19. Le chemin  de la  croissance  spirituelle

19. Le chemin de la croissance spirituelle

Chap: 8 - Guilgal – la circoncision (suite et fin du chapitre) - Nous voyons quelque chose de tout différent chez ceux qui entrent dans le pays sous la direction de Josué. Ils ont traversé le Jourdain dans la confiance en Dieu et en sa parole.

Après la circoncision, les Israélites demeurèrent à Guilgal dans le camp « jusqu’à ce qu’ils fussent guéris » (Josué 5 v. 8). La force humaine ne peut rien produire dans les choses spirituelles. Au contraire, nous apprenons de Paul : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Corinthiens 12 v. 10). La grâce de son Seigneur lui suffisait dans toutes les situations de sa vie. Avant que les Israélites ne partent pour la première fois au combat, Dieu leur donna l’affermissement dont ils avaient besoin.

Affermissement spirituel pour le peuple de Dieu.

Dans l’épître aux Éphésiens, nous sommes exhortés : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éphésiens 6 v. 10). Le jeune et faible Timothée devait se fortifier « dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 Timothée 2 v. 1).

Premièrement, quatre jours après la traversée du Jourdain, les fils d’Israël célébrèrent la Pâque dans les plaines de Jéricho (Josué 5 v. 10). Dans un certain sens, Dieu leur a dressé une table en la présence de leurs ennemis (comp. Psaume 23 v. 5). Il n’était plus nécessaire de mettre le sang de l’agneau sur les portes, comme en Égypte, afin que les premiers-nés soient à l’abri du jugement de Dieu. Il ne s’agissait plus ici de punition et de jugement, mais, arrivé au but de son voyage, Israël pouvait se souvenir de l’œuvre de la rédemption accomplie, commencement et fondement de toute sa bénédiction. Comme rachetés de Dieu, qui possédons toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ et pouvons en jouir, nous pouvons aussi nous réjouir en lui, l’Agneau de Dieu et nous nourrir spirituellement de lui.

Le souvenir de son sacrifice et de son sang ne doit et ne peut pas s’effacer. Au contraire, il deviendra toujours plus grand et glorieux pour nous par la connaissance et la jouissance des bénédictions données en lui. Il durera même jusque dans la gloire éternelle (Apocalypse 5).

Le lendemain de la Pâque, les Israélites purent alors apprendre à connaître une nourriture nouvelle pour eux : « le produit (ou le vieux blé) du pays » (Josué 5 v. 11). La manne, dont ils avaient mangé jusque-là (donc aussi pendant les premiers jours dans le pays de Canaan) cessait maintenant. La manne, comme le dit son nom dans l’original (man), est une image du Fils de Dieu venu sur la terre, qui comme homme, dans son abaissement, est notre modèle et notre nourriture spirituelle durant notre traversée du désert, c’est-à-dire durant notre vie sur la terre (Jean 6 v. 56 ; comp. Matthieu 11 v. 29 ; Philippe 2 v. 5 à 8).

La grâce qu’il a manifestée pendant sa marche et son ministère comme homme est la nourriture pour les croyants qui désirent le servir ici avec humilité. À la différence du type de l’Ancien Testament, la manne ne cesse pas pour nous. Car comme nous l’avons déjà souvent vu, nous demeurons comme chrétiens toute notre vie dans les conditions terrestres du désert, même si nous avons appris à connaître les bénédictions spirituelles du pays de Canaan.

Cependant, pour ceux qui, non seulement possèdent la vie de résurrection et les bénédictions spirituelles célestes, mais qui aussi en jouissent, il existe une nourriture correspondant à cette position : « le produit (ou le vieux blé) du pays ». C’est aussi une image de Christ, mais maintenant comme l’homme céleste glorifié à la droite de Dieu, en haut. Si nous cherchons les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu, notre âme reçoit joie et force (Colossiens 3 v. 1). Il est en effet non seulement le but, mais aussi l’objet présent et le contenu de notre foi. Il est « notre vie », comme le dit Paul en Colossiens 3 v. 4. Nous pouvons tous contempler « à face découverte la gloire de Seigneur » et sommes ainsi « transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Corinthiens 3 v. 18).

Tant les « pains sans levain » que le « grain rôti » provenaient du « vieux blé du pays ». L’absence de levain, qui est également associée à la Pâque, parle de la pureté et de l’intégrité de la nature de Christ comme homme.

