16. Sermons choisis

16. Sermons choisis

Chap: 8 - Appel aux inconvertis (suite et fin du chapitre) - Mon cher auditeur, es-tu converti ou ne l’es-tu pas ? De ta réponse à cette question dépend la manière dont je m’adresserai à toi en ce jour.

Maintenant sa sentence doit être prononcée. En général, les ministres de Dieu aiment peu cette tâche. Pour ma part, je l’avoue, je préférerai prêcher vingt sermons sur l’amour de Christ qu’un seul comme celui-ci. Au reste, il est rare que je choisisse des sujets de ce genre, vu qu’il ne me parait pas nécessaire de les traiter souvent ; néanmoins, si je ne les traitais jamais, si je laissais toujours les menaces divines reléguées à l’arrière-plan, je sens que mon Maître ne pourrait bénir la prédication de son Évangile ; car il veut que la loi et la grâce soient annoncées tour à tour dans une certaine mesure ; et que chacune conserve la place qui lui est propre. 

2. L’accusé est donc jugé et reconnu coupable.

Écoutez-moi donc, mes frères, tandis que, la douleur dans l’âme, je prononcerai la sentence portée contre tous ceux d’entre vous qui n’appartiennent pas à Christ. Pécheur inconverti ! Tu es maudit ! maudit en cet instant même ! Tu es maudit, non par quelque soi-disant magicien dont le prétendu sortilège ne peut effrayer que les ignorants, non par quelque monarque terrestre qui pourrait tout au plus faire périr ton corps et ravager tes biens, mais maudit par ton Créateur ! Maudit par le Monarque des cieux ! Maudit ! Oh ! quel mot que celui-là !

Quelle chose affreuse qu’une malédiction, de quelque part qu’elle   vienne ! Et la malédiction d’un père, qu’elle doit être affreuse entre toutes ! On a vu des parents qui, réduits au désespoir par la conduite d’un fils rebelle et dénaturé, ont levé leurs mains vers le ciel, en prononçant sur ce fils-là plus terrible, la plus accablante des malédictions. À Dieu ne plaise que j’approuve cet acte !

Je reconnais au contraire qu’il est aussi téméraire qu’insensé ; mais, quelque blâme qu’on puisse infliger à l’acte en lui-même, il n’en reste pas moins vrai que la malédiction d’un père imprime sur celui qui l’a méritée une honteuse ; une ineffaçable flétrissure. Oh ! j’ai peine à me représenter ce que mon âme éprouverait si j’avais été maudit par celui qui m’engendra. Sûrement, mon ciel serait voilé de ténèbres ; le soleil ne brillerait plus sur ma vie. Mais être maudit de Dieu ! Oh ! pécheurs, les paroles me manquent pour vous dire ce qu’est cette malédiction !

Mais je vous entends me : répondre : « S’il est vrai que nous ayons encouru la malédiction divine, du moins nous n’en sentirons pas les effets pendant notre vie ; c’est une affaire qui regarde un avenir encore bien éloigné ; aussi ne nous inquiète-t-elle que peu ! » Tu te trompes, ô âme, tu te trompes ! Dès à présent la colère de Dieu demeure sur toi. Tu ne connais pas encore, il est vrai, la plénitude de la malédiction, mais tu n’en es pas moins maudite à cette heure même. Tu n’es pas encore en enfer ; le Seigneur ne t’a pas définitivement fermé les entrailles de ses compassions et rejetée pour toujours ; mais tu n’en es pas moins sous le coup de la loi. 

Ouvre le livre du Deutéronome ; lis les menaces adressées au pécheur, et vois si la malédiction de Dieu n’est pas représentée comme une chose immédiate, actuelle, présente (Deutéronome 28 v. 15 et 16). Tu seras maudit dans la ville, est-il écrit, c’est-à-dire dans le lieu de ton habitation, de ton travail, de tes affaires ; tu seras maudit dans les champs, c’est-à-dire dans ces lieux mêmes, où tu vas chercher le délassement, le repos et le plaisir ; ta corbeille sera maudite et ta maie ; le fruit de ton corps sera maudit et le fruit de ta terre ; la portée de tes vaches et les brebis de ton troupeau ; maudit seras-tu à ton entrée et maudit à ta sortie ! 

