
8. Sermons choisis
Chap: 4 - La résurrection spirituelle (suite et fin du chapitre) - Le sujet que j’ai à cœur de méditer avec vous n’est point la résurrection de Christ, du moins peut-on dire qu’il s’y rapporte dans une certaine mesure. Ce sujet le voici : La résurrection spirituelle de l’homme pécheur et perdu.
Et maintenant, nous arrivons à la troisième et dernière résurrection accomplie par notre Seigneur : celle de Lazare, de Lazare mort et enseveli. Oh ! mes chers amis, je ne puis vous mener voir Lazare dans son sépulcre ! Retirez-vous, oh ! retirez-vous loin de lui !
Où fuir pour échapper à l’odeur infecte de ce corps en putréfaction ? Non seulement tout vestige de beauté à disparu ; mais c’est à peine si on reconnaît en lui une forme humaine. Oh ! hideux spectacle ! Je ne veux pas entreprendre de le décrire, les paroles me manqueraient ; d’ailleurs, vous ne pourriez m’écouter jusqu’au bout.
Et de même, mes frères, je ne trouverais point d’expressions si je voulais décrire l’état moral d’une certaine catégorie de pécheurs. Mon front rougirait de confusion s’il me fallait vous dévoiler les œuvres de ténèbres accomplies chaque jour par les impies de ce monde, accomplies peut-être par quelques-uns de ceux qui m’écoutent en ce moment. Ah ! qu’elle est hideuse la dernière phase de la mort physique, la dernière phase de la dissolution ; mais la dernière phase du péché, combien n’est-elle pas plus hideuse encore ! Plusieurs de nos écrivains modernes paraissent avoir une aptitude particulière pour fouiller celle boue, pour remuer cette fange impure ; mais je le confesse, cette aptitude n’est pas la mienne ; aussi ne vous dépeindrai-je point, mes frères, les souillures et les turpitudes du pécheur consommé.
Je passerai sous silence les abominables débauches, les convoitises dégradantes, les actions ignobles et diaboliques dans lesquelles se vautrent ceux chez qui la mort spirituelle a accompli tous ses ravages et chez qui le péché s’est manifesté dans toute son épouvantable laideur. Y a-t-il dans cet auditoire des êtres appartenant à cette classe de pécheurs ? Il se peut qu’ils ne soient pas nombreux, mais j’ose affirmer qu’il y en a.
Inutile de dire qu’ils ne sont pas, comme la jeune fille, recherchés, caressés par les chrétiens, ou même comme le jeune homme, accompagnés de loin à leur dernière demeure ; non, les honnêtes gens s’enfuient à leur approche, tant est grande l’horreur qu’ils leur inspirent. Leurs femmes elles-mêmes, lorsqu’ils rentrent chez eux le soir, courent se cacher pour éviter leur contact. Ils sont montrés au doigt, ils sont l’objet du mépris de tous.
Telle est la prostituée, de laquelle nous détournons nos regards quand nous la rencontrons dans la rue ; tel est le débauché scandaleux, à qui nous nous empressons de céder le pas, de peur qu’il ne nous touche en passant. Ces infortunés sont couchés dans le sépulcre de leurs vices ; les stigmates de la mort spirituelle sont empreints sur leur visage ; l’opinion publique a roulé la pierre sur eux.
Ils savent qu’ils sont devenus un objet de dégoût pour leurs semblables, ici même, dans ce lieu de culte, ils se sentent mal à l’aise, car ils n’ignorent pas que si leur voisin se doutait de ce qu’ils sont, il reculerait épouvanté.
Et notez bien un détail, mes frères : tandis que dans le cas du jeune Homme la mort était pour ainsi dire de notoriété publique, dans le cas de Lazare, comme dans celui de la fille de Jaïrus, elle est secrète, elle est resserrée dans d’étroites limites ; seulement, chez Lazare, ce n’est plus dans la chambre funèbre qu’elle se cache, c’est dans la nuit du tombeau. Image frappante de ce qui a lieu dans le monde moral.
En effet, lorsqu’un pécheur n’est qu’à demi enfoncé dans l’iniquité, il la commet ouvertement, mais lorsqu’il s’y est plongé tout entier, ses passions deviennent tellement dépravées qu’il est obligé de s’y livrer en secret. Il lui faut alors le silence et l’obscurité du sépulcre. Ses convoitises sont d’une nature si détestable, qu’il ne peut les assouvir qu’à l’heure de minuit ; sa corruption est si révoltante qu’elle a besoin d’être enveloppée de l’épais linceul des ténèbres.
