9. La révélation de la croix

9. La révélation de la croix

Chap: 9 - La vision de Dieu ou l’ascension - Nous allons maintenant aborder le thème de l’ascension, ou de la vision que Dieu donne au chrétien qui accepte le chemin de la croix, et qui vit la restauration de l’âme

«… Je n’ai point résisté à la vision céleste… » (Actes 26 v. 19). « Oracle de celui qui entend les paroles de Dieu, de celui qui connaît les desseins du Très-Haut, de celui qui voit la vision du Tout-Puissant, de celui qui se prosterne et dont les yeux s’ouvrent » (Nombres 24 v. 16). « Peux-tu découvrir les profondeurs de Dieu, ou découvrir ce qui touche à la perfection du Tout-Puissant ? » (Job 11 v. 7). « Mon peuple périt, parce qu’il lui manque la connaissance » (Osée 4 v. 6).

Bien sûr, il ne faut pas voir ce cheminement comme un cursus scolaire, qui tend à nous faire comprendre l’œuvre de Dieu comme une suite de « classes », que le chrétien passerait en étant sanctionné par des diplômes !

La restauration de l’âme du chrétien est une œuvre qui dure toute la vie du croyant ! Au fur et à mesure que cette restauration s’effectue, Dieu a la possibilité de faire entrer son enfant dans la vision céleste ! La Bible dit : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, oracle de l’Éternel » (Ésaïe 55 v. 8).

Dieu ne révélera jamais sa pensée à un chrétien charnel ! La vision céleste nous est donnée dans la mesure de la restauration de notre âme. Si nous nous arrêtons dans l’œuvre de restauration, alors notre vision ne grandira plus, mais pourra même nous être voilée, et nous serons dans la même situation que lorsque nous ne vivions pas l’œuvre de la croix !

Mon objectif ici n’est pas de dire : « voilà quelle est la vision céleste, vous devez vous y conformer ! »

Cela serait bien présomptueux de ma part, et plus encore, ce serait coupable envers Dieu et envers vous. Dieu seul peut nous révéler sa pensée et nous faire entrer dans la vision céleste et cela n’appartient à aucun homme. Ce que je désire, c’est apporter des éléments qui nous permettent de mieux comprendre notre marche chrétienne et de nous donner soif d’aller plus loin avec notre Seigneur.

Dieu commence à nous donner sa vision, lorsque nous commençons à détourner nos regards de nous-même, pour regarder à Christ. Le chrétien qui entre dans le chemin de la croix et de la restauration de l’âme, reçoit des révélations du Père céleste. Il commence à connaître son Seigneur Jésus-Christ, ce qu’Il est pour lui et ce qu’Il a fait. Le Père céleste révèle son Fils comme étant sa justice, sa sanctification, son amour, sa paix, sa joie… Et nous pourrions continuer la liste !

Jusqu’au jour où Dieu lui donne un « raccourci » en lui révélant le texte de Galates 2 v. 20 : « Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi ; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ».

Combien ce texte est merveilleux ! Il renferme en lui-même une des plus grandes réalités spirituelles : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ». Cette Parole est la réponse aux défaites de l’enfant de Dieu, à ses soucis, à ses fardeaux, en d’autres termes, il ne lutte pas contre l’ennemi par ses forces seules, mais il laisse Christ vivre en lui !

Ce processus qui lui fait connaître son Seigneur comme sa vie, l’amène à regarder à Christ dans chaque circonstance de sa vie. Il expérimente que sa piété ne repose pas sur ses efforts, pour être digne du Seigneur, mais qu’elle est fondée sur la vie du Christ se manifestant en lui et à travers lui ! Sa victoire, sa justice, sa foi, son amour, sa compassion, sa consécration… 

Tous ces fruits de l’Esprit sont Christ lui-même vivant en lui ! À mesure que l’action de la croix, par l’Esprit Saint, restaure son âme et le revêt de Christ, sa vision spirituelle augmente et son intelligence est renouvelée : « … Être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence… » (Éphésiens 4 v. 23)

Si l’œuvre de restauration de l’âme du chrétien dure toute sa vie, il en va de même pour la vision céleste. Dieu introduira son enfant dans son intimité, proportionnellement au dépouillement de sa vieille nature.

