
15. Sermons choisis
Chap: 8 - Appel aux inconvertis - Mon cher auditeur, es-tu converti ou ne l’es-tu pas ? De ta réponse à cette question dépend la manière dont je m’adresserai à toi en ce jour.
« Tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction ; car il est écrit : Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire » (Galates 3 v. 10). Veuille, je t’en supplie, au nom de ton âme, oublier pour quelques instants que tu te trouves dans un lieu de culte, écoutant un ministre de l’Évangile qui prêche à un nombreux auditoire. Essaie de te figurer que tu es assis dans ta maison, dans ton cabinet, et que je suis debout à ton côté, ta main dans ma main, m’entretenant seul à seul avec toi ; car c’est ainsi que je désire parler en ce moment à chacun de ceux qui m’écoutent.
Je te réitère donc, mon cher auditeur, la question souverainement importante et solennelle que je t’ai déjà posée, et je te conjure d’y répondre comme en présence de Dieu. Es-tu en Christ ou hors de Christ ? As-tu cherché un refuge auprès de Celui qui est l’unique espoir des pécheurs ? Ou alors es-tu encore étranger à la république d’Israël, éloigné de Dieu, et en dehors des promesses de son saint Évangile ? Voyons, mon frère, pas d’hésitations, pas de faux fuyants ; sois de bonne foi, et que ta conscience réponde oui ou non à ma demande. Car, de deux choses l’une : ou tu es sous le poids de la colère de Dieu, ou tu es délivré de cette colère. Il n’y a point d’autre alternative.
Oui, tu es dans cet instant même héritier de la malédiction divine, ou héritier du royaume de la grâce : lequel de ces deux états est le tien ? C’est à toi à prononcer. Et qu’il n’y ait point de « si » et de « peut-être » dans ta réponse ; mais qu’elle soit nette, loyale, catégorique. Que si tu étais encore dans le vague à cet égard, je t’en supplie, ne donne point de repos à ton âme jusqu’à ce que ce vague soit dissipé.
Surtout, ne te hâte pas d’interpréter le doute à ton profit ; considère-le bien plutôt comme une forte présomption contre toi. Il est plus probable, crois-le, que la vérité se trouve du mauvais côté que du bon. Maintenant donc, ô mon frère, place ton âme dans la balance ; et si un plateau ne pèse pas évidemment plus que l’autre, mais que tous deux se maintiennent à peu près en équilibre, de telle sorte que tu sois obligé de dire : « Je ne sais lequel l’emporte… ! » Souviens-toi que mieux vaut résoudre de suite la question en mal (quelque terrible que soit cette extrémité), que de la résoudre en bien, au risque de te séduire toi-même et de continuer à vivre dans une présomptueuse sécurité, jusqu’à ce que tu reconnaisses enfin ta fatale illusion dans l’abîme de l’enfer.
Peux-tu donc, une main posée sur la Parole de Dieu et l’autre sur ton propre cœur, lever en cet instant ton regard vers le ciel et dire clans une humble assurance : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois ; je sais que je suis passé de la mort à la vie ; je suis le premier des pécheurs, mais Jésus est mort pour moi ; et à moins que je ne m’abuse de la manière la plus terrible, je suis dès à présent un racheté de Christ, un monument de la grâce de Dieu ? »
Peux-tu, te dis-je, en toute bonne conscience, me faire cette réponse ? S’il en est ainsi, ô mon frère, paix te soit en notre Seigneur ! Que la bénédiction du Très-Haut repose sur ton âme ! Ne crains point ; les paroles que nous allons méditer n’ont plus de foudres pour toi. Lis plutôt le verset 13 du chapitre auquel j’ai emprunté mon texte, et tu y trouveras la confirmation glorieuse de tes espérances : Christ a été fait malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois. Si donc il est vrai que tu sois un enfant de Dieu, converti et régénéré, je le répète, tu n’as rien à craindre, car Christ a été maudit à ta place.
