
14. Sermons choisis
Chap: 7 - La responsabilité de l’homme (suite et fin du chapitre) - Le péché par excellence de la nation juive, celui qui mit le comble à la mesure de ses iniquités, ce fut, sans contredit, la réjection de Jésus-Christ comme Messie.
Je n’ai eu garde de mitiger la Bible pour plaire aux goûts charnels des hommes, Quand Dieu a dit : Damner, j’ai dit : Damner ; je n’ai point remplacé ce mot qui froisse les oreilles délicates de notre génération, par celui plus doux de condamner. J’ai appelé les choses par leur vrai nom ; je n’ai ni voilé ni déguisé la vérité, mai à toute conscience humaine, je me suis efforcé, comme en présence de Dieu, d’exposer le salut avec hardiesse, avec puissance, avec ferveur et avec zèle.
Je n’ai eu honte, ni d’élever bien haut les glorieuses doctrines de la grâce (quoiqu’en cela faisant, je me sois attiré les injures des ennemis de la croix), ni de prêcher comme aujourd’hui la solennelle responsabilité de d’homme (quoiqu’une autre caste de gens m’ait mis à l’index pour cette raison).
Et Dieu sait, mes chers auditeurs, que si je parle de cette manière, ce n’est point pour me glorifier ; c’est uniquement afin de vous faire rentrer en vous-mêmes, et afin de vous prouver que vous êtes les plus coupables des hommes si vous rejetez l’Évangile. Car, encore une fois, cet Évangile, vous le connaissez ; il vous est annoncé en cet instant même ; si donc vous persistez à mépriser Christ, souvenez-vous que vous amassez sur vos têtes une mesure toujours plus grande de la colère de Dieu.
3. Développons notre troisième proposition.
La prédication de l’Évangile de Christ, avons-nous dit, enlève toute excuse à ceux qui l’ont entendu et rejeté. Hélas, combien toute excuse est vaine devant l’œil de Celui qui sonde toutes, choses !
Dans le grand jour de la tempête de la colère de Dieu, malheur à l’âme qui n’aura pour se mettre à couvert que le chétif abri d’une excuse ! Néanmoins, je le reconnais, une excuse vaut mieux que rien. Et de même qu’un homme qui n’aurait ni asile ni refuge s’estimerait bien heureux ; par la pluie et le froid, de pouvoir du moins s’envelopper dans un manteau, de même toute conscience qui se sent coupable est bien aise, à défaut de mieux de rassembler autour d’elle quelques misérables lambeaux d’excuses. Mais maintenant, dit Jésus-Christ, maintenant que je suis venu à vous et que je vous ai parlé, maintenant, vous n’avez plus d’excuse de vos péchés.
Voyageur égaré, tu devras affronter la tempête sans le vêtement qui te protégeait. Âme coupable, tu devras paraître devant ton Juge sans le plus léger voile pour atténuer tes iniquités : dépouillée ; découverte, démasquée, tu es laissée absolument sans excuse.
Pour mieux vous faire saisir cette importante vérité, je vais passer en revue quelques unes des excuses derrière lesquelles d’homme se plaît à se retrancher, et nous verrons ce qu’elles deviennent en présence de la fidèle prédication de l’Évangile.
Et d’abord, l’excuse qui se retrouve le plus souvent dans la bouche du pécheur, est celle-ci « Quand j’ai commis telle ou telle iniquité, j’ignorais que je faisais mal ! » Il est possible que le païen ait quelque droit d’alléguer cette excuse, mais quant à vous, mes amis, je soutiens que vous n’en avez aucun. Par sa loi sainte, Dieu vous a fait solennellement connaître ce qui est mal. Vous savez les dix commandements ; vous avez lu aussi le commentaire qu’en a fait notre Maître ; vous n’ignorez pas qu’il a étendu et spiritualisé la loi morale, et qu’il nous a appris, par exemple, que le septième commandement : Tu ne commettras point adultère, défend non seulement tout acte impur, mais toute pensée ou tout regard de convoitise.