Le Seigneur ne peut pas donner au chrétien plus qu’il ne peut le supporter, car il pourrait le « tuer » spirituellement !

Bien souvent, la réponse à la question de savoir pourquoi Dieu ne donne pas au chrétien une plus grande vision, est que le Seigneur le protège. Ce n’est pas que Dieu ne veuille pas faire aller son enfant plus loin dans son intimité, mais Il doit être prudent avec lui et ne pas lui donner une connaissance qui serait trop lourde à porter pour lui. Avant qu’Il ne soit livré et mis à mort sur la croix, notre Seigneur disait ceci à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant » (Jean 16 v. 12).

Pour comprendre ce que produit chez le chrétien la vision céleste, le texte suivant nous est d’un grand secours : « Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin briller autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil. Nous sommes tous tombés par terre, et j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il est dur pour toi de regimber contre les aiguillons. Je répondis : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur  dit : Moi, je suis Jésus que tu persécutes.  

Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car voici pourquoi je te suis apparu : je te destine à être serviteur et témoin des choses que tu as vues de moi, et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai pris du milieu de ce peuple et des païens, vers qui je t’envoie, pour leur ouvrir les yeux, afin qu’ils se tournent des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, et qu’ils reçoivent le pardon des péchés et un héritage avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi.

En conséquence, roi Agrippa, je n’ai pas désobéi à la vision céleste ; mais à ceux de Damas d’abord, puis de Jérusalem, dans tout le pays de Judée, puis aux païens, j’ai annoncé la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d’un cœur digne de la repentance.  Voilà pourquoi les Juifs se sont emparés de moi dans le temple et ont tenté de me faire périr. Mais, grâce à la protection de Dieu, j’ai subsisté jusqu’à ce jour et je rends témoignage devant les petits et les grands, sans rien dire en dehors de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver, c’est-à-dire que le Christ souffrirait et que ressuscité le premier d’entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux païens » (Actes 26 v. 13 à 23).

Paul, qui était encore appelé Saul, était un juif religieux extrêmement zélé. La persécution qu’il exerçait sur l’Église du Christ était issue de ce zèle. Bien que religieux très pieux, attendant la venue du Christ de Dieu – comme tous les juifs attendaient et attendent encore le Messie promis par les prophètes – Paul et les juifs ne reconnurent pas Jésus comme étant Celui qu’ils attendaient. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient animés par leur vision terrestre et non par la vision que Dieu voulait leur donner.

Une autre raison de leur aveuglement spirituel est qu’ils avaient placé leurs rites religieux, leurs dogmes et leurs traditions au-dessus de la Parole de Dieu : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte En enseignant des doctrines (qui ne sont que) préceptes humains » (Matthieu 15 v. 8 et 9).

Mais je crois que la raison principale de ne pas reconnaître Jésus comme le Messie de la part des juifs, c’est justement la croix ! En effet, les juifs peuvent reconnaître un Christ souffrant, Ésaïe 53 nous le démontre. Mais un Christ pendu sur le bois ! Ils ne peuvent l’accepter !

«… Son cadavre ne passera point la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras le jour même, car celui qui est pendu est un objet de malédiction auprès de Dieu, et tu ne souilleras point le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage » (Deutéronome 21 v. 23). 

C’est la raison pour laquelle Paul disait, dans son épître aux Corinthiens, qu’il prêchait le Christ crucifié, « scandale pour les juifs… » (1 Corinthiens 1 v. 23).

Les juifs ne peuvent tout simplement pas comprendre et reconnaître un Messie qui soit un sujet de malédiction !