Mais j’ai la solennelle conviction que la grande majorité de cette assemblée ne pourrait me faire une semblable réponse ; et toi en particulier, mon cher auditeur (car je veux continuer à m’adresser personnellement à toi), tu n’oserais, n’est-il pas vrai ? Tenir ce langage, car tu es étranger à l’alliance de grâce. Tu n’oserais mentir à Dieu et à ta conscience, c’est pourquoi tu dis avec une franchise qui t’honore : « Je sais que je n’ai jamais été régénéré ; je suis aujourd’hui ce que j’ai été de tout temps ! »
C’est donc avec toi que j’ai affaire, ô homme ! et je t’adjure, par Celui qui doit juger, lier vivants et les morts, par Celui devant lequel toi et moi devrons bientôt comparaître, je t’adjure d’écouter avec attention ce que j’ai à te dire de la part du Seigneur, te souvenant que cet appel est peut-être le dernier qu’il te sera donné d’entendre !
Et je t’adjure aussi, ô mon âme, de parler avec fidélité à ces hommes mortels qui t’entourent, de peur qu’au dernier jour le sang de leurs âmes ne soit trouvé dans les pans de ta robe, et que toi-même, tu ne sais réprouvée ! Ô Seigneur, rends-nous tous sérieux et recueillis, et veuille nous donner, en ce moment, des oreilles qui entendent, une mémoire qui retienne, et une conscience qui soit touchée par ton Esprit, pour l’amour de Jésus !
Nous diviserons ce discours en trois parties en premier lieu, nous jugerons l’accusé ; en deuxième lieu, nous prononcerons sa sentence ; et enfin, s’il se reconnaît coupable et qu’il se repente (mais seulement à ces conditions), Nous lui annoncerons la délivrance.
Procédons au jugement de l’accusé.
Mon texte est ainsi conçu : Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses, qui sont écrites au livre de la loi pour les faire. Homme inconverti, je te le demande, es-tu coupable ou non coupable ? As-tu persévéré dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi ? En vérité, il me semble presque : impossible que tu oses soutenir ton innocence ; mais je veux supposer pour un moment que tu aies le triste courage de le faire ; je veux supposer que tu dises hardiment : « Oui, j’ai persévéré dans tous les commandements de la loi ! »
C’est ce que nous allons examiner, mon cher auditeur ; et avant tout, permets-moi de te demander si tu connais cette loi que tu prétends avoir accomplie ? Je vais t’en donner un simple aperçu, un aperçu que j’appellerai extérieur, mais souviens-toi qu’elle possède un sens intérieur et spirituel infiniment plus étendu que son, sens littéral. Écoute donc le premier commandement de la loi : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face » (Exode 20 v. 3).
Quoi ! N’as-tu jamais rien aimé plus que ton Créateur ? Lui as-tu toujours donné la première place dans tes affections, ? Ne t’es-tu pas fait un Dieu, ou de ton ventre, ou de ton commerce, ou de ta famille, ou de ta propre personne ? Oh ! Sûrement, tu n’oserais nier que ce premier commandement ne te condamne !
Et le second, l’as-tu mieux observé ?
Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut dans les cieux, ou ici-bas sur la terre, ni dans les eaux plus basses que la terre.
Quoi ! N’as-tu jamais courbé le front devant la créature ? N’as-tu jamais élevé quelque objet terrestre à la place de Dieu ? Pour ma part, je le reconnais à ma honte, j’ai eu bien des idoles dans ma vie ; et si ta conscience parle avec sincérité, je suis assuré qu’elle te dira, à toi aussi : O homme ! Tu as été un adorateur de Mammon, un adorateur de tes sens ; tu t’es prosterné devant ton argent et ton or ; tu t’es incliné adorant les honneurs et les dignités ; tu t’es fait un Dieu de ton intempérance, un Dieu de tes convoitises, un Dieu de ton impureté, un Dieu de tes plaisirs !
Et le troisième commandement.
« Tu ne prendras point le nom de l'Eternel, ton Dieu, en vain » (Exode 20 v. 7). Oserais-tu soutenir que tu ne l’as point violé ? Si tu n’as jamais proféré de jurements grossiers, de paroles blasphématoires, n’as-tu pas du moins employé irrévérencieusement le nom de Dieu dans tes conversations ordinaires ? Dis : as-tu toujours sanctifié ce nom, trois fois saint ? Ne l’as-tu jamais prononcé sans nécessité ? N’as-tu jamais lu le Livre de Dieu avec distraction et légèreté ? N’as-tu jamais écouté la prédication de l’Évangile sans recueillement et sans respect ? Oh ! sûrement, ici encore, tu ne peux que t’avouer coupable.
Et le quatrième commandement qui se rapporte à l’observation du sabbat.
« Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier » (Exode 20 v. 8).