L’offrande de gâteau aussi, qui représente sa gloire comme homme, ne devait contenir aucun levain (Lévitique 2). Le levain, dans les Saintes Écritures, est une image du péché, qui s’étend toujours plus loin autour de lui, lorsqu’il n’est pas jugé (1 Corinthiens 5 v. 8). Nous apprenons ici que la sainteté de Christ est d’origine céleste. Il est bien l’homme venu du ciel, nourriture de tous ceux qui peuvent déjà maintenant être « assis » ensemble en lui dans les lieux célestes.

Les grains rôtis ont subi la chaleur du feu. Christ, le vrai grain de blé, dut mourir sous le jugement d’un Dieu saint. Sinon, il serait demeuré seul, mais ainsi, il a porté beaucoup de fruit (Jean 12 v. 24). Aussi, il n’est pas resté dans la mort, mais il est ressuscité et est glorifié à la droite de Dieu. C’est de cela que parlent les grains rôtis que pouvait maintenant manger Israël dans le pays de Canaan.

Le « cru du pays » (Josué 5 v. 12) semble être une expression plus générale que le « produit du pays ». Il pourrait faire allusion au Seigneur Jésus comme le Fils éternel de Dieu. Le Fils éternel dans le sein du Père était et demeurait dans sa nature divine dans le ciel, aussi lorsqu’il était dans l’abaissement ici sur la terre (Jean 1 v. 18 ; 3 v. 13). La communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ n’est-elle pas pour nous un motif de joie et de reconnaissance ? La grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et de la part du Seigneur Jésus-Christ le Fils du Père, dans l’amour et dans la vérité, ne sont-elles pas des sources inépuisables de bonheur pour tous ceux qui les connaissent (1 Jean 1 v. 3 ; 2 Jean 3) ?

Finalement, l’Éternel lui-même se tient devant Josué, avant le début de la conquête du pays (Josué 5 v. 13 à 15). Il l’avait aussi fait envers Moïse dans le buisson ardent. Mais ici, près de Jéricho, nous voyons une image non pas de jugement, mais d’encouragement et d’affermissement. « Le chef de l’armée de l’Éternel » avec l’épée nue dans sa main montre à son peuple qu’il doit se confier non dans sa propre intelligence et ses chefs, mais en lui seul. Alors, il sera capable de prendre aussi possession du pays promis dans sa force à lui.

L’injonction : « Ote ta sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint » est presque littéralement la même que celle entendue par Moïse.

Toujours et en toute situation, nous avons besoin d’être conscients de la sainte présence de Dieu, que ce soit dans nos circonstances terrestres, ou dans la sphère des plus hautes bénédictions spirituelles que nous avons reçues. Nous voyons le contraire lors du péché d’Acan. Aussi longtemps que le peuple était sous l’anathème, Dieu ne pouvait se tenir au milieu de lui (Josué 7).

Ennemis spirituels et combat spirituel.

Canaan n’avait pas seulement de riches bénédictions à offrir. Les puissants habitants du pays ne regardaient pas sans réagir l’arrivée du peuple de Dieu. Les douze messagers qui, au début de la traversée du désert, avaient été envoyés pour observer le pays n’avaient pas seulement rapporté la célèbre grappe d’Eshcol à côté des grenades et des figues, mais avaient aussi décrit les habitants comme des adversaires invincibles : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés ; et vraiment il est ruisselant de lait et de miel, et en voici le fruit. Seulement, le peuple qui habite dans le pays est fort, et les villes sont fortifiées, très grandes ; et nous y avons vu aussi les enfants d’Anak ».

Malgré les protestations de Caleb, les dix autres espions ne se laissèrent pas dissuader de répandre parmi le peuple un mauvais bruit afin de l’empêcher d’entrer dans le pays : « Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un pays qui dévore ses habitants, et tout le peuple que nous y avons vu est de haute stature. Et nous y avons vu les géants, fils d’Anak, qui est de la race des géants ; et nous étions à nos yeux comme des sauterelles, et nous étions de même à leurs yeux » (Nombres 13 v. 27 à 33).

Les deux espions que Josué envoya à Jéricho, peu avant la traversée du Jourdain, étaient au contraire pleins de foi. Lorsqu’ils revinrent après trois jours, ils dirent à Josué : « l’Éternel a livré tout le pays en nos mains ; et aussi tous les habitants du pays se fondent devant nous » (Josué 2 v. 24).

D’après Deutéronome 7 v. 1, sept nations habitaient ce pays : les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens (comp. Josué 3 v. 10).