Peut-être ce Lazare spirituel est-il dans la condition la plus abjecte ; peut-être cache-t-il sa honteuse existence dans quelque bouge infect de quelque sombre ruelle. Mais peut-être aussi appartient-il à ce que l’on appelle les classes supérieures de la société et habite-t-il de somptueuses demeures. Ah ! mes frères, vous le dirai-je souvent, en écoutant les aveux que viennent constamment me faire des âmes travaillées et repentantes, je rougis pour l’humanité. Jusque dans les plus hautes régions de l’échelle sociale, se pratiquent les plus honteuses énormités. Il y a dans mon troupeau, dans mon Église, de malheureuses créatures dont la perte a été consommée par des hommes de grand nom, de grande naissance, haut placés, influents…
La hardiesse de mon langage vous étonne peut-être : mais pourquoi craindrai-je de dire ce que d’autres ne craignent pas de faire ? L’ambassadeur de Dieu doit-il être moins hardi pour reprendre que les hommes ne le sont pour pécher ? Oui, je le déclare hautement, dans tous les rangs de la société, il est des âmes qui sont comme en puanteur aux narines du Tout-Puissant, des âmes dont la corruption est plus hideuse qu’on ne saurait dire ! Elles doivent enfouir leurs désordres dans la tombe du mystère, sans quoi elles seraient huées, honnies, chassées de la société, j’allais presque dire de l’existence !
Et cependant, ô admirable puissance de la grâce de Dieu ! cette dernière classe de pécheurs peut être sauvée aussi bien que la première.
Lazare, déjà en proie à la corruption, peut aussi aisément sortir du tombeau que l’enfant endormie de son lit. La créature la plus avilie, la plus dégradée peut, tout comme une autre, ressusciter en nouveauté de vie, et être amenée à s’écrier, elle aussi : « Lorsque j’étais morte dans mes fautes et d’ans mes péchés, Dieu m’a vivifiée par Christ ! »
J’espère, mes chers auditeurs, que vous avez bien saisi la vérité importante sur laquelle je viens de m’étendre si longuement ; à savoir : que tous les hommes, sans exception, sont, par nature, également morts, mais que la mort se manifeste en eux sous un aspect différent.
2. J’aborde maintenant une autre partie de mon sujet.
Il y à diversité dans les moyens employés pour vivifier les pécheurs, quoique la vie ne procède que d’un seul et même agent : telle est la seconde vérité que notre rapprochement fait ressortir d’une manière frappante. En effet, la fille de Jaïrus, tout comme le jeune homme, et celui-ci, tout comme Lazare, furent ressuscités, et ressuscités par la même personne, c’est-à-dire par Jésus ; mais la manière dont s’opérèrent ces trois résurrections présente de notables différences. Quant à la jeune fille, nous lisons dans l’Évangile que Jésus l’ayant prise par la main, lui dit simplement : « Jeune fille, lève-toi ! » Il n’en fallut pas davantage.
Une voix douce et subtile, un léger attouchement, pas de bruit, pas d’éclat, rien de propre à frapper les regards : et l’enfant se réveilla de son sommeil de mort ; et les pulsations de son cœur reprirent leur cours accoutumé. C’est ainsi, mes frères, que Dieu agit, le plus souvent, à l’égard des jeunes âmes pures selon le monde qu’il veut convertir à lui. Pour les réveiller, il n’emploie ni les terreurs de Sinaï, ni le feu brûlant, ni la nuée épaisse, ni la tempête ; il se borne à leur ouvrir le cœur, comme autrefois à Lydie, afin qu’elles reçoivent la Parole ; La grâce divine descend sur de telles âmes doucement et sans bruit, comme la rosée sur les fleurs.
Lorsqu’il s’agit de pécheurs endurcis, cette grâce fond sur eux en torrents impétueux, mais c’est en douces ondées qu’elle se répand habituellement sur les âmes qui sont encore à la première phase de la mort spirituelle. L’Esprit ne fait que les effleurer de son souffle.
Peut-être osent-elles à peine croire elles-mêmes à la réalité de leur conversion ; mais qu’elles se rassurent : si elles ont la vie, c’est que Jésus les a vivifiées, et pour avoir été moins apparente que d’autres, leur conversion n’est pas moins véritable.
