seul le fait de regarder le serpent d’airain apportait secours et salut. Chaque Israélite devait le faire personnellement. Aucun autre ne pouvait le faire pour lui. Mais s’il le faisait, il était délivré de la plaie et pouvait en rendre grâces à Dieu.

Le serpent d’airain – Christ sur la croix.

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus mentionne le serpent d’airain comme un type de lui-même (*). Lors de son entretien nocturne avec le pharisien Nicodème, sur la nécessité de la nouvelle naissance et sur la vie éternelle, il dit : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 v. 14 et 15).

(*) D’ailleurs, le « serpent brillant qui vole », en Ésaïe 14 v. 29, est aussi une image de Christ, le Messie. Il est celui qui, dans l’avenir, exécutera la malédiction qui viendra sur les Philistins comme manifestation de la justice de Dieu en châtiment.

Le type du serpent d’airain renferme plusieurs parallèles clairs avec l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix :

  • Le serpent d’airain lui-même, comme image du Fils de Dieu, venu en ressemblance de chair de péché et fait péché pour nous (voir Romains 8 v. 3 ; 2 Corinthiens 5 v. 21).
  • La perche (en fait : la bannière) comme image de la croix.
  • L’élévation du serpent, comme image de la crucifixion (élévation) du Seigneur Jésus.
  • Le fait de regarder le serpent comme image de la foi en celui qui a été fait péché pour nous.
  • La réception de la vie comme image du don et de la jouissance consciente de la vie éternelle.

Par « l’élévation » du Seigneur Jésus, il faut entendre non pas sa glorification dans le ciel, mais sa crucifixion. Son rejet est exprimé, mais aussi le fait qu’il est maintenant un objet de foi, qui rétablit pour nous la relation avec le ciel. Ceci ressort non seulement de Jean 8 v. 28 : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme… », mais aussi des versets 32 et 33 du chapitre 12 : « Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même. Or il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir » (*).

(*) Cette élévation du Seigneur de la terre exprimait le fait que les hommes le rejetaient et n’avaient pour lui aucune place sur la terre. Comme le vrai sacrifice et en même temps le vrai souverain sacrificateur, le Seigneur Jésus a accompli son œuvre de rédemption entre le ciel et la terre, car selon la loi, il n’aurait pas pu être sacrificateur (Hébreux 2 v. 17 ; 7 v. 13, 14, 27 ; 8 v. 4 ; 9 v. 11 et 12). De même l’autel de l’holocauste, comme image de la croix, n’était pas dans le camp (image de la terre), mais dans le parvis, devant l’entrée de la tente d’assignation. – Dans l’élévation du Seigneur en Actes 2 v. 33 et 5 v. 31, en revanche, il faut voir sa glorification à la droite de Dieu.

Le serpent d’airain, comme image de ce par quoi le malheur avait été causé, devint par la volonté de Dieu, le moyen de la délivrance. Mais pourquoi a-t-il choisi justement l’image du serpent ? Eh bien, précisément parce que le Seigneur a été envoyé « en ressemblance de chair de péché, et pour le péché » et que Dieu a condamné en lui « le péché dans la chair » (Romains 8 v. 3). Christ a été le seul homme parfaitement juste qui ait jamais marché sur cette terre.

Il n’a commis aucun péché, il n’y avait aucun péché en lui et il n’a connu aucun péché. Mais sur la croix, il a été « fait péché » (2 Corinthiens 5 v. 21). Voilà ce qui est exprimé en image dans le serpent.

Le serpent qui apportait la délivrance, ressemblait, il est vrai, aux serpents brûlants porteurs de la destruction, mais il ne leur était pas identique. Comme Romains 8 v. 3 le dit, le Seigneur est venu en ressemblance de chair de péché (non pas dans la chair de péché !), afin qu’en lui le péché dans la chair puisse être jugé. L’airain duquel le serpent était fait, est mis très souvent dans la Bible en rapport avec le feu, c’est-à-dire avec la sainteté de Dieu en jugement.

C’est sur l’autel d’airain de l’holocauste que les sacrifices étaient consumés par le feu (Exode 27 v. 1 à 8). En Apocalypse 1 v. 15, les pieds du Fils de l’homme sont « semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise ». Cependant l’airain sort intact du feu, image du saint jugement de Dieu sur le péché. L’airain est le type d’une justice qui est démontrée au travers du jugement.

La justice de Dieu s’est manifestée en jugement sur le péché dans la chair, et ce jugement, le Seigneur Jésus, le juste, l’a supporté d’une manière parfaite (voir Actes 3 v. 14 ; 1 Pierre 3 v. 18 ; 1 Jean 2 v. 1). Le serpent d’airain élevé sur la perche est donc un type de Christ durant les trois heures de ténèbres. Là, Celui qui ne connaissait pas le péché, a été fait péché pour nous par Dieu sur la croix, afin que par lui et en lui, nous puissions devenir les preuves vivantes de la justice de Dieu (2 Corinthiens 5 v. 21) Ce n’est qu’en le contemplant sur la croix que nous pouvons comprendre comment Dieu considère le péché. Ce n’est qu’ainsi, lorsque nous voyons ce que notre Seigneur a dû subir pour cela, que nous acquérons l’aversion du péché qui convient.

Le péché jugé dans la chair.