Déjà du temps d’Abraham, Dieu avait parlé de « l’iniquité des Amoréens (la nation principale en Canaan) », envers lesquels il userait encore de patience des centaines d’années (Genèse 15 v. 16 ; Deutéronome 9 v. 4).

Mais le peuple de Dieu devait ensuite prendre possession de ce pays et chasser les habitants impies de Canaan, qui se livraient aux plus horribles formes de l’idolâtrie que l’on puisse se représenter. Le moment était maintenant venu selon le plan de Dieu (*).

(*) Les guerres d’Israël contre les Cananéens sont parfois jugées comme étant des cruautés incompréhensibles. Mais en donnant à Israël la mission d’exterminer les Cananéens, Dieu exerçait le jugement sur ces nations idolâtres. Il aurait aussi pu le faire lui-même comme lors du déluge, pour Sodome et Gomorrhe, ou pour les Égyptiens. Mais il voulait ainsi en même temps mettre à l’épreuve l’obéissance et la foi de son peuple.

Les Israélites avaient affaire à des adversaires humains. Le combat du chrétien, en revanche, ne se livre pas « contre le sang et la chair », mais est contre « la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes », appelée aussi « les principautés… les autorités… les dominateurs de ces ténèbres » (Éphésiens 6 v. 12). Mais à la différence d’Israël, nous n’avons pas à conquérir les lieux célestes, car Dieu nous y a déjà faits asseoir ensemble dans le Christ Jésus. Sa place est aussi notre place.

Notre combat est défensif, tandis que, pour Israël, il s’agissait de combats pour conquérir. Nous n’avons pas non plus à défendre contre les ruses de l’ennemi la possession des bénédictions célestes, mais devons lutter pour en maintenir la jouissance. Cependant, pour nous dans la pratique comme pour Josué, cette parole est valable : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (Josué 1 v. 3). Ce que, quant à notre position, nous possédons en Christ notre Seigneur, nous avons aussi à en jouir dans la pratique.

Le combat dont il est parlé en Éphésiens 6 v. 10 à 18, n’est pas dirigé contre la chair en nous, notre vieille nature. Ce combat – si l’on peut l’appeler ainsi – nous le trouvons en Galates 5 v. 16 et 17. Là, nous apprenons que « la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ».

Mais aussi que nous sommes vainqueurs, si nous vivons dans la puissance et sous la direction du Saint-Esprit et nous tenons pour morts au péché. En revanche, nulle part nous ne sommes exhortés comme chrétiens à combattre contre la chair en nous ou à la faire mourir. Nous sommes morts avec Christ, et « je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Galates 2 v. 20).

Il ne s’agit pas non plus ici du combat de l’Évangile, qui soutient l’annonce de l’Évangile dans le monde, ni du combat mentionné en 2 Corinthiens 10 v. 3 et 5 pour le maintien de la vérité au milieu des croyants, contre laquelle Satan dirige son opposition.

Les ennemis dans les lieux célestes auxquels nous sommes confrontés, sont plus rusés et plus puissants que ceux qu’Israël avait à combattre en Canaan. Nous avons affaire à Satan et ses vassaux. Quelqu’un a dit une fois : Satan a une expérience des hommes accumulée depuis des millénaires et il sait comment les faire tomber. Les « principautés et les autorités » sont non seulement rusées, mais aussi extrêmement puissantes. C’est pourquoi elles sont appelées « dominateurs de ces ténèbres », car elles dominent sur toute la sphère du monde opposé à Dieu qui est lumière (1 Jean 1 v. 7).

Les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes sont les anges déchus avec Satan en raison de son orgueil (1 Timothée 3 v. 6 ; Matthieu 25 v. 41). Ceux-ci sont en opposition totale avec les anges « élus » et « saints », qui ne sont pas tombés (1 Timothée 5 v. 21 ; Marc 8 v. 38). Comme les anges sont des créatures non pas physiques, mais spirituelles, leur sphère d’activité est la création invisible, c’est-à-dire les lieux célestes, et non pas la création visible. Ceci concerne aussi bien les anges déchus que ceux qui ne sont pas tombés.

C’est pourquoi Satan a présentement encore accès au trône de Dieu (comp. Job 1 ; Zacharie 3 v. 1 ; Apocalypse 12 v. 10). Bien que le diable soit un ennemi vaincu, il possède encore une grande influence. Toute faute que nous commettons, toute faiblesse que nous montrons, sont remarquées par l’ennemi de nos âmes.