Et le fils de la veuve de Naïn recouvra-t-il la vie de la même manière que la jeune fille ? Non. Observez avant tout que tandis que celle-ci la reçut dans l’intérieur de sa chambre, ce fut en public, au grand jour, en pleine rue, qu’elle fut rendue au jeune homme. Observez, en outre, que, dans ce nouveau cas, Jésus toucha non pas le mort, mais la bière ; et ceux qui la portaient s’arrêtèrent, est-il ajouté. Après cela, le Seigneur prononça à haute voix ces paroles impressives : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! »
Ainsi, tandis que Jésus communique une vie nouvelle à l’enfant par une douce pression de la main, dans le cas du jeune homme, le même résultat est obtenu, non pas en le touchant, mais en arrêtant sa bière. C’est ainsi que le Seigneur agira probablement avec toi, ô jeune homme, s’il daigne te vivifier. Il commencera par te retirer tes occasions de chute, tes moyens de péché ; à tes compagnons de plaisir qui, par leurs mauvais exemples, te transportent pour ainsi dire au sépulcre du vice, il ordonnera de s’arrêter. Alors, il y aura pendant quelque temps dans ta vie, une réforme partielle ; et finalement tu entendras dans ton âme une voix forte et solennelle qui te dira : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! »
Pour ce qui est de la résurrection de Lazare, de celle qui en apparence était la plus impossible, je vous prie, mes chers amis, de relire avec attention les préparatifs extraordinaires dont le Sauveur jugea bon de la faire précéder. Au moment de ressusciter la jeune fille, il avait traversé la chambre, le sourire aux lèvres, en disant : « Elle n’est pas morte, mais elle dort » (Luc 8 v. 52). Au moment de ressusciter le fils de la veuve, il avait dit à celle-ci : « Ne pleure point ». Mais dans la circonstance qui nous occupe, Jésus est plus grave, plus sombre. Il est en face d’un cadavre se corrompant dans son tombeau : comment son âme ne serait-elle pas attristée ? C’est à cette occasion que l’évangéliste nous dit : Et Jésus pleura. Et après qu’il eut pleuré, il frémit en lui-même. Puis il dit : « ôtez la pierre ». Ensuite, élevant les yeux au ciel, il prononça cette sublime invocation : « Mon Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé » (Jean 11 v. 41).
Enfin, après s’être ainsi recueilli, il cria à haute voix : « Lazare ! sors dehors ! » Chose digne de remarque, cette expression : Il cria à haute voix, nous ne la trouvons pas dans le récit des deux autres résurrections. Jésus parla bien aux trois morts ; ce fut sa parole qui les vivifia tous, mais il semble n’avoir élevé la voix que dans le seul cas de Lazare. Y a-t-il dans cet auditoire une âme vile parmi les viles, un être arrivé au plus bas degré de la dépravation ? Ah ! pécheur, lui dirai-je, puisse mon Sauveur te vivifier ! Il peut le faire ; mais, sache-le, il lui en coûtera bien des larmes ! Oui, quand il viendra te disputer aux horreurs de la dissolution et t’arracher à cet affreux sépulcre où tu croupis dans tes vices, Jésus viendra en pleurant sur tes forfaits, en gémissant sur les hideux ravages que la mort spirituelle a faits dans ton âme ! De plus, il y a une pierre à rouler de dessus toi : tes habitudes coupables ; et alors même que cette lourde pierre aura été enlevée, un son doux et subtil ne saurait te réveiller.
Non, pour te convertir, il ne faut rien moins que la voix éclatante de l’Éternel, cette voix qui fait trembler le désert et brise les cèdres du Liban. Bunyan, l’immortel auteur du Voyage du chrétien vers l’éternité, était un de ces Lazare spirituels ; aussi quels moyens énergiques furent employés à son égard ! Songes terribles, angoisses affreuses, ébranlements effroyables, tout dût être mis en œuvre pour le vivifier à salut, Ne dis donc point, ô pécheur, que Dieu ne t’aime pas, s’il terrifie ton âme par les tonnerres de Sinaï, mais reconnais bien plutôt que tu étais trop profondément plongé dans la mort pour qu’une voix moins formidable eût pu frapper tes oreilles !
3. Me voici arrivé à la dernière partie de mon sujet.
Quoique la vie soit une, ai-je dit, elle si manifeste de manières différentes. En effet, les besoins, les expériences, les aspirations de tous les chrétiens sont loin d’être les mêmes. Il y aurait beaucoup à dire sur ce point, et je regrette que le temps me manque pour le développer d’une manière convenable. Après avoir ressuscité les trois morts dont nous nous sommes occupés, que fit Jésus ? « Donnez-lui à manger ! » : telle fut sa première recommandation à l’égard de la jeune fille. Il le rendit à sa mère : tel fut son premier soin à l’égard du jeune homme. « Déliez-le et le laissez aller » : tel fut son premier ordre à l’égard de Lazare.