Mais pourquoi le serpent d’airain comme image de Christ crucifié, apparaît-il non pas au début, mais presque à la fin de la traversée du désert ? Le Seigneur Jésus le compare pourtant avec lui comme Celui en qui le pécheur doit croire afin de recevoir la vie éternelle. Ce type n’aurait-il alors pas dû se trouver au début de la traversée du désert ?

Par le moyen de ce type, nous voyons une fois encore la différence entre les « types de principe » et les « types de pratique », dans le cas présent, l'œuvre de la rédemption de notre Seigneur dans son sens absolu, et la compréhension que nous en avons comme croyants. D'un côté, la Pâque, la mer Rouge, le serpent d'airain et le Jourdain sont des types de l'œuvre unique que le Seigneur a accomplie pour nous à la croix. Toutefois, chacun de ces types évoque un aspect différent de cette œuvre et de ses conséquences bénies pour nous.

D'un autre côté, nous discernons dans leur ordre durant le pèlerinage d'Israël depuis l'Égypte jusqu'en Canaan, diverses étapes de la marche de la foi. Ils nous montrent comment nous parvenons à une parfaite connaissance et à une parfaite jouissance de l’œuvre de la rédemption, et par là devenons spirituellement « accomplis » (adultes). Il y a plusieurs degrés dans notre croissance spirituelle, c'est-à-dire dans notre compréhension du salut et dans la joie que nous trouvons en ce dernier et en Celui qui a tout accompli. Tout ce que nous avons et que nous sommes comme rachetés, trouve son origine exclusivement en Christ, notre Rédempteur. Et tout, uniquement par grâce !

L'épisode du serpent d'airain nous montre que le Seigneur Jésus a aussi porté sur la croix le jugement de Dieu sur la chair, notre vieille nature, et sur le péché qui habite et agit en elle. Ceci est une autre chose que le fait de porter nos péchés, ce dont parle la Pâque, et que le jugement sur notre vieil homme, ce que nous avons vu dans la mer Rouge. Discerner cela, donne la vraie délivrance ! Lorsque nous le comprenons, n'est-ce pas alors notre devoir comme chrétiens de nous mettre entièrement de son côté et de ne pas céder à notre vieille nature et à ses convoitises ? C'est justement cela que nous apprenons dans les premiers versets de Romains 8 : « Car la loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort » (v. 2).

La « loi du péché et de la mort » doit être comparée à un principe fondamental, une loi naturelle, qui conduit l'homme au péché et donc à la mort. La chair d'un croyant n'est pas meilleure que celle d'un incrédule. Mais si nous croyons à toute l'étendue de l’œuvre du Seigneur Jésus, nous connaissons une autre loi plus puissante, la « loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus », qui nous a affranchis « de la loi du péché et de la mort ».

La puissance de Dieu, la gloire du Père et le Saint-Esprit ont été à l’œuvre dans la résurrection du Seigneur Jésus (Éphésiens 1 v. 19 et 20 ; Romains 6 v. 4 ; 1 v. 4 ; 1 Pierre 3 v. 18). Par elle, Celui qui avait subi le jugement sur le péché dans la chair, a été introduit dans une nouvelle position au-delà du péché et de la mort. De même que nous avons par la foi part à sa mort, nous avons aussi part à sa vie en résurrection. Le péché n'est maintenant plus pour nous « une loi ».

Une image peut nous aider à comprendre cela. Un oiseau posé sur la terre est maintenu au sol par la loi de la gravité. Lorsqu'il s'envole, plusieurs facteurs interviennent cependant, grâce auxquels la loi de la gravité est surmontée, de sorte qu'il peut s'élever de la terre dans les airs. De même aussi, en nous, la « loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus » est plus puissante que la « loi du péché et de la mort ». Et pourquoi ? Parce que « Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair » (Romains 8 v. 3).

Ce n'est que lorsque nous avons compris cela par la foi que nous pouvons entrer dans la pleine jouissance de la vie éternelle que nous avons reçue. Alors, nous avons la communion pratique avec le Père et le Fils et pouvons juger des choses qui sont incompatibles avec eux.

À ce sujet, nous n’avons pas à penser seulement à des manquements grossiers tels que vol, tromperie ou péchés sexuels. De vilains traits de caractère, notre propre volonté ou le mécontentement à l’égard de notre sort sont des manifestations de cette force négative en nous, qui ne se soumettra jamais à la volonté de Dieu, « parce que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » (Romains 8 v. 7). Ces paroles montrent que la chair est là, et nous ne pouvons pas nous en défaire dans notre vie.

Mais il existe un moyen par lequel nous pouvons être délivrés de ses influences persistantes et parfois irrésistibles : la croix de notre Sauveur ! Lorsque nous considérons comment le Seigneur a dû souffrir dans sa chair sainte sous le jugement de Dieu à cause du péché dans notre chair, nous reconnaissons l’horreur du péché aux yeux de Dieu et son jugement sur lui. Pouvons-nous alors excuser la chair pécheresse en nous, ou même la tolérer ? Ceci serait une contradiction flagrante dans notre vie de foi.

Et pourtant, nous faiblissons toujours à nouveau, comme Israël dans le désert. Notre propre force ne nous est d’aucun secours. Mais en levant les yeux vers Celui en qui le péché qui habite en nous a été condamné, et dans la puissance du Saint-Esprit que nous avons reçu, nous serons capables de suivre l’exhortation de l’apôtre Paul : « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez point la convoitise de la chair… Or ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Galates 5 v. 16 à 25).

 

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- Aiden W.Tozer

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