Nous lui offrons ainsi des prises et il peut nous blesser, de sorte que nous n’avons plus de force et de joie pour jouir des bénédictions spirituelles. Mais si nous nous fortifions dans le Seigneur et dans la puissance de sa force, nous pouvons lui résister et le vaincre. Nous n’en avons pas la force en nous-mêmes, mais l’avons seulement dans notre Seigneur et avec l’armure de Dieu.

« L’armure complète de Dieu » en Éphésiens 6 v. 13 à 19 comprend six pièces. Si nous ajoutons la prière mentionnée ensuite, ce sont sept pièces, qui parlent d’une armure divinement parfaite pour le combat spirituel. Nous ne devons pas revêtir cette armure spirituelle seulement lorsque le danger menace, car il est alors souvent trop tard, ou bien, nous sommes trop faibles pour le faire. Afin de pouvoir résister au mauvais jour et, après avoir tout surmonté, tenir ferme, nous devons toujours porter l’armure, car le « mauvais jour » n’est pas un moment précis, mais toute la période depuis le rejet de notre Seigneur jusqu’à son retour.

Notre armure spirituelle, que Dieu met à notre disposition, consiste en trois différents groupes de pièces :

  • Au premier groupe appartiennent comme caractéristiques de notre bon état pratique et de notre marche.
  • La ceinture de la vérité, avec laquelle nos pensées et nos sentiments doivent être ordonnés d’une manière agréable à Dieu.
  • La cuirasse de la justice, par laquelle nous sommes gardés des attaques de Satan dans nos justes décisions.
  • Les chaussures de la préparation de l’Évangile de paix, par lesquelles, dans notre marche, nous sommes toujours en harmonie avec les pensées de Dieu.

Le deuxième groupe nous montre la confiance pratique en Dieu :

  • Le bouclier de la foi, la confiance ferme et ininterrompue dans la bonté et le secours de notre Dieu et Père, par laquelle les doutes de toute nature, « les dards enflammés du méchant », peuvent être éteints.
  • Le casque du salut, la confiance en ce que Dieu a fait pour nous en Christ, en nous sauvant.

Le troisième groupe, finalement, comprend les plus importantes sources de force pratique du chrétien :

  • L’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu, que notre Seigneur a déjà utilisée lors de ses tentations par le diable, en répondant trois fois à celui-ci : « Il est écrit ».
  • La prière, dont nous avons besoin comme de l’air pour respirer, afin de recevoir la force spirituelle et la joie.

Équipés de cette armure complète, nous pouvons sortir vainqueurs du combat contre les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes. Les ennemis ont certes leur origine et leur siège dans les lieux célestes, mais comme ils sont « les dominateurs de ces ténèbres », le combat a lieu ici. C’est un combat spirituel que nous devons mener sur la terre dans notre vie de foi. Les attaques se portent contre notre vie de foi pratique et aussi toute l’armure de Dieu est établie en conséquence. Avec elle, nous sommes capables de résister à l’ennemi et ensuite de demeurer fermes, lorsque nous aurons tout surmonté.

N’est-il pas significatif que Josué ait eu sa rencontre avec « le chef de l’armée de l’Éternel » après que le peuple eut été circoncis à Guilgal ? Guilgal est le lieu du jugement de soi-même, en quelque sorte la préparation pour revêtir l’armure spirituelle ! Comme nous l’avons vu, cette armure consiste pour la plus grande partie en des ressources divines pour notre vie de foi pratique. C’est justement dans notre vie journalière que Satan tente d’intervenir pour nous empêcher de jouir des bénédictions spirituelles. Mais si nous connaissons notre « Guilgal », nous sommes capables, avec l’armure complète de Dieu, et sous la conduite et par la force du Seigneur Jésus, de sortir vainqueur du combat spirituel contre les puissances du méchant. De même que les fils d’Israël revenaient après leurs combats à Guilgal, où ils avaient été une fois circoncis, ainsi nous avons, nous aussi, besoin du jugement journalier de nous-mêmes, pour conserver notre force spirituelle.

Conclusion.

Arrivés à la fin de nos considérations sur la croissance du chrétien vers « l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éphésiens 4 v. 13), beaucoup peuvent se poser la question : « Comme chrétien, faut-il connaître tous ces enseignements pas toujours faciles pour devenir vraiment spirituellement adulte ? ».

La réponse est celle-ci : La croissance spirituelle est une question non pas d’intelligence, mais de cœur. Si mon cœur bat pour mon Sauveur, qui a tant fait pour moi, alors la consécration pour lui, la séparation du monde et le jugement de soi-même sur la chair habitant en moi sont une conséquence normale.

