
4. Le chemin de la croissance spirituelle
Chap: 4 - La traversée de la mer Rouge - Sur le chemin jusqu’en Canaan, Israël devait en premier lieu traverser la mer Rouge. Dieu ordonna à Moïse d’étendre sa verge ; alors l’eau de la mer se retirerait afin que les Israélites puissent traverser à pied sec.
Grâce à un fort vent d’orient, les eaux « se fendirent ». Simultanément, la nuée, image de la présence de Dieu, se plaça entre le peuple de Dieu et les ennemis égyptiens. Les fils d’Israël traversèrent la mer de nuit. Lorsque les Égyptiens voulurent les poursuivre, ils se noyèrent dans les flots refluant sur eux. Maintenant, le peuple de Dieu était délivré pour toujours de sa captivité.
Le pays d’Égypte, où se trouvait le peuple d’Israël au moment de la Pâque, nous montre en image le monde avec sa culture et sa civilisation, mais aussi avec son indépendance vis‑à‑vis de Dieu et son opposition contre lui (comp. Exode 5 v. 2 ; Deutéronome 11 v. 10). Le Pharaon est une figure du diable, qui dirige le monde. Le Seigneur Jésus l’appelle « le chef de ce monde » (Jean 12 v. 31 ; 14 v. 30 ; 16 v. 11). Bien que le monde exerce une grande force d’attraction sur l’homme naturel, il est en réalité une « maison de servitude » (Exode 13 v. 3). Quelqu’un a dit une fois avec à-propos : « Parce que Satan dore souvent les chaînes avec lesquelles il attache les hommes, ceux-ci ne se rendent pas compte de leur servitude, ou même s’en glorifient ! »
Après la Pâque, Israël devait être délivré de la sphère du pouvoir du Pharaon. Ce dont le croyant a besoin pour posséder et jouir consciemment de son salut éternel, ce n’est pas seulement du sang de Christ, mais aussi de la délivrance du pouvoir de Satan et de la puissance du péché. C’est ce dont parle la mer Rouge. Elle est une image de la mort, que le Seigneur Jésus a prise sur lui, et qu’il a vaincue par sa résurrection. C’est cela qui est devenu pour nous le moyen d’une délivrance parfaite.
Seulement lorsque nous avons accepté cela par la foi, nous pouvons nous réjouir durablement de notre salut. Il ne s’agit là pas uniquement de ce que Dieu a fait « pour » nous en Christ, mais de ce qu’il a fait « en » nous et « de » nous.
Avec la sortie d’Égypte, commence le parcours du peuple d’Israël. Ils sont maintenant « les armées de l’Éternel », car il va devant eux et les conduit hors d’Égypte (Exode 12 v. 41 et 51). Au début, tout va très bien. Mais quoique Dieu, dans sa puissance et dans sa grâce, marche devant eux dans la colonne de nuée et de feu, ils sont saisis de crainte et de frayeur lorsqu’ils voient les Égyptiens se lever et les poursuivre.
Celui qui s’est mis à l’abri du sang de Christ, peut encore être tenaillé par des doutes angoissants et se demander s’il est réellement sauvé, lorsqu’il voit le pouvoir et l’influence du monde et du diable qui, maintenant encore « comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pierre 5 v. 8). Celui aussi qui regarde à lui-même et doit, en conséquence, nécessairement reconnaître qu’il n’habite rien de bon en lui, peut désespérer, comme l’homme décrit en Romains 7, qui est né de nouveau, mais qui n’a pas la paix avec Dieu, et qui se voit prisonnier d’un « corps de mort », duquel il désirerait être délivré (Romains 7 v. 24).
C’est dans une situation semblable que se trouvaient les Israélites face à la mer Rouge. Les flots devant eux et les Égyptiens derrière eux, les amenèrent dans une telle détresse, qu’ils se laissèrent aller à ce cri dicté par l’incrédulité : « Il nous vaut mieux servir les Égyptiens que de mourir dans le désert » (Exode 14 v. 12) (*). Cependant, Moïse les encouragea de la part de Dieu : « Ne craignez point ; tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel, qu’il opérera pour vous aujourd’hui ; car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus, à jamais. L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (v. 13 et 14). Ils devaient maintenant faire l’expérience dans les faits, que Dieu était pour eux non plus un juge, mais un Sauveur. Il fallait un combat, mais eux-mêmes, n’avaient pas à combattre, ils pouvaient demeurer tranquilles. Un autre combattrait pour eux.