Si le farouche Indien commet un meurtre, il est, jusqu’à un certain point, excusable. Je ne doute pas que sa conscience ne lui crie qu’il fait mal de répandre le sang de son frère, mais ses livres sacrés lui enseignent qu’il fait bien ; c’est pourquoi il a une ombre d’excuse. De même lorsque le mahométan se livre sans contrainte à la volupté, je ne doute pas qu’une voix intérieure ne le condamne ; toutefois, puisque son Coran légitime l’impureté, on peut admettre en sa faveur quelques circonstances atténuantes.
Mais vous qui faites profession de croire à la Bible, vous qui la possédez dans vos maisons et qui n’avez qu’à sortir dans vos rues pour entendre annoncer l’Évangile, quelle excuse semblable, je vous le demande, pourriez-vous faire valoir ? Ne péchez-vous pas avec la loi divine affichée, en quelque sorte, sur la muraille devant vos yeux ? Ne violez-vous pas volontairement les ordres bien connus de Celui qui a parlé des cieux et qui vous a parlé directement à vous-mêmes ?
« Mais, dira un autre, lorsque j’ai péché, je ne savais pas à quel sévère châtiment je m’exposais ! » Vous ne le saviez pas, mon cher auditeur ! Et à qui la faute, je vous prie ? L’Évangile ne vous a-t-il pas averti ? Jésus-Christ ne vous a-t-il pas dit et redit que ceux qui ne veulent pas le recevoir seront jetés dans les ténèbres de dehors, dans le lieu des pleurs et de grincements de dents ? Ne vous a-t-il pas déclaré expressément que les méchants s’en iront aux peines éternelles, et les justes à la vie éternelle ? Ne vous a-t-il point parlé lui-même et du ver qui ne meurt point et du feu qui ne s’éteint point ? Et vos pasteurs (si du moins ils sont fidèles), ne vous ont-ils pas fait entendre à leur tour ces redoutables vérités ?
Ah c’est en vain que vous essaieriez de le nier, vous avez péché, sachant très bien que vous perdiez votre âme. Vous avez bu la coupe empoisonnée, sachant très bien que la mort éternelle était au fond ; vous l’avez vidée jusqu’à la lie, sachant très bien que dans chaque goutte de cette coupe brûlait déjà le feu de l’enfer ! Vous avez détruit votre âme les yeux ouverts. Comme un bœuf qui s’en va à la boucherie, et comme un fou qui s’en va aux ceps pour être châtié (Proverbes 7 v. 22) ; vous avez marché tout droit à votre ruine ; comme l’agneau qui lèche le couteau de l’égorgeur, vous avez caressé les instruments de votre perte ; et vous avez fait tout cela, je le répète, sciemment, volontairement, avec une pleine connaissance de cause : c’est pourquoi vous êtes sans excuse.
« Il est vrai que je connais la loi de Dieu, dira-t-on encore ; il est vrai aussi qu’en faisant le mal je savais à quoi je m’exposais ; mais j’ignore ce que je dois faire pour être sauvé ! »
Y a-t-il ici quelqu’un qui ait l’audace de présenter une telle excuse ? En vérité, il faudrait qu’il eût un front d’airain ! Depuis dix, vingt, trente, quarante ou cinquante années, la plupart d’entre vous entendent la prédication de l’Évangile. Ces mots : « Crois et vis ! crois et vis ! » retentissent chaque jour à vos oreilles. Comment donc oseriez-vous dire : « Nous ne connaissons point le chemin du salut ? » Dès l’âge le plus tendre vous avez été placés sous l’influence de la vérité. Le doux nom de Jésus est un des premiers mots que votre langue enfantine ait appris à bégayer. Vous avez sucé pour ainsi dire le lait du saint Évangile avec le lait de votre mère. Et pourtant, malgré tous ces privilèges, malgré toutes ces faveurs, vous n’avez jamais cherché Christ.
Oh ! prenez garde, je vous en conjure. « Connaissance est puissance », dit un proverbe humain, et, appliqué aux choses de la terre, cela peut être vrai ; mais pour ce qui est des choses de Dieu, connaissant est malheur, malheur, malheur, à moins que la foi ne vienne s’y joindre. Oui, vous dis-je malheur à l’homme qui connaît le bien et qui ne le fait pas, car la colère de Dieu tombera de tout son poids sur son âme !