Le Seigneur arrête donc Saul de Tarse sur son chemin d’égarement spirituel : « Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin briller autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil. Nous sommes tous tombés par terre, et j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il est dur pour toi de regimber contre les aiguillons. Je répondis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Moi, je suis Jésus que tu persécutes ».

Ce passage du texte des actes nous parle de la rencontre personnelle que Saul fait avec le Christ. Le Seigneur Jésus se révèle à lui : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il est dur pour toi de regimber contre les aiguillons. Je répondis : Qui es-tu Seigneur ? Et le Seigneur dit : Moi, je suis Jésus que tu persécutes ».

La vie chrétienne est toujours fondée sur une rencontre personnelle entre le Seigneur et le chrétien. La croissance spirituelle ne peut se faire en dehors d’une vie intime avec le Christ, ni la connaissance de dogmes, ni l’observance de rites religieux, ni les offrandes ne peuvent remplacer un cœur à cœur avec Jésus-Christ.

Le chrétien comprend alors que sa rencontre avec le Seigneur ne doit pas être conjuguée au passé, mais que ce doit être une réalité constamment renouvelée. Il ne rencontre pas le Christ une fois pour toutes lorsqu’il se donne à Lui, mais il apprend à marcher avec son Seigneur à chaque instant de sa vie, afin de Le connaître toujours plus profondément : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 v. 3).

À ce stade, la vision céleste qui lui est donnée est celle de son Sauveur et Seigneur. Il « voit » qui est Christ pour lui et ce qu’Il a accompli sur la croix. À mesure que la vision du Seigneur se révèle à lui, le chrétien comprend mieux le monde dans lequel il vit, son intelligence est renouvelée. Ce qui l’effrayait auparavant dans ce monde voué à la malédiction, ne l’atteint plus, car il reconnaît la main de son Dieu, là même où ceux qui ne sont pas animés par la vision céleste, ne voient que celle de Satan.

Le chrétien est paisible, car il « voit » que Dieu contrôle toutes choses et il vit dans le repos de son Maître. Nous pourrions résumer cet aspect de la vision céleste par la phrase suivante :

Le chrétien ne s’arrête plus sur une approche terrestre des circonstances, mais il reconnaît l’implication du monde spirituel sur la terre, et reconnaît que Dieu contrôle l’action même de Satan.

« Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes » (Éphésiens 6 v. 12)

Il sait qui est le Seigneur pour lui et il reconnaît sa main dans toutes les circonstances de sa vie, mais aussi dans la marche de ce monde. Cela a pour effet de stabiliser sa foi, il n’est plus entraîné à tout vent de doctrine, car il « voit » son Dieu.

Un jour, une sœur me faisait part de son témoignage, et me disait que cette vision céleste était tellement vive pour elle, ainsi que sa perception du monde céleste, qu’il ne lui semblait que devoir tendre la main pour toucher le monde spirituel. Elle me disait qu’elle était consciente qu’il n’y avait qu’un voile qui nous empêche de voir les interactions entre le monde spirituel et le monde physique.

La différence qu’il y a entre un chrétien qui n’a pas la vision céleste et celui qui est animé par elle, nous est révélée dans le texte suivant : « L’assistant de l’homme de Dieu se leva de bonne heure et sortit ; et voici qu’une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Le jeune serviteur dit à l’homme de Dieu : Ah ! Mon seigneur, comment ferons-nous ? Il répondit : N’aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Élisée pria en disant : Éternel, ouvre ses yeux, je t’en prie, pour qu’il voie. L’Éternel ouvrit les yeux du jeune serviteur qui vit ceci : la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée » (2 Rois 6 v. 15 à 17).

L’un à une vision terrestre : « L’assistant de l’homme de Dieu se leva de bonne heure et sortit ; et voici qu’une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Le jeune serviteur dit à l’homme de Dieu : Ah ! Mon seigneur, comment ferons-nous ? »

Le second à la vision céleste : « N’aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Élisée pria en disant : Éternel, ouvre ses yeux, je t’en prie, pour qu’il voie. L’Éternel ouvrit les yeux du jeune serviteur qui vit ceci : la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée ».