(*) Le fait que la chair dans l’homme ne peut pas être améliorée ressort de ce que, quarante ans plus tard, ils prononcèrent encore une fois presque les mêmes paroles (Nombres 21 v. 5).
Mais comment se présentait ce combat ? Aucune arme visible ne fut brandie, sinon que Moïse leva sa verge, étendit sa main vers la mer Rouge menaçante et ainsi la fendit, afin « que les fils d’Israël entrent au milieu de la mer à sec » (v. 16). La mer, qui signifiait une mort certaine, devint pour le peuple de Dieu le chemin vers une parfaite délivrance. Comment cela était-il possible, et qu’est-ce que cela signifie pour nous ?
La mort.
L’eau, dans le langage symbolique des Saintes Écritures, a différentes significations. C’est une image de la Parole de Dieu (Éphésiens 5 v. 26), comme « eau vive », elle parle de la vie éternelle dans la puissance du Saint-Esprit (Jean 7 v. 38), et de grandes masses d’eau et de grandes mers sont parfois des images de masses de peuples impies (Apocalypse 17 v. 15). Mais l’eau parle aussi de la mort. En 2 Samuel 22 v. 5, David se souvient des « vagues de la mort » et des « torrents de Bélial » (*). Dans les Psaumes, il est souvent fait mention de l’eau comme une image de la mort. Pensons simplement à la plainte prophétique du Seigneur Jésus dans le psaume 69 v. 15 : « Que le courant des eaux ne me submerge pas, et que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi ».
(*) Le mot hébreu : Bélial (inique), désigne parfois, dans la Bible, le diable.
La mer Rouge est une image du jugement et de la mort. Selon la Parole de Dieu, la mort est le salaire du péché. Il l’avait déclaré au premier couple humain. Par leur péché, la mort est entrée dans le monde et « a passé à tous les hommes » (Genèse 2 v. 17 ; Romains 5 v. 12 ; 6 v. 23 ; Jacques 1 v. 15). Personne n’en est épargné. Mais le Nouveau Testament ne parle pas seulement de la mort corporelle, il parle aussi de la « seconde mort ». Ceci sous-entend la condamnation éternelle (Apocalypse 2 v. 11 ; 20 v. 6, 14) (*).
(*) Troisièmement, il y a encore l’état de mort spirituelle, dans lequel se trouvent par nature tous les hommes. Bien que vivants pour Dieu, ils sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés (Éphésiens 2 v. 1 ; Colossiens 2 v. 13).
La mort signifie séparation : séparation de l’âme et du corps lors de la mort corporelle, et séparation éternelle d’avec Dieu dans la « seconde mort », la condamnation. Mais, Dieu soit béni ! les paroles de Moïse : « l’Éternel combattra pour vous », ont connu leur accomplissement réel et complet à la croix de Golgotha. Là, notre Seigneur « par la grâce de Dieu… a goûté la mort pour tout » (Hébreux 2 v. 9). Par sa mort volontaire, il a vaincu et mis de côté tout ce qui autrefois dominait sur nous et nous séparait de Dieu. La preuve de la victoire, c’est sa résurrection. La division des eaux de la mer Rouge est une image de la victoire sur la mort par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus.
La verge de Dieu.
« La verge de Dieu », que Moïse devait étendre sur la mer Rouge était la verge de la puissance et du jugement (Exode 4 v. 2 et 20). Elle est une image du fait qu’un jour, Satan serait vaincu. Car lorsque, sur l’injonction de l’Éternel, Moïse l’avait jetée à terre, elle était devenue un serpent. Ce geste montre symboliquement que Satan s’est attribué l’autorité sur la terre. Mais Dieu est plus fort ! Lorsque, sur sa parole, Moïse saisit le serpent, il redevint une verge. De même que Moïse, qui est un type du Seigneur comme rédempteur et conducteur du peuple de Dieu, fit venir avec cette verge plusieurs des dix plaies sur l’Égypte (Exode 7 v. 9 ; 8 v. 5 ; 9 v. 23 ; 10 v. 13), de même le Seigneur Jésus est entré déjà durant sa vie sur la terre, avant sa mort sur la croix, comme le « plus fort » dans la « maison de l’homme fort », il a lié « l’homme fort », le diable, et a pillé « sa maison » (Matthieu 12 v. 29).