Mais il me semble entendre une autre excuse : « Je conviens, dit un de mes auditeurs, que l’Évangile m’a été annoncé ; mais ce qui m’a empêché de le prendre au sérieux, c’est que je n’ai jamais vu personne le mettre en pratique ! »
Je conviens, à mon tour, que dans la bouche de quelques-uns cette excuse peut avoir une certaine valeur ; mais pour le plus grand nombre j’affirme qu’elle est fausse et sans fondement. Ah ! Homme du monde, tu prends plaisir à critiquer les misères des chrétiens. Tu dis : « Ils sont en contradiction avec leurs principes ; leur vie n’est pas telle qu’elle devait être » ; et en ceci, hélas ! Tu ne dis que trop vrai…
Cependant, interrogé ton passé, cherche dans tes souvenirs et dis-moi si tu n’as jamais connu un seul chrétien dont tu aies été forcé d’admirer le caractère. C’était peut-être ta mère, la mère qui te donna le jour. Ah ! n’est-il pas vrai, qu’il y a toujours eu dans la douce figure, dans la sainte vie de celle qui t’enfanta, un problème que tu n’as jamais pu résoudre, un écueil devant lequel ton incrédulité a été contrainte à s’arrêter ? Peut-être, plus d’une fois dans ta vie, as-tu été sur le point de rejeter entièrement l’Évangile ; mais dans ces moments de tentation, l’image vénérée de ta mère s’est dressée devant toi, et tu as été vaincu !
Ne te rappelles-tu pas en remontant jusqu’à l’aube de tes souvenirs, ne te rappelles-tu pas que souvent en ouvrant tes yeux au matin, tu rencontrais le regard humide de ta mère attachée sur toi avec amour, et tu l’entendais murmurer tout bas : « Dieu te bénisse, mon enfant ! Puisses-tu vivre pour aimer ton Sauveur ! » Ton père te reprenait souvent ; elle, presque jamais ; mais par des paroles pleines de tendresse, elle cherchait à toucher ton cœur.
Souviens-toi de la petite chambre haute où elle se retirait avec toi, et entourant ton cou de ses bras, te consacrait à Dieu et priait le Seigneur Jésus de te sauver dès les jours de ta jeunesse. Souviens-toi de la lettre qu’elle glissa dans ta main, de la Bible dans laquelle elle écrivit ton nom, lorsque tu t’éloignas du toit paternel. Souviens-toi surtout de son affliction, lorsqu’elle apprit que tu commençais à te plonger dans les plaisirs du monde, et du douloureux regard qu’elle attacha sur toi la dernière fois que tu la quittas.
« Mon fils ! » te dit-elle en étreignant ta main, « si tu marches dans les voies de l’iniquité, tu feras descendre mes cheveux blancs avec douleur au sépulcre ! » Elle mourut sans que tu la revisses, mais sur son lit de mort elle pensa à toi, et au moment d’expirer, elle murmurait encore : « Si seulement je savais que mon fils se convertit à Dieu, je m’en irais parfaitement heureuse ! »
Eh bien, jeune homme ne sais-tu pas que ta mère, du moins, n’était pas une hypocrite ? Peux-tu douter que sa piété ne fût une chose réelle ? Tu pouvais, il est vrai, te moquer de ton pasteur, tu pouvais dire qu’il faisait son métier ; mais de ta mère, tu ne pouvais te moquer : elle était chrétienne, et ton esprit sceptique lui-même était forcé de l’avouer. Que de fois ne supporta-t-elle pas ton humeur irascible et ne répondit-elle que par la douceur à tes paroles brusques ! Car c’était une créature angélique que ta mère ; elle semblait en vérité trop pure pour ce monde ; et quoi que tu puisses avoir oublié, sûrement tu te souviens de cela, jeune homme !
Or, je te le demande, un exemple ne t’enlève-t-il pas toute excuse de ton péché ?
Jésus-Christ t’a parlé par la vie de mère ; tu as eu sous les yeux une preuve vivante de la réalité du christianisme. Si donc après cela tu persistes à le rejeter, quelle ne sera pas rigueur de ta condamnation !