Il me semble que ces diverses paroles nous révèlent non seulement les besoins respectifs des personnes à qui Jésus venait de rendre la vie, mais encore ceux des trois classes d’âmes dont nous avons parlé. Lorsqu’une âme se convertit avant d’avoir cédé aux séductions du monde, lorsqu’elle est vivifiée par la grâce de Dieu avant que le germe de mort qui est dans son sein se soit développé, la vie nouvelle qu’elle a reçue se manifeste surtout en elle par un ardent désir d’être nourrie, en sorte que cette injonction de Jésus correspond parfaitement à ses besoins : « Donnez-lui à manger ».
Oui, une nourriture saine, une solide instruction, voilà ce qu’il faut aux jeunes convertis. Peu éclairés, en général, ils ont besoin d’être édifiés dans la foi. Souvent leurs idées sur le péché et sur le salut ne sont pas aussi nettes que celles d’âmes appelées à la connaissance de Christ lorsqu’elles étaient plus avancées dans la vie ou dans le mal ; aussi le lait spirituel et pur de l’Évangile est-il plus nécessaire à cette première classe de croyants qu’à toute autre. Que les ministres de la Parole veillent donc avec un soin tout particulier sur les agneaux de leurs troupeaux, et lorsque de jeunes âmes entrent dans la bergerie, qu’ils n’oublient pas ce commandement de leur Maître : « Pais mes agneaux ».
Et de votre côté, jeunes gens, ne négligez rien pour satisfaire cette faim et cette soif de connaissances spirituelles, trait distinctif par lequel se manifeste en vous la vie divine. Cherchez l’instruction auprès de votre pasteur ; cherchez-la dans de bons livres ; cherchez-la surtout dans l’Écriture. Telle doit être votre principale affaire : « Donnez-lui à manger ».
Quant au fils de la veuve, Jésus, nous dit le récit sacré, le rendit à sa mère. Et c’est là également ce que mon Sauveur fera de toi, jeune homme, s’il te fait passer de la mort à la vie. Enfant, ta place de prédilection était sur les genoux de ta mère, et si jamais Dieu te convertit, c’est encore auprès de ta mère qu’il te faudra revenir. Tu rechercheras avec empressement les douceurs de la vie domestique, les joies pures de la famille. Ah h rien n’est puissant comme la grâce divine pour resserrer les liens que le péché avait relâchés.
Qu’un jeune homme se livre à la dissipation, aussitôt, il se soustrait à la tendre influence d’une sœur, à la vigilante sollicitude d’une mère ; mais du moment que son cœur est touché, il éprouve le besoin d’accourir de nouveau vers elles, et goûte dans leur société un charme qu’il ne connut jamais auparavant. Et ce ne sera pas seulement vers tes parents selon la chair, jeune homme, que tu te sentiras attiré, mais vers la grande famille des enfants de Dieu.
De même que Christ rendit le fils de la veuve de Naïn à sa mère, de même, en te communiquant la vie, il te placera dans les bras de l’Église, cette mère spirituelle de tous les croyants. Lors donc que tu auras été vivifié, recherche avec toujours plus de soin la compagnie des justes ; car de même que les mauvaises liaisons te transportaient, pour ainsi dire, au sépulcre de perdition, de même tu auras besoin du secours d’amis chrétiens pour te soutenir dans ta marche vers les cieux.
Vient enfin l’ordre de Jésus relativement à Lazare : « Déliez-le et le laissez aller ». Je ne puis m’expliquer, je l’avoue, pourquoi le fils la veuve n’était pas lié de bandes comme Lazare. Vainement ai-je examiné nombre d’ouvrages traitant des mœurs et coutumes orientales ; je n’ai pu parvenir à élucider ce fait, qui pourtant ressort avec évidence du récit sacré. Il nous est dit, en effet, qu’aussitôt que Jésus se fut adressé au jeune homme, celui-ci s’assit et commença à parler ; tandis que Lazare, emprisonné dans des bandages qui gênaient ses mouvements, et la tête enveloppée d’un lige qui l’empêchait probablement d’articuler aucun son, Lazare paraît n’être sorti qu’à grand peine de la grotte sépulcrale. Je le répète, comment expliquer cette différence ? Pour ma part, je serais disposé à penser qu’on doit chercher la cause dans une différence de for tune : le jeune homme était fils d’une veuve peut-être n’avait-on pu l’envelopper que de quelques linges grossiers ; tandis que Lazare étant plus riche, était bandé avec soin, suivant l’usage du temps.