Il est des hommes sur lesquels la malédiction divine semble s’appesantir d’une manière visible. Tout ce qu’ils font est maudit. S’ils acquièrent des richesses, la malédiction s’attache à ces richesses ; s’ils bâtissent des maisons, la malédiction s’attache à ces maisons. Voyez l’avare : il est maudit dans ses trésors ; car son âme est tellement rongée par la cupidité et la convoitise ; qu’il ne peut jouir de ses trésors mêmes. Voyez l’intempérant : sa corbeille et sa maie sont maudites à la lettre, puisque son palais, blasé par les boissons enivrantes, ne peut plus jouir d’aucun aliment.

Il est aussi maudit à son entrée et à sa sortie, car dès qu’il passe le seuil de sa propre maison, ses enfants courent se cacher, tellement est grande la frayeur qu’il leur inspire. Et il sera maudit un jour dans le fruit de son corps, car quand ses fils avanceront en âge, ils suivront vraisemblablement l’exemple de leur père ; ils se livreront aux mêmes excès que lui ; ils jureront comme il jure ; ils s’aviliront comme il s’est avili. Aujourd’hui le malheureux cherche peut-être à se persuader qu’il peut sans grand inconvénient s’enivrer et blasphémer tant que bon lui semble ; mais quelle douleur aiguë traversera sa conscience (si toutefois il lui reste encore une conscience) lorsqu’il verra ses fils marcher sur ses honteuses traces ! 

Oui, je le répète, la malédiction olivine accompagne d’une manière visible certains vices ; mais quoiqu’elle ne soit pas toujours également apparente, elle n’en pèse pas moins en réalité sur toute transgression de la loi. Toi donc, pécheur, qui vis sans Dieu, sans Christ, étranger à la grâce de Jésus, tu es maudit, sache-le, maudit quand tu t’assieds, maudit quand tu te lèves ! Maudit est le lit où tu couches ; maudit le pain que tu manges ; maudit l’air que tu respires ! Tout est maudit pour toi. Quoi que tu fasses et où que tu ailles, tu es un être maudit ! Ô effrayante pensée ! En ce moment même, je n’en puis douter, j’ai devant moi un grand nombre de créatures immortelles qui sont maudites de Dieu ! Hélas ! Pourquoi faut-il qu’un homme parle ainsi à ses frères ? 

Mais quelque pénible que soit se devoir, comme ministre de Christ, je suis tenu de le remplir, sans quoi je serais infidèle envers vos âmes qui périssent. Ah ! Plaise à Dieu qu’il y ait dans cette assemblée quelque pauvre âme qui, saisie d’effroi, s’écrie : « Il est donc vrai ? Je suis maudite ! Maudite de Dieu et de ses saints anges ; maudite sur la terre et dans le ciel ; maudite ! Maudite ! Toujours maudite ! » Oh ! Je suis convaincu que si nous voulions prendre au sérieux ce seul mot : maudit, il n’en faudrait pas davantage pour donner le coup de mort à notre indifférence et à notre torpeur spirituelle !

Mais j’ai plus que cela à te dire, mon cher auditeur. Si tu es impénitent et incrédule, je dois t’avertir que la malédiction qui t’enveloppe actuellement n’est rien comparée à celle qui fondra sur toi ci-après. Tu le sais, dans quelques courtes années il nous faudra mourir.

Oui, jeune homme, bientôt toi et moi nous vieillirons ; ou peut-être, bien avant d’avoir atteint la vieillesse, nous étendrons-nous sur notre couche pour ne plus nous relever. Nous nous réveillerons de notre dernier assoupissement, et nous entendrons murmurer autour de nous que notre dernière heure va sonner. L’homme de l’art consultera une dernière fois notre pouls, puis il dira à notre famille éplorée qu’il n’y a plus d’espoir ! Et nous serons là couchés, immobiles et sans force. Et rien ne viendra rompre le lugubre silence de la chambre mortuaire, si ce n’est le bruit monotone de la pendule ou les sanglots de notre femme et de nos enfants. Et il nous faudra mourir !

Oh ! Qu’elle sera solennelle cette heure où nous serons aux prises avec le grand ennemi du genre humain : la mort ! Déjà le râle déchire notre poitrine ; c’est à peine si nous pouvons articuler une parole ; nos yeux se vitrent ; la mort a posé son doigt glacé sur ces flambeaux de notre corps et les a éteints pour jamais ; nos mains refusent de se soulever, nous sommes au bord du sépulcre ! Moment décisif, moment solennel entre tous les moments de la vie, que celui où l’âme entrevoit sa destinée, où, comme à travers les fentes de sa prison d’argile, elle découvre le monde à venir ! 