Mais le fait que Moïse fendit alors la mer avec « la verge de Dieu », parlait en image de l’exécution d’un jugement fondamental et définitif, par lequel le chemin d’une délivrance parfaite était ouvert pour Israël. Ce type a trouvé son accomplissement à la croix de Golgotha. En considérant la Pâque, nous avons vu que, sur la croix, le Seigneur Jésus a porté le châtiment de Dieu pour nos péchés (1 Corinthiens 15 v. 3 ; comp. 1 Pierre 3 v. 18). Dans l’image de la mer Rouge, nous voyons ce que sa mort et sa résurrection ont opéré pour nous. Satan et la mort sont anéantis, le monde est jugé et notre vieil homme crucifié avec lui ; c’est là aussi que fut posé le fondement pour l’abolition définitive du péché (Romains 6 v. 6 ; 2 Timothée 1 v. 10 ; Hébreux 2 v. 14 ; 9 v. 26).
Pour ceux qui croient en lui, tout ce qui les séparait de Dieu est totalement vaincu et mis de côté. Ces immenses conséquences du plan d’amour de Dieu et de l’œuvre de notre Seigneur à la croix, ont une signification non seulement pour l’éternité, mais déjà maintenant pour notre vie de foi. C’est dans la mesure où nous le saisissons par la foi et le vivons, que nous croîtrons jusqu’à lui. Nous pouvons alors chanter comme Israël sur l’autre rive de la mer Rouge : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté » (Exode 15 v. 13).
Christ sur la croix.
Considérons maintenant, sous les différents aspects rappelés, la croix sur laquelle notre Sauveur a été crucifié par amour pour son Dieu et Père et par amour pour nous, pécheurs perdus. Plus nous le ferons, mieux nous comprendrons que la croix de Golgotha, forme le centre du conseil de Dieu et de l’histoire de l’humanité. Nous y voyons le jugement du Dieu saint sur le péché et sur le monde, mais en même temps l’amour du Dieu de grâce envers les pécheurs perdus. Tout cela a trouvé sa parfaite expression dans la personne de notre Rédempteur et Seigneur Jésus-Christ !
À la mer Rouge, nous ne voyons cependant pas de jugement sur un innocent, pas de souffrance et pas la mort d’une victime comme lors de la Pâque. Le jugement est indiqué seulement dans le fait que Moïse étendit sa main, avec la verge de Dieu, sur la mer et sur les eaux de la mort, et qu’il y avait des ténèbres – comme lors des trois dernières heures de Golgotha. Mais nous cherchons en vain, à la mer Rouge, un type du Christ souffrant et mourant.
Pour quelle raison ? Il fallait qu’il boive seul et caché des regards humains, la coupe que le Père lui avait donnée à boire. Il devait prendre seul sur lui le châtiment de notre paix, abandonné de Dieu dont les yeux sont trop purs pour voir le mal. Aucun cœur humain ne peut sonder dans toute leur profondeur la signification de ces paroles : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais nous pouvons éternellement l’adorer pour tout ce qu’il a pris sur lui dans ces heures.
Aucun œil humain ne pouvait percer les ténèbres qui vinrent sur la terre, pour poser le regard sur le Christ souffrant sous le jugement de Dieu. Un voile divin couvre cette scène la plus solennelle et la plus sainte de l’histoire universelle. Nous retrouvons un fait semblable lors du jour des propitiations, le grand type de l’œuvre expiatoire de Christ. Mis à part le souverain sacrificateur, personne n’était autorisé à être « dans la tente d’assignation quand il y entrera pour faire propitiation dans le lieu saint, jusqu’à ce qu’il en sorte » (Lévitique 16:17).
De même, regarder dans l’arche, qui est un type du Seigneur Jésus et de son œuvre expiatoire, encourait la peine de mort (voir Nombres 4 v. 20). Ainsi, aucune créature ne contempla la souffrance de notre Rédempteur à la croix. Le Seigneur Jésus a dû porter seul le juste châtiment pour nos péchés et le jugement sur le péché. Il fut abandonné même de son Dieu, lorsque le jugement tomba sur lui.