Quoi qu’il en soit, ce détail en lui-même est de peu d’importance ; mais ce que je désire que vous remarquiez, mes chers amis, c’est l’application que nous pouvons en faire à la troisième classe de pécheurs dont nous avons parlé. Le Seigneur, lorsqu’il les ressuscite, agit envers ceux-ci absolument comme il le fit envers Lazare : après leur avoir donné la vie, il ordonne qu’ils soient mis en liberté ; il les aide à se dégager de leurs habitudes coupables, à rompre les liens de leurs vices. Aussi, quoique la vie nouvelle qu’ils ont reçue soit exactement la même dans son principe et dans sa nature que celle qui anime tous les enfants de Dieu sans exception, elle se manifeste le plus souvent d’une manière toute différente.
Pour eux, la grande affaire n’est ni de croître en connaissance, ni de marcher dans la communion des saints ; non, ils ont autant qu’ils peuvent faire à se débarrasser du linceul de leurs péchés, à se dépouiller de leurs passions charnelles. Peut-être, hélas ! jusqu’à leur mort, devront-ils, lambeaux après lambeaux et pièces après pièces, déchirer les liens qui garrottaient leurs âmes ! Celui-ci est aux prises avec son intempérance : oh ! quels efforts désespérés devra-t-il faire pour s’en dégager ! Celui-là se débat contre des convoitises impures : oh ! que de luttes, opiniâtres ne lui en coûtera-t-il pas avant de s’en rendre maître !
Un troisième combat contre son habitude de jurer : oh ! que de fois n’aura-t-il pas à se faire violence pour retenir les expressions malséantes, toujours prêtes à monter sur ses lèvres ! Un autre encore a affaire avec son amour pour les plaisirs et les vanités du siècle : il y a renoncé ; mais que de fois ses anciens amis ne chercheront-ils pas à l’attirer de nouveau vers le monde ! Pour de telles âmes, la vie chrétienne n’est guère autre chose qu’un pénible déchirement, qu’un dépouillement continuel de vieilles habitudes, de péchés enracinés, et parfois ce dépouillement ne prend fin que lorsqu’elles entrent dans le repos de leur Sauveur.
Et maintenant, mes chers auditeurs, avant de vous quitter je tiens à vous poser à tous cette sérieuse question : avez-vous été vivifiés ? Prenez garde ! que vous soyez bons ou mauvais selon le monde, respectés ou méprisés des hommes, je vous le déclare solennellement, si vous n’êtes pas ressuscités en nouveauté de vie, vous êtes morts dans vos fautes, et si vous quittez ce monde dans cet état, vous serez éternellement perdus. Toutefois, que pas un d’entre vous ne désespère : Christ peut encore vous vivifier. Il peut même vous vivifier, vous les plus dégradés des hommes.
Oh ! Dieu veuille qu’aujourd’hui même, vous soyez touchés à salut ! Dieu veuille que cette voix puissante qui cria : « Lazare, sors dehors ! » retentisse en cet instant aux oreilles de quelques grands pécheurs, de sorte qu'abandonnant le tombeau de leurs vices, l’intempérant vivre désormais dans la sobriété, la femme de mauvaise vie, dans la continence ! Et Dieu veuille surtout, oh ! Dieu veuille bénir abondamment sa Parole pour les âmes jeunes, pures, candides encore qui l’ont entendue aujourd’hui ! Puissent-elles comprendre que, par nature, elles sont mortes comme les autres, et puissent-elles devenir, dès à présent, enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ !
Quant à vous, mes chers amis, qui avez le bonheur d’être déjà vivifiés, permettez-moi de vous adresser un seul mot d’exhortation. Prenez garde aux embûches du diable. Il rôde continuellement autour de vous, n’en doutez pas.
Veillez donc et priez. Que votre esprit soit toujours occupé de bonnes pensées, et ainsi l’adversaire ne pourra vous nuire. Oh ! je vous le dis encore : méfiez-vous des ruses de Satan. Gardez votre cœur plus que tout autre chose qu’on garde, car c’est de lui que procèdent les sources de la vie.
Que Dieu vous bénisse, mes bien-aimés, pour l’amour de Jésus !
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