Oh ! Quelle langue humaine pourrait exprimer ce qui se passera dans le cœur de l’inconverti lorsqu’il se verra en face du tribunal de Dieu, qu’il entendra les foudres de la colère éternelle gronder à ses oreilles et qu’il sentira qu’entre l’enfer et lui il n’y a plus que l’intervalle d’un moment ! Qui pourrait décrire la terreur inexprimable dont seront saisis les pécheurs lorsqu’ils se trouveront en présence de réalités à l’existence desquelles ils n’avaient point voulu croire ? Ah ! moqueurs qui m’écoutez ! vous pouvez rire tout à votre aise aujourd’hui des choses de Dieu. Vous pouvez, en sortant de cette enceinte, plaisanter sur ce que vous venez d’entendre, tourner en ridicule le prédicateur et vous égayer à ses dépens. Mais attendez que vous soyez couchés sur votre lit de mort, et vous ne rirez plus, je vous le garantis ! 

Maintenant que le rideau est baissé, que l’avenir est cadré à vos regards, il vous est facile de vous moquer de cet avenir ; mais lorsque le Seigneur lèvera le rideau et que les horizons éternels se dérouleront devant vos yeux, vous n’aurez plus le courage de rire.

Le roi Achab, assis sur son trône, entouré de courtisans, rit du prophète Michée ; mais je ne sache pas qu’Achab rit encore de Michée, quand une flèche ennemie, pénétrant par une jointure de sa cuirasse, l’eût blessé mortellement (1 Rois 22). Les contemporains de Noé riaient, eux aussi, du vénérable vieillard qui leur annonçait que l’Éternel allait détruire le monde par un déluge : ils l’appelaient, sans nul doute, un rêveur, un visionnaire, un insensé. 

Mais que devinrent vos dédains et vos sarcasmes, ô sceptiques, lorsque Dieu fit descendre du ciel de formidables cataractes, que les fontaines du grand abîme furent ouvertes, et que l’univers fut entièrement submergé ? Alors vous reconnûtes, mais trop tard, que Noé avait dit vrai. Et vous de même, pécheurs qui vous trouvez dans cet auditoire, lorsque vous serez sur le point d’être lancés dans l’éternité, je ne pense pas que vous riiez encore de moi et de la parole que je vous annonce. Vous direz bien plutôt en vous-mêmes : « Je me souviens qu’à telle époque, j’entrai un jour par curiosité dans tel lieu de culte ; j’y entendis un homme qui parlait d’une manière fort solennelle ; sur le moment je ne le goûtai guère ; toutefois je ne pouvais me défendre de la pensée qu’il disait vrai et qu’il me voulait du bien. Oh ! que n’ai-je écouté ses appels ! que n’ai-je profité de ses avis ! que ne donnerais-je pas pour l’entendre de nouveau ! »

Il y a peu de temps qu’un cas tout semblable est parvenu à ma connaissance. Un homme qui maintes fois m’avait couvert de railleries et d’injures, étant allé un dimanche en partie de plaisir ne revint chez lui que pour mourir. Le lundi matin, sentant sa fin approcher, que pensez-vous qu’il fit ? Il envoya quérir en toute hâte le serviteur de Dieu qui vous parle en ce moment, celui-là même qu’il avait tant de fois insulté ! Il voulait qu’il lui indiquât le chemin du ciel, qu’il vînt lui parler du Sauveur. 

Je m’y rendis avec empressement et avec joie ; mais hélas ! qu’elle est triste la tâche de parler à un profanateur du sabbat, à un contempteur de l’Évangile, à un homme qui a passé sa vie au service de Satan et qui touche à son heure dernière ! Et en effet, le malheureux mourut bientôt. Il mourut sans Bible dans sa maison, sans prière pour recommander son âme à Dieu, si ce n’est celle que je prononçai au chevet de son lit…

Oh ! mes chers amis, croyez-le : c’est une chose terrible que de mourir sans Sauveur !

Souvent, après avoir assisté aux derniers moments de quelque pauvre pécheur, touchant le salut duquel je n’avais que peu d’espoir, je suis revenu chez moi l’âme brisée, le cœur navré, pensant en moi-même : « Mon Dieu ! que ne puis-je prêcher les insondables richesses de Christ, à chaque heure, à chaque instant du jour, afin que les âmes puissent regarder à lui avant qu’il soit trop tard ! » Puis, j’ai pensé au peu de zèle, au peu d’amour, au peu de ferveur avec lequel j’ai tant de fois annoncé les compassions de mon Maître, et j’ai pleuré, oui, j’ai pleuré amèrement, en sentant que je ne presse pas les âmes comme je devrais le faire, c’est-à-dire avec instances et avec larmes, de fuir la colère à venir ?