Est-il personne d’assez effronté pour dire qu’il ne l’a pas transgressé ? Ô homme, mets donc ta main sur ta bouche, et reconnais que ces quatre commandements suffiraient à eux seuls pour te convaincre de péché et pour attirer sur toi la juste colère de Dieu !
Mais continuons notre examen.
« Honore ton père et ta mère » (Exode 20 v. 12). Quoi ! Prétends-tu ne pas être coupable sur ce point ? N’as-tu jamais désobéi dans ta jeunesse ? N’as-tu jamais regimbé contre l’amour de ta mère, ni méprisé l’autorité de ton père ? Feuillette les pages de ton passé : vois si dans ton enfance, ou même dans ton âge mûr, tu as toujours parlé à tes parents comme tu aurais dû le faire ; vois si tu les as toujours traités avec l’honneur auquel ils ont droit et que Dieu t’a commandé de leur rendre.
Et puis…
« Tu ne tueras point » (Exode 20 v. 13). Il est possible, mon cher auditeur, que tu n’aies point violé la lettre de ce commandement, il est possible que tu n’aies point ôté la vie à un de tes semblables ; mais ne t’es-tu jamais laissé dominer par la colère ? Or, la Parole de Dieu déclare expressément que celui qui se met en colère contre son frère est un meurtrier (1 Jean 3 v. 15). Juge, après cela, si tu es coupable, oui ou non.
« Tu ne commettras point adultère » (Exode 20 v. 13). Peut-être as-tu commis des choses abominables, et t’es-tu plongé, aujourd’hui même, dans les plus honteuses voluptés ; mais en admettant que tu aies toujours vécu dans une chasteté parfaite, peux-tu dire, ô mon frère, que tu n’aies rien à te reprocher par rapport à ce commandement, lorsque tu te places en présence de ces solennelles paroles du Maître : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter, il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 v. 28) ? Aucune pensée lascive n’a-t-elle traversé ton esprit ? Aucun désir impur n’a-t-il souillé ton imagination ? Oh ! sûrement, sûrement, si ton front n’est pas d’airain, si ta conscience n’est pas entièrement cautérisée, ta réponse à ces questions ne saurait être douteuse !
« Tu ne déroberas point » (Exode 20 v. 14). N’as-tu jamais dérobé ? Peut-être, ce matin même, as-tu commis un vol, et te trouves-tu ici, au milieu de la foule, chargé encore du produit de ton larcin ; mais quand même tu serais d’une probité exemplaire, cependant, n’y a-t-il pas eu certains moments dans ta vie, où tu as éprouvé un secret désir de faire tort à ton prochain ? Je vais plus loin : n’as-tu jamais commis dans l’ombre et le silence quelques-unes de ces fraudes qui, pour ne pas tomber sous le coup de la loi de ton pays ; n’en sont pas moins autant d’infractions manifestes à la sainte loi de Dieu ?
Et qui de nous aurait l’audace d’affirmer qu’il a parfaitement obéi au neuvième commandement ? « Tu ne diras point de faux témoignages contre ton prochain » (Exode 20 v. 12). Ne nous sommes-nous jamais fait l’écho de la calomnie ? N’avons-nous pas souvent dénaturé les intentions de nos semblables, ou mal interprété leurs desseins ?
Et le dernier commandement.
« Tu ne convoiteras point » (Exode 20 v. 17). Où est-il l’homme qui ne l’ait foulé aux pieds ? Combien de fois n’avons-nous pas souhaité plus que Dieu ne nous avait donné ? Combien de fois nos cœurs charnels n’ont-ils pas soupiré après des biens que le Seigneur dans sa sagesse avait jugé bon de nous refuser ? Ah ! mes amis, soutenir notre innocence en face de la loi de Dieu, ne serait-ce pas, je vous le demande, faire acte de véritable folle ? Ne semble-t-il pas que la simple lecture de cette loi sainte devrait suffire (moyennant la bénédiction de l’Esprit) pour nous arracher ce d’humiliation et de pénitence : « Nous sommes coupables, Seigneur, nous sommes coupables en tous points ? »
Mais j’entends quelqu’un me dire : « Non, ne veux pas me reconnaître coupable. Assurément, je ne prétends pas avoir persévéré dans toutes les choses qui sont écrites au livre de loi, mais du moins, j’ai fait ce que j’ai pu ! » C’est faux, ô homme ! Ou tu te fais illusion, tu mens à la face de Dieu ! Non, tu n’as pas fait tout ton possible pour persévérer dans le bien. Dans mille circonstances de ta vie, tu aurais agi mieux que tu n’as agi.