Mais ici, je prévois une objection. Plusieurs de ceux qui m’écoutent me répondront qu’ils n’ont pas eu une telle mère. « Notre première école, me diront-ils, a été la rue ; le premier exemple dont nous nous souvenions, celui d’un père blasphémateur ! » Cela peut être, mes amis ; mais souvenez-vous, je vous prie, qu’il est un exemple parfait, un exemple accompli, savoir, Christ ; et que ce modèle, si vous ne l’avez pas contemplé de vos yeux, vous avez pu le voir dans sa Parole. Oui, Jésus-Christ, l’Homme de Nazareth, a été un homme parfait ; il n’a point commis de péché, et dans sa bouche il ne s’est trouvé aucune fraude (1 Pierre 2 v. 22).
Si donc l’excellence chrétienne ne vous a jamais été démontrée par la vie des disciples, elle l’a été du moins par la vie du Maître ; par conséquent, en avançant cette excuse, vous avancez un mensonge ; car l’exemple de Christ, les œuvres de Christ, aussi bien que les paroles de Christ, vous laissent sans excuse de votre péché.
Enfin, quelques-uns de vous me diront peut-être : « Nous avons certainement entendu bien des appels, mais ces appels n’ont jamais trouvé le chemin de notre conscience ; nous avons souvent écouté les ministres de l’Évangile, mais ils n’ont jamais fait d’impression sur nous ! » Ah ! mes amis, ou je me trompe singulièrement, ou il en est bien peu parmi vous qui puissent avec vérité tenir ce langage.
Jeune homme et jeune fille ! je me lèverai en témoignage contre vous au jour du jugement, car je sais que vos consciences ont été atteintes. N’ai-je pas vu, il n’y a qu’un instant, des larmes silencieuses, les larmes, je l’espère, de la repentance, s’échapper de vos yeux ?
Et quant à vous, vieillards, qui aujourd’hui êtes si difficiles à émouvoir, vous n’avez pas toujours été ainsi. Il fut un temps où votre âme était capable de recevoir des impressions. Oh ! souvenez-vous, vieillards, que les péchés de votre jeunesse consumeront vos os, si vous vous êtes obstinés à rejeter l’Évangile. Maintenant, je le sais, votre vieux cœur est comme blasé ; mais vous n’en êtes que plus inexcusables, car il était sensible autrefois et même à présent, n’est-il pas vrai, pauvres vieillards, qu’il n’est pas complètement endurci ?
Non, j’en suis convaincu, pas une des âmes qui m’écoutent ne peut dire qu’elle n’a jamais été émue par la prédication de l’Évangile. Dans ce moment même, j’ose affirmer que plusieurs d’entre vous soupirent après la solitude de leur chambre, car ils sont si troublés par le sentiment de leurs péchés, qu’ils brûlent de pouvoir, en toute liberté, répandre leurs cœurs devant Dieu. Mais, hélas ! Que dureront ces émotions, ce repentir, ces larmes ?
On faisait remarquer un jour à un prédicateur éminent quel étonnant spectacle présentait un auditoire tout en larmes. « Je connais une chose bien autrement étonnante, répondit celui-ci ; c’est la facilité avec laquelle les gens oublient ce qui les a fait pleurer, dès qu’ils ont franchi le seuil du temple ! » Est-ce là ce que vous allez faire, mes amis ? Je ne sais ! Quoi qu’il en soit, souvenez-vous que l’Esprit de Dieu a contesté avec vos âmes. Souvenez-vous qu’aujourd’hui encore le Seigneur a comme placé une barrière sur vos pas ; il a creusé un fossé au travers de votre chemin ; il a élevé un signal d’alarme devant vos yeux et vous a crié : « Fils des hommes, prenez garde, prenez garde, prenez garde vous vous précipitez tête baissée dans les voies de la perdition ! » Et il m’a envoyé, moi son serviteur, pour vous avertir de votre danger. Et c’est en son nom que je vous dis à tous : « Arrêtez, arrêtez, arrêtez ! Ainsi a dit l’Éternel : Considérez vos voies ; retournez, retournez, convertissez-vous ; et pourquoi mourriez-vous, ô maison d’Israël ? » (Ézéchiel 33 v. 11).
Mais si vous repoussez ce nouvel appel de mon Maître, que vous dirai-je, ô pécheurs ?
Qu’il en soit comme vous le voulez ! Si vous étouffez volontairement ces étincelles de la grâce divine, si vous éteignez ces premières lueurs de l’Esprit saint, si vous êtes résolus à vous perdre pour l’éternité, qu’il en soit comme vous le voulez ! Seulement, rappelez-vous que je suis net du sang de vous tous. C’est à vous-mêmes que vos âmes seront redemandées ; c’est vous seuls qui serez responsables devant Dieu de votre rébellion et de votre incrédulité.