L’un est effrayé par le monde qui l’entoure, l’autre demeure paisible, car il « voit » la main de Dieu agir.

Après s’être révélé à Saul personnellement, le Seigneur va lui ouvrir les yeux sur ce que Dieu attend de sa vie terrestre : « Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds ; car voici pourquoi je te suis apparu : je te destine à être serviteur et témoin des choses que tu as vues de moi et de celles pour lesquelles je t’apparaîtrai. Je t’ai pris du milieu de ce peuple et des païens, vers qui je t’envoie, pour leur ouvrir les yeux, afin qu’ils se tournent des ténèbres vers la lumière et du pouvoir de Satan vers Dieu, et qu’ils reçoivent le pardon des péchés et un héritage avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en moi ». 

Le Seigneur désire maintenant révéler au chrétien sa vocation. Il entre toujours davantage dans la connaissance de son Seigneur et la vision céleste lui donne de l’assurance et de la stabilité dans ce monde. Mais il ne doit pas rester dans une attitude contemplative qui l’écarterait de l’œuvre de Dieu sur cette terre ! Si le Seigneur avait pour but de le retirer de ce monde, alors Il le reprendrait auprès de Lui. Non, maintenant le chrétien va recevoir la révélation de sa vocation céleste.

Il va « voir » que sa destinée est de régner avec le Christ dans les lieux célestes. Le Seigneur lui montre ce qu’il est en Christ. Non, il ne doit plus se considérer comme étant sur la terre attendant une action descendant du ciel vers la terre, mais il se voit assis en Jésus-Christ dans les cieux. «… il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus… » (Éphésiens 2 v. 6).

C’est pour lui, non plus la révélation de sa mort en Christ, ni de sa résurrection, mais de son ascension et de son règne en Jésus-Christ et avec Jésus-Christ.

Pour lui, cette réalité n’est plus future, mais belle et bien présente ! Le texte de l’épître de Paul aux Éphésiens n’est d’ailleurs pas au futur, mais au présent : «… il nous a ressuscités… ».

La révélation, pour le chrétien, de sa vocation céleste, lui est donnée avec celle de sa position dans le Corps de Christ, c’est-à-dire : l’Église ! Le Seigneur lui donne la conviction de ce qu’il est dans l’Église, en terme de service.

Certes, cette vision peut très bien aller à l’encontre de ce que son « moi » voudrait, et il lui appartient d’accepter ou non, le plan de Dieu pour sa vie. C’est la raison pour laquelle Paul disait : « En conséquence, roi Agrippa, je n’ai pas désobéi à la vision céleste… ». Le fait, pour le chrétien, de ne pas accepter ce que Dieu a préparé d’avance pour lui, montre qu’il résiste à la vision céleste et tout ce qu’il fera et entreprendra en dehors de ce pour quoi Dieu l’a destiné est voué à l’échec !

Nous savons par un autre passage du livre des actes, relatant la rencontre de Saul de Tarse avec son Seigneur, qu’au terme de sa conversation avec le Christ, Saul devenu Paul resta aveugle pendant trois jours.

Bien sûr, ces trois jours d’obscurité pour Paul nous font tout de suite penser aux trois jours et trois nuits pendant lesquels le Seigneur Jésus resta dans le tombeau. Pour Paul, cette épreuve l’introduisait dans la conformité en la mort du Seigneur. Il mourait à son ancienne vie et devait renaître en Christ et pour Christ, en Esprit ! Mais il me semble que nous pouvons retirer une autre leçon de l’aveuglement momentané de Paul !