La colère à venir.

Oh ! mes chers auditeurs, mettez-vous bien dans l’esprit, je vous en conjure, que ce n’est point là un vain mot. Les choses dont je vous parle ne sont ni des rêves, ni des mensonges, ni des chimères, ni des fables semblables à celles des vieilles. Ce sont des vérités, et vous les connaîtrez bientôt, chacun pour son propre compte. Oui, pécheur, toi qui n’as point persévéré dans toutes les choses lui sont écrites au livre de la loi, et qui n’as point cherché un refuge auprès de Christ, le jour approche où les choses invisibles deviendront pour toi de redoutables de vivantes réalités. Et alors oh ! alors, que feras-tu ? Après la mort suit le jugement.

Essaie de te représenter ce grand et illustre jour du Seigneur. L’horloge du temps a sonné sa dernière heure. Les âmes des réprouvés vont entendre leur arrêt définitif. Ton corps, ô pécheur, s’élance hors du sépulcre ; tu ouvres ton linceul et tu regardes… Mais quel est ce bruit terrible, ce bruit formidable qui ébranle les colonnes de la terre et qui fait chanceler le ciel même ? C’est la trompette de l’archange, la trompette de l’archange qui retentit jusqu’aux extrémités du globe, appelant tous les hommes en jugement ! Tu écoutes et tu frémis. Soudain une voix se fait entendre, voix qui est saluée par les uns avec des cris de désespoir, par les autres avec des chants d’allégresse. « Voici, il vient et tout œil le verra ! » Et le trône, blanc comme l’albâtre, apparaît sur une nuée du ciel ; et sur ce trône est assis quelqu’un environné de majesté. 

C’est lui ! C’est l’Homme qui mourut au Calvaire ! Je vois ses mains percées, mais quel changement dans son apparence ! Plus de couronne d’épines, plus de sceptre dérisoire.

Autrefois, il comparut à la barre de Pilate ; maintenant le monde entier comparaît à la sienne. Mais écoutons ! la trompette retentit de nouveau ; le Juge ouvre le livre ; tout est silence dans le ciel ! tout est silence sur la terre. « Rassemblez mes élus des quatre vents, mes rachetés des extrémités du monde ». Aussi les anges obéissent. Comme un éclair, leurs ailes fendent la foule. Ici, sont les justes, réunis à droite de leur Maître ; et toi, pécheur, tu es laissé à la gauche, tu es laissé pour soutenir les ardeurs dévorantes de la colère éternel Les harpes célestes font entendre de douces mélodies mais elles ne sont point douces pour toi. 

Les anges répètent en chœur. « Venez, vous, bénis du Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la création du monde » (Matthieu 25 v. 34), mais cette ineffable salutation ne te concerne point. Et maintenant, sur la face du Seigneur s’amassent des nuages de courroux ; la foudre, est sur son front ; des éclairs jaillissent de ses yeux. Il te regarde, toi, qui l’as méprisé ; toi, qui t’es joué de sa grâce, qui t’es ri de sa miséricorde, qui as profané le jour de son repos, qui t’es moqué de sa croix, qui n’as pas voulu qu’il régnât sur ton âme ! Il te regarde, et d’une voix plus éclatante que dix mille tonnerres, il s’écrie : « Retirez-vous de moi, maudits ! »

Et puis… Mais non ! Je ne veux pas te suivre plus loin ! Je ne veux parler ni du ver qui ne meurt point, ni du feu qui ne s’éteint point ; je ne veux décrire ni les souffrances du corps, ni les tortures de l’âme. Qu’il me suffise de vous dire, pécheurs inconvertis, que l’enfer est terrible, que le sort des réprouvés est effroyable… Oh ! fuyez donc, fuyez la colère à venir ! Et fuyez-la sans délai ; fuyez-la dès aujourd’hui, des peurs qu’étant surpris par la mort, vous ne vous trouviez transportés tout d’un coup au milieu des horreurs indicibles de la perdition éternelle ! Maudit est quiconque ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire.

3. Nous avons maintenant une tâche plus douce à remplir. 

Nous venons, au nom de notre Maître, annoncer la délivrance à tout pécheur qui se repent. « Prédicateur de l’Évangile, tu nous as tous condamnés ! » me dites-vous. Cela est vrai, mes chers auditeurs ; toutefois, ce n’est point moi, c’est Dieu qui condamne.