4. Il ne me reste plus que quelques paroles à ajouter.
Ces paroles sont terribles au plus haut point ; car je dois, au nom de mon Maître, prononcer un verdict de condamnation. Je dois déclarer solennellement que le sort le plus effroyable attend tous ceux qui vivent et qui meurent en rejetant Christ. Oui, une complète, une irrémédiable destruction les enveloppera infailliblement. S’il y a des degrés dans les peines éternelles, sans contredit, le plus haut degré sera réservé à toute âme qui n’aura pas voulu profiter des invitations de Christ.
N’avez-vous pas, mes frères, remarqué ce passage de l’Évangile, où il est dit que le serviteur infidèle, celui qui a passé son temps à battre ses compagnons de service, à manger, à boire et à s’enivrer aura sa portion… (avec qui, pensez-vous ?) avec les incrédules ! Comme si l’enfer était tout particulièrement l’héritage des incrédules ! Comme si l’abîme avait été creusé, non pas tant pour le fornicateur, pour le blasphémateur, pour l’intempérant, que pour celui qui méprise Christ ! C’est qu’en effet, la réjection de Christ constitue le péché essentiel, le vice primordial. Lorsque les pécheurs comparaîtront en jugement, leurs autres iniquités les suivront, mais celle-là les précédera.
Mes frères, transportez-vous par la pensée à cet instant suprême, à ce jour du jugement qui approche. Il n’y a plus de temps ; le son de la dernière, trompette a retenti dans l’espace. Nous sommes tous rassemblés, les vivants et les morts. Une foule consternée et anxieuse se presse dans les rues. Plus d’affaires de bourse maintenant, plus d’opérations commerciales ; le marchand abandonne sa boutique, le prince son palais. Chacun est dans l’attente chacun sent que le grand jour de l’échéance est enfin tenu, et qu’il va falloir régler ses comptes pour l’éternité. Un silence solennel règne de toutes parts. Pas un son, pas une voix ne se fait entendre.
Toute langue est muette, tout cœur est défaillant… Soudain, une grande nuée blanche descend majestueusement du ciel. Sur cette nuée est assise quelqu’un semblable au Fils de l’homme. Tout œil le voit, et alors, oh ! alors, de la terre qui tressaille jusqu’en ses fondements, s’élève une immense, une formidable clameur. « C’est lui ! c’est lui ! » répètent toutes les bouches. Mais à ce cri unanime succède bientôt un double chœur ; chœur des rachetés qui chantent avec ravissement : « Alléluia, alléluia, alléluia ! Gloire à toi, ô Fils de Dieu ! et chœur de ceux qui ont méprisé Jésus, dont les sanglots et les lamentations retentissent dans les airs en notes sourdes et lugubres.
Écoutez ! Que disent les malheureux ? Il me semble distinguer leurs paroles, à mesure qu’elles tombent de leurs bouches, gravés et lentes comme les tintements d’un glas funèbre. « Rochers, tombez sur nous, disent-ils ; montagnes, cachez-nous de devant la face de Celui qui est assis sur le trône ! » (Apocalypse 6 v. 16).
Mon auditeur inconverti, seras-tu de ceux qui pousseront ce cri de désespoir ? Question saisissante et sérieuse entre toutes ! Je suppose, pour un moment, que tu aies quitté la vie dans ton impénitence, et que, par conséquent, tu sois au nombre des infortunés qui salueront la venue du Seigneur par des pleurs et des grincements de dents. Oh ! quelle ne sera pas alors ta terreur, ton visage livide, tes genoux tremblants ne seront rien, comparés à l’effroi sans pareil qui remplira ton cœur, quand tu seras ivre, mais non pas de vin, quand tu chancelleras dans l’étourdissement de la peur, quand tu t’abattras dans la poussière pour cacher ton épouvante.