Il nous est très peu parlé dans le Nouveau Testament des sentiments profonds de notre Sauveur dans ses souffrances à la croix. Dans le récit de son cheminement vers Gethsémané, nous apprenons bien quelque chose de ses pressentiments, mais non pas quant à ses souffrances expiatoires à cause du péché. Sur la croix, nous n’entendons que le cri solitaire au milieu des ténèbres et de l’abandon les plus profonds : « Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 v. 46 ; comp. Psaume 22 v. 2).
Mais dans les paroles prophétiques des Psaumes, nous trouvons l’expression de ce qu’ont signifié pour lui les eaux de la mort : « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Psaume 42 v. 7). « Que le courant des eaux ne me submerge pas, et que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi » (Psaume 69 v. 15). « Tu m’as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes. Ta fureur s’est appesantie sur moi, et tu m’as accablé de toutes tes vagues » (Psaume 88 v. 6 et 7).
À la mer Rouge, nous ne voyons que les résultats du jugement : résultats merveilleux pour le peuple de Dieu, terribles pour ses ennemis. « Et Moïse étendit sa main sur la mer : et l’Éternel fit aller la mer toute la nuit par un fort vent d’orient, et mit la mer à sec, et les eaux se fendirent ; et les fils d’Israël entrèrent au milieu de la mer à sec ; et les eaux étaient pour eux un mur à leur droite et à leur gauche » (Exode 14 v. 21 et 22 ; comp. Hébreux 11 v. 29). L’obstacle immense et apparemment infranchissable était écarté par l’intervention de Dieu. Précisément ce en quoi les ennemis ont connu leur fin terrible, devint pour Israël le chemin vers la vie. Ils traversèrent à pied sec la mer, dans les flots de laquelle le Pharaon et toute son armée furent engloutis et finalement furent trouvés morts sur le rivage.
Considérons maintenant à la lumière du Nouveau Testament ce que cela signifie pour nous individuellement.
Satan et la mort vaincus.
Le Seigneur Jésus a annoncé prophétiquement, en parlant de sa mort : « Le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12 v. 31). Ce n’est personne d’autre que Satan (comp. Jean 14 v. 30 ; 16 v. 11). Celui-ci avait conduit le premier couple humain, par la ruse et le mensonge, à le croire lui, plus que Dieu. Ils transgressèrent le seul commandement qui leur avait été donné, quoique Dieu ait prédit à Adam la mort en cas de désobéissance. Ils se livrèrent de ce fait à l’influence et à la puissance de Satan. Et ainsi, par le péché, la mort est entrée dans le monde (Genèse 2 v. 17 ; Romains 5 v. 12). Depuis lors, Satan se sert de la mort avec ses terreurs pour tenir toujours plus les hommes en son pouvoir, de sorte qu’ils sont toute leur vie, assujettis à la servitude par la crainte de la mort (Hébreux 2 v. 15).
Contrairement au premier Adam, Satan ne put trouver aucune disposition pour la tentation de pécher chez le second homme et dernier Adam, le Seigneur Jésus. Il osa certes, lors de la tentation au désert, prétendre : « Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée », mais c’était là l’un des nombreux mensonges de celui qui est appelé le « père du mensonge » (Luc 4 v. 6 ; comp. Jean 8 v. 44). Personne ne lui avait donné l’autorité sur les royaumes du monde, mais il se l’était attribuée par la ruse. Toutefois, le Seigneur le nomme, en relation avec sa mort sur la croix, « le chef de ce monde » (grec kosmos), et même, il est désigné par l’apôtre Paul comme « le dieu de ce siècle (grec aiôn) » (2 Corinthiens 4 v. 4). Nulle part l’influence de Satan sur les hommes du monde ne fut plus évidente qu’à la croix, où il les excita à l’extrême contre le seul juste.
Mais il n’avait aucun pouvoir contre Celui qui, déjà en Luc 10 v. 18, avait vu à l’avance Satan précipité du ciel comme un éclair. Lorsque le Seigneur vit son heure s’approcher, il dit : « Le chef du monde vient, et il n’a rien en moi » (Jean 14 v. 30). Pas plus au début qu’à la fin de son chemin sur la terre, il n’offrit la moindre prise à Satan !