Quoi ! Ce jeune homme oserait-il affirmer qu’il fait son possible pour plaire à Dieu, quand je le vois s’asseoir banc des moqueurs, et insulter son Créateur jusque dans son sanctuaire ?
Quoi ! Tous, tant que nous sommes ici, n’aurions-nous pu, si nous l’avions voulu, résister à telle tentation, éviter telle, chute dont le souvenir nous condamne ? Si nous n’étions pas libres d’échapper au mal, sans doute nous serions excusables de tomber ; mais lequel de nous n’est pas forcé de reconnaître qu’il y a eu, dans sa vie des moments solennels, où, appelé à choisir entre le bien et le mal, il a résolument choisi le mal et tourné le dos au bien, marchant ainsi, le sachant et le voulant, dans le chemin qui conduit à l’enfer ?
« Ah ! s’écrie une autre personne, il est vrai que j’ai enfreint la loi de Dieu ; mais, en définitive, je vaux bien ceux qui m’entourent ; je ne suis pas plus mauvais que bien d’autres ! » Pauvre argument que celui-là, mon cher auditeur, ou plutôt argument qui, par le fait, n’en est pas un. Tu n’es pas, je veux le croire, plus mauvais que le reste des hommes ; mais je te prie, en quoi cela t’avance-t-il ? Sera-ce une chose moins terrible d’être damné en compagnie que d’être damné seul ? Lorsque, au dernier jour, Dieu dira aux méchants : Allez, vous, maudits, au feu éternel ! crois-tu que cette effroyable sentence te semble plus douce, parce qu’elle s’adressera à des milliers de créatures aussi bien qu’à toi ?
Si le Seigneur précipitait une nation entière en enfer, chaque individu sentirait aussi vivement le poids de ce châtiment que s’il était seul à le porter. Dieu n’est pas comme les juges de la terre : si les tribunaux étaient encombrés d’accusés, peut-être seraient-ils tentés de passer légèrement sur plus d’une procédure ; mais le Très-Haut n’agira point ainsi. Infini dans toutes ses facultés, le grand nombre de criminels ne sera point un obstacle pour lui. Il se montrera aussi juste, aussi inflexible à ton égard que s’il n’existait d’autre pécheur que toi.
D’ailleurs, qu’as-tu à faire, je te prie, avec les péchés d’autrui ? Tu n’en es pas responsable, car chacun portera son propre fardeau. Dieu te jugera selon tes œuvres non selon celles des autres. Les manquements de la femme de mauvaise vie peuvent être plus grossiers que les tiens, mais il ne te sera pas demandé compte de ses iniquités. Le crime du meurtrier peut l’emporter de beaucoup aux yeux du moi sur tes propres transgressions, mais tu ne seras pas condamné pour le meurtrier.
Mets-toi bien dans l’esprit, ô homme ! Que la religion est une affaire toute entre Dieu et toi ; c’est pourquoi, je t’en conjure, regarde à ton propre cœur et non à celui de ton prochain.
Mais j’entends un autre de mes auditeurs s’exprimer ainsi : « Quant à moi, je me suis souvent efforcé de garder les commandements Dieu, et à certaines époques de ma vie, je crois y être parvenu : cela ne suffit-il point pour me mettre à l’abri de la malédiction ? » Pour répondre, mon frère, permets-moi de te relire la sentence contenue dans mon texte : « Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire ! »
Ah ! Ne te persuade point que Seigneur confonde jamais les couleurs fiévreuses d’une irrésolution maladive avec la santé l’obéissance. Ce n’est point une observation passagère et intermittente de ses commandements qu’il acceptera au jour du jugement ; non, il faut persévérer à faire sa volonté. Si donc, dès ma plus tendre enfance, jusqu’à l’heure où mes cheveux blancs descendent au sépulcre, ma vie n’est point un accomplissement incessant de la loi de Dieu, je serai condamné !
Si, dès l’instant où mon intelligence m’éclairant de ses premiers rayons, je deviens un être responsable, jusqu’au jour où, comme un épi mûr, je suis recueilli dans les greniers éternels, je n’observe point dans leur entier toutes les ordonnances de mon Maître, le salut par les œuvres est impossible pour moi, et, sur ce terrain, je serai infailliblement perdu ! N’espère donc pas, ô homme ! Qu’une obéissance vacillante et sans suite sauvera ton âme. Tu n’as point persévéré dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi : par conséquent tu es condamné.