Je puis le dire à la face du ciel : je vous aime tous, individuellement, comme un frère aime ses frères. Si je vous parle avec sévérité, c’est uniquement pour votre bien. Mon cœur, mon âme tout entière sont émus de compassion envers vous, et dans mes paroles les plus dures en apparence, il y a en réalité plus d’amour que dans les discours mielleux et agréables de ceux qui vous disent Paix, paix ! quand il n’y a point de paix. 

Oh ! Ne croyez pas que je prenne plaisir à prêcher comme je l’ai fait aujourd’hui. Non, Dieu m’en est témoin ! je préfère mille fois vous entretenir de Jésus, de sa douce et glorieuse personne, de sa grâce et de sa justice parfaite ; aussi, ai-je à cœur, avant de terminer, de vous faire entendre des paroles de paix. Approche donc, mon frère ; donne-moi ta main et écoute le message de grâce que je t’apporte. Te sens-tu coupable, condamné, maudit ? Dis-tu en cet instant même : « Oh Dieu ! je reconnais que tu serais juste si tu faisais tomber sur moi tout le poids de ta malédiction ? » Comprends-tu que bien loin de pouvoir jamais être sauvé à cause de tes bonnes œuvres, tu es entièrement perdu à cause de tes péchés ? Et as-tu une haine profonde pour le mal ? Te repens-tu sincèrement ? S’il en est ainsi, chère âme, laisse-moi te dire où tu trouveras la délivrance.

Hommes frères ! Sachez tous ceci. Jésus-Christ, de la postérité de David, a été crucifié, il est mort et a été enseveli. Maintenant, il est ressuscité, il s’est assis à la droite de Dieu et il intercède même pour nous. Il est venu dans le monde pour sauver les pécheurs par sa mort. Voyant que les pauvres enfants d’Adam étaient assujettis à la malédiction, il s’est chargé lui-même de cette malédiction et les en a ainsi délivrés. Si donc Dieu a maudit Christ à la place de tel ou tel homme, il est impossible qu’il maudisse cet homme de nouveau. « Mais Christ a-t-il été maudit pour    moi ? » me demande quelqu’un.

À cela je réponds : Dieu le Saint-Esprit t’a-t-il fait voir ton péché ? T’en a-t-il fait sentir toute l’amertume ? T’a-t-il appris à pousser ce cri d’humiliation. Ô Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur ? Si, en sincérité de cœur, tu peux répondre affirmativement à ces questions, aie bon courage, mon bien-aimé ; Christ a été maudit à ta place ; et si Christ a été maudit à ta place, tu n’es plus sujet à la malédiction. 

« Mais je voudrais en être certain ! » insistes-tu peut-être ; « je voudrais ne pas pouvoir douter que Jésus a réellement été fait malédiction pour moi ! »

Et pourquoi en douterais-tu, mon frère ? Ne vois-tu pas Jésus expirant sur la croix ? Ne vois-tu pas ses mains et ses pieds ensanglantés ? Regarde à lui, pauvre pécheur. Ne regarde plus à toi-même ni à tes iniquités ; regarde à lui et sois sauvé. Tout ce qu’il demande de toi, c’est que tu regardes à lui, et pour cela même il te prêtera son secours. Viens à lui, confie-toi en lui, crois en lui. Oh ! je t’en supplie, accepte avec simplicité et avec foi cette déclaration de l’Écriture : C’est une chose certaine et digne d’être reçue avec une entière confiance, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.

« Quoi ? » objecte encore quelqu’un, dois-je donc croire que Jésus est mort pour moi, simplement parce que je me sens pécheur ? » Justement, mon frère. « Mais pourtant il me semble que si je possédais quelques justices, si je pouvais faire de belles prières ou accomplir de bonnes œuvres, je serais plus en droit de conclure que Christ est mort pour moi ! » Tu t’abuses, mon frère, tu t’abuses ; la foi que tu aurais alors ne serait plus de la foi ; ce serait de la justice propre et rien de plus. Une âme croit en Jésus, lorsque le péché lui apparaissant dans toute sa noirceur, elle se jette simplement dans ses bras, et s’en remet à lui pour la purifier de toutes ses souillures. 