Car le Juge est là, il approche, il avance et maintenant l’heure du grand triage a sonné. « Rassemblez mon peuple des quatre vents des cieux, mes élus en qui mon âme prend plaisir », dit le Seigneur. Aussitôt cet ordre est exécuté. Puis on entend ces mots : « Ramasse l’ivraie, et la liez en faisceaux pour être brûlée ». Et on te ramasse, ô pécheur, et tu es lié dans le faisceau, et il ne reste plus qu’à te livrer au feu. Mais où est l’étincelle qui doit allumer le bûcher ? L’ivraie doit être brûlée, mais d’où viendra la flamme qui l’embrasera ? La flamme ? elle jaillit de la bouche même du souverain Juge, et des mots tels que ceux-ci la composent : Retirez-vous de moi, maudits, et allez au feu éternel, préparé au diable et à ses anges (Matthieu 25) !
Hésites-tu, ô pécheur ? « Allez ! » répète ton Juge. Implores-tu sa bénédiction ? « Tu es maudit ! » Veux-tu fuir ? « Le feu éternel est devant toi ! » Demandes-tu grâce : « Le temps de grâce est passé, répond Christ. Parce que j’ai crié et que vous avez refusé d’ouïr ; parce que j’ai étendu ma main, et qu’il n’y a eu personne qui y prît garde ; aussi je me rirai de votre calamité, je me moquerai quand votre effroi surviendra » (Proverbes 1 v. 24 à 26) ! « Allez, vous dis-je, au feu qui ne s’éteint point ! » Et quelles sont les pensées qui assiègent ton cœur ? « Oh ! plût à Dieu que je ne fusse jamais né ! t’écris-tu avec désespoir ; plût à Dieu, que l’Évangile ne m’eût jamais été annoncé, car je n’aurais pas commis le crime de le rejeter ! »
Ah ! C’est alors, pécheur, que tu sentiras au fond de ta conscience la morsure du vers qui ne meurt point. « Je connaissais le bien, diras-tu, mais j’ai fait le mal. J’ai semé le vent, il est juste que je moissonne la tempête. Dieu a mis des entraves sur ma route, mais j’ai passé outre ; il m’a appelé, mais j’ai fermé mon oreille ; il m’a supplié, mais j’ai repoussé ses avances miséricordieuses. Oh ! pensée de toutes les pensées la plus poignante et la plus amère ! j’ai été le meurtrier de mon âme ! Je suis perdu, perdu, perdu ! et perdu par ma propre faute ! J’ai repoussé l’Évangile de Christ, je suis l’artisan de mon éternelle ruine ! »
En sera-t-il ainsi de toi, mon cher auditeur, en sera-t-il ainsi de toi ? À Dieu ne plaise !
Oh ! puisse le Saint-Esprit t’attirer irrésistiblement vers Jésus, car tu es trop vil pour céder, je le sais, à moins qu’une force divine ne t’y contraigne.
Toutefois, j’espère pour toi, mon frère. N’entends-je pas ta voix murmurer en cet instant même : Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Je vais te le dire, pauvre âme : crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé. Il n’y a pas d’autre moyen de salut que la foi en Christ. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira point sera condamné, tel est l’enseignement de l’Écriture.
Oh ! pécheurs, regardez donc à Jésus ! voyez Il est là suspendu à la croix, il souffre et il meurt pour vous… Regardez à lui et vous vivrez. Nul ne peut rendre Dieu propice que Jésus-Christ le Rédempteur.
Fussiez-vous même les plus vils, les plus souillés, les plus dégradés des hommes, venez, venez à Christ. Fussiez-vous l’écume, le rebut, les balayures de la société, Jésus vous invite à venir à lui. Il n’est pas jusqu’aux âmes dont Satan ne veut plus, que mon Sauveur ne soit prêt à recevoir.
Oh ! venez donc à lui, qui que vous soyez, tels que vous êtes, et vous obtiendrez miséricorde ! Mais si vous endurcissez vos cœurs, tremblez ! oui, je vous le dis, tremblez !
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« Reconnaissons une fois pour toutes, que la Croix n’est pas une partie d’un enseignement, une part de Vérité, un message isolé du reste ou mal interprété, mais le centre de gravité de l’univers. Elle ne parle pas seulement de la crucifixion de Jésus, mais aussi de la mort, de la Résurrection, de Son Ascension sur le Trône, et de la relation souveraine avec Lui qui est à notre disposition. »
- Théodore Austin-Sparks
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