« Mais, objecte un autre, s’il y a plusieurs points de la loi que j’ai transgressés, je n’en suis pas moins très vertueux ! » Je te l’accorde, mon frère. Je veux supposer qu’en effet tu as été à bien des égards un modèle de vertu ; je veux supposer que tu es pur de bien des vices. Mais relis mon texte (et souviens-toi que ce n’est pas ma parole mais celle de Dieu que tu vas lire) : « Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi ». Il n’est pas dit, remarque-le, dans certaines choses, mais dans toutes les choses.
Or, je te le demande, as-tu pratiqué toutes les vertus ? As-tu évité tous les vices ?
Tu dis peut-être pour ta défense : « Je ne suis point un intempérant ! » Soit ; mais tu n’en seras pas moins damné si tu as été un fornicateur. « Je n’ai jamais commis d’impureté ! » t’écris-tu. Soit encore : mais si tu as profané le sabbat, tu as encouru la malédiction. Me réponds-tu qu’à cet égard tu es également sans reproche ? Je réplique que si tu as pris le nom de Dieu en vain, cette seule transgression suffit pour te condamner.
Sur un point ou sur un autre, la loi de Dieu t’atteindra indubitablement. Mais il y a plus : non seulement j’affirme (et ta conscience l’affirme aussi, j’en suis certain) que tu n’as point persévéré dans toutes tes choses qui sont écrites au livre de la loi, mais encore, je soutiens que tu n’as pas persévéré à garder dans son entier un seul des commandements de Dieu. « Le commandement est d’une grande étendue », a dit le Psalmiste (Psaume 119 v. 96), et pas un homme sur la terre n’est parvenu à en sonder les profondeurs. Ce n’est point seulement l’acte extérieur qui nous rend passibles des peines éternelles : la pensée, l’imagination, la conception du péché suffit pour perdre l’âme. Et souvenez-vous, mes chers amis, que cette doctrine, qui peut, j’en conviens, vous sembler dure, n’est pas de moi : elle est de Dieu.
N’eussiez-vous jamais transgressé de fait la loi divine, cependant si votre cœur a conçu de mauvaises pensées ou nourri de mauvais désirs, vous avez mérité l’enfer. Eussiez-vous vécu depuis votre naissance jusqu’à cette heure dans une cellule inaccessible, loin de tout être humain, et que par conséquent il vous eût été physiquement impossible de commettre, soit un acte impur, soit un meurtre, soit une injustice, les imaginations de votre cœur dépravé suffiraient à elles seules pour vous bannir à tout jamais de la présence de Dieu.
Non ! Il n’est pas une âme dans cette grande assemblée qui puisse espérer d’échapper à la condamnation de la loi ! Tous depuis le premier jusqu’au dernier, nous devons courber notre front devant Dieu, en nous écriant d’une même voix : « Nous sommes coupables, Seigneur, nous sommes coupables ! » Lorsque je te contemple, ô loi ! Ma chair frémit, mon esprit est éperdu ! Lorsque j’entends gronder ton tonnerre, mon cœur se fond comme de la cire au dedans de moi ! Comment pourrai-je soutenir ta présence ? Comment pourrais-je désarmer ta justice ? Sûrement, si, au dernier jour, je dois comparaître à ta barre, je ne saurais me soustraire à la condamnation, car ma conscience elle-même sera mon accusateur !
Mais je crois superflu d’insister davantage sur ce point. Oh toi, qui es hors de Christ et sans Dieu dans le monde, n’es-tu pas convaincu que tu es sous le coup de la colère divine ? Arrière de nous, folles illusions ! Tombez, masques menteurs ! Jetons au vent nos vaines excuses ; et reconnaissons qu’à moins que nous ne soyons couverts du sang et de la justice, de Christ, la malédiction contenue dans mon texte ferme à chacun de nous individuellement la porte des cieux et ne nous laisse rien à attendre que les flammes de la perdition.
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Études sur la Parole.33

1.« Lui-même »
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« Vous avez simplement accepté le salut et vous avez remercié Dieu. Le salut et la sanctification reposent exactement sur la même base. Vous recevez la délivrance du péché de la même manière que vous recevez le pardon des péchés.... »
- Watchman Nee
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