Celui qui était destiné à devenir apôtre du Christ, devait perdre sa vision terrestre et charnelle. En devenant aveugle, il mourait à son ancienne façon de voir, il perdait sa vision terrestre des choses. Dans ce même temps, le Seigneur lui ouvrait les « yeux de son cœur » et lui donnait la vision céleste, ainsi que sa vocation : «… Car cet homme (Paul) est pour moi un instrument de choix, afin de porter mon nom devant les nations et les rois, et devant les fils d’Israël ; et je lui montrerai combien il faudra qu’il souffre pour mon nom » (Actes 9 v. 16).

À vue humaine, Paul aurait très bien pu résister à cette vision, par nature l’homme n’aime pas souffrir. Quand le seigneur lui révéla sa vocation, tout en Paul devait s’opposer à ce chemin de renoncement et de souffrance, mais il ne résista pas à la vision d’en haut, car elle portait en elle l’espérance du règne éternel du Christ, et cela avait plus de valeur que tout l’or du monde.

Il en est ainsi pour le chrétien qui reçoit la vision céleste, tout pâlit ici-bas face à cette réalité glorieuse ! 

La Bible nous dit que Paul recouvra la vue par l’intermédiaire de la prière d’un frère, Ananias ! « Ananias partit et, lorsqu’il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul et dit : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli d’Esprit Saint. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva et fut baptisé… » (Actes 9 v. 17 et 18).

Pourquoi un frère devait-il prier pour que Paul puisse recouvrer la vue ?

Parce qu’il ne suffit pas de recevoir la vision céleste, il faut être introduit dans le Corps de Christ qu’est son Église ! Paul devait apprendre une autre leçon et il en est de même pour le chrétien. Il ne doit pas garder égoïstement le Christ et tout ce qu’Il lui donne, en terme de révélation et de vision, pour lui seul, il lui faut maintenant apprendre à être dépendant des frères en Christ. Le Seigneur enseigne cette leçon à Paul en lui demandant de se soumettre à Ananias pour recouvrer la vue.

Lorsque nous lisons le livre des actes, il est frappant de constater combien Paul se tenait toujours dans la position de son appartenance à l’Église. Il ne partait jamais en mission seul, tout ce qu’il reçut du Seigneur, il le confronta à l’enseignement des douze, la majeure partie de sa vie et de son service pour le Maître se résumait ainsi : Édifier le corps de Christ.

Paul n’exerçait jamais son ministère de manière individuelle, mais toujours en relation avec la vie de l’Église. Je crois profondément que plus un chrétien marche dans la restauration de son âme et reçoit la vision céleste, plus il se sent intimement lié à l’Église.

Il ne peut en être autrement, il sera conduit à apporter le Christ en lui pour l’édification de l’Église et à soumettre son service aux autres membres du Corps de Christ.

En résumé, nous pouvons dire que la vision céleste nous montre le Christ et son œuvre à la croix, stabilise notre foi dans ce monde voué à la malédiction, nous révèle notre vocation céleste en nous ouvrant les yeux sur notre ascension auprès du Père, en Christ et nous positionne dans l’Église du Christ.

Le service du chrétien pour le Maître.

Je voudrais dire avec force, que nul service ou œuvre accompli pour Dieu avec une pensée charnelle ou qui ne soit pas fondée sur l’œuvre de la croix en nous, n’a de valeur éternelle ! Toute œuvre issue d’une âme irrégénérée et par conséquent humaine, brûlera comme de la paille au jour du jugement. Même les juifs religieux du temps des apôtres discernaient cette réalité, voilà ce que disait Gamaliel, le pharisien aux pieds duquel Saul de Tarse reçut son enseignement :

« Et maintenant, je vous le dis, ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire » (Actes 5 v. 38 et 39).

Une œuvre et un service qui demeurent pour l’éternité, prennent leur source en Christ et c’est la vie du Seigneur se manifestant en nous qui produit un service et une œuvre agréable au Père céleste.