Il n’est donc pas nécessaire qu’un chrétien connaisse et puisse expliquer jusque dans les derniers détails toutes les conséquences que nous avons considérées de l’œuvre merveilleuse de la rédemption du Seigneur Jésus. En donner l’explication suppose des capacités que le Seigneur n’exige pas de chacun de ceux qui croient en lui. Le plus important dans notre vie de foi est que nous lui livrions notre cœur sans réserve. Nous y sommes déjà exhortés en Proverbes 23 v. 26 : « Mon fils, donne-moi ton cœur ».

La consécration de cœur de Marie lui fit comprendre ce qu’aucun des autres convives au repas de Béthanie ne comprit. Lorsqu’elle oignit le Seigneur Jésus, elle ne lui apporta pas seulement son hommage, mais elle fut en cela aussi la seule qui put l’oindre en vue de sa sépulture. Tous les autres vinrent trop tard au tombeau du Ressuscité d’entre les morts.

Nous avons aussi vu que beaucoup des croyants de l’Ancien Testament, tels qu’Abraham, Moise et David possédaient une connaissance et une énergie de foi qui dépassaient de beaucoup ce qui était révélé en ce temps-là par l’Esprit de Dieu. Les motifs en étaient leur confiance illimitée dans les déclarations de Dieu et leur obéissance à sa parole. Mais derrière cela, il y avait l’amour des rachetés pour leur Sauveur – pensons seulement aux paroles de Job : « Je sais que mon rédempteur est vivant » (Job 19 v. 25). Cet amour les conduisait à vivre et à agir en communion avec leur Dieu.

Si, comme racheté, j’ai le désir sincère de suivre mon Seigneur, je m’occuperai aussi intensément que possible de sa Parole et de lui-même. Je ne comprendrai peut-être pas tout aussitôt. Mais si j’ai en moi le désir de vivre comme Paul par la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi (Galates 2 v. 20), ce désir ne restera pas sans réponse ! Dieu m’accordera la jouissance de la vie éternelle, la conscience de l’habitation en moi du Saint-Esprit et la force de marcher en nouveauté de vie, non selon la chair, mais selon l’Esprit.

Il s’ensuivra que je serai amené presque tout naturellement à comprendre l’impossibilité de toute communion avec le monde. Si je vis avec le Seigneur, je ne peux pas me sentir à l’aise dans la compagnie de gens de ce monde. Nous traversons ainsi la terre comme des étrangers, qui ont une patrie et une espérance célestes, mais aussi un message glorieux pour les hommes dans ce monde : l’Évangile de la grâce d’un Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité.

Nous avons aussi vu que la possession de la vie nouvelle, ce merveilleux don de Dieu en son Fils, est quelque chose que nous ressentons, dans nos sentiments et dans nos pensées. Lorsque nous y trouvons notre joie, notre intérêt est dirigé sur Celui par qui nous avons reçu ce don. Et où se trouve-t-il ? À la droite du trône de la majesté dans les lieux célestes. Ainsi, nous pouvons aussi en venir à être caractérisés, comme les « pères » dans la première épître de Jean, par ces paroles brèves, mais significatives : « Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement » (1 Jean 2 v. 12 à 14).

Nous ne serons alors plus attirés par le monde et ses convoitises, comme les jeunes gens aussi mentionnés. Et nous serons encore moins ébranlés par des fausses doctrines, tels les petits « enfants » spirituellement qui forment le dernier groupe auxquels cette parole s’adresse.

Nous avons une pleine suffisance en notre Seigneur et nous sommes en Esprit auprès de lui dans la gloire. C’est là auprès de lui que nous serons bientôt comme hommes glorifiés selon sa promesse. Il a effectivement dit : « Voici, je viens bientôt ».

Sans la méditation de la précieuse Parole de Dieu, il ne peut y avoir cependant aucune croissance dans la connaissance. Toutes les pensées de Dieu, tout son conseil, sont révélés uniquement dans les Saintes Écritures. Nous y trouvons la nourriture spirituelle, par laquelle nous obtenons aussi la force spirituelle.

Puissent ces considérations y contribuer – même si ce n’est que dans une faible mesure. Si, par ce moyen, la grandeur et la gloire du Fils de Dieu et de son œuvre de la rédemption à la croix avec toutes ses conséquences bénies pouvaient briller avec plus de force et d’éclat devant le cœur des lecteurs, il en résulterait alors un grand progrès vers ce but.

 Fin

 

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