Va donc, pauvre pécheur, tel que tu es, avec ton indignité et ta misère ; prend en main les promesses de Dieu, et, en rentrant chez toi, cherche la solitude de ta chambre. Là, agenouillé près de ton lit, répands ton âme devant Dieu. Dis-lui à ce Dieu qui est riche en compassion et abondant en miséricorde : « Ô Seigneur ! Je le sens, tout ce que je viens d’entendre est vrai. Oui, je suis maudit, et maudit justement ! Je suis un pécheur qui ne mérite que la condamnation éternelle. Et tu le sais, ô Seigneur, ces aveux ont maintenant dans ma bouche un tout autre sens qu’autrefois. En reconnaissant que je suis pécheur, je veux dire que je suis un véritable pécheur. Je veux dire que si tu me condamnais j’aurais la bouche fermée ; que si tu me chassais pour toujours de ta présence, je n’aurais que ce qui m’est dû. Ô mon Dieu ! ton support à mon égard m’étonne et me confond. Comment as-tu pu souffrir qu’un être aussi vil que moi souillât si longtemps la terre ?

Seigneur, j’ai méconnu ta grâce et dédaigné ton Évangile. J’ai méprisé les instructions de ma mère et mis en oubli les prières de mon père. Seigneur, j’ai vécu loin de toi, j’ai violé tes sabbats, j’ai profané ton saint nom. J’ai fait tout ce qui est mal, tout ce qui est désagréable à tes yeux ; et si tu me précipitais en enfer, je serais réduit au silence. Oui, mon Dieu, je suis un pécheur : un pécheur perdu sans ressource, à moins que tu ne me sauves, un pécheur sans aucun espoir de salut, à moins que tu ne me délivres !

Mais, grâces t’en soient rendues, ô Seigneur, tu sais que je suis aussi un pécheur repentant, troublé dans sa conscience, affligé à cause de ses transgressions. Et voici, je viens te rappeler ce soir que tu as dit dans ta Parole : Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi ; et ailleurs : C’est une chose a certaine et digne d’être reçue avec une entière confiance, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Seigneur, je viens à toi ! Seigneur, je suis un pécheur ! Jésus est donc venu pour me sauver ; Seigneur, je crois ! je me confie en mon Sauveur à la vie et à la mort ! je n’ai d’espérance qu’en lui et je hais jusqu’à la pensée que j’ai pu chercher le salut ailleurs que dans sa grâce. 

Sauve moi donc, Seigneur ; et quoique je sache bien que par ma conduite future je ne saurais jamais parvenir à effacer un seul de mes péchés passés, je veux néanmoins te supplier, ô mon Dieu, de me donner un cœur nouveau et un esprit droit, afin que désormais et à toujours, je puisse courir dans la voie de tes commandements ; car je n’ai point de plus grand désir que d’être saint comme tu es saint, et de marcher devant toi comme ton enfant. Tu le sais, ô Seigneur, pour être aimé de toi, je renoncerais volontiers à tout ce que je possède, et j’ose espérer que tu m’aimes, car mon cœur commence à sentir les étreintes de ton amour. Je suis coupable : mais jamais je n’aurais connu ma culpabilité, si tu ne m’avais toi-même appris à la connaître. Je suis vil, mais jamais je n’aurais su que j’étais vil, si tu ne me l’avais révélé. Oh ! sûrement, mon Dieu, tu ne me détruiras point, après avoir ainsi commencé en moi ta bonne œuvre.

Devant toi, je rougis et demeure confus ! Mais, Seigneur, ta bonté relève ma misère ; n’as-tu pas mis, entre elle et ta colère, l’amour, la croix et le sang de Jésus ?

Oui, prie ainsi, mon bien-aimé ; ou, si tu ne peux pas prier aussi longuement, dis ces simples mots du fond du cœur : « Seigneur Jésus, je ne suis rien ! Sois toi-même mon tout ! »

Oh ! Dieu veuille qu’il y ait dans cette assemblée quelques âmes qui, en cet instant même, fassent monter ce cri vers son trône ! Et s’il en est ainsi, tressaillez d’allégresse, ô cieux ! Chantez, ô séraphins ! Réjouissez-vous, ô rachetés ! Car c’est ici l’œuvre de l’Éternel ; que toute gloire soit rendue à son nom !

 

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« Le salut est en Christ Jésus et il est à présent, par la Croix et la Résurrection, au dessus de toute puissance de destruction et il garde notre trésor, notre salut. La foi en Lui règle une fois pour toutes la question de l’assurance de notre salut. Tout ce que nous avons à faire, c’est de diriger notre foi vers le Seigneur Jésus, notre Salut. »

- Théodore Austin-Sparks

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