Par sa mort, le Seigneur Jésus a vaincu pour toujours ce puissant ennemi. Il a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » ; et il a délivré « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude ». Il a « délivré du pouvoir des ténèbres », domaine du diable, tous ceux qui croient en lui (Hébreux 2 v. 14 et 15 ; comp. Luc 22 v. 53 ; Éphésiens 4 v. 8 ; Colossiens 1 v. 13 ; 2 v. 15 ; 1 Jean 3 v. 8).
Le Seigneur Jésus, le seul qui, étant sans péché, n’était pas sous la sentence divine de mort, ni sous le pouvoir du diable, est entré par sa mort volontaire dans le domaine de l’ennemi, la mort, et a vaincu celui qui « a le pouvoir de la mort ». Comme David tua le puissant Goliath avec la propre épée de celui-ci, ainsi le Seigneur Jésus a vaincu pour toujours le diable avec sa propre arme (1 Samuel 17 v. 51). Par sa résurrection, il a été manifesté qu’il était le vainqueur. Et en vertu de cette victoire, il a pu dire de plein droit à ses disciples : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre » (Matthieu 28 v. 18).
À la différence du Pharaon, figure du chef de ce monde, qui fut précipité dans la mer Rouge avec son armée et mourut (Psaume 136 v. 15), le jugement sur Satan est bien prononcé, mais non encore exécuté. Il se trouve maintenant encore dans les lieux célestes avec ses vassaux (Éphésiens 6 v. 11 et 12), mais il sera précipité sur la terre au temps de la fin (Apocalypse 12 v. 9). Sa sphère d’activité sera certes réduite, mais cela ne fera qu’augmenter sa violence, car il sait « qu’il a peu de temps » (Apocalypse 12 v. 12).
Au début du règne de mille ans, il sera lié et jeté dans l’abîme (Apocalypse 20 v. 1 à 3). Ensuite, il sera libéré pour un peu de temps, pour enfin être jeté définitivement dans l’étang de feu, dans le feu éternel préparé pour lui et ses anges (Matthieu 25 v. 41 ; Apocalypse 20 v. 7 à 10). Cependant, soyons assurés : malgré ses activités apparemment ininterrompues, Satan est pour nous un ennemi vaincu.
Pour tous ceux qui, par la foi, se trouvent du côté de Christ, le Vainqueur, la domination de l’ennemi est maintenant déjà terminée pour toujours.
Que, dans le temps présent, son pouvoir ne soit pas complètement brisé, nous le voyons en 1 Pierre 5 v. 8 et 9 : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi » (comp. Apocalypse 2 v. 10). Mais nous possédons en Christ, le Vainqueur, une force plus grande que celle de l’ennemi. Nous pouvons donc le vaincre par la foi, comme aussi cela est dit des jeunes gens spirituellement forts en 1 Jean 2 v. 13 : « Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le méchant ».
Cependant, le combat de la foi contre l’adversaire prendra fin un jour, lorsque le Seigneur Jésus viendra pour nous recueillir dans la maison du Père. Sa puissance ne sera certes pas encore définitivement brisée ; ce n’est qu’après le dernier assaut contre le camp des saints et contre la ville bien-aimée, Jérusalem, qu’à la fin du règne de mille ans, il sera jeté pour toujours dans l’étang de feu et de soufre (Apocalypse 20 v. 7 à 10). Alors sera accomplie la prophétie de l’apôtre Paul en Romains 16 v. 20 : « Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds ».
Cette victoire aussi sera un résultat de l’œuvre de Christ à la croix, car selon la promesse de Dieu dans le jardin d’Éden, la vraie semence de la femme devait, par sa mort à la croix, briser la tête du serpent ancien (Genèse 3 v. 15).
C’est seulement lors de la traversée de la mer Rouge, et non par le sang de l’agneau pascal, qu’Israël fut délivré de la « maison de servitude ». Nous aussi, nous sommes délivrés de la servitude de Satan et de toute crainte de la mort, par la foi dans la mort et la résurrection de Christ. Nous sommes maintenant certes « esclaves de Dieu » et « esclaves de Christ », mais c’est quelque chose de tout différent. Cela équivaut à la vraie liberté chrétienne (Romains 6 v. 22 ; 1 Corinthiens 7 v. 22).
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