Pour preuve de cette affirmation, regardons le monde chrétien aujourd’hui ! Mondanité, idolâtrie, manque de puissance dans les églises, calomnies et médisances au sein même de ce qui doit être le Corps de Christ, divisions, disputes, partis pris… Tout cela est l’œuvre de la chair, pas de l’Esprit qui unit et qui se donne pour les autres ! C’est l’esprit de Satan qui agit ainsi, pas l’Esprit du Christ !

Ce triste constat que nous faisons, parmi ceux qui se réclament du Seigneur, ne vient pas de l’œuvre de la croix dans la vie des chrétiens, mais de la juxtaposition d’âmes souillées par la chair qui ne cherchent qu’à se satisfaire au détriment des autres.

« C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps du Christ… » (Éphésiens 4 v. 11 et 12).

Dans ce passage de l’épître aux Éphésiens, la première chose que nous pouvons noter est que c’est le Seigneur qui donne à son Église les différents ministères ; et lorsque nous lisons le chapitre douze de la première épître aux Corinthiens, Paul nous révèle que tous les dons sont également donnés par le Maître. Que pouvons-nous en conclure ?

Ce n’est pas le chrétien qui décide de ce qu’il est dans le Corps du Christ. C’est le Seigneur qui détermine ce qu’il est, sa place et son autorité dans l’Église ! Dieu ne s’engagera dans l’œuvre et le service qu’accomplira son enfant, que dans la mesure où celui-ci obéit à la vision de sa vocation que le Seigneur lui donne. Le Dieu d’éternité a préparé d’avance des œuvres bonnes pour chacun de ses enfants, à eux d’y répondre et d'y obéir : « Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions » (Éphésiens 2 v. 10).

Le chrétien doit être complètement dépouillé de lui-même par le moyen de l’œuvre de la croix dans sa vie, afin d’être un serviteur utile pour le Maître. Je voudrais vous livrer ce que disait notre bien-aimé frère Oswald Chambers :

« Ouvrier avec Dieu »

« collaborateur de Dieu dans l'Évangile de Christ… » (1 Thessaloniciens 3 v. 2).  

« Après que Dieu vous a sanctifié, ne croyez pas que vous connaîtrez nécessairement le but de votre vie, car Dieu, par le Saint-Esprit, vous a saisi et donné une place dans ses desseins.

Il veut se servir de vous dans le monde pour réaliser ses plans, comme il s'est servi de son Fils pour réaliser notre salut. Si vous vous efforcez de faire de grandes choses par vous-même, en pensant : « Dieu m'a appelé à faire ceci ou cela », vous faites obstacle à la volonté de Dieu.

Tant que vous êtes préoccupé avant tout de votre développement spirituel, ou de quelque autre ambition bien arrêtée, vous ne pouvez pas servir utilement les desseins de Dieu. Il faut renoncer pour toujours à toute ambition personnelle, et laisser Dieu vous diriger lui-même. Toutes vos actions sont alors celles du Seigneur ; ne soyez pas étonné si vous ne pouvez jamais en comprendre toute la portée.

Il faut que j'apprenne à ne point avoir de but personnel, à n'avoir d'autre but que celui de Dieu. Dieu fait de moi son instrument, et tout ce qu'il me demande, c'est que je me confie en lui, et que je ne dise jamais : « Seigneur, cela me fait trop mal, je ne peux pas ! » En parlant ainsi, je deviens pour Dieu un embarras. Quand je cesse de vouloir lui imposer ma volonté, Il peut se servir de moi pour accomplir la sienne, sans obstacle ni entrave.

Il peut me froisser, m'élever ou m'abaisser, il peut faire de moi ce qu'il veut. Il me demande seulement d'avoir une foi entière en lui et en sa bonté. La pitié de soi-même vient du diable ; si je m'y laisse aller, je ne peux pas être utilisé par Dieu. Enfermé dans un « petit monde à part », bien au chaud, Dieu ne pourra jamais m'en faire sortir, car j'aurais trop peur d'attraper froid ! »

Voilà quelle est l’attitude du vrai et utile serviteur du Très Haut !

 

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